-Aga bah bah bah ! s’exclama Rufus, rigolard.
Malicia saisit au vol la tétine que le bébé venait de lancer et lui remis dans la bouche.
Elle leva les yeux et regarda avec inquiétude les silhouettes encapuchonnées qui l’entouraient et la considéraient du haut de leur tribune.
-Hum…fit-elle mal à l’aise.
Elle se mit à se tortiller sur le tabouret en fer sur lequel on l’avait priée de s’asseoir.
-SILENCE ! fit une voix féminine.
-Pardon ! fit Malicia d’une petite voix.
-SILENCE ! fit à nouveau la voix, qui provenait de la silhouette en face d’elle.
La gryffondor se demandait où elle avait bien pu atterrir. Euphemia et Perry lui avait bandé les yeux, pris sa baguette et l’avait fait transplaner au beau milieu de ce qui semblait être un petit tribunal mal éclairé.
-Sais-tu pourquoi tu es ici ?
Malicia secoua la tête :
-Vous êtes sûres que ça ne peut pas attendre que je me douche ?
Les silhouettes se concertèrent un instant.
-OUI !
Malicia soupira.
-SILENCE !
Malicia fit la moue.
-JE DISAIS DONC : SAIS-TU POURQUOI TU ES LA, MALICIA MCGUIRE ?
- Parce que je n’ai visiblement pas assez de catastrophes qui me sont tombées dessus et que vous voulez m’en rajouter encore un peu plus ? lança Malicia d’une petite voix.
-PARCE QUE TU AS ETE CHOISIE !
Malicia écarquilla les yeux. Avec la chance qu’elle avait, cela n’augurait rien de bon :
-Ohmondieuohmondieu, vous voulez vous servir de moi comme cobaye pour une potion potentiellement mortelle ? Ou pire, vous voulez le bébé ?
Elle se leva :
-Faites ce que vous voulez, mais laissez Rufus tranquille ! cria-t-elle.
-ASSISE !
-Oui, M’dame. Fit Malicia guère rassurée.
Elle serra Rufus contre elle, sur ses gardes.
La silhouette devant elle croisa les bras :
-TU AS ETE CHOISIE POUR DEVENIR UNE ZETA DELTA NU ! MAIS D’ABORD TU DEVRAS PROUVER QUE TU EN AS LE POTENTIEL !
Malicia leva un sourcil :
-Le potentiel ? Mais comment ?
L’espace d’un instant, la jeune fille se mit à imaginer quelles sortes de bizutages affreux elle devrait affronter. Elle se rappela avec angoisse la fois où ses parents avaient été réveillés au beau milieu de la nuit et où une infirmière leur avait ramené son frère Ezzechiel en piteux état. Le malheureux, vert de peur et les dreadlocks congelées, avait bredouillé pendant de longues heures des choses insensées sur le diable, l’université, et les horreurs qu’on lui avait fait faire…. Puis il était rentré dan une rage incontrôlable, et à force de jeter des sorts dans tous les sens, avait transformé la maison en gelée à la menthe avant de s’enfuir en hurlant avec son caleçon sur la tête. Quelques heures plus tard, nu comme un ver, il était allé annoncer la fin du monde au ministère… et recommençait chaque mois depuis les mêmes inepties. Il n’avait plus jamais été le même homme.
La voix autoritaire tira Malicia de son souvenir :
-ES-TU PRETE POUR TON EPREUVE ?
-… je sais pas ? couina Malicia.
-QUE L’EPREUVE COMMENCE !
Malicia se cacha le visage comme pour parer un coup, protégeant Rufus comme elle le pouvait.
-DETESTES-TU LES HOMMES ?
Malicia, surprise, ouvrit un œil :
-Hein ?
-ILS SE SONT SERVIS DE TOI, ILS T’ONT MISE PLUS BAS QUE TERRE ET TU AS TOUT PERDU PAR LEUR FAUTE ! DETESTES-TU LES HOMMES ? répéta la voix.
Malicia serra les dents :
-Ah ça, oui ! fit-elle.
-MAIS A QUEL POINT LES DETESTES-TU ?
-A MORT ! cria Malicia, en repensant furtivement à sa dernière rencontre avec Drago, les yeux jetant des éclairs.
Les silhouettes se concertèrent à nouveau, argumentant avec force moulinets de bras et chuchotements.
Finalement, elles levèrent le bras, baguette en main et pointèrent Malicia. Un sort fuschia fusa droit sur elle et la jeune fille poussa un petit cri en serrant vivement Rufus dans ses bras.
Ses habits se métamorphosèrent et elle remarqua qu’elle portait désormais une cape moelleuse.
Les lieux s’emplirent de lumière alors que ses juges enlevaient leurs capuches couleur framboise et lui souriaient.
-BIENVENUE CHEZ LES ZETA DELTA NU ! firent toutes les filles présentes.
Elles étreignirent Malicia.


:arrow: on retrouve Mali là !