/BOUM/

Curie se retrouva sur le sol poussiéreux du placard qui lui tenait lieu de chambre. Un instant plus tôt, elle était en compagnie de Lucréya Flint & Malicia McGuire dans la salle de chorale. Après avoir entendu le professeur Schneider tenter d'effrayer une étrange silhouette que Curie n'avait pu discerner correctement dans la pénombre, elle avait récupéré une paire de lunettes épaisses carrées et rouges. D'après Lucréya, elles appartenaient à Harry Potter, le célèbre narcissique, mais Curie doutait du fait que les verres aient été un jour en sa possession. Mali avait ensuite décelé tous les enchantements lancés récemment dans la salle à l'aide d'un sort révélateur. Et là, elles avaient découvert un rougeoiement gigantesque, comme si des centaines de gemmes rouges avaient été illuminées au même instant. Et ces gemmes s'étaient propagées sur toute l'université. Curie avait vu juste : le sortilège avait gagné du terrain. Toute l'université était attifée de rougeurs lumineuses. C'était effrayant.

L'Insuffisante avait retenu deux choses bien distinctes de cette excursion : premièrement, elle allait faire équipe avec Malicia et Lucréya, ce qui était un point fort, les deux enquêtrices étant lucides et douées. Deuxièmement, Schneider avait été général de l'armée sorcière durant la troisième guerre des gobelins. Elle aimait les gobelins. Elle n'aimait pas les ennemis des gobelins, passés ou actuels. Donc elle n'aimait pas Schneider, c'était une certitude.

Curie avait plusieurs hypothèses. D'abord, c'était un sortilège qui avait mal tourné. On pouvait donc exclure le mélange de potions et de sorts. Ensuite, on pouvait également soupçonner Schneider d'être au courant d'éléments essentiels de l'affaire : il avait tutoyé la silhouette et avait parlé "d'un retour sur les lieux du crime". Curie savait que c'était la troisième fois que le chef de la chorale voyait la silhouette et elle se demandait en quoi réciter son curriculum aiderait le général bourru à arrêter le criminel. Pour conclure tout cela, elle possédait un indice : la paire de lunettes. Elle connaissait un élève qui en portait une paire du même genre, Jasper Johnson, un Pi Omicro Pi à la voix horripilante, en première année de Magie Expérimentale. Ce dernier était passionné par l'expérimentation et avait fait parler de lui en mettant plusieurs fois le feu à l'American Institute of Magic avec ses expériences. Il avait atterri à la WoW et avait expliqué à Curie qu'il était certain qu'une quantité colossale de sorts n'attendaient que lui pour être inventés. Ensuite, il avait découvert que l'Insu était une fille et s'était évanoui en hurlant de sa voix suraiguë. Il était peu probable qu'il soit l'auteur de cette pluie de paillettes ensorcelées mais Curie garda son idée dans un coin de sa tête, se promettant d'en faire part à Mali & Lulu dès qu'elle les verrait.

Fatiguée, elle s'endormit. Lorsqu'elle se réveilla, elle fixa sa montre et vit qu'elle indiquait 10h. Elle pensa vaguement qu'elle était en retard pour son cours de Soporifique Théorie Ultime Pour Individus Diminués Entièrement. Son absence ne gênerait personne, surtout pas Nullos, qui allait encore passer deux heures à se curer lamentablement le nez.

Elle ouvrit sa fenêtre pour rabattre à l'extérieur les bouts de cageot branlants qui lui servaient de volets, et resta mutique devant le spectacle qui s'offrait devant elle. Nuit. Il faisait nuit. Tout était sombre. Le coeur de la Campbell se mit à battre follement. Elle risqua une oeillade vers son poignet et les chiffres "23.00" s'imprimèrent dans son esprit. Était-ce un effet du sort ? Ou était-ce un nouveau sortilège ? Mais non, il pleuvait toujours des paillettes par tonnes.

Rapidement, elle enfila un jean tellement raccommodé qu'il ressemblait à un patchwork et un haut troué au niveau du col. Tant pis, elle rafistolerait ça.. non pas, ce soir.. la nuit était déjà là ! Paniquée, elle pensa tout d'abord à retrouver Malicia et Lucréya. Puis, lui vint une autre idée. Peut-être qu'Om, Lily et la rousse avaient du nouveau à leur raconter ? Om devait se trouver dans la Station des Omicron. Sauf que Griselda aussi, et pour l'instant, le bras de Curie était décidé à se tenir loin d'elle. L'Insu ne savait rien de la rousse et ne pouvait donc pas la contacter. Il restait Lily, qui était sûrement à la maison des Zeta. Curie se demanda un instant si le sortilège repousse-mâle qui entourait le QG des féministes de la WoW ne se méprendrait pas sur son identité sexuelle. Chassant cette pensée, elle prit le chemin de l'affreuse maison rose.

Sur le dossier d'inscription à la WoW, il était dit de cette demeure que "les murs roses et tous mignons de cette maison très girly sont là pour vous accueillir".. L’Écossaise espérait que les Zeta Delta Nu laisseraient une Insuffisante parler à l'une des leurs. Elle arriva à hauteur du foyer de ces dames, et soulagée, elle passa les vingt mètres décisifs qui décidaient si vous étiez ou non un homme. Curie frappa deux grands coups à une porte colorée, d'un rose bonbon vomitif. Heureusement, dans la pénombre, les couleurs étaient atténuées. La grande perche n'était pas sûre que ses pupilles supportent les coloris de cette maison en plein jour. Une jolie fille brune au visage doux vint lui ouvrir :


La voix n'était pas agressive mais n'était pas d'une franche gentillesse non plus. Curie en vint à espérer que Lily n'était pas là et qu'elle n'avait plus qu'à retourner bredouille voir Malicia et Lucréya. Mais non, le tempérament de l’Écossaise prit le dessus.

Tout au bout de l'impasse des fraternités, la maison rose des Zeta était quasiment vide à cette heure de la nuit. Curie patientait dans le petit salon. En face d'elle, deux "soeurs" sirotaient tranquillement des cocktails violets et pétillants en lisant des magazines :

-Les jupes au genou, c'est juste totalement "out" ! s'exclama Pansy Parkinson, une petite brune au regard méprisant, qui allongée de tout son long sur un sofa, regardait une photo avec une moue répréhensive.

Son interlocutrice, Amalia Jones, une jolie black à l'air toujours étonné, ouvrit grand les yeux comme sous le coup d'une révélation :

-Oh, tu as totalement raison, Pansy... fit-elle de son habituelle voix lente.

-Euh... fit Curie.

-Oui ? firent ses deux interlocutrices.

-Vous êtes sûres que Lily va venir ?

Les deux filles haussèrent les épaules.

Soudain Pansy se redressa :

-En fait, les jupes sont totalement "out" cette saison !

Amalia ouvrit les yeux plus grand encore :

-Ca veut dire qu'il faut que j'enlève la jupe que je porte tout de suite ?

Pansy fronça les sourcils :

-Tais-toi et écrit.

Sous l'œil abasourdi de Curie, Amalia saisit une plume et Pansy, faisant quelques pas dans la pièce, dicta, en prenant un air important :

-Article 2502-2 du Code du Club de la Mode : Le port de jupe dans la période Septembre - Octobre est formellement prohibé. Toute contrevenante à ce décret sera...

La porte de la Fraternité vola en éclats et Lucrécya déboula dans le salon, tirant derrière elle une Malicia parfaitement hystérique :

-... et je trouverai jamais du boulot parce que je suis moche et que personne ne m'aime et les seules personnes qui m'aimeront seront les dix fléreurs que j'aurai acheté pour me tenir compagnie et et et...

Elle explosa en pleurs. Lucrécya la poussa dans le premier fauteuil qu'elle pu trouver :

-FAITES QUELQUE CHOSE ! VITE ! hurla-t-elle.

Pansy et Amalia accoururent à leur rencontre :

-Oh mon dieu ! s'écria Amalia, horrifiée. Pauvre Mali !

-Elle a vu une photo de son abruti d'ex et elle a craqué . expliqua Lulu. Vous m'aviez dit de l'amener ici si son cas s'aggravait !

Elle et Amalia se tournèrent vers Pansy :

-Tu as bien fait... finit par dire cette dernière.

Elle sortit des gants d'une de ses poches, les mit et toucha le pyjama de Mali.

-Mmh. C'est bien ce que je pensais. Des miettes de beignets encore fraîches et... oh quelle horreur, c'est du pilou ?

-Du pilou ?! s'écria Amalia avant de porter une main à son front. Aaaah !

Elle manqua de s'évanouir mais Pansy lui donna une claque :

-Reprends-toi !

-Je mets du pilou si je veux ! s'écria Malicia d'une voix suraigüe. De toute façon, qui me verra ? Je vais finir toute seule ! JE VEUX DE LA GLACE !

Lucrécya s'affola :

-Crénom d'un balai ! C'est grave, les filles ?

Amalia lui mit une main sur l'épaule :

-A ce stade, l'issue est incertaine... fit elle avec douceur. Elle a de la famille ? Des gens qu'elle aimerait voir avant de...

-Amalia, arrêtes de dire des bêtises et vient m'aider !

La fille montra une chaise à Lucrécya avant d'obtempérer. La batteuse s'y assit lourdement, inquiète. Pendant que les Zeta s'affairait autour de Malicia, Curie s'approcha d'elle :

-Euh... salut ? tenta-t-elle.

Lucrécya sursauta :

-Hein ? Oh ! Salut.

Curie s'assit à côté d'elle :

-Rude journée ? Enfin... soirée ?

Lucrécya hocha la tête.

-Les filles à l'aide ! fit la voix de Pansy. Il faut l'immobiliser !

Lucrécya et Curie se précipitèrent sur Malicia et lui retinrent les bras pendant que Pansy faisait boire à Malicia une potion bleu pâle :

-Cette potion d'apaisement devrait la calmer un peu... fit cette dernière.

Effectivement, la métisse cessa de se débattre en quelques secondes. Pansy croisa les bras :

-Tss tss tss... fit-elle. Malicia, Malicia, Malicia... Qu'allons nous faire de toi ? Tu m'avais pourtant promise de te débarrasser de tout ce qui pouvait avoir un lien avec Drago. Tu me déçois...

L'ex-gryffondor baissa la tête :

-Je l'ai fait... mais après j'ai ouvert un livre et y'avait une photo que j'avais oublié et...

Amalia secoua la tête, compatissante :

-Oh la la... une photo oubliée, que c'est triste...

-C'est surtout d'un classique ! la coupa Pansy.

Elle prit une chaise et se plaça en face de sa patiente :

- Nous en avons déjà parlé, Malicia. Ca fait trois mois et il va se marier maintenant. Il est grand temps de l'oublier et de passer à autre chose !

-C'est exactement ce que j'arrêtes pas de lui dire ! fit Lulu. Assez de tristesse ! Personne n'aime les pleurnicheuses ! Maintenant il faut passer à une autre étape !

-Il y a une autre étape ? fit Pansy.

-Ben oui ! fit Lulu comme si c'était une évidence. La colère !

-La... colère ? hoqueta Malicia.

Lucrécya poussa Pansy et prit sa place :

-Il t'a remplacée en quoi ? Deux jours ? Et pour qui ? Une blondasse pétée de gallions ?

-Oui. confirma sa meilleure amie.

-Et il t'a laissée poireauter pendant un mois devant son Manoir pendant qu'il s'amusait quelque part en France avec c'te fille ? Il l'a demandé en mariage au bout de quoi, une semaine ?

-Oui. grinça Malicia.

-Et en revenant il t'ignore, il te dit même plus bonjour ! Il a même pas réagi quand tu lui as montré ton faux petit-ami ! Après avoir été avec toi un an ! Et il a même pas parlé de toi pendant les deux semaines où j'étais coincée avec lui en Transylvanie ! Il s'en fout !

Lucrécya saisit son amie par les épaules :

-Je vais te dire pourquoi tu t'en remets pas, Mali : t'es pas triste, t'es en colère ! Tu es tellement en colère que c'est en train de te bouffer ! C'est pas ce qu'il a dit, le Docteur Froud, quand il a vu tes cheveux ? Je te le dis moi, y'a pas une seule séance chez un psy qui va t'aider ! Parce que t'es pas triste, ni folle : t'es juste totalement hors de toi !

-C'est vrai ! s'écria Malicia.

Elle se leva, poings serrés, devant ses camarades :

-Ces trois derniers mois, j'ai quasiment pas dormi alors qu'il en avait rien à faire ! J'ai pleuré, j'ai pleuré tous les jours, et j'ai essayé de comprendre, mais j'ai beau essayer, j'arrêtes pas de me dire que c'est pas terminé ! Et c'est pas terminé parce que je veux qu'il souffre autant que moi !

Lucrécya soupira, soulagée :

-Enfin, on avance !

-Et je déteste être la petite Malicia toute timide et toute gentille dont tout le monde se moque dans ces moments-là ! cria la métisse, hors d'elle. J'aimerai être belle et grande et forte et n'en avoir rien à faire moi aussi ! Si je pouvais faire ça, il regretterait à jamais d'avoir été sur ma route !

Le silence retomba. Finalement, Pansy soupira :

-Crois-moi, ça me coûte de dire ça après tout ce que j'ai dû endurer l'année dernière, mais... tu es très jolie. Et en plus tu as un cerveau. Tout le monde dans cette pièce ne peux pas en dire autant...

Elle jeta un regard blasé à son amie qui tournait une mèche de cheveux autour de son doigt avec l'air absent. Elle reprit :

-Bref. Tu as tout ce qu'il faut et, si tu le veux, on peut t'aider. Mais il va falloir faire quelques changements et quelques sacrifices...

Malicia secoua la tête :

-Tout ce que tu veux. laissa-t-elle échapper.

Pansy se tourna vers son amie :

-A toi, Amalia !

Cette dernière eut l'air aux anges :

-Oh! C'est vrai ? je peux ?

La brune hocha la tête et se tourna vers Malicia :

-Elle est prête...

Une musique venue de nulle part accompagna les pas d'Amalia qui, extatique, se rapprocha de la métisse et sourit, tout en l'emmenant dans une autre pièce. Elle prit sa baguette et la tendit vers Malicia :



Malicia se regarda dans le miroir et rougit :

-C'est...c'est un miroir amincissant ? bredouilla-t-elle.

Amalia sourit :

-Non ! C'est juste que... que les habits de petite fille choisis par Maman ne te mettaient vraiment pas en valeur.

-Mais... et ça c'est quoi ? s'exclama Malicia en désignant deux protubérances sous son décolleté.

-Des seins. expliqua sa camarade. Ils ont du apparaître pendant l'été mais t'as pas du les remarquer parce tu étais trop occuper à pleurer. Tu aimes ta nouvelle couleur de cheveux ?

Malicia hocha la tête.

-Merci, Amalia. Je... je dois vraiment y aller maintenant.

Amalia retint la métisse par la main :

-Attends Mali, les autres n'ont pas dit ce qu'elles pensaient de ta nouvelle apparence !

Malicia rougit :

-Je sais pas, c'est un peu radical et...

Amalia ouvrit la porte du petit salon et entraîna Malicia vers les autres filles :

-Tadaaa !

-Crénom d'un balai ! Tu décoiffes ! fit aussitôt Lucrécya en se précipitant sur son amie, les yeux surpris.

Pansy applaudit à tout rompre :

-Malicia est morte ! Vive Malicia !

Toutes se tournèrent vers Curie : cette dernière feuilletait un magazine sans grande conviction :

-J'y connais rien mais... c'est très joli. fit-elle après un moment d'hésitation.

Les filles se retournèrent vers Malicia.

-Tu as vraiment fait de l'excellent travail, Amalia ! Félicita Pansy. C'est un chef d'œuvre !

-Je n'ai quasiment rien eu à faire : tout était déjà là, caché sous le pilou ! rigola son amie.

Lucrécya partit d'un grand éclat de rire machiavélique :

-Elle est vivante ! Vivante !!!

-Elle est vivante! Vivante!!

Le cri fit sursauter une Lily totalement désorientée. Elle avait essayé de transplaner chez elle, mais depuis l'épidémie musicale qui frappait le campus, elle en était tout simplement incapable. Les immeubles et divers édifices de la WOW (déjà pas très stables à la base) se baladaient comme bon leur semblaient et ne cessaient de changer de place. Elle avait déjà transplané trois fois avant d'atterrir en terrain connu. Puis deux fois jusqu'à atterrir dans le salon des Zeta. Si on ajoutait cela au fait que la journée était passé en...trois minutes?! La jeune sorcière était tout simplement perdue. Trop de choses traumatisantes en une seule journée. Elle était convaincue que ses cauchemars allait se dérouler pendant un bon bout de temps dans le dressing du doyen...avec le doyen en peignoir. Beurk, beurk, beurk! Elle avait des frissons rien qu'en y pensant.

Elle promena son regard dans la salle, replie de regards surpris par sa subite apparition. Les deux pimbêches du Club de la Mode étaient là (elles étaient gentilles, pour l'instant, mais bon, elles n'avaient pas inventé l'ampoule) ainsi que la dernière victime de Griselda (Curie ou quelque chose dans le genre), Lucrécya et... une Malicia habillée enfin correctement.

- Enfin un endroit que je connais, ne put s'empêcher de soupirer la blonde avec un grand sourire. Bon, bon, je vois que notre petite Malicia est enfin devenue grande. Toutes mes félicitations!

-Merci, répondit l'intéressée.

- J'ai cru que je n'arriverais jamais. Le transplanage est un chaos total en ce moment. Tout le campus se ballade, et je dis bien TOUS le campus. C'est juste l'horreur. Bref, ne nous attardons pas sur ce point. J'ai pu récolter quelques infos très, mais très intéressantes sur l'affaire qui nous occupe, avec l'aide de Om et Connie. On monte pour en discuter plus calmement?

-Dis tout de suite qu'on te gêne, blondinette, siffla Parkinson.

-Non, non, non! Pas du tout! C'est juste que vous avez l'air très concentrées sur les règles de votre club et je ne veux absolument pas vous interrompre et vous ennuyer avec mes histoires. S'empressa de clamer Lily.

Pansy fit mine de réfléchir, puis décréta que la blonde avait peut-être raison après tout. D'un geste de la main, elle leur fit signe de quitter la pièce et se remit à discuter avec Amalia. D'un geste de tête appuyé, la journaliste en herbe leur montra la direction à suivre et toutes les quatre montèrent dans une des chambres.

-Comment tu savais ce que Parkinson était en train de faire? Tu n'étais même pas là! S'enquit Lucrécya en se jetant sur le lit de la pièce.

-Disons que j'ai une bonne vue et que je souffre de ce qu'on appelle la "curiosité aiguë". Bon, bon qu'est-ce qui t’amène jusqu'ici Curie? Car je crois que tu es arrivé avant elles, vu le froissement du canapé sur lequel t'étais assisse. Dit Lily en pointant Lucrécya et Malicia du doigt.

-A vrai dire, je voulais savoir si votre groupe avait réussi à trouver une piste.

Lily sourit et sortit un dossier sous ses vêtements. Elle le montra fièrement au reste du groupe.

-Un peu qu'on a trouvé un indice. Magouille est mouillé jusqu'au coup dans cette histoire. Avec Connie et Om on est tombé par accident dans le dressing du doyen.

-Le dressing du doyen?! S'exclama Malicia

-Oui, oui. Un endroit qui va me hanter pendant un bon bout de temps. Bref, Magouille était dans la pièce d'à côté et a failli nous surprendre. Mais un appel dont on a pas réussi à identifier l'expéditeur l'a interrompu. Une chose est sûre, le doyen sait qui est derrière tout ça.

-Je le savais! J'en étais sûre! Hurla victorieuse Lucrécya.

-Laisse moi finir. Il est non seulement au courant, mais il a été à tous les coups acheté par l'auteur de ce truc.

-Comment? Demanda Curie.

-Avec ceci, dit Lily en secouant le dossier. C'est un contrat d'assurance, en faveur de Magouille, bien entendu. Je ne sais pas vraiment en quoi il consiste, mais il est très juteux selon Om. Et votre fidèle enquêtrice a filé à l'anglaise avec! Sourit Lily. Nous avons donc une preuve en béton contre lui si jamais il essaie de nier toute implication.

-Donc on le tient? Demanda Lucrécya avec un sourire mauvais.

-On le tient, affirma la blonde. Mais ça n'arrange en rien notre problème. On ignore toujours quel a été le sort utilisé et qui a manigancé toute cette histoire. Et vous? Vous avez avancé de votre côté?

Malicia poussa les jambes de Lucrécya qui s'était affalée sur le lit de la chambre et tenta de se trouver une petite place.

-Et bien, on a effectivement une piste nous aussi, commença-t-elle.

-Ouaip, la coupa Lucrécya. Harry Potter !

Lily parut intriguée :

-Harry Potter ? Mais qu'est-ce qu'il vient faire là-dedans ?

-Absolument rien ! corrigea Malicia. Voilà ce qui s'est passé : on a transplané jusqu'au club de chorale . On avait à peine posé les pieds dans la pièce qu'il y a eu du bruit à l'extérieur ! Alors on s'est cachées !

-C'était qui ? demanda Lily.

-Schneider. fit Curie, qui s'était assise en tailleur à même le sol.

-Attendez. Schneider aussi est dans le coup ? demanda son interlocutrice, surprise.

-Dans le coup, on sait pas. fit Lulu. Mais de ce qu'on a entendu, il parlait avec le coupable. Il l'avait déjà vu auparavant et il a tenté de le poursuivre !

-Mais si Schneider a bien vu le coupable, fit Malicia. Et qu'au même moment, toi tu as vu Magouille...

-Alors Magouille n'est pas le bon suspect ? fit Lulu.

-Ou ils sont plusieurs. proposa Lily.

-Et y'a mieux. lâcha Curie. Dans tout ce ramdam, la personne que Schneider a tenté d'arrêter a perdu ses lunettes !

Elle sortit de sa poche des lunettes rouges et carrées.

-Et je connais quelqu'un qui a ce genre de lunettes ! Jasper Johnson de Magie Expérimentale !

-C'est pas vrai ? fit Lily en saisissant l'objet et en l'inspectant minutieusement. Une tête d'ampoule serait derrière tout ça ?

-Mais je comprends plus rien : qu'est ce que ça a bien à voir avec Magouille et son contrat ? s'exclama Lucrécya.

-Aucune idée. fit Malicia. Mais Lily, tu es en Sciences Sociales, les contrats ne doivent pas avoir beaucoup de secrets pour toi, tu devrais probablement parvenir à en tirer quelque chose...

Lily hocha la tête.

-Un contrat d'assurance. Magouille. Un étudiant de Magie expérimentale. Un sort qui est devenu fou. récapitula Curie. Qu'est-ce que ça peut vouloir bien dire ? A-t-on oublié un détail ?

Le silence retomba alors que les quatre amies réfléchissaient à toutes les hypothèses possibles.

-Bon, sinon, quand est-ce qu'on pète sa gueule à la tête d'ampoule pour lui faire cracher ce qu'il sait ? fit Lulu, toute excitée.

Ses trois amies se tournèrent vers elle, étonnées et elle haussa les épaules :

-Ben quoi ?

- Ben quoi?

-La violence n'est peut-être pas la meilleure solution, avança prudemment Curie.

Lily s'appuya sur le rebord de la fenêtre et soupira. C'était pas gagné, cette histoire. Il y avait trop d'indices et trop de suspects potentiels qui n'avait aucun lien entre eux. Une tête d'ampoule et le doyen? A part un amour inconditionnel pour les chapeaux ou l'argent, elle ne voyait pas ce qu'ils ficheraient ensemble. Et cet histoire de contrat était louche. Très louche. Elle ne l'avait que feuilleté, mais en gros, ce contrat mettait le doyen à l'abri du besoin pour le restant de ses jours. La jeune fille n'avait pas vraiment eu le temps de lire tous les détails et elle aurait besoin de temps pour faire les recherches qui vont avec. Le problème, ce qu'elle n'avait pas de temps.

- Bon, on ne peut pas rester les bras croisés. Le sortilège commence à avoir des conséquences bizarres et ça ne fait qu'empirer.

-Alors on va chercher Jasper Johnson et on l'oblige à parler? Demanda pleine d'entrain Lucrécya.

- On ne pourrait pas essayer d'éviter ça? Couina Malicia depuis le coin du lit. Elle n'aimait pas la violence et ne voulait en aucun cas blesser quelqu'un.

- Le démolir à coups de batte ne me semble pas l'idée du siècle. Le problème, c'est qu'on a besoin de lui parler et s'il est vraiment derrière tout ça, j'ai peur qu'on ait besoin de Lucrécya et sa batte, rien que pour l'intimider. Admit Lily et Lucrécya émit un grognement peu rassurant accompagné d'un sourire mauvais.

-Je sens que je vais m'amuser!

-Mais d'abord, il faut qu'on tire au clair cette histoire de contrat et je crois qu'on a pas le temps de s'en occuper. C'est pourquoi...

-C'est pourquoi? Insista Curie.

-C'est pourquoi je vais faire appel à quelqu'un qui s'y connaît en contrats de tous genres. Soupira Lily. Je crois qu'on a pas le choix.

- Tu n'aimes pas cette personne ou je me trompe? Demanda Malicia, inquiète de qui aller se retrouver mêle à cette histoire.

- Je le déteste, pour être exacte. Répondit la blonde d'une voix froide.

- C'est qui?

- Mon père. Dit-elle en serrant les dents. Bon je fais une copie et j'envoie ça dès que je peux.

Joignant le geste à la parole, elle copia de sa baguette les documents en prenant bien soin d'effacer tous les noms, histoire que son père n'essaie pas de profiter de la situation et écrivit une brève missive lui demandant de l'aider à déchiffrer tout ça.

- Bon, je déteste rester ici sans rien faire. Et tout ce rose va me faire vomir. Alors, à la recherche de la tête d'ampoule! Clama Lucrécya en sautant du lit, provoquant une secousse qui faillit faire perdre l'équilibre à Malicia.

Ce fut à cet instant qu'un hibou arriva à la fenêtre de la chambre, faisant sursauter Lily. Elle se retourna et ouvrit. L'animal tendit la patte où une lettre avait été attachée à la hâte. Se rendant compte qu'elle lui était destiné, elle s'empressa de défaire la cordelette et lire rapidement le contenu de celle-ci.


"Salut gamine,
c'est Titus, l'américain à qui tu as pété les noyaux pour avoir une interview lors du club de duels (on s'est quand même bien marrés ce jour-là, hein ? ).
Si tu tiens toujours à obtenir un scoop du tonnerre, j'ai un deal à te proposer : fouineuse comme tu es, tu dois certainement avoir des infos sur le sortilège musical qui a frappé la fac dernièrement, non ?
Il se trouve que j'en ai aussi, et des juteuses ! T'en dis quoi ? Ce que tu sais contre ce que je sais ?
Si t'es d'accord, convenons d'un rdv (amène tes collaborateurs si tu en as, plus on est de fous... )
J'attends ta réponse. Je file, je poursuis mon enquête.
Adios"

Avec un sourire, elle rangea la lettre dans sa poche et commença à écrire une réponse. Une fois fini, elle attacha le bout de parchemin à la patte de l'hibou, toujours posé sur le rebords de la fenêtre.

-Tu sais où on t'attends. Allez, zou!

Sous le regard intrigué du reste du groupe, Lily ferma la fenêtre et se retourna tout sourire vers elles.

-Les filles, changement de plan. On a une nouvelle source d'infos!

-Une nouvelle source d'infos ? demanda Curie, piquée par la curiosité.

Lily hocha la tête en souriant.

-Oui, apparemment on est pas les seuls étudiants à enquêter sur ce sortilège bizarre. Un cowboy de ma connaissance semble avoir quelques pistes de son côté !

-Ça ne doit pas nous empêcher de demander des comptes à Jasper Machin, grommela Lulu, en caressant machinalement son boursouflet sur son épaule. Il faut qu'on soit fixées sur lui avant d'examiner les autres indices, non ?

-Lustucru, tu dis ça juste parce que t'as envie de lui donner des coups de batte ? soupira son amie métisse, qui la connaissait un peu trop bien.

Lulu tortilla ses mains, un peu gêné :

-Non... enfin, pas que... mais... comment dire... on peut faire d'une pierre deux coups, et...

-Lucrécya a raison, la coupa l'insuffisante.

Les trois autres se tournèrent vers elle, surprises.

-Tu es sûre ? fit Lulu, qui semblait la plus étonnée de toutes.

-Oui ! Lily, donnons rendez-vous à ton cowboy demain, mais que ça ne nous empêche pas d'aller au bout de nos pistes ! Le plus on en saura...

Curie leva les yeux vers la petite fenêtre ronde de la chambre, et les plissa en voyant des confettis s'agglomérer contre la vitre :

-...le plus vite cette satanée pluie de paillettes s'arrêtera. Alors allons interroger ce Jasper ensemble !

-C'est loin d'être bête, admit Malicia. Mais n'oublions pas le docteur Magouille ! On en saura plus quand on aura l'analyse du... euh... papa de Lily de cet étrange contrat. Mais en attendant ça serait top si on trouvait avec qui vous l'avez entendu parler hier soir...

-Mais comment ? Il lui parlait à travers un miroir à double face, soupira la Zeta blonde.

Les yeux de Malicia s'arrondirent.

-Oh ! Mais peut-être que... ça doit être possible de... Oh oui, ça doit pouvoir se faire...

Elle se tut, perdue dans ses réflexions, le regard perdu dans le vide.

La blondinette fronça les sourcils :

-Moui ? Mais encore ?

-Elle bugge ? suggéra Curie, un sourcil relevé.

-Ça lui arrive de temps en temps, expliqua la batteuse. Particulièrement pendant les révisions d'examen. Attendez, je sais la réparer.

Elle se leva délicatement, et se posta devant sa meilleure amie. Doucement, elle posa ses mains sur les épaules de cette dernière... et la secoua d'avant en arrière sans ménagement.

-MALI RÉVEILLE-TOI T'AS ENCORE GRILLÉ UN FUSIBLE !

La métisse émit un petit cri en sursautant. Elle se leva pour se remettre de ses émotions, et fit face à ses trois coéquipières :

-Désolée. Des fois je me perds dans mes pensées. Je me disais : peut-être que si on arrivait à... "emprunter" le miroirophone de Magouille, on pourrait peut-être appeler la dernière personne qui l'a contacté ! Il doit y avoir une option comme ça, non ?

Lily hocha la tête :

-Oui ! Il doit bien exister un sort qui le permette !

Curie considéra la proposition :

-Encore faut-il voler le miroir du doyen, soupira-t-elle.

-La dernière fois que je l'ai vu, il était... dans la poche de son peignoir, fit la blonde d'une voix blanche, avant de frisonner de dégoût.

-C'est sûr ça risque de pas être de la tarte, soupira Malicia. Même avec un sortilège d'attraction, il risque de s'en rendre compte.

Les trois se turent, en essayant de trouver une solution.

Un gloussement moqueur les fit lever la tête : Lucrécya se marrait toute seule, assise sur le rebord du lit, ses pieds se balançant sans le vide. Son boursouflet sautillait sur son épaule, bienheureux.

-Qu'est-ce qu'il te prend ?

-Je pensais à un truc, pouffa la petite brune. Tout le monde sait que notre doyen a un faible pour les jolies jeunes filles, non ?

Curie soupira :

-Oui, mais en quoi ça a un rapport avec...

-Et tout le monde est d'accord pour dire que le nouveau look de Malicia est absolument fabuleux, et ne laisserait pas un gars de marbre ?

-Oui, si tu veux, mais... commença Lily.

Le sourire de la petite brune s'élargit :

-Alors j'ai pensé que...

Les yeux de Malicia s'écarquillèrent : elle venait de comprendre où voulait en venir son amie.

-Ah non ! Ah non ! Je ne servirai pas d'appât pour doyen vicelard !

La voix éraillée de Lulu se fit suppliante :

-Mais Maliiii, c'est pour la bonne cause ! Pour l'équipe !

-C'est pas une si mauvaise idée, admit Lily, un petit sourire en coin.

-Qu... Quoi ?! s'écria la métisse.

-C'est vrai, renchérit Curie, c'est connu : Magouille ferait n'importe quoi si c'est une jeune étudiante qui lui demande.

Lily hocha la tête :

-Et puis ça sera juste le temps de lui détourner l'attention et de lui voler son miroir ! On te sauvera avant qu'il tente quoique ce soit !

-Mais... fit Malicia, un peu plus pâle qu'à l'accoutumée. Vraiment ?...

-Et voilà qui est réglé ! décréta Lucrécya, fière qu'une de ses idées plaise à la majorité. Mali, tu iras draguer Magouille pendant que Lily lui prendra son miroir. Et Curie, tu sais où habites Jasper, non ? On a qu'à aller l'interroger ensemble ! Et dès qu'on a toutes fini ça, on court voir l'ami de Lily pour échanger nos données !

Tous se levèrent, et hochèrent la tête dans un signe d'approbation.

-... vraiment ?... couina la voix suraiguë de l'étudiante en Excellence Sorcière.

La voix froide de la secrétaire particulière du doyen, Nastasie Krapull, s'éleva des murs de tous les bâtiments de l'université, dans un effet larsen insupportable. Cela eut pour effet d'interrompre toutes les conversations :

-Avis à tous les étudiants, avis à tous les étudiants. A partir d'aujourd'hui, un couvre-feu a été instauré  à cause du sortilège musical: dès 22h, vous êtes priés de ne pas sortir de chez vous ou de vos fraternités. Tout étudiant surpris a errer dans la WoW devra payer une amende de cent gallions. Comme il est 23h passées, vous êtes tous considérés comme étant en infraction, la somme de cent gallions sera prélevée sur votre compte ! ET RENTREZ CHEZ VOUS MAINTENANT !

Les quatre jeunes filles se jetèrent un regard surpris.

Curie étouffa un juron.

« Cent gallions ? Ils sont sérieux là ? Je n’ai pas les moyens de payer une telle somme.. et il est hors de question que je demande quoi que ce soit à mes traîtres de géniteurs. Ca va me coûter quelques articles croustillants à la Gazette cette affaire. »

Lustucru et Mali eurent des réactions plus ou moins identiques. Toutes trois étaient outrées. Lily, quant à elle, paraissait navrée pour ses compagnes mais étant donné qu’elle se trouvait au bon endroit au bon moment, elle n’aurait pas à payer la somme pour irrespect du couvre-feu. Curie soupira une énième fois, et prise d’un soudain besoin d’exprimer ses hypothèses, elle lâcha :

« C’est peut-être Magouille qui a besoin de gallions pour verser sa prime à l’assureur.. Si c’est le cas, le remboursement de la dite assurance doit être particulièrement juteux. Cent gallions prélevés à la moitié des élèves du campus, ça commence à faire une somme conséquente. Les données de ton père vont nous être utiles Lily, on verra sur quoi porte l’assurance. Vu l’enchantement qui secoue les murs de l’université, je parierai sur quelque chose concernant la WoW. Dans ce cas, Magouille aura lui-même manigancé tout cela afin de se faire rembourser je ne sais quoi en rapport avec notre fac.. »

Les autres enquêtrices soupesèrent ces infos. Malicia risqua timidement :

« On s’avance peut-être un peu trop ?

Lily prit la parole :

-Toutes les propositions sont bonnes à prendre et chaque piste doit être explorée, c’est notre meilleure chance d’aboutir à un résultat.

Curie acquiesça sombrement :

-Mais pour l’instant, reste à savoir si on tente une sortie, même avec cette pénalisation véracrasseuse. »

Lucréya, impatiente de flanquer une raclée à Jasper, trépignait sur place, marquant son envie d‘accomplir immédiatement la tâche qui lui avait été confiée. Malicia, dont la métamorphose avait laissé Curie de marbre (cette dernière ne comprenant pas l’importance que l’on pouvait accorder à l’esthétisme et trouvant Mali très jolie en pilou autant qu’en décolleté), hésitait, consciente des risques qu’elles allaient prendre. Lily demanda :

« Que fait-on ? On attend demain ? »

La menace des cent gallions planait au-dessus de leurs méninges surchauffés, presque palpable.

Lucréya avança un argument :

« De toute façon, le temps passe tellement vite que « demain » peut très bien être dans cinq minutes. Autant s’y mettre immédiatement, si on attend chaque jour de pouvoir bosser avant 22h, on attendra longtemps, crénom d‘un balai !

Curie lui répondit :

-Tu sais, retrouver le foyer d’une tête d’ampoule que j’ai vu deux fois dans ma vie en pleine nuit ne risque pas d’être une partie de plaisir.. »

Lulu allait ouvrir la bouche, quand brusquement, un rayon de soleil perça par la fenêtre. Les quatre filles se précipitèrent pour observer l’université à travers la vitre. Pas de doute, l’aube était là. Elles étaient passées de presque minuit à 7h du matin. Lucréya arbora un sourire triomphant :

« Je crois que notre problème est réglé. On y va ? 

Curie eut un sourire devant l’impatience de son amie, prête à dégainer sa batte :

-On fait comme on a dit. Mali et Lily assurent la drague et le vol, nous on s’occupe de Jasper. Puis on se retrouve toutes pour le rendez-vous avec ton cowboy, Lily. Où et quelle heure ? »

Lucrécya et Curie vont ICI !

Malicia et Lily vont ICI !