-Allez, Malilili ! Tu vas pas aller en cours maintenant ! Tu es si proche du but !

-Je t'ai dit que j'avais eu ma dose d'épreuves bizarres pour la journée ! Je vais en cours ! Un point c'est tout !

Malicia et Griselda montaient les marches qui les menaient à l’amphithéâtre de Sciences Sociales Sorcières. Cette dernière saisit la zeta par la manche :

-Mais tu veux pas quitter Om ?

-Si ! Mais pas comme ça !

-Oh mais que vois-je ! Deux de mes ex-conquêtes !

Darius passa devant les filles et leur décocha un clin d’œil :

-Malicia... O'Neil...

Ni une, ni deux, l'alpha dépassa les deux filles en sifflotant et les laissa seules dans les escaliers. Finalement, il parvint à la salle de cours. Le Professeur Sancoeur se pavanait en marchant d'un bout à l'autre de son estrade.

-Pour ceux qui ne dorment pas encore, je rappelle qu'un grand concours aura lieu bientôt et jugera vos aptitudes à la finance gobeline. L'heureux lauréat, ou lauréate, aura l'insigne honneur d'effectuer trois semaines de stage à Gringotts et...

-Bonjour à tous !

Darius venait d'entrer dans la salle, toujours perché sur son balai. Une rumeur rigolarde s'éleva dans l’amphithéâtre. Sancoeur lui ne semblait pas aussi hilare :

-Qu'est-ce que...?! bredouilla-t-il alors que le blondinet bondissait de son balai et atterrissait les deux pieds sur son estrade :

-J'ai toujours trouvé votre cours ennuyeux à mourir. commença l'alpha avec un large sourire. Et maintenant je sais pourquoi ! Vous êtes malheureux, cher Maître ! Et je sais comment vous aider ! C'est pourquoi j'ai décidé de vous dire...

Darius tendit ses bras au professeur :

-...que je vous aime ! Dans mes bras, Maître Sancoeur !

-Pardon ?! Mais non ! protesta énergiquement son interlocuteur.

Il ne put cependant échapper à l'embrassade de son élève. Ce dernier le serra bien fort dans ses bras et finit par le lâcher avec un grand sourire :

-Et voilà ! Ne vous sentez vous pas libéré d'un grand poids ?

-Veuillez quitter mon cours immédiatement, jeune nudiste insolent ! s'emporta Acerbus avec verve.

Darius ne parut pas se vexer de ce rejet :

-Pourquoi ?

-Parce que...

-Tiens, votre braguette est ouverte ! le coupa l'alpha en désignant d'un doigt moqueur le pantalon du professeur.

Sancoeur s'étrangla aussitôt de rage et tourna le dos à son audience, honteux.

-Pendant que vous réglez ce petit problème logistique, je vais, si vous le permettez, m'occuper de mes camarades de classe ! lança le blondinet.

Il tendit ses bras à l'assemblée :

-Qui veut un câlin ?

Puis, sans attendre de réponse, il entreprit d'aller serrer dans ses bras chaque personne présente dans la pièce.

Gri tira le bras de Malicia, qui, en haut de l'amphi de Sciences So, regardait avec un mélange d'effroi et de fascination Darius dans le plus simple appareil s'acharner à faire un câlin chaleureux à chacun des étudiants présents dans la classe.

-Allez, arrête de mater Dradra comme ça, on a du pain sur la planche, et c'est pas baver sur notre ex-petit-ami qui va nous faire aller plus vite !

La Zeta sursauta, et rougit violemment :

-Hein, quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je mate personne !

Elle réalisa quelque chose, et leva l'un de ses sourcils (encore un peu roussis par leur rencontre pas si lointaine avec Phyllis l'Hydre) :

-Attends voir... Darius a bien dit ''Deux de mes ex-conquêtes''?!

Elle arqua son second sourcil :

-Attends voir ! Tu as bien dit ''notre ex-petit-ami'' ?!

L'Irlandaise donna une grande claque dans le dos de la métisse :

-Ah ah, sacré Malichouquette, soit pas jalouse, va : moi et Dariusgo c'est de l'histoire ancienne, une histoire très torride et purement sexuelle ! Allez, viens, Lethi et moi-même on va t'aider à rompre avec Om !

Mali resta interdite quelques secondes, puis secoua la tête et se reprit :

-Non ! J'en ai assez de tes lubies ! Je veux rester ici et assister à mon cours !

-Assister à ton cours, hein ? insinua la garçonne, moqueuse. Tu veux parler de ce cours là ?

L'Irlandaise désigna Lestrange, qui, de retour sur l'estrade du professeur, s'était lancé dans une démonstration de la célèbre danse Gnangnan Style, du chanteur sorcier coréen Psyko. Le tout sous le regard glacial de Sancœur, et ceux beaucoup plus hilares des étudiants de Sciences So.

Malicia ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes, puis détourna la tête, les joues rouges :

-Je... euh... je...

Elle soupira :

-Ok, où est-ce que tu voulais aller ? Encore me fourrer dans une situation impossible ?

-Mais non, rien à voir ! On va aller cueillir une fleur dans le jardin privé des étudiants en botanique !

-Une fleur toxique ? Une fleur dangereuse ?

-Non. Une pâquerette.

La métisse parut rassurée :

-C'est tout ? Bon, allez, pourquoi pas, fit-elle, conciliante. Ce sera toujours mieux que... ça.

Elle jeta un dernier coup d’œil à la danse frénétique de Darius, un peu perturbée.

Gri tira sur la manche de Malicia, l'entraînant au dehors du bâtiment de Sciences Sociales Sorcières.




Une bonne heure et demi plus tard...

Malicia passa le portail qui clôturait le jardin des Botaniques, et se laissa tomber à terre, à bout de souffle. Elle s'allongea dans l'herbe, sur le dos, et gémit longuement.

-Aaaaaaaaaaaaargh....

Elle avait les cheveux en pagaille, et son visage était couvert de sueur. Son joli manteau rouge n'était plus qu'un lambeau couleur sang, et ses autres habits étaient déchiquetés eux aussi, comme si Mali avait rencontré un tigre peu amical aux griffes particulièrement acérés. Elle n'avait plus qu'une seule chaussure. Et elle était recouverte de la tête au pied d'une substance chlorophylle verte des plus étranges.

-Aaaaaaaaaaaaaaaaaaargh... répéta-t-elle, à bout de souffle.

Griselda, étrangement en forme en comparaison, posa son balai à côté de la métisse et se pencha sur elle :

-Allez, debout debout, paresseuse ! On a pas fini !

-Aaaaaaaaargh, rétorqua Mali, en plissant les yeux de colère.

La Pi Omicron posa ses poings sur ses hanches :

-Allons donc ! C'est tout de même pas ma faute si tu t'es faite attaquée par cette armée de plantes carnivores géantes et affamées !

-Tu aurais pu venir m'aider ! fit sèchement la Zeta, en se redressant.

-Je ne voyais pas bien, du haut de mon balai, répliqua Gri. Et puis c'était l'heure de la comptine de Lethifold. Tu sais bien que Lethifold est tout grognon s'il n'a pas sa comptine ! Tu connais la comptine de Lethi ?

Et sans attendre la réponse de Malicia, l'Irlandaise siphonnée se mit à chanter à tue-tête :


La métisse soupira, et considéra la pauvre pâquerette qu'elle tenait dans la main :

-Vu comment elle était protégée, et tous les obstacles qu'il y avait avant de pouvoir la cueillir, cette fleur doit être incroyablement rare !

-Non. C'est juste une pâquerette, démentit la folle au Lethifold.

-Oui, mais c'est une pâquerette magique, c'est ça ?

-Non. C'est une pâquerette ordinaire.

-Une pâquerette... ordinaire ?!

-Ben oui, une pâquerette on ne peut plus banale. Comme celles-là, à côté de toi.

Gri désigna un lit de fleurs des champs sur lequel Mali s'était assise. Cette dernière ouvrit des yeux outrés :

-Mais... mais ! Si c'est une fleur ordinaire que tu voulais, pourquoi on a pas pris une de celles-ci ?!

-Ah non ! s'offusqua la POP. Je ne cède pas à la facilité, moi, madame ! Pour qui me prends-tu ?! Rhaa, ça m'énerve ça !

Malicia en resta bouche bée. Gri, quant à elle, enfourcha à nouveau le balai qu'elle avait chipé plus tôt chez les Insus :

-Allez, dépêche-toi, fainéante ! Nous devons aller chez San Sou Si ! Il est au courant. Il t'attend.

-Chez l'épicier ? s'étonna Mali. On va aller acheter quelque chose ?

Gri tourna un regard inquiétant vers son amie, et esquissa un sourire sadique :

-Non...

:arrow: Gri et Mali vont ICIIIIIII !!!

Om se tenait dans l'embrasure de la porte de l'amphithéâtre de Sciences Sociales Sorcières, une gigantesque seringue remplie d'un liquide verdâtre, tremblant comme une feuille. Il avait péniblement suivi Drago à la trace pendant presque deux heures et l'avait finalement retrouvé dans son Bâtiment de cours.

Courage... Courage courage courage ! Pour autant que tu le saches, ce liquide pharmaceutique est totalement inoffensif, il ne va pas avoir de malaise pour si peu !

...

Cela étant, le Ronflor aussi était sensé être parfaitement inoffensif... Oh Seigneur ! Je ne puis point lui injecter un tel produit sans prendre de risques, d'autant plus qu'il est toujours sous l'emprise de son excès de potion ! Les résultats peuvent être catastrophiques !!! Que faire ?

Il me faut trouver un moyen de ramener ce pauvre Drago au Dispensaire, sans avoir recours au moindre artifice magique qui pourrait aggraver son cas. Mais quoi donc dans ce cas ?

Alors qu'il réfléchissait intensément à la façon dont il allait pouvoir convaincre l'Alpha drogué jusqu'aux yeux de le suivre sans faire d'histoires, ou du moins sans faire trop d'histoires, le PoP eut une illumination. Prenant son courage à deux mains, il rangea dans sa blouse la gigantesque seringue, et pénétra à pas de loups dans l'Amphithéâtre.

Drago se tenait toujours au milieu de la foule estudiantine, embrassant à tout va ceux qui croisaient son chemin. Soudain, un hurlement semblable à un cri de guerre suraigu se fit entendre, et tous tournèrent la tête juste à temps pour voir un sorcier en blouse foncer en hurlant sur Malefoy et le plaquer maladroitement au sol, l'assommant pour le compte.

Om se releva avec peine, et considéra les regards stupéfaits tournés vers lui :

-Jeee... il... a... glissé. Je dois y aller !

Il pointa sa baguette sur l'Alpha :

-Levicorpus !

Soulevant Drago dans les airs, il l'emmena prestement hors du Bâtiment de cours.

Direction : le Dispensaire ! :arrow: