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 B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !

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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Rangvide

DOSSIER ETUDIANT
Filière : Filière :: Médicomagie
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Griselda O'Neil
Griselda O'Neil

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Tequila Magouillita,
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MessageSujet: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyDim 26 Juil 2015 - 21:07

Griselda s'amusait comme une petite folle. Elle sautillait en faisant traîner le manteau coloré de Magouille mille fois trop grand pour elle dans la poussière de la rue. Tout en agitant inutilement ses manches trop longues, qui ne laissaient pas même dépasser le bout de ses doigts maigrelets.

Après avoir tourné en rond en rigolant un long moment, elle finit par rejoindre ses copines, qui scrutaient une vitrine d'un magasin de luxe, concentrées.

-Vous faites quoiiiii ? Lança l'Irlandaise, les yeux pétillants.

Personne ne daigna lui répondre :

-T'es sûre que c'est la bonne adresse ? Faisait Artémis.
-Oui ! Repondit Naïa. C'est ce qu'il y avait écrit au dos de l'invitation... enfin, je crois ?

Gri redressa le haut de forme qui venait à nouveau de tomber devant ses yeux, puis leva le cou vers les deux AAA :

-Vous faites quoiiiii ? Hé, dites ! Vous faites quoiiiii ?
-J'pensais que quand ils parlaient de Brixton, ils voulaient dire le quartier moldu... reprit la voleuse.
-Apparemment, non...

Lulu, qui vacillait sur ses vertigineux talons clignotants et irradiants de rose, plissa ses yeux devant la façade de la boutique cossue, qui clamait : « Brixton Bougies, le paradis des Bougies Artisanales ! Cires ensorcelées, parfums enivrants, flammes éternelles ! »

-Ça a pas l'air d'une fête, maugréa-t-elle, en croisant les bras, visiblement de mauvaise humeur. Ça a l'air d'un magasin de vieille morue ringarde ! Même Mémé Rincevent est pas assez momifiée pour aller là-dedans ! Et pourtant elle a cent trente ans !

Naïa eut un sourire en coin :

-Lucrécya chérie, je te rappelle que la fête est censée se passer au sous-sol !
-Hé ! Hé ! Vous faites quoiiiii ? Vous faites quoiiiii ? glapissait inlassablement la garçonne déguisée en garçon.

Artie croisa lentement les bras :

-D'autant plus que ce genre de commerce de chiottes, d'habitude, ça gagne pas assez de thunes pour avoir une boutique aussi cossue. Ou un emplacement aussi classe, dans la partie la plus bourge du Chemin de Traverse.
-C'est vrai, admit Naïa.
-Sans compter que comme par hasard, on a pas croisé le moindre péquenot dans les parages, comme si les gens ne remarquaient pas vraiment ce magasin !
-Et alors ? Lança Lulu en regardant son amie cambrioleuse d'un air bovin.
-Vous faites quoiiiii ? Vous faites quoiiiii ? Vous faites quoiiiii ?
-Et alors crois-en mon expérience, reprit la voleuse. Je flaire que cette boutique n'est qu'une façade pour un business underground beaucoup plus lucratif... et beaucoup moins légal !

Lucrécya sourit :

-Rooooh, cool !... mais ça nous dit pas comment entrer. Ou alors, je fracasse tout avec Séraphine !

Elle leva sa batte, mais l'italienne l'arrêta en posant sa main sur son bras :

-Je pense qu'il nous faut une approche plus... subtile.
-Vous faites quoiiiii ? Vous faites quoiiiii ?
-Ouaip, chuis d'accord, acquiesça Artémis. Elle dit quoi, déjà, l'invite ?

La jolie ritale pinça les lèvres :

-Eh, bien, je te rappelle que nous avons du l'auto-détruire, et par conséquence, je ne me souviens pas de tous les détails, mais...

La petite tête surmontée du chapeau démesuré de Griselda jaillit entre Naïa et Artémis, et clama :

-Moi j'me rappelle très bien ! Ça faisait...

Elle leva son doigt, s'éclaircit la gorge, et se mit à chantonner d'une voix fausse :

-Aventureux, aventurières,
Simples sorciers ou chef de guerre,
Effrontés ou grands peureux,
Princes généreux ou nain véreux,
Chaussette trouée ou œil de verre,
Jours férié comme jours impairs,
Nous n'refusons jamais personne,
Dans les sous sols de Brixton.

Aussitôt, un grondement se fit entendre, et le trottoir se mit à trembler : il se fendit en deux, et laissa apparaître un somptueux escalier de pierre, qui s'enfonçait dans le sol.

Naïa hocha la tête :

-Bien sûr, la chanson devait être le mot de passe du jour !
-Bien joué, Globule ! Lâcha Artie.
-J'dois admettre que c'est toujours utile d'avoir une tête d'ampoule avec soi, fit Lulu. Même lorsque la tête d'ampoule en question est plus irritante que du poil à gratter.

La batteuse voulut poser son escarpin sur la première marche, mais l'irlandaise la poussa, manquant de la faire tomber.

-Eh oh, tu t'es cru où ? Les hommes d'abord ! Ricana-t-elle.

Elle réajusta pour la vingtième fois son chapeau et tendit ses bras:

-Nanana, Mimiss, collez-vous à moi, mes poulettes de luxe !

Les deux AAA s'exécutèrent, amusées. Gri tourna la tête et considéra la fluo :

-Et toi, t'as qu'à... rester derrière.

La brunette se renfrogna, et jeta un regard haineux au faux Magouille. Qui ne remarqua rien : toute à son rôle, Grigri gloussait de plaisir, en descendant le tapis rouge en velours disposé sur les marches.

En bas du long escalier magique, il y avait une porte massive, close. Derrière cette porte, on pouvait entendre les échos étouffés d'une musique bien trop pourvu en basse et en rythmique, digne du pire  des night clubs, une musique qui se voulait sans doute sexy... mais qui ne l'était pas. Et, devant l'entrée, planté là comme un énorme rocher, un colossal cyclope se tenait debout. Il était plus grand que deux Griselda posées l'une sur l'autre. Il était serré dans un costume trois pièces bien trop étriqué pour lui, et croisait ses énormes paluches poilues sur son gros ventre, la mine patibulaire.

C'était la toute première fois de sa vie que Grigri voyait un cyclope. Mais elle en savait long sur eux : elle savait qu'à l'instar des trolls, ils étaient aussi bêtes que méchants. Mais il en fallait bien plus pour impressionner la Pi Omicron : en roulant des mécaniques, elle se rapprocha du molosse, se prit les pieds dans le pan de son manteau, manqua de s'étaler de tout son long sur le sol, puis se reprit à la dernière minute, en agitant les bras à la manière d'un vif d'or.
Puis elle se redressa et se planta devant le videur comme si de rien était, lui lançant un sourire crétin :

-Sâluuuuut toi ! Tu nous laisses passer s'teup, s'teup, s'teup ?

Son chapeau retomba sur son visage, et elle pouffa de rire comme une idiote à l'intérieur.
Le gros œil du cyclope se baissa sur elle. Puis il considéra les jeunes femmes qui l'accompagnaient. Puis tomba à nouveau sur Gri, qui s'empêtrait en tentant de sortir tant bien que mal son crâne du haut-de-forme.

-Ça être soirée privée, gronda-t-il.

Gri parvint à sortir sa tête de sa prison chapeauté dans un « ploc ! », puis leva les yeux sur le videur.

-Ouais je sais chuis une invitée de marque !

Naïa lui flanqua un grand coup de coude dans les côtes, et la fofolle sursauta :

-Ah ouais c'est vrai, je suis UN invité de marque ! Ahah ! Je suis un mâle ! J'ai un pénis et du poil sur le torse ! Ahah !

Elle fit un clin d’œil bien voyant à Artemis, dont le sourire était étrangement crispé, puis rajouta :

-Je suis le grand Magnus Magouille !

Elle sourit tant que le bout droit de sa moustache factice se décrocha, et se mit à pendouiller sous son nez. Le cyclope sembla dubitatif :

-Vous Docteur Magouille ?
-Ouaip ! C'est bien lui ! Enfin moi ! Moi c'est lui, et lui c'est moi !

Le sourcil unique et trop fourni de la créature s'arqua tel un accent circonflexe. Il baissa un peu la tête, ce qui fit craquer son cou sur-musclé :

-Vous sûr ?
-Ouaip. Vous voyez pas ? C'est moi, Magouille ! Doc Gougouille ! J'ai tout l'attirail ! Le chapeau, les habits, les poupouffes, la moustache !

Griselda voulut se pincer le bout de son pastiche, mais hélas ce dernier resta collé entre deux de ses doigts. Sous le regard circonspect du videur, et ceux plus horrifiés de ses camarades Alpha Alpha Alpha, elle secoua sa main comme une damnée pour tenter de se la décoller, en vain. En désespoir de cause, elle laissa tomber, et plaqua carrément sa main sous son nez :

-M'phvoyez ? V'ai une mphfoustmphache !

Le colosse cligna de l’œil, lentement. Puis, il désigna de son menton proéminent les trois jeunes femmes moulées dans leurs robes sexys (et pour certaines, fluorescentes).

-Ça pas être fille habituelle Docteur Magouille, gronda-t-il.

Le faux Doyen croisa ses bras, en oubliant même sa moustache collée aux doigts :

-Oui, j'avais envie de changement pour cette fois, tout ça, vous savez c'que c'est ! C'est mes poules de luxe, elles sont canon, hein ? Enfin, sauf la fluo. Elle je l'ai eu au rabais ! Avec une offre que je ne pouvais pas refuser : deux bimbos achetées, une planche à pains offerte !

Un grognement de colère étouffé derrière Griselda lui signala qu'elle allait payer cet affront plus tard.
Ce qui n'empêcha pas l'Irlandaise de sourire de toutes ses dents devant le mastodonte patibulaire, et de faire danser à outrance ses sourcils :

-Alors, c'est bon, on peut rentrer ?
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Admin2

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Lucrécya Rincevent
Lucrécya Rincevent

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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyVen 31 Juil 2015 - 19:58

Lucrécya serrait tant les dents et les poings qu'elle en tremblait. Comme si ça ne suffisait pas d'être déguisée en néon d'enseigne de bordel, fallait en plus que cette tarée d'irlandaise de rien du tout se foute ouvertement de sa gueule ! La batteuse aurait bien étalé sa face de tarée de tête d'ampoule emmoustachée sur le gravier d'un bon coup de Séraphine... mais après, ses potes Alpha n'auraient plus pu entrer dans la fête, et on aurait encore dire que c'était de sa faute.

En plus, malgré tous ses sales défauts d'irlandaise cinglée, fallait dire que Griselda jouait super bien la comédie ! Ça lui coûtait de l'admettre, mais Lulu était impressionnée. L'interprétation plus vraie que nature du Docteur Magouille d'O'Neil était à coup sûr leur sésame à toutes pour la fiesta du siècle !

Du coup, pour le bien de la fête, Lucrécya prit sur elle pour ne pas laisser éclater sa rage... pour le moment. Mais ce n'était pas facile pour elle, qui avait l'habitude de frapper d'abord, puis de réfléchir après... voire même, de frapper d'abord et de ne pas réfléchir du tout.
Elle se mit à grogner. Et à grincer des dents. Puis à taper du pied. Puis les trois à la fois. Et plus elle se retenait, plus elle était en rogne, dans une putain de rogne si incendiaire qu'il était étonnant que sa peau ne fume pas au contact de l'air frais. Elle ne savait pas combien de temps elle allait encore pouvoir tenir avant d'éclater (et surtout, d'éclater la tronche de Griselda), mais probablement pas longtemps.

D'autant plus que ça faisait de longues secondes que le cyclope n'avait pas prononcé le moindre mot. Il se contentait de loucher sur le chapeau de Gri de son gros œil exorbité, comme s'il était tiraillé par le doute.

Finalement, après ce qui sembla une éternité à l'AAA au sang chaud, il leva son monosourcil, lentement, et décréta tout aussi lentement de sa voix gutturale et rocailleuse :

-Okay, Docteur. Vous pouvoir entrer.

-Ah ben quand même ! C'est pas trop tôt ! ronchonna Griselda, ses yeux de fous cachés sous son énorme chapeau.

Elle claqua en simultanée les fesses des deux filles accrochées à ses bras, et passa la porte qui venait de s'ouvrir, en gloussant comme la cinglée qu'elle était.
Mais Lucrécya, juste derrière elle, ne la lâcha pas des yeux. Ignorant la musique assourdissante qui lui sauta aux oreilles, la main posée sur le manche de la batte sempiternellement accrochée à son flanc, elle suivit l'Irlandaise au haut-de-forme, le regard assassin. Elle la regarda écarter les bras au milieu de la foule, et hurler d'une voix clairement féminine, à fort accent irlandais :

-Qui qui veut faire un câlin au Docteur Magouille ?! YOUHOU !

Et, au moment où Lucrécya se décida enfin à dégainer Séraphine, quelqu'un la bouscula, lui faisant tourner la tête et perdre sa cible des yeux.
Et aussitôt, l'ex-Serpentard resta bouche bée, les bras ballants, oubliant instantanément sa colère.

Ou quoique soit d'autre.

Parce que si elle avait déjà assisté à des centaines de fêtes, dont certaines bien déjantées, elle n'avait jamais, jamais vu une chose pareille.

Quelque chose dégoulinait l'indécence en ces lieux. Que ce soit les gigantissimes fontaines à champagne qui jaillissaient ici et là comme des geysers ; les jeunettes très courtes vêtues qui se prélassaient contre des sorciers en rut bien trop âgés pour elles ; les verres en cristal remplis de bourbon et autres whiskys hors de prix qui flottaient partout dans les airs, et se déversaient sur les danseurs en transe ; les quelques teupus en bikinis scintillants qui dansaient sur les podium autour de grandes barres argentées; les abrutis qui leur hurlaient dessus en leurs jetant des gallions dorés ; les gus en haut-de-forme ou bien en costume trois-pièce qui ricanaient, bras dessus bras dessous, devant ce qui semblaient être des lignes de poudre clairement illégales ; ou les gourdes quasi à poil qui dansaient dans les cages dispersées un peu partout... tout puait le luxe et la luxure. Et l'alcool. Et la drogue.

Et ça, c'était... C’ÉTAIT ÉNORME ! Parce que Lulu adorait le luxe ! Et l'alcool ! Quant au reste... bah, elle le laissait à ses potes : quelque chose lui disait qu'Artichou allait kiffer.

La brunette regarda l'immense salle et le spectacle qui s'y déroulait pendant un long moment, abasourdie. Finalement, elle considéra sa propre robe.

Cette dernière était courte. Voire même ultra courte. Elle était rose... voire même ultra rose. D'un rose irradiant et fluo. Et surtout, elle était tellement décolletée qu'on pouvait voir... euh, disons, non pas la poitrine de Lulu, mais bel et bien l'absence de celle-ci. Ce qui laissait une belle vue sur ses côtes saillantes, ceci dit.
L'étudiante en Sport releva la tête, lâcha :

-Nom d'une salopeté d'véracrasse avarié, c'bien la première fois de ma chienne de vie que j'me sens trop habillée ! lâcha-t-elle.

-Tu m'enlèves les mots de la bouche, Lu ! ricana Artemis, les yeux brillants face à tant d'opulence. Tiens, c'est pas un ministre de chais pas quoi, le gus à lunettes, là-bas ?

-Il me semble bien, s'en amusa Naïa, deux doigts nonchalamment posés sur la joue.

-Et si on le dépouillait ?! proposa la voleuse du groupe.

L'Italienne lui répondit quelque chose, que Lucrécya n'entendit même pas, toute émerveillée qu'elle était. Ça c'était une putain de fête ! Non : c'était la meilleure putain de fête qu'elle avait jamais vue de toute sa saloperie de p'tite vie étriquée !

Elle fendit la foule des invités, en regardant successivement à sa droite et à sa gauche, comme un mioche affamé dans une boutique Honeydukes. Elle avait même oublié la honte de porter une robe de gourdasse fluorescente : à côté des autres meufs de la soirée, elle passait presque pour une nonne ! Et tout cet alcool gratuit, c'était dingue ! Une hôtesse en résilles et talons aiguilles lui tendit un verre au contenu coloré et bouillonnant, qu'elle accepta sans une seconde d'hésitation. Et, en sirotant le breuvage délicieusement épicé, elle hocha la tête : elle avait clairement bien fait d'assortir ses sous-vêtements ce matin !

D'un coup, elle sursauta : et, en une demi-seconde, elle dégaina sa batte de sa main libre, et l'abattit lourdement sur le crâne dégarni du pauvre vieux crétin libidineux qui avait osé lui palper le fessier. Elle lui accorda une œillade meurtrière, puis s'en désintéressa, et soupira :

-Bon, les meufs, place à la grosse marrade : vous avez une idée de c'qu'on pourrait f...

Et aussitôt, elle se tut : perdue dans ses pensées, elle avait tant marché qu'elle en avait perdu de vue ses potes Alpha, ou l'autre dingo d'irlandaise. Et, au vu de sa taille (beaucoup) plus petite que la moyenne, elle ne voyait pas au delà des silhouettes des notables ivres autour d'elle, ou des teupus gloussantes qui les accompagnaient.

Autant dire que ce serait coton de retrouver qui que ce soit dans cette foule décadente...
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Rangvide
Naïa de Neveha
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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyVen 7 Aoû 2015 - 17:20

Du regard, Naïa balaya la salle. Puis, elle détailla les participants à cette petite sauterie avec un peu plus d'attention. Hommes guindés en queue-de-pie, femmes de petite vertu, vins grand cru et champagnes fins. Dans la tête de l'Italienne, tout ça ne signifiait qu'une chose : money. denaro. argent.

Elle se tourna vers Artémis, et à son air béat, elle devina qu'elle pensait précisément la même chose.

« Bon, on essaye de pas se sép... », commença Naïa mais elle s'interrompit tout à coup. « Elle est où, Lucrécya ? »

Les trois filles jetèrent des regards perplexes autour d'elles. Rien. Pas de brune à l'air renfrogné. Pas de robe fluo obscène. Pas de Séraphine et de langage de charretier. Pas de Lucrécya, quoi.

Artie haussa les épaules. « Bah. Tant pis. »

« Elle doit sûrement être partie me chercher un cadeau », lâcha Gri-gouille innocemment, les yeux plein d'espoir, comme un enfant le matin de Noël.

A son tour, Naïa haussa les épaules. « Bon. Très bien. ». Un sourire vint étirer ses lèvres carmin. « Alors j'ai ma petite idée... Artémis, ça te dit un partenariat ? »

La brune lui répondit d'un sourire carnassier qui dévoilait toutes ses dents en acquiesçant vigoureusement de la tête. D'un coup d'oeil expert, elle avisa un coin de la pièce où des gentlemen moustachus se prélassaient sur des canapés en cuir alors que des filles tout de court vêtues ondulaient sous leur yeux indifférents.

« Voilà nos pigeons. », assura Artémis avec un sourire de requin.

A pas gracieux, elles commencèrent à s'orienter vers leur cible mais elles entendirent un piaillement dans leur dos qui les firent s'arrêter aussi sec.

« Et moi ? Et moi ? Et moi ? », supplia Gri-gouille. « Et moi ? Et moi ? Vous pouvez m'ignorer, mais je sais que vous m'entendez. Et vous savez, je peux être trèèèès obstinée. Et moi ? Et moi ? Et moi ? »

« Oui, Griselda », l'interrompit Naïa. « Tu viens avec nous. Tu peux même nous être utile. Tu vas les distraire. »

« Super ! Je peux refaire le coup du phénix, si vous voulez !  »

« Non, trouve autre chose », soupira Naïa, les yeux au ciel.

« Mais quoi ? »

« Je ne sais pas, bon sang. Fais leur un tour de magie », lâcha l'italienne, lasse.

« Ah ouais, super bonne idée Nana ! Toi, t'es vraiment un génie du crime, ça se voit ! »

Elles avancèrent vers le coin cuir-moustache et se postèrent là discrètement. Voyant que Grigouille ne bougeait pas, Artémis la poussa sans ménagement en avant, déclenchant quelques coups d'oeil interrogateurs de la part des gentlemen.

« Ahem... », commença l'Irlandaise. « Votre attention, s'il vous plaît ! »

Tout le monde - y compris les danseuses - avait maintenant le regard rivé sur le simulâcre de Magouille qui affichait un sourire penaud.

« Mesdames, Messieurs, vous ne me connaissez peut-être pas, mais c'est bien moi ! Dans le milieu on m'appelle Merlingicien ! Ouvrez bien les mirettes parce que ce que vous vous apprêtez à voir, c'est de l'extraordinaire ! Du spectaculaire ! Du jamais vu ! Après ce soir, vous ne verrez plus jamais la vie de la même manière ! »

Artémis se pencha à son oreille et lui souffla discrètement : « N'en fais pas trop, quand même, hein », mais cela ne sembla pas affecter Grigouille qui se dévêtit de son chapeau et enchaîna : « Attention, Mesdames et Messieurs, vous voyez tous que ce chapeau est vide, mais... peut-être que non en fait ! REGARDEZ BIEN ! »

D'une main soit-disant experte elle farfouilla dans son chapeau : « ET TADAM ! ».

Elle en sortit une colombe... morte. Elle tenta de la lancer mais l'oiseau retomba mollement sur la tête d'une danseuse qui lâcha un cri strident et s'enfuit en courant. Grigouille se frotta la tête perplexe : « Euuuh... Bon, ça marche pas à tous les coups, hein. Mais accrochez vous bien ! Car maintenant, je vais faire sortir de ce modeste couvre-chef un serpent, oui, oui ! »

Naïa et Artémis s'échangèrent un regard sceptique. « Bon, leur attention ne va pas être retenue bien longtemps, on ferait bien de s'y mettre », trancha Artie.

« Je surveille, toi, tu piques. »

A l'aide de mouvements agiles et discrets dont on devinait aisément l'expérience, Artémis virevolta entre les gentlemen, et leur extorqua leur biens, dépouillant tantôt leur poches, tantôt leurs sacs.

Quelques minutes plus tard, elle entraînait Naïa à l'écart pour planquer leur butin, satisfaite.
Montres en or, gallions, cigares hors de prix, monocles en diamants, bijoux de rubis et de saphir, rien n'avait échappé à la française.

Alors qu'elles faisaient leurs comptes, leur yeux furent attirés par un homme d'une cinquantaine d'année, assis sur un fauteuil modestement serti de pierres précieuses. Il regardait Grigouille - alias Merlingicien - d'un œil torve, visiblement ennuyé par son petit spectacle d'amateur. Son complet était agrémenté de diamants, tandis que les lacets de ses grosses chaussures étaient plaqués d'or.

« Lui, c'est le gros poisson », murmura Artie à l'attention de Naïa.

« On s'en occupe. Je le distrais, tu le dépouilles. »

Naïa s'avança vers lui, un sourire charmeur vissé au visage.

« Bonjour, très cher. », susurra-t-elle. « Puis-je vous offrir un verre ? »

Il la regarda, sceptique, mais sa méfiance laissa bien vite place à un sourire suffisant. « J'ai déjà un verre, charmante créature. »

« J'ai bien vu, mais un verre de Centaure blanc 1985, ça ne se refuse pas n'est-ce pas ? », insista l'Italienne avec un sourire doucereux.

Il parut étonné mais finit son verre d'une traite et le tendit vide à Naïa qui fit lentement couler l'alcool vermeil dans le petit réceptacle. Ils trinquèrent et Naïa adressa un regard pressant à Artémis qui louvoya jusqu'au gentleman et commença allégrement à lui vider la poche gauche.

« Que fait une charmante jeune femme à ce genre de soirée ? », demanda l'homme avec un sourire mielleux.

« Des affaires. », répondit simplement l'Italienne.

Lentement, Artie glissa sa main dans la poche de droite.

« Quel genre d'affaires ? »

« Juteuses, de préférence. »

Il y'eut un moment de flottement, puis l'homme se releva d'un bond, attrapa la main d'Artémis toujours fourrée dans sa poche et lui tordit le bras. La voleuse, surprise, n'eut pas le temps de réagir et tomba sur le sol, le bras bloqué par l'homme. Le tout s'était passé si vite et si silencieusement, que personne ne semblait avoir rien remarqué.

« Je suis Auror, et j'aime pas beaucoup les petites voleuses dans ton genre », susurra-t-il d'une voix menaçante. « Et tu sais ce que je fais aux gens que j'aime pas beaucoup ? »

Il n'eut pas le temps de détailler car Naïa s'était jetée sur lui, et d'un coup de pied bien placé, elle le fit rouler sur le sol. Il poussa un cri étouffé mais ne lâcha pas le bras de la française pour autant. Naïa bondit à plaqua son talon aiguille vertigineux à moins de deux centimètres des yeux de l'Auror.

« Si tu veux encore avoir des yeux pour admirer les diamants de ton costume, je te conseille de lâcher mon amie. »

L'homme hésita un quart de seconde mais se résolut à lâcher la voleuse qui bondit sur ses pieds et tendit sa baguette vers lui alors qu'il tirait lui-même sa baguette de sa poche et la pointait sur les deux filles à tour de rôle.

« Je te conseille de pas faire de bêtises, hein », ricana Artémis, en se massant le poignet. « Sinon tu boufferas tes diamants par la racine »

Un nouveau moment de flottement tandis que l'homme semblait retenir son souffle et tout d'un coup, il hurla à plein poumons :

« SÉCURITÉ ! A MOI ! A MOI ! »

Tout s'enchaîna très vite. Cinq hommes en costumes noirs, bâtis comme des armoires à glace surgirent des quatre coins de la pièce, au moment précis où Grigouille libérait une trentaine de serpents de son chapeau qui se faufilèrent sur le sol en sifflant dangereusement, déclenchant des cris hystériques de la part des convives, qui commencèrent à courir dans tous les sens en se poussant sans ménagement, renversant au passage le buffet de luxe dressé pour l'occasion. Un rayon de lumière rouge frôla Artémis qui roula sur le sol pour l'éviter, alors qu'il partait s'écraser contre une vitrine présentant du champagne de luxe. La vitrine explosa en mille morceaux, ainsi que les bouteilles, sous les cris outrés des quelques gentlemen qui restaient. La voleuse se releva furieuse et commença à dégainer sa baguette mais Naïa l'en empêcha :

« Non ! On replie, on replie ! »

Elle se jeta sur Grigouille qui répétait à qui voulait l'entendre que « d'habitude ça marche, ce tour », l'attrapa par le col et déguerpit à la suite d'Artémis. Elles se faufilèrent, slalomant entre les invités de l'assemblée trop occupés à hurler pour les arrêter. D'un coup d'épaule, Artie enfonça une porte qui s'ouvrit en claquant, et elles se précipitèrent par cette nouvelle issue, toujours poursuivies par les mastodontes qui avaient pas l'air de trop se marrer.

Le souffle court, elle descendirent des escaliers : la fête s'étendait dans un dédale de tunnels et de pièces souterraines où des sorciers et des créatures plus bizarres les unes que les autres les voyaient passer en courant sans comprendre la raison de cet affolement.

Enfin, au bout de quelques minutes, après avoir trouvé un coin isolé, elles s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle et poussèrent une porte en vieux bois ouvragé. Artémis s'arrêta net, stupéfaite.

« Bon dieu de bordel, qu'est-ce que c'est que ça ? », lâcha-t-elle.
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Admin2

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Lucrécya Rincevent
Lucrécya Rincevent

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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 17:13

Lucrécya était perdue dans la foule. Lucrécya était seule, entourée d'inconnus plus chelous les uns que les autres. Et pourtant, Lucrécya était bien.

Elle s'esclaffait en oscillant, marchant à grandes enjambées à travers la grande salle bondée et bruyante, bousculant ici et là les invités douteux de cette fiesta douteuse. Tout en trouvant ça particulièrement hilarant.

A vrai dire, elle se sentait super bien depuis qu'elle avait piqué le plateau à cocktails d'une hôtesse déguisée en lapin (enfin, si tenté que ces animaux à fourrure et à grandes oreilles soient amateurs de string et autres résilles). Ledit plateau était, fut un temps, recouvert de verres à martini; et chacun de ces verres était jadis rempli à ras bord d'un mélange d'alcool ensorcelé, aux effets aléatoires. L'un d'eux avait pendant quelques secondes transi de froid la petite batteuse jusqu'au plus profond de son cerveau gelé. Un autre lui avait fait sortir une vapeur violette des oreilles, en lui chatouillant les lobes au passage. Un autre encore lui avait fait cracher une flamme si vive qu'elle avait embrasé le veston d'un vieux sorcier dégarni et ivre mort, sans qu'il s'en rende compte.

Ouaip, ces cocktails étaient vraiment rigolos. Mais c'était loin d'être le mieux.

Le plus énorme, c’était le bonus dans les cocktails : les dragées surprise de Bertie Crochue plongées dedans, au bout d'une petite pique, en lieu et place de la traditionnelle olive. Lulu n'était pas super fanas des dragées surprise d'habitude, mais elle se sentait incroyablement audacieuse ce soir. Elle avait donc gardé tous les bonbons pour plus tard, et, une fois tous les verres dûment et consciencieusement vidés, elle avait gobé d'un coup sa poignée multicolore.

Et aussitôt, ses pupilles s’étaient dilatées.

-Oooh putain, avait-elle laissé échappé.

C’était vraiment chelou. Ces dragées surprise ne ressemblaient pas, au goût, à des dragées surprise... même si les dragées n'avaient pas, il est vrai, un seul goût officiel. En fait, Lucrécya avait l'impression qu'elle était tombée uniquement sur « saveur médicament zarbi ». Et elle avait trouvé ça génial. Sans savoir pourquoi.

Elle avait regardé d'un coup autour d'elle, et les murs s'étaient mis à danser, à se flouter, puis à fondre sous ses yeux ébahis, lui révélant des couleurs merveilleuses qui lui étaient jusque là inconnues. Un gus visiblement trop aviné l'avait poussé brutalement et s'était plié en deux pour vomir devant elle un arc-en-ciel chatoyant et chamarré. Tout était devenu merveilleux. Sa propre robe n'était plus une mocheté fluo, mais une splendeur tissée en rayons de soleil irradiant, qui illuminait sa douce lumière autour d'elle. Elle n'avait jamais rien vu de plus beau.

Et c'est ainsi qu'elle s'était mise à errer dans la soirée, contemplant bouche bée le sol ou bien le plafond, les yeux brillants. Un énième gus lui plaqua la main aux fesses ; avec un sourire béat, elle dégaina Séraphine, frappa, et contempla émerveillée une des dents du malheureux s'envoler, dans une gerbe d'un million de petites fleurs écarlates aux pétales tournoyants, qui lui souriaient.

Elle s'avança encore, et écarquilla les yeux : devant elle, le Dr Magnus Magouille haranguait la foule, un sourire aux lèvres, annonçant un tour de magie. Il était encore plus grand que dans son souvenir. Et plus beau aussi. Et incontestablement plus lumineux. Elle hocha la tête, impressionnée, et poussa une clameur de surprise mêlé d'admiration lorsqu'il sortit de son chapeau un piaf décédé. Elle applaudit à tout rompre, n'entendant même pas les grommellements et autres huées autour d'elle.
D'ailleurs, elle trouva ce tour si formidable qu'elle eut envie d'en parler à ses meilleures amies de la vie, Gartémis, Aïa, et Niselda. Mais elle ne savait pas où elles étaient. Alors elle sortit sa baguette... et la fixa en louchant de ses yeux si dilatés que les pupilles paraissaient noires :

-Pssst ! Baguettounette ! Dis-moi qu'où qu'elles sont mes potes !

La baguette se gondola de rire dans un scintillement éthérée, et couina d'une voix fluette :

« Non mais tu crois quoi ? Faut que tu lances un sort petite idiote ! »

Sans s'étonner outre mesure de voir son instrument en bois d'ébène lui parler avec une voix digne d'une voix de dessin animé moldu, la jeune femme hocha la tête en rigolant :

-Ah ben oui chuis bête !

Elle la releva, et récita :

-Retrouve-mes-potus ! Et fissus !

« C'est pas une formule magique ça ! » se moqua le bout de bois. « T'es cracmol ou quoi ? »

Lucrécya haussa les épaules, nonchalamment :

-Je sais pas ? Je pense pas, j'en connais plein de sortilèges, regarde : spero patronum !

Dans un flash lumineux, l'habituelle créature qui apparaissait quand Lulu faisait ce sort fit son entrée. C'était un truc avec une queue rayée et des poils noirs autour des yeux, qui donnaient l'impression qu'il était déguisé en bandit de bandes dessinées. Un raton lavant. Ou lavoir ? Mali lui avait dit autrefois, mais Lulu ne parvenait plus à mettre le doigt dessus... enfin bref. C'était son animal totem, lui avait expliqué la métisse un jour. Lucrécya ne savait ce que c'était, un animal totem, mais elle savait qu'elle aimait pas ça. D'habitude. Parce qu'aujourd'hui elle devait admettre qu'il était... WOUAH ! Magnifique ! Il n'était pas argenté comme à l'accoutumée, mais aussi coloré qu'une licorne rainicorne gambadant sur un arc-en-ciel un jour de Gay Pride ! Elle eut soudain l’irrépressible envie de le prendre dans ses bras et de lui faire des bisous et des câlinous et de lui mettre des rubans partout dans le cou. Elle tendit les bras et se dirigea d'un pas pataud vers le patronus, qui se carapata aussitôt en chuintant de rire, dans un halo bigarré. Elle ne parvint pas à le rattraper, et ne réussit qu'à bousculer de grandes silhouettes aux ombres vacillantes. Qu'elle se mit à fixer bouche bée, avec une intensité dérangeante.

-C̙̼̰ͥͭ̀̋ͦͅą͑ͩ̏ͯ́ ̲͕̭̻̣ͨ̆̿̇ͯ̑́v͉̲̘ā̴͍̤͖̫̬̖̱ ̣͖̻̞̤͉̎̂́͆͐̕m̘̓ͧa̼̪͕̲̥̫͉ͨ̽̆̊̽͆͆ ̖̝̣̣͉͙̊͞p̦̯̅́ͧ̔̔e͚̍͌t̡̺͎͔̥͇͓ͨ̋͋͋ͦ͆i̢̅̈̓t͍̹̮ͯ̀ͅè̟̗̦̯̫͚̟ ̳̩̠̼̺͗ͦͭ̎̿͜?̽̃͒̒ͮ̚   fit l'une d'elle.
̬̝̫ͬ̌̑
-͂͆̄ͦElle n̼̠͙͎̺̮ͥõ̟͖̖̮̞̟̥̓͘u͋̀ͪ̎͌s̤͎̙̬͍ͪͩ̄͂ ̻̹͈̔͐̑ͥ̃f̠̩̲̩̩̰ͩͦ͛̅̃ͣaͫ̎̊͊͐͠ī͔̘͚̠͇ͅt u̷̬ͮ̇n̢̝̗͔̘̰̙ͧ̀͐̑͐ ̭͈̻̣͓̳t̨̼̻̞̱͉̻ͤr͔̣͚̂̈́̆̓ͬḯ̮̘̩̭͈̙̋ͨ̅̇ͩͭp̖̠̤̬̯̓̒ ͣ̂̀̃ͨ̃͢à̫̝ͧ̉ͭ͆͂ ̭̼̙̥̼̳̭͜l̯ͨ́̑͋'̝̆̏̓͑̕ḁ͚͕͈̯̱͂̎̉͑ͭ̈́cͭ̀͊̕ì̫̠̺̣̖ͮͤ̎ͫ͒͘d́̓͆̄e͍͎̓̋,͈̮̤̭͋͒̋ͦ̅ͪ̀ͅ ͈̱͋͗͂ͣ͑â̾ͩ̒̅҉̮̯̥̠̙͇h̯ͭ͐̐ͪ̐ͬ͜a̛̹̤̞͉͔̪̒h̿͘.̡̝.ͤ̔̎͂.̼̜͓͕͔̲̄̒̒͒̐͘ ̦̫̳̮̹̻ͨ͌   ricana une seconde.
̸͍̣̣̖͔̉
Lucrécya s'enfonça le petit doigt dans l'oreille : ce qu'elle venait d'entendre ressemblait à un crissement d'ongles sur un tableau métallique, mêlé à une voix lointaine.

-Heing ?! fit-elle, en désespoir de cause, en dodelinant la tête

Elle plissa les yeux, tentant de distinguer quelque chose dans les formes sursaturées en couleurs et en mouvement perpétuel devant elle. Ça aurait pu être des visages... mais certainement pas humains. Mais c'était joli. Et un peu hypnotique.

Quelque chose lui agrippa l'avant-bras, et lui susurra à l'oreille :

-T̘̣̪̪̗̰̈́ͨͧ̊̊͛̚'̍̾ẹ͓ͫͭ͂̄̚͡s̭̠͎̮̔̌̓̑ͪ̔̕ ̈́͏̜p̩̩͈̝͙̰̬ͨ͌̊̋̑ͯ͟ľ̥̦̓ͪ͡u̶̟̥͂͛̉ͯ͂̐͐t̼̰̺̳̙̓̈ͭô̧̻̳̙̫͔ͣ̎́͗t̵̖͇̗̘͎̹͛̏̉ͯ ̂ͯ̔̓̾͐m̴̘͔̜͖̫͌̊ͧi̢̮̮̻̥̟ͭg̢͎͕̺ͨ̍ͭṅ͙͖̖͙̣̿̄ͭ͢ơ̜̲̜̞̘ͅn̷̲̫̟̼̜͍͖ͮ̋ͭ̃n̤͝e̩̖͊͗,̷̩̥̎̿̏̃͂ ́̋m̡̺̬̩̣̤̲̫ͤ̾̉ͥ̈́ê̸̦̫̮̥̰m̉͏̟ẹ̘͍ͪ̓ ̮͈͂ͭͩͧ͐̉ͤs̺ͧ̑̈́̚͢i̭̖͈͕ ̸͕͋ͧţ͇̗u̞̹͍̒͊̔͆̂̍̉ ͌̉͌͟ņ͉͙͔̳̤ͮ̓͗ͤ̉ͧ̑'̷̠̭͖̳̲̙͌ͅa͎̩̭̎ͦ̔͑̄̂̚s͈̰̳͍͔̲̲̾̒̕ ̶͖̭̺̇̊ͮͯa͏̺u̬̩̻͍̱̻͊ͧͤ̃ͯ̎ͩ͜c͓̘̙ͥͨ̋ͯ̎u̠͆ͫn̲͇̱͂͒̽e̞ͧ̂̈́ͮ͊̑̈́ ͍̠̜̳̱͇̈ͭ̈̾̓͑ṗ͎͈͙̮ͥ͋͆ͮͤ͘ö͕̭̺̋̀̄̏i̭̙͙͈̺̻̚t̫̤̹̝͉̯̠̊ͧṟ̢̟̻͕̍ͦͣi̲̹̞̝̭͗͑̍̈́̍͂ͬ̕nͣ͗ͬͫͫ̒̄͝è̴̲̞͚̯̻̓͋͆̆̇̇.̶̝̟́ͦ ̩̬T̢̘͎̙̳̦͊̿̅u̗͎̣̪ͅ ̬̥̺́v̮̪͐ͧͥ̄͂ͅe̬̖̎̄͗͛͜ṷ͔̹ͤͪ̋̆͌̊͒x͛͌̑̒͂͑̍ ̼̯͖̗̪̋̒̃ͯ̓p̵̙͙̯̟̤ͤͯͮ̀ͅͅaͫͫ̆ͥ͂̆͏̯̼͙̦̪s̟͇̮͉͎͓͍ͮ̍̆͋̈ ͈͔̳̰̼̲͈̐͛ͨ͗ͣ̚v̫͉̑̂ͤ̿͌̇̈ë̶̻̲͖̤͙́ͭn̢̳͇ͦ̔͗ͅḭ̪͔̣̲͔̲r̄ͫ̾̐͊ͮ͏͔̗ ̞́̽̾͌̈́̾̕t̼̥̱̙̼̤͍͝'̴ͮͨ̉ͫam͍͈͔̺̮̳u̱ͯ̉ͩ̓̿̂ͅș̙͉͓̩̪͌̔ͦ͊́ͅe͍͈ͯ́ͥͨ̽̊r̼̝͠ ͐̓̏̄ͥ̅̋ă̖̤̣͍̗͚ͨ̿ͦ̔͑͝v̼̦̺̣͐̈́̐ͫ̔͟ḙ̹̟̤̦ͬͣ́c̣͈̞̮̘͇̮͗͋ͦ̉ͨͨ͝ ̷̍̎n̴̹̥̰̠̜͖ͦ̒o͇̙ͅu͈̩̓̿̒̉s̘͈͖̤̻̝͋͑̀̑ͨ͊,̜̯̘ͯͮ̿͜ ̷̽p̳͚̹̀ͩͨͣ̿͗e̷̼͍͓̪͑̌ͥ́̐̇t̩̜̰̣̳͈̭̾̎̆̍͆͊͟itͯ̓͐̋ͩ̃҉͈̫̮e̤͌̔͋̒̌ͤ ̖̭̜̠͙͖̭ͧͨ̈͜?͇̖́

-Je pige pas un broc à c'que tu baves, lança Lulu , mais désolée j'pas de temps à perdre je dois retrouver mon raton lavoir et mes potes pour leur dire que les dragées surprise de Bertie Crochue elles se sont drôlement améliorées, ouaich, et... nom d'un p'tit bonhomme que le grand crique me croque si c'est pas le derrière rebondie de Naïa là-bas ! Je le reconnaîtrais entre mille !

Et, faussant compagnie aux silhouettes étranges au langage incompréhensible, elle se dirigea vers la direction qu'elle venait de pointer en gloussant de rire et en vacillant, les yeux étrangement fixes.
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Rangvide
Artemis Redan
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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyDim 23 Aoû 2015 - 15:08

Artémis ouvrit les yeux si grands qu’elle crut un instant les perdre. Juste en face d’elle, se trouvait une masse informe, rebondie et jaune. Et grande. Très grande. Ses yeux suivirent le corps de la créature jusqu’à arriver à une sorte de tête. Enfin, si on peut désigner  par tête deux gros tentacules poilus vert et bleu surmontés de deux gros yeux globuleux qui la fixaient d’un air interrogatif.

« - Heu, salut fit-elle incertaine. »

La bestiole se pencha en avant et pointa ses appendices étranges jusqu’à son visage. Elle cligna plusieurs fois ses paupières semi-translucides et émit un gloussement sympathique.

« - Il a pas l’air méchant, dit Naïa en restant tout de même à une certaine distance. Tu pourrais lui demander de se pousser qu’on puisse passer ? »

« - On dirait un gros marshmallow jaune ! S’émerveilla Griselda. Est-ce qu’on peut le manger ? »

Artémis allait répondre à la globuleuse d’aller délicatement se faire empapahouter lorsqu’une voix masculine rugit quelques mètres plus loin :
« - Elles sont là ! Attraper les ! »

« - Merde, jura Naïa, ils arrivent, Artie trouve un moyen de bouger ce tas de saindoux de là !!! »

Se tournant vers l’espèce de mollusque, Artémis lui fit un grand sourire et se mit à lui caresser le…« bidon ? ». La bestiole se mit à ronronner faisant secouer sa bedaine dans tous les sens, ses yeux s’enroulant l’un sur l’autre.

« - Alors mon chéri, est-ce que tu veux bien nous laisser passer, on a des gens très méchants qui nous veulent du mal !! » Humidifiant ses yeux, faisant trembler ses lèvres, elle prit sur elle et se colla au ventre dudit marshmallow.

Naïa ne put retenir un « Eww » et Griselda sauta sur place en hurlant « Moi aussi je veux jouer avec la grosse bête ! Moi aussi je veux jouer avec la grosse bête !! »

C’est alors qu’un éclair rouge vint traverser le chapeau haut de forme de la globuleuse et frapper la grosse boule jaune visqueuse un poil au-dessus de la tête de la voleuse. Et là, ce fut le drame, la bestiole poussa un grognement guttural terrifiant et devint rouge vive, ses yeux s’entortillaient et se dé-s’entortillaient compulsivement.  Se mouvant à la manière d’une grosse flasque rougeoyante, il repoussa Artémis sur le côté et fonça « tête baissée » sur les quatre hommes en costards auxquels Naïa et Griselda, toute énervée de la perte de son chapeau, envoyaient des sorts bien sentis de leur composition. S’élevant de toute sa hauteur, elle s’écrasa violement sur les gardes. La belle italienne et la Globuleuse eurent juste le temps de sauter sur le côté avant que La Chose ne réduise en bouillis leurs agresseurs.

Ne perdant pas un instant, Artémis se dirigea vers la porte dans l’optique de la fermer lorsqu’elle aperçut au loin une vision qui la fit s’arrêter nette.

« Mais qu’est-ce que tu fais, hurla Naïa, ferme cette fichue porte !! »

La Chose roucoulait à présent, toujours dessus les hommes de mains mais dessous Griselda qui s’était allongée sur lui et lui gratouillait le ventre en gagatisant bêtement.

Tournant ses yeux ronds vers la belle italienne, elle finit par dire :

«  - Euh les filles, j’ai retrouvé Lucrécya…. »

Fronçant les sourcils, Naïa s’approcha de l’embrasure de la porte et jeta un œil. Ses sourcils fantastiques se haussèrent et elle éclata de rire.

La petite brune avançait en titubant, les yeux écarquillés, l’air complètement défoncé, sa robe rose flashy s’était tellement relevée qu’on voyait le début de sa culotte – très jolie au passage – et elle s’arrêtait toute les deux secondes pour parler à tout objet à sa portée, pointant dessus sa baguette magique à qui elle hurlait des choses incompréhensibles. Et dans un endroit comme celui-ci, des objets il y en avait à la pelle !

Rigolant comme une bossue, Artie se dirigea vers Lucrécya qui la regarda quelques secondes d’un air émerveillé avant de lui hurler :

«  - Artichouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!! Tu es làààààààààààà !!! Tes cheveux sont incroyables, le doré et le fushia ça te va tellement bieeeeeeeeeeeeeeeeeeen !!!! »

« - Putain fit Artémis à Naïa, elle est complètement stone ! »

Prenant la main de la batteuse, elle la rentra dans la salle et referma derrière elle en y plaçant de nombreux sorts. Puis, se tournant vers Lulu, elle lui demanda :

« Mais t’as pris quoi pour être dans cette état, sérieux ?!? »

Posant un regard allumé sur la voleuse, elle lui fit un sourire éclatant et lui tendit la main. Jetant un œil à son contenu, Artie y vit une dizaines de dragée surprise de Bertie Crochue dont certains étaient à moitié entamés. Avant qu’elle ne put lui poser plus de question, Lulu se mit à hurler :

« Yooooooooooooh, c’est quoi cette grosse bouée sur laquelle est assise la cinglée ?? J’ai jamais vu un truc aussi beau de toute ma viiiiiiiiiiiiiie !!!! Vous avez vu ses poils ? Ils ont l’air tellement soyeeeeeeeeeeeeeeux !!!»

Sautant sur le bidon rebondie et visqueux, balançant un coup de batte Griselda pour la dégager de la bestiole, elle se mit à sauter dessus en gloussant.

«  - Hey ben fit Naïa, on n’est pas dans la merde… »
« Je suis bien d’accord. »

Se mettant debout en se frottant la tête, Griselda se mit à crier sur Lucrécya un air furibond sur le visage :

« Dégage de là, c’est MON marshmallow !!! »

Sans lui prêter la moindre attention et tout à son bonheur, Lulu avait continué de sauter sur le gros bidon jaune de la bestiole qui hululait joyeusement, ses yeux bougeant dans tous les sens.  Mais lorsque Griselda commença à poser ses mains sur le…mollusque ? Lucrécya sauta plus haut encore et lâcha les dragées qui s’envolèrent alors et atterrissèrent un peu partout dans la salle.

La voleuse ainsi que l’italienne regardèrent horrifiée Griselda se pencher vers l’un des dragées et en avaler un…
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Griselda O'Neil
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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyLun 31 Aoû 2015 - 19:16

Griselda ramassa une des dizaines de « dragées » qu'avait lâché Lucrécya, et la goba tout rond. Le tout sous les paires d'yeux effarées des deux AAA encore dans leur état normal, qui la fixaient en secouant la tête de dépit.
Ce qui étonna l'Irlandaise :

-Bah quoi ? Elle m'a piqué ma monstruosité marshmallesque, j'lui chipe ses bonbecs, c'est normal !
-Euh, O'Neil, ce n'était pas des bonbons ça...affirma Naia.
-Je foutrais ma baguette au feu que c'est plutôt des putain d'acides de fifou ! Renchérit Artie.
-Ah b....

Soudain, la garçonne se tut et écarquilla ses yeux gigantesques, toute crispée. Ses deux camarades se penchèrent vers elle avec appréhension, les sourcils froncés... jusqu'à ce que la POP n'éructe bruyamment, avant d'éclater d'un rire gras.

-Hé bé, il était bien coincé cui-là ! Ricana-t-elle, en se frottant le ventre.
-Globule t'es dégeu ! Grimaça Artemis en faisant un pas en arrière.

L'italienne quant à elle fronça le nez. Elle tourna la tête et considéra la malheureuse batteuse, qui avait voulu enlever sa robe rose mais n'avait réussi qu'à se la coincer sur la tête. Ce qui ne l'empêchait pas de rebomdir sur le ventre tout jaune de la bête étrange comme sur un trampoline vivant.

-Et les drogues ne te font rien du tout à toi ? Parce que sur Lucrécya, ça marche drôlement bien...

Griselda se frotta la tête. Derrière la jolie ritale, la tapisserie sur le mur dansait et se gondolait silencieusement. Le sol luisait et grondait dans une lueur verte émeraude magnifique. Et y'avait aussi ce petit farfadet,  sur son épaule, qui lui lançait des « psssst ! » et qu'elle était à l'évidence la seule à voir. Bref : rien de vraiment anormal. Ouais, bon, c'est vrai, elle n'avait pas revu ce genre de trucs depuis le jour ou Marcus, poussé par la force des sentiments qu'il avait envers sa sublissime et irlandissime personne, l'avait soignée de sa schizophrénie. Mais dans l'ensemble elle était habituée à voir des choses invisibles aux yeux des autres. C'était sans doute ça, le talent. Aussi, elle fit un clin d’œil au canard en costume trois pièces à ses pieds, qui le lui rendit bien, et dit le plus sincèrement du monde :

-Nan, ça m'fait absolument rien.

La voleuse haussa les épaules, et se tourna vers la seule de ses potes sur laquelle elle pouvait compter un minimum, à savoir Naïa :

-Bon, on se tire maintenant ? Demanda-t-elle. On sait jamais, du renfort pourrait arriver, et j'ai pas envie de savoir ce qu'ils réservent aux resquilleuses chapardeuses.
-C'est dommage, c'était vraiment une super fête, soupira l'italienne.
-Ouais mais maintenant ils nous en veulent à mort, fit Artie. Sérieux, ces richous, ils sont d'une susceptibilité... ils ont tellement, ils pourraient accepter de partager avec nous quand même !

Naïa ne put s'empêcher de sourire. Mais très vite, elle rajouta :

-Et d'ailleurs, tu ne trouves pas ça bizarre ?

La belle désigna quelque chose de son menton, et sa compère voleuse considéra Lulu. Cette dernière avait abandonné l'idée de retirer sa robe vers le haut et avait donc laissé sa frusque fluo autour du cou. Ainsi (dé)vêtue elle était partie dans une ronde improvisée avec une Griselda gloussante de joie, autour du monstre ronronnant.

-Ouais mais en même temps avec Rincevent, y'a toujours quelque chose de chelou qui finit par arriver ! Et je connais Globulette que depuis quelques heures mais elle a l'air encore pire !
-Certes, admit Naïa. Mais je te parlais de notre ami à poils.

Artémis hocha la tête :

-Ah ça pour sur c'est pas banal.
-C'est encore moins banal quand on pense aux invités de cette petite sauterie : des notables du gouvernement, des filles de joie et leurs maquereaux, des femmes vénales et j'ai même reconnu quelques personnes du milieu, disons, mafieux...
-Et alors ?
-Et alors quel rapport avec cette chose bizarre ?

La tête de Grigri popa devant elle, comme de nulle part, et, le doigt levé, elle s'exclama :

-Il s'appelle Viskosity la Viscosité Souveraine !
-Hein ?
-C'est lui qui me l'a dit, miss Mimiss ! Chantonna-t-elle.
-Si tu le dis...

Artie se retourna vers Naïa :

-Effectivement, y'a aucun rapport. Sauf que vu sa taille, il a pas pu venir là tout seul. Donc...
-Donc quelqu'un l'a amené là sciemment ! Rétorqua son interlocutrice.
-Pour une raison bien précise ! Renchérit la première. Mais laquelle ?

Le doigt de la cinglée globuleuse se leva à nouveau :

-Pour lui faire des bisous sur le bidou ?
-Nan ! Trancha Artémis. Pour garder la porte évidemment !

Les yeux de Griselda s'exorbitèrent :

-Ouah, z'êtes super intelligente !... enfin, pour des non-Pi Omicron Pi.

Naia s’apprêtait à répondre quelque chose, mais Lulu l'en empêcha en se ruant sur elle :

-Ouah tu es la chose la plus merveilleuse que j'ai jamais vu ! susurra-t-elle à l'Italienne en glissant ses mains dans sa chevelure.
-Merci Lucrécya mais tu peux lâcher mes cheveux ?
-Chut Naiaaaa je te parlais pas a toi... chuchota la droguée, des étoiles plein les pupilles.

Naïa repoussa la batteuse sans que celle-ci n'en prenne ombrage, et ouvrit la porte : un vent frais s'engouffra aussitôt dans la pièce. Les filles restèrent devant l'ouverture, circonspectes. Sauf Lulu, qui elle la fixait en souriant, des paillettes dans les yeux.

-Une ruelle sale ? Finit par articuler Artemis. J'avoue, je suis un poil déçue.
-La sortie ! C'est la sortie ! S'enthousiasma Gri en se mettant à sauter à cloche pied autour de ses amies. C'est la sortie, c'est la sortie, c'est la...
-Toutes ces couleurs ! Wouaaaaaaaah.... s'extasia Lulu.
-...sortie, c'est la sortie, c'est la...
-Mais pourquoi mettre un gardien devant la sortie ? S'étonna Naia. Devant l'entrée, j'veux bien, mais la sortie ? Une sortie dérobée qui plus est ?
-C'est la sortie c'est la sortie c'est la sortie c'est la sortiiiiiiie !
-Globule, calme-toi, ou je te lance un silencio en pleine tronche, menaça Artémis.

Gri hocha la tête, et se figea dans un sourire simiesque.

-La bête garde forcément autre chose, fit l'italienne en hochant la tête. Mais quoi ? Mmh...

Elle se mit à traverser lentement la pièce, en scrutant les moindres détails autour d'elle. Artie, elle, croisa les bras, en pleine réflexion. Gri se planta devant elle, et lui offrit le plus large des sourires :

-Vivi garde p'têtre le mur ?
-Nan.
-La chaise, là ?
-Nan !
-Les planches du sol ?
-Nan.
-Wouaaaaah ma main s'est mise à fondre ! Clama Lucrécya en passant devant elles.
-Nan.
-Ce tapis tout moche ?
-Nan.
-La trappe cachée sous le tapis tout moche ?
-Na.... attends, quoi ?!

Artémis et Naia se retournèrent, et regardèrent avec stupeur l'irlandaise soulever d'un coup de sa baguette magique la liquette sur le sol, et désigner la poignée ronde et rouillée sur le sol. Elle se pencha et tendit sa main. Mais dans un mugissement vexé, la chose marshmalleuse se précipita sur la trappe, et enroula ses tentacules autour de la poignée.

-Oh Viskosity, tu veux pas que je passe ?

Un hululement grondant lui répondit. Griselda fit une moue boudeuse, la lèvre exagérément ressortie.

-Allez, s'teuplé, s'teuplé, s'teuplééé tu m'aimes bien moi, hein ! S'teup-s'teup-S'TEUUUUP !

Elle bondit sur la créature en l'assaillant de guilis-guilis, sous le regard dégoûté de ses camarades. Au bout d'un moment, la bête se renversa, se gondolant probablement de rire, et ses tentacules se rétractèrent, libérant la voie.

Ni une ni deux, Artie bondit jusqu'à la trappe, qui s'ouvrit dans un grincement sinistre. Elle y plongea la tête.

-Oh pétard il y fait noir comme dans le cul d'un boutefeu chinois !

L'italienne se pencha à son tour :

-Regarde, il y a une échelle, on pourrait descendre par l...
-CHUS PREEEEEUMS !!!

Bousculant sans ménagement ses camarades, l'irlandaise aux yeux de braise sauta dans la cavité du sol en hurlant « Youhouuuu ! ». Elle atterrit quelques mètres plus bas, pile poil sur ses fesses (ou plutôt sur son absence de fesses), se redressa en rigolant, et tendit sa baguette :

-Lumos !

Une lumière crue baigna soudain les lieux, et le sourire serpentin de la garçonne s'accrut davantage :

-Nom d'un farfadet en slip ! Croassa-t-elle.

Devant elle, des rangées et des rangées d'étagères poussiéreuses dignes de la plus grande des bibliothèques s'alignaient. Sauf qu'elles ne croulaient pas sous le poids de vieux grimoires, mais sous celui d'innombrables bouteilles et caisses marquées du sceau de marques diverses..

-Bordel mais c'est pas de l'Ambassado ça ? S'enthousiasma derrière elle la voix d'Artemis, qui venait de descendre à son tour. Le meilleur et le plus cher des rhums ?! Je croyais qu'il n'en restait plus une seule bouteille au monde !
-Il n'y en a plus, officiellement ! Et regarde : du Centaure Blanc !
-Et du Wild Augurey Rare Breed !
-Et du champagne Pouët&Dondon ! Ensorcelé en 1849 !

Les deux Alpha, roses d'excitation, frappèrent dans leurs mains de joie :

-Cette cave contient les meilleurs et les plus rares de tous les millésimes ! S'écria Naïa.
-Et les plus chers ! Il doit en avoir pour des milliers de gallions là-dedans !
-Tu plaisantes ? Pour des milliards plutôt ! Dommage qu'on ne puisse pas ramener tout ça chez nous !
-Si on ne peut pas tout ramener, il nous reste qu'une chose à faire : en profiter à fond les ballons !

Comme pour lui donner raison, Gri passa devant elle en courant et en rigolant. Elle poursuivait une Lulu hébétée mais béate en l'arrosant copieusement avec le contenu d'une bouteille de vin Château Latouffe vieille de plusieurs siècles.
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Admin2

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Lucrécya Rincevent
Lucrécya Rincevent

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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyDim 13 Sep 2015 - 13:23

Lucrécya geignit. Elle se trouvait dans le noir le plus complet. Et son esprit baignait dans une brume opaque, plus sombre encore. De quand datait la dernière pensée consciente qu'elle avait eue ? De quelques dizaines de minutes, peut-être. Ou dizaines d'heures. Ou de siècles.

Elle tenta d'ouvrir les yeux, difficilement ; on aurait dit que quelqu'un lui avait collé les paupières avec un sortilège de glue perpétuelle, tant l'effort lui parut surhumain. Elle avait mal au crâne. Elle avait mal à chacun des foutus cheveux, plantés sur ce salopiot de crâne trop sensible. Le moindre muscle de son corps était endolori, et frémissait d'appréhension face au réveil de sa cervelle encrassée. Et sa bouche n'aurait pas été plus pâteuse si elle avait avalé un litre d'alcool à brûler directement dans un cendrier plein.
Tiens, pourquoi un cendrier, d'ailleurs ? Elle ne fumait pas. Ou très peu. Juste une clope ou deux, par ci par là, quand elle avait trop bu. Et le lendemain, elle n'avait pas l'impression d'avoir roulé une pelle à un Magyar.

Elle ouvrit son œil droit de quelques millimètres, mais cette minuscule fente ne lui permit de voir qu'une masse floue et indistincte. Il lui fallut un moment qui lui parut une éternité pour parvenir à ouvrir autant le gauche, et pour stabiliser sa vue. Au dessus d'elle, la masse sombre devint peu à peu une flopée d'étoiles pâlottes, en train de s'estomper dans les premières lueurs pastels de l'aube.

Donc elle était dehors. Et c'était le matin... enfin, presque. Bien bien bien. Elle avait la gueule de bois et l'estomac en vrac. Et elle avait froid. Mais comment elle avait atterri là ? La dernière chose dont elle se rappelait était un raton laveur argenté, qui se moquait ouvertement d'elle. Et de O'Neil qui la poursuivait pour l'arroser d'alcool. Et d'un gros monstre-trampoline, mais ça, elle devait l'avoir rêvé, à coup sûr. Elle redressa légèrement son cou, loucha sur ses sous-vêtements, mais ne se formalisa pas plus que ça sur son absence de robe ; ça lui arrivait souvent, étrangement. Elle cligna, et, les yeux mi-clos, réalisa qu'un bras à la peau caramel était passé autour d'elle. Elle renifla :

-Hey, M... Mali, t'pourrais me dire c'que j'ai foutu ?

N'ayant pas de réponse, elle tourna la tête en grimaçant sous l'effort... et se redressa d'un coup, choquée, en faisant un bond en arrière. Manquant de glisser sur la montagne de cartons sous ses pieds nus, elle se rattrapa aux rebords de la benne rouillée dans laquelle elle se trouvait vraisemblablement, et déglutit :

-EZZECHIEL ?!

Le frère de Malicia, vêtu en tout et pour tout d'un vieux slip à l’élastique fatigué, était allongé à ses côtés, sur un amoncellement de cartons. Il grogna d'une voix étouffée, la face contre l'oreiller qu'il s'était confectionné avec ses propres dreads :

-Paaas zion, maaan, j'essaye de dormiiiir...

-Ouais, ben TU VAS TE RÉVEILLER !

Lulu agrippa Séraphine, qui gisait à ses pieds, et en flanqua un coup approximatif dans le dos du métis. Elle chancela, et, l'estomac au bord des lèvres, s'agrippa à nouveau au rebord du grand container à cartons dans laquelle elle avait à l'évidence passé la nuit.

Ezzy, quant à lui, se releva en baillant. Il s'assit en tailleur, et dévisagea l'AAA de ses yeux mi-clos et injectés de sang, la bouche bée.

-Pas cool, maaan  j'ai pas encore rechargé mes chakr... krrrRrrrrRRRRRrrrr...

Alors qu'il était toujours asssis, Ezzy bascula sa tête en arrière et se mit à ronfler bruyamment. Ce qui piqua la fureur de Lulu : trop nauséeuse pour se pencher et ramasser sa batte retombée à terre, elle lui flanqua un méchant coup de pied dans les côtes :

-DEBOUT ! criailla-t-elle de sa voix rendue encore plus éraillée par la gueule de bois.

Le rasta se redressa, oscilla d'avant en arrière un petit moment, puis cligna ses rougis :

-Pas cool man, j'ai pas encore rechargé mes chakras !

-Rien à fout' de tes chakras ! gronda la batteuse. J'veux savoir c'qui s'est passé ! Est-ce que toi et moi on a... on a...

Elle ne put poursuivre sa phrase, et frissonna de dégoût. Mais Ezzechiel se contenta de la fixer bêtement, bouche grande ouverte :

-Toi et moi quoi ?

Le visage de l'Alpha s'empourpra violemment :

-Ben... qu'est-ce que toi et moi on a foutu cette nuit ?!

Le visage benêt du métis se fendit du plus large des sourires :

-Ah ça c'était carrément glucose, girl ! On pouvait voir les teintes de nos âmes ! La tienne était rouge, et la mienne était bleue, alors on a essayé de faire du violet toute la nuit, c'était un véritable voyage cosmique vers un nouvel âge réminiscence !

Lucrécya grimaça, tant d'horreur que d'incompréhension :

-Heing ?! Mais alors c'est vrai, c'est vraiment vrai, ça veut dire qu'on a... ?!

Elle secoua longuement la tête, comme si elle refusait en bloc l'idée. Puis, elle pointa un doigt tremblant vers le junkie :

-Par contre, quoiqu'on ait fait t'as pas intérêt à dire un mot à Marcus !

-Qui ça ?

-Ouais, exactement ! Et dis rien à Malicia non plus, elle est infoutue de garder un secret !

-Ouah dingue ma sister s'appelle elle aussi Malicia ! Quelle coïncidence !

-Hein ?

-Quoi ?

Lulu se massa les tempes. Elle avait une migraine carabinée à force d'essayer de réfléchir. Et parler avec ce hippie au cerveau déconnecté ne l'aidait pas à la faire passer.

-Euh... comment j'ai atterri là moi ? gémit-elle.

Le métis, qui s'était mis à fredonner un insupportable air de reggae, haussa les épaules.

-Sais pas, girl ! gloussa-t-il bêtement, d'une voix lente. Toi et tes collègues z'êtes venus à la fête, et après ça a fait boum boum boum et bam bam bam et badadadadabadadabadada boum boum boum badaboum boum boum badabada boum badaboum boum et badadadadabadadabadada boum boum boum badaboum boum boum badabada boum badaboum boum...

Alors qu'Ezzechiel se perdait dans une énumération sans fin de "boum boum boum", Lucrécya écarquilla les yeux. La fête ! Le mot venait de raviver sa mémoire aussi brutalement qu'un marquage au fer rouge. Elle revoyait les teupus, et les vieux libidineux; elle entendait presque la musique assourdissante, et sentait à nouveau les effluves d'alcool la saisir au nez. Elle cligna :

-Oh oui, c'est vrai ! Tu étais à la fête sous Brixton toi aussi ?

-Boum boum bou... hein ?

-La fête au sous-sol de la boutique, tu sais bien ! C'est là où on est allées, avec mes potes !

Les yeux d'Ezzy s'écarquillèrent :

-Ah nan girl : vous vous êtes venus toutes les quatre à la fête de mes BFF ! Tous les soirs c'est la fiesta avec eux et leur vieux tonneau ! Trop zion ! Y'a toujours de quoi boire et manger, quand on a de l'imagination !

Il désigna vaguement quelque chose devant lui. Lucrécya se retourna, et se pencha au dessus de la benne... et aussitôt, son visage se mua en grimace de dégoût : autour d'un vieux baril enflammé, se tenaient plusieurs clodos débraillés, à la face rougeaude et sale. Ils tendaient leurs mains, couvertes de gants aux nombreux trous devant le feu de fortune, dans l'espoir de se réchauffer un peu. L'un d'eux but une longue gorgée à même une bouteille douteuse dans un sac en papier, et sourit : il ne lui restait que trois dents, tellement jaunies qu'elles paraissaient noires.

-Beuaaah ! On a fait la fête avec ça ?!! frissonna Lulu.

-C'était totalement glucose, man ! lui répondit le rasta. Les Dieux Déchus m'ont annoncé l’avènement d'une ère de ténèbres pour le monde sorcier, maaan, c'est écrit dans la Bible ! Alors forcément mon bing bing bing intérieur avait besoin de bam bam bam tu vois, alors chuis venu suivre la roue du karma autour du feu sacré de la rédemption avec mes BFF, tu vois ! Et là t'es arrivée.

-Et mes potes étaient là ?

Les yeux rougis d'Ezzy se plissèrent dans un effort incroyable de remémoration.

-Deux meufs et une grenouille humaine qui parle irlandais ?

Lucrécya acquiesça :

-Ouais, exactement !

-Elles savent vivre, girl, elles avaient amené des bouteilles en offrande pour la Grande Déesse, et le chabada mystique nous a parlé à travers leurs voix ! Il nous a parlé, girl, et il nous a demandé d'éradiquer les tentacules de la déréliction et...

Lulu n'écouta plus les délires incompréhensibles du frère de Mali. Tant bien que mal, elle entreprit d'enjamber la benne à cartons, puis se laissa tomber au bas, sur le sol poussiéreux et glacé. Elle se redressa en pestant tous les jurons qui lui passaient par la tête, puis hurla :

-ARTIE ! NAIA ! BANDE DE MORUES Z'ETES OÙ PUTAIN ?!

En l'absence de réponse, et sous le regard fatigué des SDF, elle fit quelques pas mal assurés, chancela, puis tenta, un peu désespérée :

-O'Neil ?...
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Naïa de Neveha
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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyMer 23 Sep 2015 - 15:59

Bam bam bam. Un autre bruit, moins distinct. Puis bam bam bam encore. Naïa soupira avec mauvaise humeur. N'y avait-il personne pour faire taire ce bruit agaçant ? Bam bam bam. Et pourquoi avait-elle si mal à la tête ? Bam bam bam. Elle roula sur le côté et plaqua ses deux mains sur ses oreilles afin d'endiguer cette lancinante litanie. Bam bam bam. Avec un petit soupir de désespoir, elle réalisa que l'énervant bam bam bam venait en vérité de l'intérieur de son propre crâne. Elle cligna des yeux lentement, tentant de récuser l'agressive lumière du soleil dont les rayons semblaient avoir décidé de converger sur son visage mais finit par capituler et fermer les yeux de nouveau. Dans un effort surhumain, elle consentit à tendre sa main gauche et tâtonna au hasard, cherchant à en savoir un peu plus sur l'endroit où elle se trouvait à l'aide d'un autre sens que la vue qui, visiblement, n'était plus tout à fait opérationnelle.

Sa main rencontra quelque chose de mou et d'humide qui la contraignit à ouvrir de nouveau les yeux. De mauvaise grâce, elle s'assit et battit des paupières plusieurs fois, incrédule. Ok, l'obstacle que sa main avait rencontré quelques instants plus tôt n'était autre que la bouche d'Artémis. Elle se détourna de sa camarade toujours endormie pour se livrer à une petite analyse des lieux. Elle se trouvait dans un lit immense, dont les draps soyeux s'irisaient sous les rayons du soleil. Elle caressa le tissu : de la soie. Mais pas n'importe quelle soie, de la soie tissée par les sorcières tibétaines... Le genre de caprice que très peu de gens peuvent se permettre. A l'évidence, la personne chez qui elle se trouvait était loin d'être dans le besoin : des petites statuettes de jade, des bibelots en ivoires, des chinoiseries d'or et une infinité d'autres babioles inestimables trônaient ça et là... ainsi qu'une collection d'horribles poupées de porcelaine qui la dévisageait avec un regard insistant.

Bon sang, mais où est-ce qu'elle était ? Elle se creusa la tête, essayant de remettre en ordre les images confuses qui affluaient dans son esprit fatigué. Elle revoyait vaguement une cave pleine à craquer de bouteilles, Lucrécya qui gesticulait bizarrement (essayait de danser ?), un feu de camp, des clochards et puis... elle étouffa un haut-le-coeur et se tourna précipitamment vers Artémis pour tenter de la réveiller, la secouant comme un prunier. La française grogna, marmonna un truc indistinct et se retourna aussi sec.

« Artémis ! Réveille-toi ! Faut absolument qu'on se tire d'ici ! », insista l'italienne en la secouant de plus belle.

« C'est bon, c'est bon... Laisse-moi dormir... »

« Artie, réveille-toi, bon sang ! J'ai aucune idée d'où on est ! »

Alarmée par le ton pressant de Naïa, Artémis consentit à ouvrir un oeil, puis l'autre avant de les refermer en grommelant. Enfin, elle se redressa dans le lit, bâilla longuement, avant de regarder autour d'elle, perplexe.

« C'est quoi ce bordel ? »

« Aucune idée... Tu te souviens de ce qu'on a fait hier soir ? »

La française plissa les yeux en se grattant la tête, et Naïa devina à son air concentré qu'elle avait autant de mal qu'elle à se souvenir de quoi que ce soit. Elle finit par hausser les épaules en signe de capitulation.

« Je me souviens vaguement de la robe de teupu de Lucrécya mais après... Rien », conclut-elle avec un nouveau haussement d'épaules.

« Bon, où qu'on se trouve, je crois qu'il est grand temps de prendre la poudre d'escampette. J'ai un mauvais pressentiment. »

Artie acquiesça vivement après avoir aperçu l'armada de poupées aux sourires déments. Naïa tenta de rabattre la couverture pour s'en extirper mais celle-ci resta en place, comme fixée par un maléfice de Glue Perpetuelle. Elle lâcha un juron italien avant de se tourner vers Artémis qui semblait se frotter au même problème qu'elle.

« C'est quoi ce traquenard ? », maugréa-t-elle. « Ça veut pas bouger ! »

En désespoir de cause, Naïa essaya de retirer ses jambes de la couverture mais celle-ci semblait s'être resserrée autour de son corps comme un cercueil de soie. Cette idée déclencha en elle un accès de panique, empiré par la constatation que sa baguette avait disparu.

« Artie... T'as ta baguette sur toi ? »  

Artémis sonda les alentours du regard avant de hocher vigoureusement la tête de gauche à droite. « Non. Tu l'as, toi ? »

« Non plus. »

La française tira de nouveau d'un coup sec sur ses jambes, mais les draps la bordaient toujours aussi fermement, refusant de bouger. L'italienne lâcha un long soupir, tentant de se calmer afin de réussir à réfléchir correctement... mais il fallait bien avouer qu'avec sa migraine carabinée, elle avait même du mal à aligner deux pensées cohérentes. Et puis une sensation glacée contre sa cuisse la dérangeait depuis déjà un petit moment, alors même que sa jambe était accolée à celle d'Artémis. Elle se tortilla à grande peine, mais ça ne fit qu'empirer la situation : désormais quelque chose venait carrément la piquer.

« C'est quoi, ça, Artie ? », maugréa-t-elle avec mauvaise humeur. « Tu caches des fourchettes dans tes bas, ou quoi ? »

Soudain, le visage de la française s'illumina : « Non, mais par contre j'ai ma broche de crochetage ! Tu penses à ce que je pense ? Si j'arrivais... juste... à... », marmotta-t-elle avant de lâcher un petit grognement de frustration. « Putain, je l'atteins pas ! »

« Attends, laisse-moi essayer », souffla Naïa avant de se tortiller de nouveau.

Au prix de grands efforts, elle réussit à glisser sa main sous la couverture pour en tirer le petit crochet dont la pointe acérée renvoya un éclat éblouissant en accrochant la lumière du soleil. D'un geste diligent, elle abattit la pointe du crochet sur la couverture et l'éventra dans un bruissement désagréable, et sans attendre, elles s'extirpèrent du lit d'un bond alors que les draps commençaient déjà à refermer leur étau.

« Bon, maintenant faut qu'on se casse. C'est l'endroit le plus glauque que j'ai jamais vu », argua la voleuse d'une voix blanche.

« Visiblement, on est au premier étage », déclara l'italienne en jetant un oeil par la fenêtre. « Donc va falloir sortir par la porte... sans savoir ce qui se trouve derrière. »

A pas de loup, elles se dirigèrent vers la porte, l'ouvrirent et passèrent prudemment leurs têtes par l'entrebâillement pour analyser l'endroit. Elles se trouvaient devant un palier ouvert sur un escalier menant tout droit au rez-de-chaussée d'où s'échappait un murmure indistinct de conversation et de tintement de couverts. Les deux filles s'échangèrent un regard peu rassuré qui n'alla pas en s'arrangeant lorsqu'elles remarquèrent qu'elles étaient cernées par des tableaux représentants chiots courant dans l'herbe, s'ébrouant joyeusement en emplissant le palier d'aboiements aigus qui commençaient sérieusement à taper sur les nerfs de l'italienne.

Discrètement, elle se penchèrent par dessus la rambarde afin d'en savoir un peu plus sur les bruits qui leur venaient d'en bas : un homme en costard d'une quarantaine d'année, le crâne dégarni entouré d'une couronne de cheveux longs lui courant jusqu'aux épaules, faisait face à une vielle dame d'environ soixante dix ans habillée de rose. Plus Naïa la regardait, plus son visage lui semblait familier... mais elle fut aussitôt interrompue dans ses observations par un violent coup de coude d'Artémis.

« Hé ! On t'a jamais dit de ne pas frapper les gens, en France ? C'est fou ce que vous pouvez être malpolis dans votre pays... », chuchota-t-elle à l'attention de son amie.

« Oh, ça va, hein, tu vas pas me faire un caprice ! Vous seriez pas un peu prudes en Italie par hasard ? », se moqua la voleuse dans un ricanement.

« Non, on est juste bien éduquées... Je sais, ça fait bizarre quand on n'est pas habituées ! », rétorqua l'italienne en fronçant les sourcils.

Artémis leva les yeux au plafond. « Peu importe ! Regarde ! », souffla-t-elle en pointant quelque chose du doigt.

Leurs deux baguettes reposaient au milieu de la table à laquelle mangeaient les deux étranges personnages. Les filles s'échangèrent un regard hésitant avant que Naïa ne demande :

« Bon, qu'est-ce qu'on fait ? Ils on l'air bizarre... »

« Ouais mais là, on n'a pas le choix, je crois. Faut qu'on descende... »

Elles s'inspectèrent du regard, époussetèrent leurs robes et recoiffèrent sommairement leurs cheveux avant de hocher la tête en se disant que de toute façon, elles pourraient difficilement tirer mieux de leur physique de lendemain de soirée. A pas faussement assurés, elles descendirent l'escalier sans que cela n'attire l'attention de leurs deux hôtes qui semblaient plongés dans un débat particulièrement animé à propos de dragées blanches ou roses. Les deux jeunes filles se plantèrent là, hésitant sur la conduite à tenir avant qu'Artémis ne flanque un nouveau coup de coude à Naïa qui roula des yeux d'exaspération mais tenta tout de même un bref « hum hum ». Son toussotement sembla enfin attirer l'attention des deux autres.

« Ah ! Les belles au bois dormant sont enfin réveillées ! Merveilleux, nous étions justement en train de parler de vous ! », s'enthousiasma la vieille femme en leur adressant un sourire mielleux.

Cette fois, ce fut Naïa qui poussa discrètement Artémis vers la table. Elle jeta un regard noir à l'italienne et se racla la gorge avant de lâcher : « Ouais, en fait, on voudrait juste récupérer nos baguettes », elle se tourna vers Naïa qui fronçait les sourcils en raison de son manque de courtoisie et s'empressa donc de rajouter « s'il vous plaît ? »

« Oh, mais pour quoi faire ? », s'enquit la vieille dame. « Vous n'avez pas besoin de baguette ici, puisque Albert fera tout pour vous », expliqua-t-elle en pointant l'homme qui lui faisait face. « En fait, vous n'aurez sûrement plus jamais besoin de baguette ! », finit-elle en exultant d'un petit rire aigu.

L'homme calvitieux se retourna en affichant un sourire niais et en leur faisant signe de la main. Artémis l'ignora royalement et se tourna de nouveau vers la femme :

« Euuuuh... On peut les récupérer quand même, au cas où ? »

« Non, non, non, mes petites agnelles ! Allez plutôt vous reposer dans la chambre », commença-t-elle en poussant les deux jeunes filles vers le premier étage. « Laissez donc les grands discuter entre eux. On vous demandera votre avis quand on en viendra aux robes ! », conclut-elle en leur claquant la porte de la chambre au nez.

« C'est quoi ce bordel ? », se récria Artie pour la deuxième fois de la journée, en tapant du pied.

Naïa glissa sa main sur la poignée et l'actionna... sans succès. Elle essaya de nouveau, la porte grinça mais ne s'ouvrit pas.

« L'autre folle nous a enfermé ! », elle fronça les sourcils, et plaqua ses mains sur ses hanches. « Je n'apprécie pas du tout ce genre de manières ! »

Elle insista, la main sur la poignée, se rapprocha pour mieux voir le mécanisme de la serrure et poussa un petit glapissement terrifié qui eut le mérite d'alarmer Artémis.

« Qu'est-ce qu'il y'a ? La serrure a manqué de courtoisie, c'est ça ? », railla la française.

Sans même prendre la peine de répondre, l'italienne lui plaqua sa main sous le nez. Artémis plissa les yeux, fronça les sourcils mais finit par hausser les épaules en signe de capitulation : « Ben quoi ? »

« La bague, là ! Celle à mon annulaire gauche ! C'est la première fois de ma vie que je la vois... », s'écria Naïa.

Artémis baissa les yeux sur sa propre main pour constater qu'elle en avait une aussi, une bague d'or sertie de diamants. « Ah ouais, j'en ai une aussi... » Elle porta la bague à sa bouche la mordilla, puis la contempla de nouveau en hochant la tête. « ... et c'est pas de la camelote en plus ! »

« Artémis ! Tu vois pas ce qui se passe ? On a toute les deux une bague à l'annulaire gauche et tout à l'heure, la vieille folle nous a parlé de choisir nos robes, et puis elle a dit qu'Albert ferait tout pour nous... », elle s'arrêta juste le temps de reprendre son souffle. « Artie, je crois qu'on s'est fiancés avec Albert ! »

« On parle bien du vieux dégueu avec son crâne chauve et ses cheveux longs ? »

Naïa acquiesça vivement.

« Maintenant que tu me le dis, ça me rappelle vaguement quelque chose... », souffla la voleuse en se grattant le menton, le regard pensif.

« Moi aussi, je me souviens avoir fait la fête avec des clochards... », se souvint-elle en fronçant le nez.

« ... et après, être allées dans un pub de richousses... »

« ... avoir rencontré un homme... enfin, Albert... qui pleurnichait tout seul dans un coin parce qu'il s'était disputé avec sa mère... »

« ... et lui avoir dit qu'on voulait bien l'épouser si ça pouvait l'empêcher de chialer comme une Mandragore... »

« ... puis l'avoir traîné devant un magasin du Chemin de Traverse qui vendait des alliances... »

« ... pour défoncer la vitrine et piquer les deux bagues les plus chère... »

« ... avant de rentrer avec lui chez sa mère... »

« Oh non... », termina Artémis en se flanquant la main sur le front avec désespoir.

« Bon, fais-nous sortir d'ici, Artie ! Occupe-toi de cette porte ! »

Elle se pencha sur la serrure et commença à trifouiller le mécanisme sous le regard attentif de l'italienne. Un bruit retentit dans leur dos mais elles ne prirent pas la peine de se retourner, trop concentrées sur leur seule issue possible. Quelque chose effleura la cheville nue de Naïa, mais elle ne releva pas. Jusqu'à ce que l'effleurement devienne un pincement.

« Aïe ! Artémis, tu pourrais faire attention ! »

« Quoi encore ? J'ai rien fait, cette fois... »

Toujours dérangée par l'espèce de pincement, Naïa se retourna, juste à temps pour voir une armée de poupées de porcelaine les dévisageant avec des sourires machiavéliques en battant de leurs longs cils de plastique. Leurs minuscules jambes avançaient en synchronisation parfaite, et leurs voix s'élevèrent telle une chorale de crécelle admirablement bien orchestrée :

« Ce n'est pas poli d'essayer de s'enfuir quand on est gentiment invitées... »

Naïa ouvrit la bouche, puis la referma, incrédule, tandis qu'Artémis pivotait sur elle-même pour tomber nez-à-nez avec les petites figurines pâles, tout de rose vêtues.

« Nom d'un Hypogriffe unijambiste ! »

« Artémis », souffla Naïa entre ses dents. « Ouvre-nous et vite, s'il te plaît. »

Sans demander son reste, la française se tourna vers la serrure et recommença à crocheter. Les poupées, toujours affublées d'un grand sourire dément, se mirent alors à s'avancer vers elles, s'approchant de plus en plus, répétant inlassablement : « ce n'est pas poli... ce n'est pas poli... ».

Enfin, le 'cling !' qui signifiait que la serrure avait capitulé. D'un geste expert, Artie ouvrit la porte. Grossière erreur. Les poupées froncèrent les sourcils d'un même geste, et dans un cri terrifiant, elles se jetèrent sur les deux camarades, les griffant, leur tirant les cheveux, leur pinçant la peau, alors que leurs cris se transformaient lentement en ricanements diaboliques. Naïa tentait tant bien que mal de se débattre mais elle était assaillie par une horde de petites créatures qui semblaient inépuisables. A l'aveugle, elle poussait, frappait, mordait, le souffle saccadé, et d'après les jurons profanés par son amie, elle devait être dans la même situation. Soudain, sa tête fut violemment tirée en arrière par une petite poupée aux joues roses et aux longues boucles blondes, lui arrachant un gémissement de douleur.

« Tu n'es pas très polie », souffla la petite poupée blonde à l'oreille de l'italienne et cela lui fit l'effet d'un coup de tonnerre.

« Pardon ? », s'offusqua Naïa. « Moi, je ne suis pas polie ? C'est la meilleure ! Et qu'est-ce que tu dis de ça, sale garce ! », demanda-t-elle en attrapant la figurine par ses longs cheveux avant de la faire tournoyer au dessus de sa tête et de l'envoyer s'écraser contre un mur.

Elle s'extirpa de la masse de poupée au moment où Artémis faisait de même, et se précipita par la porte en jouant des coudes et des pieds pour s'extirper de l'étau brutal des figurines. Elles passèrent la porte et d'un même geste la refermèrent derrière elle, ignorant les vociférations aigus des poupées qui grattaient la porte avec insistance.

« Bon, faut qu'on se tire avant qu'elles réussissent à l'ouvrir ! »

Naïa acquiesça et elles dévalèrent précipitamment les escaliers pour tomber nez-à-nez avec Albert qui affichait toujours son même sourire gentiment bête, les sourcils levés dans une expression simplette.

« Bonjour, mes princesses, mes petits dragées surprises en sucre... Qu'est-ce que vous faites ? », demanda-t-il en grattant son crâne chauve, le faisant crisser sous ses doigts.

« On se casse ! », répondit abruptement la française en fonçant vers sa baguette.

Elle envoya la sienne à Naïa qui la réceptionna sans mal et fonça vers la porte menant au jardin.

« Mais ! Et notre mariage ? Vous m'aviez dit qu'on se marierait ! Vous m'aviez dit que vous m'aimiez ! Vous m'aviez promis des nuits torrides ! »

Naïa fronça le nez avec dégoût tandis qu'Artémis rejoignait son amie à la porte :

« On avait trop picolé ! Tu t'en remettras ! »

La française voulut ouvrir la porte mais une main terminée par des ongles manucurés aussi tranchants que des lames de rasoir se referma sur son poignet, lui arrachant un petit cri de surprise.

« Pas si vite, mes chéries ! », susurra la vieille dame avec un sourire doucereux. « Ça fait maintenant quarante ans qu'Albert vit avec moi, que je lui fais sa lessive, que je lui change ses draps, que je lui prépare à manger matin, midi et soir, sans jamais réussir à lui trouver une prétendante ! Et quelle ne fut pas ma surprise quand il rentrât hier soir au bras de deux merveilleuses créatures qui lui avaient promis mariage et amour éternel... Je veux bien fermer les yeux sur l'amour éternel, mais en ce qui concerne le mariage... On a déjà réservé le traiteur, hors de question de reculer maintenant ! »

« Lâche-moi, vieille pie ! »

Naïa se rua vers elle : « Expelliarmus ! »

La vieille fit un bond en arrière de deux mètres pour aller s'effondrer contre un présentoir remplies d'assiettes décorées de chiots qui se mirent à aboyer de surprise en dégringolant sur leur propriétaire.

Sans un regard en arrière, elles passèrent la porte et dévalèrent le jardin, juste à temps pour entendre la vieille femme hurler : « Je vous retrouverai, petites garces ! Parole de Malifacia Ombrage ! Je vous retrouverai et vous épouserai mon fils ! »

Sans prendre le temps de souffler, les deux amies pénétrèrent dans la forêt bordant l'immense manoir de Malifacia Ombrage, et coururent, coururent, coururent, jusqu'à ce que leurs jambes n'en puissent plus de les porter. Ce n'est qu'alors qu'elles s'appuyèrent contre un arbre pour reprendre leur souffle, la poitrine animés de tressautements irréguliers. Naïa profita de ce rare instant de calme pour analyser les alentours. Des arbres, des buissons, des ronces. Du vert luxuriant à perte de vue... et même pas un petit carré de ciel.

Elle se tourna vers la voleuse :

« Bon, et maintenant, on fait quoi ? »
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Rangvide

DOSSIER ETUDIANT
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Griselda O'Neil
Griselda O'Neil

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Situation Amoureuse : Je suis célibataire, mais pas jalouse ! ♥

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Inventaire : Chocolat Cépamoi (x2)
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Potion Miracle du bon Docteur Magouille (x3),
Tequila Magouillita,
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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyLun 28 Sep 2015 - 14:13

Gri courait à en perdre haleine. Et gloussait de rire en même temps. Fallait dire que toute cette nuit avait était énormistique ! Fantabuleuse ! Non,encore plus que ça : c'était trop génialoïde ! Mais quelle éclate ! Quelles fêtes de dingues ! Le seul regret de l'Irlandaise, c'était l'absence de Guiness dans la réserve de bouteilles qu'elle avait trouvé avec son gang de meufs. Une broutille, autant dire.

Elle évita de justesse un éclair lumineux en s'étalant par terre, elle se releva en une roulade, et accéléra. Parce que ouais, nom d'un farfadet mal fagoté : elle avait son propre gang de bestah maintenant ! Et toutes l'adoraient ! Et la trouvaient hyper spirituelles ! Et la plus marrante ! Et la plus jolie !C'est son pôpa qui sera fier d'elle quand il l'apprendrait !

-ARRETEZ ! VOUS NE POURREZ PAS VOUS EN SORTIR ! Fit une voix féminine et autoritaire derrière elle.

L'Irlandaise se retourna et tira la langue à ses poursuivants... avant de bifurquer brusquement, et de sauter par dessus une clôture. Elle courut en levant les bras et en ricanant, puis s'engouffra dans une petite ruelle sombre qui ne payait pas de mine.

Où elle tomba nez à nez avec Lucrécya Flint. Ou plutôt, où elle faillit percuter le zombi qu'était devenu Lucrécya Flint, et stoppa au dernier millimètre.

-Ouah, t'es toujours là Lulu la Berlue ? s'exclama-t-elle alors.

L'Alpha n'avait pas l'air dans son assiette. Elle frotta sa crinière noire emmêlée, et déclara :

-Euuh ouais, 'fin je suppose...
-Pourquoi t'es à poil ? Se moqua Gri. C'est la mode ? Tu veux que moi aussi j'm'y mette ?

Elle fit mine de déboutonner la chemise trop grande qu'elle portait, mais Lucrécya l'en empêcha en lui baissant les mains. Lentement, cette dernière se frotta les yeux, qu'elle avait au demeurant fort rouge. Elle renifla, vaseuse, et leva la tête vers la garçonne tout sourire qui lui faisait face :

-O'Neil... bordel de chiottes tu peux me dire ce qu'on a bavé cette nuit ?
-Tu te rappelles plus ?! Dingue ! Ben, on est allé à une fête sous un magasin et on a vu un suuuper spectacle de magie, le meilleur de toute ma vie, et puis on est venu ici faire la fête avec les beaux gosses, là bas ! YOUHOU LES GARS ! C'EST MOI, VOTRE GRISOULDETTE ADOREE !

L'irlandaise agita ses bras en direction des trois clodos, qui, le regard soudain fuyant, grommelèrent quelque chose dans leurs barbes crasseuses.
Lulu haussa les épaules, les yeux mi-clos.

-Mouais, et après ?

Un fracas se fit entendre derrière les deux filles, et la fofolle prit les devant : elle agrippa l'avant bras de sa pote, et l’entraîna dans sa course effrénée, à travers les rues désertées en cette fraîche matinée.

-Ben après toi tu t'es éclipsé avec le frangin de Malichouquette... badina Grigri. Qu'est ce que t'es allée faire avec lui d'ailleurs ?!
-De la broderie ! Cracha méchamment Lulu, devenue toute rouge.
-Rooooh ! Broderie au crochet ou broderie en point ?!
-Occupe-toi de tes fesses ! Et arrête de courir comme ça où j'vais gerber !
-Ah ça je peux pas ! Ou est-ce que j'en étais déjà ? Ah oui :  toi tu t'es éclipsé avec le frangin de Malichouquette, et Nananana et Mimiss voulaient aller dans un pub ! Je les ai suivi mais elles m'ont crié dessus, m'ont poussé jusqu'à ce que je tombe et ont transplané ensemble, comme si elles voulaient pas que je les suive ! C'est drôle, non ? Parce que c'est impossible qu'elles veulent pas que je les suive vu qu'on est les meilleures amies du monde à la vie à la mort ! Mais bon je les ai quand même perdu de vue, et du coup chuis allée me promener dans Londres.

Lulu, qui se laissait traîner par l'Irlandaise, posa sa main libre sur sa bouche. Son teint verdâtre ne laissait rien présager de bon.

-O'Neil, j'te préviens, si tu t'arrête pas j'vais VRAIMENT gerber !
-J'peux pas, on me poursuit, badina Gri.
-Quoi ?! Mais qui ?!
-Oh, personne d'important...

Comme pour confirmer ses dires, un maléfice frôla les étudiantes, et une voix énervée clama :

-O'Neil, vous êtes cernée ! Rendez-vous, vous aggravez votre cas !
-JAMAIS ! AHAHA !

En tirant toujours l'AAA à la gueule de bois, la garçonne s'engouffra dans une nouvelle ruelle... pour s'apercevoir au bout de quelques foulées qu'elles étaient dans un cul-de-sac.

-Oupsie ! Ricana Gri.
-P'tain, O'Neil, c'est qui ces clowns qui te poursuivent ?!
-Ah eux ! Des aurors.

Lucrécya leva ses yeux injectés de sang au ciel :

-Qu'est-ce que t'as encore foutu ?
-Roh, trois fois rien ! C'est pas comme si j'avais volé du plutonium à des libyens ... ce qui m'est aussi arrivé un jour ! Une histoire étrange : j'étais en vacances avec mon papounet aux Etats Unis, et...
-Quel rapport avec les aurors ? Déglutit Lulu, qui avait de plus en plus de mal à suivre les délires de la cinglée.
-Ah ces aurors là ? C'est une autre histoire étrange. Mais bien plus récente. Après que Nananananana et Mimiss m'aient oublié pour aller dans leur pub, j'ai décidé d'aller me promener dans Londres ! Et v'la-t-il pas que je tombe sur Buckingham Palace ! Alors j'ai.... ARF !

L'Irlandaise tomba à terre, soudain saucissonnée par le sortilège d'entrave qu'on venait de lui lancer.
Et, en quelques secondes, et sous le regard blasé (mais pas vraiment étonné) de Lulu, une armada d'aurors l'encerclèrent, baguettes à la main.

Celle qui semblait être leur chef s'avança :

-Griselda O'Neil, vous êtes en état d'arrestation pour vol caractérisé de biens appartenant à sa Majesté !
-Je plaide non-coupable ! C'est un complot ! Vous n'avez aucune preuve !

L'auror soupira :

-Vous avez encore sa couronne sur la tête.

L'imposante couronne bombée, rouge sang, glissa sur les yeux globuleux de l'Irlandaise, qui secoua la tête pour la remettre en place.

-Ah bon ? Ah dans ce cas là, je plaide coupable !

L'Auror en chef soupira, et se pinça l'arrête du nez :

-Allez, embarquez-moi ça les gars.

Pendant que les policiers sorciers s'exécutaient et relevaient Griselda, cette dernière, toujours tout sourire, se tourna vers Lucrécya.

-Qui aurait cru que la Reine avait un service de sécurité sorcier ? Eh, si ça se trouve, c'est une sorcière elle aussi ! Diiiingue ! Ah, au fait, Luluberlue, tu veux bien envoyer un hibou à mon papounet ? Dis-lui de contacter notre avocat. T'inquiète, il comprendra, il a l'habitude, ahahaha...

Et tandis qu'elle se faisait traîner au loin par les aurors, Gri se mit à chanter à tue-tête « God Save The Queen » d'une voix fausse, à fort accent irlandais.

Restée seule, Lulu resta pantoise quelques secondes. Puis elle renifla, et décréta :

-J'crois qu'il est temps que j'aille me pieuter...
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B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! Rangvide
Artemis Redan
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MessageSujet: Re: B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle !   B*tchy Girly Gang II : Soirée Mortelle ! EmptyLun 28 Sep 2015 - 14:23

Artémis regarda Naïa pendant un temps puis elle leva les yeux vers la cime des arbres immenses qui les entouraient et tout d’un coup se mit à rire. Elle n’arrivait pas à s’en empêcher, elle rit si fort qu’elle finit par s’écrouler à terre. Forme menue et quasi dénudée, portant les marques bleues et rouge d’une soirée improvisée et épique.

Naïa la regarda comme si elle était devenue complètement folle et commença à rouspéter allègrement contre elle :

« -Mais pourquoi tu rigoles comme ça enfin ?!! On est perdu en plein milieu d’une forêt, on a failli être mariée de force et toi ça te fait marrer ??!! »

Plier en deux sur le sol, la petite voleuse essayait tant bien que mal de respirer. Les larmes lui coulaient des yeux, ses cheveux déjà bien sales prenaient la poussière et les feuilles mortes. Finalement, après de longues minutes de fou rire incontrôlable et sous les paroles agacées de son amie, elle se rassit tranquillement en s’adossa à un tronc d’arbre.

« Oh putain Naïa haha, sérieux, c’est n’importe quoi ! fit-elle en rigolant toujours un peu. »

« Oui effectivement, toi te roulant sur le sol en rigolant comme la dernière des imbéciles c’est n’importe quoi, lui répondit celle-ci en croisant ses long bras sur sa poitrine. Est-ce que maintenant on peut réfléchir à un moyen de sortir d’ici ? »

Artémis la regarda, souriant de toutes ses dents de requin et lui fit signe de s’asseoir. Geste qui fut reçut par un reniflement de dédain, la belle italienne ne poserait certainement pas ses fesses sur un sol couvert de boue et de feuilles en décompositions.

Secouant la tête, Artie lui sourit d’autant plus :

« - Mais regarde, t’y crois à ce qui nous arrive là ? Je veux dire, hier on ne se connaissait même pas, et maintenant on est là, paumée, fiancée à un gros sac, toujours à moitié saoule, habillée comme des prosti-putes, les poches remplies de Gallions ! »

Elle recommença à rire et même Naïa finit par tenter de retenir un sourire.

« - Quand je suis arrivée à la fac, je me suis dit que cette année allait la pire de ma vie, je pensais jamais pouvoir me faire des amies ou tout du moins des potes suffisamment fiables pour partir faire la bringue et voler des vieux monsieur en costards péter de thunes. Et pourtant, je sors d’un cours pour une fois pas trop mal, je vais au RU, je revois l’une de mes plus ancienne amie, je te rencontre, je rencontre Grizelda, on se décide à monter un coup complètement loufoque qu’on réussit parce qu’on est géniale ! »

Naïa leva les yeux au ciel, mais il lui était devenu impossible de cacher le sourire qui s’affichait clairement sur sa jolie frimousse. Elle finit par s’adosser au tronc d’Artémis et ouvrit sa jolie bouche :

« - On trouve une invitation à une soirée chelou pleine de riches et de pétasses à franges montées sur des échasses, on se fait piquer à tenter de voler un Auror super côté pendant que Globule fait sortir des serpents de son chapeau et que Lucrécya se paume on sait toujours pas où ! »

Artémis éclata de rire et prit la suite de l’histoire :

« - On se fait poursuivre par des gardes dans les dédales d’une soirée barrée des gens de la haute, on se retrouve nez à nez avec une bestiole visqueuse super gentille dont Grizelda tombe amoureuse, ce truc finit par exploser les gardes qui nous poursuivaient, Lulu se ramène complètement droguée aux Dragés Surprise de Bertie Crochu améliorés. »

« - Grizelda finit par en avaler un mais ça lui fait pas plus d’effet que ça alors que Lucrécya délire complètement et fait du trampoline sur l’autre bidule, toi et moi on tente de trouver un moyen de sortir jusqu’à ce qu’on comprenne que la bestiole devait garder quelque chose de méga précieux. »
« - Globule trouve l’entrée de la cave à vin la plus fameuse que j’ai jamais vue, on se retrouve à boire comme des sacs à vin et à côtoyer des clodos près d’un feu pendant que Lulu se tape une révélation cosmique à moitié à poil dans une benne à ordure avec je-sais-pas-qui et que Grizelda refasse des tours de magie aux pauvres clochards qu’avaient rien demandé. »

« - Que nous deux nous finissions par nous emmerder et nous tailler tenter de pomper du fric à un vieux riche pleurant toute les larmes de son corps dans un vieux bar. »

« -Avec lequel, on se fiance après avoir été volé des bagues méga belles et super chères »

« -Qu’on se réveille chez lui en se souvenant de rien, agressée par des draps trop collants. »

« - Qu’on se batte avec des putain de poupées de porcelaines dégueulasses et super flippantes accros à la politesse. »
« - Qu’on réussisse à s’enfuir après avoir récupéré nos baguettes et envoyé valser la mère de l’autre gros sac répugnant. »

« - Et qu’on finisse perdue dans une sombre forêt. »

Naïa regarda Artémis et finit par éclater de rire à l’image de sa nouvelle amie. Elles avaient bonne mine, adossées à un tronc, recouvertes de terre et rigolant comme des bossues.

Après de longues minutes de fou rire, elles se redressèrent toutes les deux et finirent par se lever.  La petite voleuse tourna son visage vers celui de la belle italienne. Elle lui tendit la main tout en disant :

« - On ne s’est pas vraiment correctement présentée je crois, Artémis Redan, voleuse de mère en fille, génie des serrures et forte tête. »

Souriant Naïa lui serra la main en lui retournant la politesse :

« Naïa de Nevaha, riche italienne forcée à l’exil, intelligente et possédant le sens des affaires. J’ai horreur de l’impolitesse. »

« - Bien, fit Artie, maintenant qu’on se connait mieux, utilisons nos fantastiques cerveaux pour nous sortir de là ! »

« - Moi je veux bien, répondit Naïa, mais comment ? »

« - Bah, t’es une sorcière ou bien ? Quand ça veut se déplacer un sorcier, ça fait quoi ? »

Ouvrant grand ses jolis yeux, l’italienne se tapa le front de sa main.
« Ça transplane ! »

« - Agrippe toi ma poule, je te ramène dans mon palais ! »

Accrochant son bras à celui de son amie, Naïa ferma les yeux et inspira profondément espérant vivement ne pas trop secouer son estomac déjà bien abimé par la soirée. La sensation désagréable de passer par un tuyau lui indiqua qu’elles se déplaçaient.

Elle sentit au bout de quelques secondes à peine ses pieds retrouver le sol.

Artémis se retint de justesse de vomir et regarda autours d’elle. Elles étaient bien en sécurité dans son appartement londonien. Regardant sa camarade un air fatigué sur le visage, elle lui demanda :

« - Café ? »

« - Café. »
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