Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter ça ? On se laisse appâter par un ourson miam miam et notre vie était gâchée. Elle aurait dû le sentir, le savoir. Les monstres n’avaient-ils pas une sorte d’instinct magique pour ce genre de chose ?
Scylla plissa les yeux alors qu’elle fixait le paysage qui s’offrait à elle. Une école, encore. Humaine, encore. Mais il fallait rester forte. Elle lissa soigneusement sa tenue d’hôpital d’une saleté repoussante qui laissait une vue plus que généreuse sur son postérieur dénudé, puis se remit en marche droit vers la masse de bâtiments qui lui faisaient face. Son esprit tentait de se focaliser sur les bons côtés, ou plutôt l’unique bon côté qu’elle pouvait entrevoir.
- Ici personne ne sait pour les lapins. Ici personne ne sait pour les lapins. Ici personne ne sait pour les la….IIIIIIIIIHHH !
Ses yeux écarquillés d’horreur fixait la paire de chaussons affublés de longues oreilles qu’on venait de lui mettre sous le nez. Un jeune homme bien intentionné les avait ramassé et l’avait suivi pour les lui rendre depuis qu’elle avait fait semblant de les perdre dans un buisson non loin. Le sourire généreux et jovial de son « bienfaiteur » fit tiquer l’œil de la pseudo humain qui attrapa l’un des chaussons par l’extrémité d’une oreille avant de siffler avec lenteur.
- Tu n’aurais pas dû.
- Oh mais de rien, c’est tout naturel ! Ça m’a fait plaisir de…
- TU N’AURAIS PAS DÛ !
Les iris bleus de Scylla avait virée au rouge sang alors qu’elle décochait un monstrueux coup de griffe au malheur qui s’envola vers d’autres cieux, où plus précisément vers un chêne centenaire qui n’avait rien demandé. Elle admira un moment le spectacle offert par les jambes du pauvre garçon qui gigotaient entre les branches avant de reporter son regard vers ces objets de torture que lui avait imposé ce charlatan de Sigmeund Froud.
Le lapin de droite sembla lui faire un clin d’œil. Elle frissonna.
- Démon… créature des enfers… charlatan j’aurais ta peau…
Comme si porter ces choses pouvait la guérir ! Comme si elle avait besoin de guérir de quoi que ce soit ! Tout en grommelant elle continua sa route jusqu’au bâtiment des dortoir où l’attendait une chambre commune ainsi que de nombreux camarades charmés de partager leur logis avec elle, à n’en pas douter.
>> direction les dortoirs <<