-Fraternité Zeta, tout le monde descend !

Malicia qui s'était assoupie ouvrit un œil vaseux. Elle dégagea une mèche noire qui lui recouvrait le visage, collée par quelque résidu d'alcool. Elle était visiblement à quelques mètres de la maison des Zeta en compagnie du cowboy qui l'avait invitée à boire un verre. Ce dernier l'avait déposé sur le sol moussu et fleuri qui entourait sa fraternité. Une musique sautillante sortait de la Maison rose, toute illuminée, et dans laquelle on pouvait voir de nombreuses filles rire aux éclats.

-Kékesvfvirbvivbfjivbpiubfwoaaaaaa ? déglutit Malicia, toute dépenaillée.

Étrangement, Titus semblait comprendre ce qu'elle disait alors qu'elle même n'en avait aucune idée.

-Ouais, je t'approche pas plus près où je vais avoir des problèmes, répondit-il en croisant les bras.

La cape marronâtre qu'il portait claqua dans le vent. Le bruit fit vriller les tympans de la métisse qui le regarda avec de grands yeux :

-Befvikbgrfiûbrfgviubf...

-De rien. A plus.

Le mystérieux cowboy transplana sans plus de cérémonies. Malicia se releva avec difficulté. Tout tanguait autour d'elle, mais étrangement, elle ne trouvait pas ça désagréable. C'était en fait assez drôle.

Ohmondieuohmondieuohmondieu je crois que je suis ivre ! pensa-t-elle.

-Zfgyfguigofgfyizgg !!! s'exclama-t-elle.

Elle se mit à rire toute seule, puis finit par saisir son miroirophone et s'écria :

-Lujhbfiuhrfoihrfpiohr ?

-Désolé, vous n'avez aucune Ludmilla dans votre répertoire, lui répondit son miroir.

-LULUhfiugrefuog ! insista Malicia en secouant son miroir.

-Souhaitez-vous appeler "Lulu" ?

-kfjprfjpjfojr !

-Très bien.

Une tonalité se fit entendre et bientôt le visage de sa meilleure amie apparut sur la surface réfléchissante :

-Mali ? Mais t'étais où ? C'est ta fraternité que je vois derrière toi ?

-Kjefngpiherpfojhpjh !!! s'exclama Mali avec un large sourire.

Lucrécya fronça les sourcils :

-Je crois que la connexion foire, Mali ! J'comprends rien à ce que tu dis !

-Jfnroifhrpiofhrpifhr!!!

-Attends... t'es bourrée ou quoi ?!

-Ofrhiorhpzorfn... acquiesça son amie.

La tête de Marcus s'incrusta dans le miroir :

-Oh purée, mon p'tit cognard, t'as raison ! Ça y est elle a passé un cap ! Bravo, Boufftout !

-Mali ? reprit Lulu. Bouges pas d'où tu es, j'arrive ! Faut que je vois ça en vrai !

Elle partit de son rire maléfique habituel et raccrocha. Malicia tangua un instant en regardant son miroir.

-Ben Malicia, ça va ?

La métisse sursauta : deux Lily Collins se tenaient devant elle. Elles étaient toutes les deux aussi jolies, et avaient la même expression intriguée et amusée sur le visage. Lily avait donc une sœur jumelle ?

-Jkvhejohorejihfoeihr ? demanda-t-elle aux deux nouvelles venues.

La fête battait son plein. Les Zeta étaient très amusantes, plus que ce que Lily croyait. Il fallait dire que l'alcool aidait pas mal. Autant dire que son hydromiel avait été accepté par une très enthousiaste Perry Wigworthy et elle avait à peine eu le temps de le goûter.

La nuit avançait et la maison était illuminée au point qu'on pourrait croire qu'il faisait jour. Heureusement que le couvre-feu n'existe pas dans le coin. On serait toutes dans des sales draps. Oh et puis, on s'en fout après tout! C'est la fête!

Après avoir dansé sur une table comme elle ne l'avait plus fait depuis ses derniers jours à Beauxbâtons, Lily alla dans la cuisine se servir un peu de whisky pur feu. Elle allait en boire lorsqu'elle entendit des bruits bizarres venant de l'extérieur. Elle secoua la tête, croyant que l'alcool commençait à lui monter un peu trop à la tête, et regarda son verre. Non, elle n'avait pas bu plus que d'habitude. Oui, bon, elle était un peu éméchée, mais rien qu'elle ne puisse gérer. La jeune sorcière allait retourner "au cœur de l'action" (apparemment une des filles voulait tenter de s'accrocher SANS MAGIE à la lampe du hall) mais freina et sortit par la porte de la cuisine. Elle avait clairement entendu quelque chose et elle n'était pas soûle au point de s'imaginer des choses.

L'air frais lui fit l'effet d'une baffe. Si ses idées étaient un peu confuses, elles venaient de se mettre en place. Avançant vers la façade principale, elle vit une silhouette transplaner et une autre se maintenir péniblement debout. Assumant que c'était une Zeta (personne s'approcherait de la maison avec Wigworthy comme cheffe à moins d'être membre de la fraternité), elle s'approcha pour aider sa "sœur". Au moins, elle pourra passer inaperçue vu le taux d'alcoolémie de la fraternité à l'heure actuelle.

Elle faillit se frotter les yeux en reconnaissant la jeune fille en face d'elle. Si c'était pas une surprise! Amusée et intriguée de savoir comment elle s'était retrouvée dans un tel état, elle demanda:

-Ben Malicia, ça va?

La jeune métisse sursauta et la regarda surprise avant d'articuler d'une voix pâteuse:

-Jkvhejohorejihfoeihr ?

-Oulà! Dis donc, t'es pas allée de main morte avec l'alcool. C'est Reynolds qui t'as mis dans cet état?

-Jkvhejohorejihfoeihr ? Insista-t-elle en gesticulant.

- Heu...je ne comprends pas un mot de ce que tu me racontes. C'est encore pire que quand tu bois du jus de citrouille, répliqua Lily en retenant un éclat de rire. Bon, tu ne veux pas rentrer et t'allonger un peu?

Malicia secoua vivement la tête, ce qui lui fit perdre un peu l'équilibre précaire qu'elle avait jusqu'à maintenant. Lily la rattrapa de justesse et la fit s'assoir par terre.

-Vaut mieux que tu sois assisse, je crois. Quoi? Pourquoi tu me regardes comme ça?

La jeune métisse était perdue. Non seulement Lily avait une jumelle identique mais en plus elles disaient exactement la même chose. Et simultanément en plus! Elle signala la deuxième Lily et répéta sa question.

La blonde regarda à côté d'elle, où signalait Mali mais ne vit rien d'anormal. Elle retourna son regard vers Mali et commença à rigoler en comprenant sa confusion.

-Tu crois qu'on est deux, c'est ça? Hahahaha, non Mali, je n'ai pas de clone, tu vois seulement double. Mon Dieu la cuite que tu as! Soit tu as vidé le pub, soit tu ne tiens vraiment pas l'alcool.

-Elle est là! Mon p'tit cognard je l'ai trouvé! Cria quelqu'un.

Un gars marcha vers les deux filles, suivi de près par une petite brunette. Lily les reconnut du combat du Club de Duel et se pencha vers Mali, lui montrant les nouveaux arrivants.

-C'est eux que tu attendais?

-C'est eux que tu attendais ?

-Bafeuhbeuhboui, avoua Malicia, penaude.

Lucrécya et Marcus avançaient vers elle, en pouffant de rire.

-Ben alors Mali, on se dévergonde ? lança Lulu, un sourire moqueur aux lèvres.

Le jeune homme , lui, donna à la métisse une bonne claque dans le dos, qui faillit la faire tomber face contre terre.

-Ah ah, sacré Bouftout, va ! Tu nous avais caché que t'avais un penchant pour la picole ! On se serait plus éclaté à Poudlard si on avait su !

L'ex-Capitaine mit ses poings sur ses hanches et éclata d'un rire franc.

-Héhéhé... rigola Malicia, qui n'avait pas trop l'air de savoir pourquoi elle riait.

Marcus jeta un œil sur la maison toute rose des Zeta, d'où sortait une musique endiablé et des rires gras et féminins.

-Eh ben, on a l'air de s'amuser là-dedans !

Il fit un pas en avant, et une alarme stridente s'éleva de nulle part.

-Qu'est-ce que c'est qu'ça ?! grogna-t-il, aux aguets, en portant ses mains sur ses oreilles.

-Tu es repéré, expliqua d'une voix autoritaire la jolie blonde qui discutait avec la métisse avant leur arrivée. Il y a un sortilège de détection des garçons tout autour de notre maison.

Marcus ouvrit des yeux affolés. Il se tourna vers sa femme, et lui prit son balai des mains :

-Luluchou, tu me ramèneras du whisky, hein ? Bonne soirée !

Il sauta sur le balai et s'envola en quatrième vitesse, alors que Mali lui faisait des signes d'au-revoir vaseux.

-Encore raté, pesta-t-il entre ses dents.

Bon, s'il voulait quand même profiter de sa soirée, il n'y avait qu'une seule chose à faire : trouver cet abruti de Lestrange et lui offrir un enterrement de vie de garçon digne de ce nom, à grand coup d'alcool et de jeunes vélanes légèrement vêtues !

Il donna une légère pression au balai, et se dirigea à une vitesse grisante vers le luxueux loft de son ami nanti.

→ direction : les habitations.

L'horrible sirène stridente qui ululait à leurs oreilles stoppa net à la seconde même où le Pi Alpha Fi s'envola au loin.

-Bonne soirée Marcus ! lança Lucrécya en agitant sa main. N’abîme pas mon balai !

Une rouquine on ne peut plus éméchée ouvrit la porte d'entrée de la fraternité :

-Y'a.... y'a... un problème ? déglutit-elle d'une voix avinée. J'ai cru entendre un... un... un truc, là... qui fait du... du bruit.

-Non, c'était une fausse alerte ! expliqua Lily.

-Ah... ok, fit la Zeta rousse, avant de fermer la porte en tanguant.

Lucrécya se baissa, et tenta d'aider sa meilleure amie à se relever.

-Eh ben, je vais être jalouse ! Depuis la rentrée, c'est la deuxième fois que tu te retrouves dans un état second, et moi j'ai toujours pas siroté une bieraubeurre !

Elle remarqua que les mèches dorées de cette dernière étaient désormais de plus en plus rares, et grogna.

-Non mais Mali, faut que t'arrête de te faire du mouron comme ça où tu vas devenir aussi brune que moi !

-Je me sens bieeen, gémit la métisse. Veux bien un autre verre.

La reporter en herbe s'approcha d'elles. Vu son pas tremblant, elle n'était pas sobre à 100%, mais ce n'était rien par rapport à Malicia, qui ne tenait décidément pas l'alcool.

-Tu veux que je t'aide à la ramener chez elle ? demanda-t-elle à l'intention de Lucrécya.

-La ramener chez elle ?! s'offusqua l'étudiante en sport. Alors que y'a une fête du tonnerre qui bat son plein là-dedans ?! Ça va pas, non ?!

Lily leva un sourcil :

-Mais tu n'es pas une Zeta !

-J'ai été invitée par une Zeta, ça compte, non ?

-Je pense que oui, admit la blonde. Mais...

-Écoute, j'ai été bizutée pendant DEUX SEMAINES par les Alpha Alpha Alpha alors que j'avais rien demandé, la coupa Lucrécya en faisant de grands gestes des bras, laissant tomber Malicia par terre par la même occasion. Deux semaines horribles ! Sans repas chaud, sans douche, et sans une goutte d'alcool ! Alors crois-moi, rien ne m'empêchera de boire à cette soirée !

Lily ne put s'empêcher de sourire devant la détermination de la brunette.

-Ok, ok, je comprends. En plus, n'importe qui pourrait rentrer là-dedans, aucune des filles ne s'en rendrait compte : elles sont complètement bourrées ! Et je compte bien les rejoindre. Au fait, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu quelque part...

Lulu bomba la poitrine :

-Oui, je sais, c'est moi qui ai mis une raclée au chinois pendant le club de duels... lança-t-elle pompeusement.

-Ah bon ? Gédane est là aussi ? demanda Malicia, avant de pouffer de rire par terre.

Lily secoua la tête. Ses boucles blondes oscillaient autour de son visage fin.

-Non, c'est une impression que j'avais avant le club de duel.

Lulu dévisagea son interlocutrice. Effectivement, sa tête lui était familière, mais de loin. Comme quelqu'un qu'on croise chaque jour sur son trajet tous les matins, mais à qui on a jamais adressé la parole.

-Tu n'étais pas à Beauxbâtons par hasard ? tenta la batteuse, à tout hasard. Une ou deux classes au dessus de moi ?

-Oui ! Maintenant que tu me le dis, c'est vrai, je t'ai déjà vu là-bas !

Une main se tendit :

- Moi c'est Lily Collins ! Et toi ?

-Lucrécya Rincevent Flynn !

-Rincevent ? Comme la cinglée de surveillante générale de Beauxbâtons ?

-Hélas, oui, grogna Lulu. C'est ma mère.

-Oh mon Dieu ! Elle est aussi hargneuse dans la vraie vie qu'à l'école ?

-Encore pire que ça, tu ne peux pas imaginer ! Elle est complètement folle !

-Je sais ce que c'est, fit Lily, en songeant que ses deux mères elles aussi avaient définitivement un grain. C'est marrant de se retrouver ici ! Allez, je t'offre un verre, camarade !

-Avec plaisir, camarade !

Les deux rentrèrent dans la maison rose en papotant de leur bonne vieille école française.

Malicia, elle, gémit à terre. L'ivresse, c'était rigolo, mais ça n'aidait pas à se relever, découvrit-elle.

-Gnorfleuhgné ? Y'a quelqu'un ?.... laissa-t-elle échapper, à tout hasard.

Un silence de plomb lui répondit. En désespoir de cause, elle commença à ramper vers le QG de sa fraternité. Il lui fallut dix bonnes minutes pour attendre la porte d'entrée, où, comme elle le put, elle martela quelques petits coups.

Après un moment qui lui parut interminable, Perry Wigworthy finit par lui ouvrir. Elle avait la face rougeaude sous l'effet de l'alcool, et éclata de rire à la vue de la jeune métisse qui gisait sur le perron.

-Ben McGuire ? Tu t'es enfermée dehors ? rigola-t-elle. Allez, y'a quelques verres qui t'attendent !

Elle la souleva d'une seule main, et la traîna d'autorité dans le salon.

Quelques instants plus tard, la fête battait son plein.

Affalée aux pieds d'un canapé coloré, Malicia regardait autour d'elle avec un large sourire. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle souriait, mais ça n'avait pas d'importance. Autour d'elle tout le monde avait l'air heureux : les filles tournoyaient dans tous les sens et leurs rires résonnaient joliment aux oreilles de la métisse. Elle discutait, du moins essayait de discuter avec le club de la Mode qui avait pris place sur le canapé à côté d'elle :

-Non mais sérieusement, regarde moi les habits d'Euphemia... faisait Pansy Parkinson, une fille menue au regard noir et aux cheveux au carré, avec mauvaise humeur. Est-ce qu'elle peut laisser quelque chose à l'imagination ?

-T'as raison, Pansy, l'imagination c'est important... répondit Amalia.

Cette dernière avait la peau ébène, de longues tresses décorées de fleurs, et le regard vide de toute intelligence. Elle tournait inlassablement une mèche de cheveux autour de son index, comme si ce geste actionnait la manivelle qui faisait tourner rond son cerveau.

Ces deux-là traînaient ensemble depuis leur première année à Poudlard. Convoitant Darius, elles avaient pendant longtemps formenté des plans diaboliques contre Malicia. Mais l'eau avait coulé sous les ponts, du moins, c'est ce qu'elles avaient expliqué à cette dernière lors de son entrée chez les Zeta. Elles avaient ainsi renoncé aux hommes pour se lancer dans un monde encore plus impitoyable : celui de l'apparence et du look parfait. Malicia était à leurs yeux un défi de taille : du haut de ses 16 ans, la métisse était un vrai cauchemar modesque, et elles s'étaient mises en tête de lui apprendre les rudiments de l'élégance. Mais toute perturbée qu'elle était, la jeune fille préférait se conformer au goûts de sa chère Maman qui l'habillait et la traitait comme si elle était encore au jardin d'enfants.  Au grand dam du club de la Mode qui l'avait malgré tout prise sous son aile.

-Oh zut ! lança soudain Pansy.

-Qu'est-ce qu'il y a, Pansy chérie ? fit Amalia.

-Demain ! Y'a chorale, c'est ça ?

Malicia acquiesça :

-ufoizrfhhz après-midi... fit-elle en posant sa tête sur les genoux d'Amalia et en manquant de s'endormir.

-Tu es inquiète ? demanda Amalia, les yeux ronds. Moi, non, chanter c'est facile, même pour moi...

-On m'a dit que le prof du cours de chorale, le général Schneider, était Satan en personne ! s'exclama Pansy. Un vrai malade qui entend toutes les fausses notes ! L'année dernière, le soliste n'a pas tenu une note suffisamment longtemps...

Elle se pencha vers ses camarades, l'air lugubre et murmura :

-On ne l'a jamais revu.

Préférant oublier ce que venait de dire Pansy, Malicia jeta un coup d'œil  à Lily et Lulu qui effectuaient une sorte de danse de reconnaissance propre aux élèves de Beauxbâtons. Pour une fois que Lulu prenait du bon temps ! Sa maternité surprise ne lui avait pas laissé beaucoup de temps pour elle ces derniers mois, et l'ex-Serpentard avait bien besoin d'évacuer le trop plein d'énergie qui la caractérisait !

N'y tenant plus, la métisse se leva, se mit à tanguer à travers la pièce à la rencontre de sa meilleure amie et finit par se jeter dans ses bras. Surprise, cette dernière lança de sa voix éraillée :

-Who, Mali ! Trop d'amour !

Malicia releva son petit visage aux joues rougies et aux yeux remplis de larmes :

-Lulu, jhgfhgfrgfhkfj tellement contente pour toi ! bafouilla-t-elle. Après ton mariage et ton bébé, tu pensais que fghirufgfgirefgourghf et que plus jamais tu ne sortirais de chez toi et pi là t'as l'air tellement fizuhzruihfoufzr et pi heureuse et tellement belle et tellement...

Elle  fondit en larmes :

-HEUREUSE ! beugla-t-elle.

Elle porta sa main à sa bouche :

-Je crois que je vais être ofhofhfrohfoh...

Elle partit en titubant à la recherche de toilettes, sans remarquer que les Zeta autour d'elles avaient cessé de s'amuser et qu'elles lançaient à son amie des regards abasourdis.  

:arrow: On retrouve Mali et Lulu le lendemain, ici !