Gallions, gallions,

GALLIONS!!! ♪♪♪
AVEC : Ava & Gred
PRIVÉ / PUBLIC : Public
DATE : 18 mars


C'était assez étrange de trouver George Weasley à la bibliothèque! Il n'y avait jamais mis un seul pieds de toute sa vie... jusqu'à aujourd'hui. Pourquoi se trouvait-il là-bas d'ailleurs? En fait, il avait décidé de travailler sur de nouvelles farces et comme ces collègues PAF étaient bruyants à réveiller les morts, il avait décidé de venir dans cet endroit synonyme de mort et d'ennui pour travailler un peu là-dessus. En fait, il ne savait pas encore tout à fait ce qu'il voulait faire. Dentier claqueur, plume à encre invisible, fausse signature de Magouille? Enfin bref, il réfléchissait en se penchant sur la liste des projets qu'ils avaient faits avant la grande guerre.

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Sifflet criard: Affin de réveiller tout le voisinage.
Gomme explosive: Pour perdre tes dents d'un coup.
Amorentard: Une légende parlerait du cousin de l'épouventard. Faire plus de recherche...
Épidémie en bouteille: Pour rendre malade une classe en entier (dont le professeur).
Snevilus V4: Potion contre les cheveux gras.
Lulu-Berlu: Bonbons pour avoir des hallucinations auditives et visuelles.
et cetera...

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Le jeune soupire avant de  replier son parchemin et de le remettre dans sa poche. Sans son frère, il n'avait pas l'impression de trouver d'aussi bonnes idées qu'auparavant. À eux deux, ils travaillaient si rapidement! Ils trouvaient quelque chose en un temps record! Là... Tout seul... Il manque d'entrain. Il lui faudrait probablement un complice. Quelqu'un pour l'encourager! Il regarde un peu la bibliothèque qui semblait calme... trop calme! Peut-être pourrait-il troubler la paix ambiante maintenant qu'il ne sait pas quoi faire? Il venait justement d'inventer une pastille qui te donnait l'allure d'un Zombie pendant près d'une heure. Il allait l'essayer sur lui et faire peur aux studieux! Il avala le dit bonbon et attendit que les effets fonctionnent. Justement, sa peau devint flasque presque pourrie par endroit. Il se leva avec un petit ricanement avant de se poster derrière une petite POP qui lisait un manuel de potion.

- ARGG!
- AHHHHHHHHHHH!

La voilà qui se met à hurler en voyant son visage et elle tombe à la renverse en le regardant avec des yeux ronds terrifiés. Héhé! C'était pratique cette oreille manquante finalement! Il pris une démarche lente et décida de trouver une nouvelle victime. Ah! Voilà un copain AAA ! Il s'approcha de lui aussi sournoisement qu'un félin.

- ARGGG!
- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!

Hurlement strident, le jeune homme se disant de la plus haute branche sorcière avait bien faillit se faire dessus avant de sauter dans les bras de son copain qui s'écroula au sol tellement ses jambes tremblotaient. Hahah! Un nouveau méfait accomplit! De loin, il vit une Zêta qui semblait chercher un manuel de potions. Alors, il fait le tour des étagères pour ne pas se faire voir, il arrive derrière elle et il lève les bras en l'air comme s'il voulait l'attaquer.

- ARGGG! Ze veux CERVEAUUUUX!!!

C'était un nouveau jour pluvieux de Mars. Désespérée à l'idée de rester chez elle sous un plaid, Ava avait décidé d'aller faire un tour à la bibliothèque pour remplir son nouveau carnet à potions. Son carnet précédent avait souffert de différents traitements lors de son dernier cours de potions, accompagnée de Neville et Manon. Ils en étaient tous sortis à peu près vivants mais non sans peine.

Depuis près de 7h ce matin elle travaillait sans relâche pour tenter de recréer le bout de papier qui contenait tous ses essais, tests et expérimentations, ainsi que ses idées pour de futures potions. Si elle trouvait des cobayes, elle pourrait en développer plein, les améliorer et pourquoi pas les commercialiser ? Ca pourrait être pas mal qui sait ! Pour se faire un peu de sous par ci par la...


Elle était en train de prendre un nouveau livre, debout sur la pointe des pieds pour l'attraper quand une espèce de forme immonde apparut d'un coup devant elle.


- CERVEAAAAAAAAAAAUX


Dans un cri d'effroi et un réflexe presque inné, elle lança sur son agresseur l'immense "Bible des plantes de Cornouailles, V4" en 2840 pages, avant de faire quelques pas en arrière, se retrouvant dos à dos avec l'étagère derrière elle, une main sur son cœur qui battait à toute vitesse. Son agresseur titubait, assommé par la taille du livre.


- C'est pas vraiment ce que j'avais prévu comme réaction.. dit le jeune homme avec une grimace
- Non mais ca va vraiment pas dans ta tête ?!


Depuis sons retour du Japon, il fallait avouer qu'Ava était assez hystérique par moments. Pour ne pas dire la plupart du temps. Elle avait du mal à rester calme et posée, contrairement à son habitude. Et se faire agresser par un zombie roux n'aidait pas forcément sa santé mentale.


- Non mais je rêve ! Tu m'as attaqué avec un livre !
- Mais quoi ?! C'est toi qui est venu m'agresser espèce de malade !


Un gros "chuuuuuut" se fit entendre autour d'eux, venant d'élèves qui travaillaient sérieusement. Certes, c'était une bibliothèque. Certes. Mais un fou furieux venait de surgir devant elle sans aucune pression. Elle l'attrapa par le col avant de lui chuchoter :


- Ca va vraiment pas bien dans ta tête ! A quel moment tu considères qu'attaquer les gens dans une bibliothèque déguisé en zombie est une bonne idée ?!


Avec la colère et la frayeur qu'elle avait eu, sa voix virulente était très marquée par son accent français, malgré le fait qu'elle soit bilingue. Comme pour accentuer ses propos, elle se mit à tirer sur la joue du jeune homme, comme pour lui arracher son masque de zombie, qui n'en était pas vraiment un...

Pour ne pas s'y attendre, il ne s'y attendait vraiment pas le Weasley. Premièrement, voilà qu'eue cinglée lui lançait un manuel aussi gros que sa tête sur lui. Heureusement qu'il avait de bons réflexes grâce au Quidditch, sinon il serait tombé dans les pommes avec une bonne commotion cérébrale en prime. Alors, il ne fit que titubé un peu avant de se redresser, mais il n'eut pas trop le temps de reprendre ses esprits avant que la française lui attrape le col de sa chemise. Houla! Elle faisait peur celle-là! Il n'avait jamais rencontré pire hystérique! Enfin... Si on ne comptait pas la fois où il avait eu l'idée idiote de s'attaquer à Pansy Parkinson. Elle le lui avait fait regretter amèrement. Elle tire sur sa joue pour probablement lui retirer un masque, mais elle déchire plutôt un morceau de peau pourrit sur son visage qu'il se dépêche de reprendre et de reposer sur son visage. Ouf! Il se recolle tout seul!

- Beurk! Qu'est-ce que c'est ce truc?!, lance la brune avec dégoût pendant qu'elle essuyait sa main sur ses vêtements.

Il lui lance, alors, un sourire en coin avant de sortir la petite boite contenant les cachets.

- Pastille du mort, petite invention de ma conception qui donne l'apparence d'un mort durant une heure. Par contre, je ne m'attendais pas à ce que la peau s'arrache... Je m'attends pas à ce que ça te plait, mais j'ai beaucoup mieux... Attend!

Il se met à fouiller dans son sac sous le regard de la sorcière avant de tout étaler sur une table. Il sélectionne quelques petites bouteilles.

- Ma bouille à la Magouille, pastille pour se faire pousser une moustache comme celle du doyen. Ne me demande pas comment j'ai fait... Pastille pour changer de sexe! C'est toujours très vendeur et surtout cher les mateurs. Pastilles pour attraper la diarrhée. À donner à son pire ennemi ou au professeur...

Puis il continua avec tout son sac, parlant trop vite pour qu'elle puisse en placer une. Lorsque George était emporté dans ses idées et ses délires, on l'en sortait pas à moins qu'on lui parle d'un plan encore mieux que le premier. Ses inventions étaient ses bébés et il en était fière. C'était bien la seule chose en laquelle il excellait d'ailleurs. Enfin, il finit par se taire et il adressa un large sourire à la brune devant lui.


- Bien sûr, il me faudrait de la clientèle pour mes petites inventions...

La jeune fille était déjà agacée. Ce garçon parlait parlait sans jamais s'arrêter. Ça en était presque insupportable. Jamais il ne la laissait placer un mot, poser une question ou juste l'interrompre. Et ça, elle détestait : les gens qui parlent pendant qu'elle les interrompt. C'est franchement désagréable. En quoi est ce que se taire l'espace de 2 secondes pour la laisser parler était difficile ? C'était de la simple politesse ! Elle pinçait les lèvres, tapotant du pied.


- C'est bon ? Je peux parler maintenant ?


Chuchota-t-elle une fois que le garçon ait fini de déblatérer sur ses dizaines d'inventions toutes plus farfelues -et inutiles- les unes que les autres. Il haussa les épaules, nonchalamment. Elle secoua la tête en le fixant, comme si il était totalement abruti, dans l'attente d'une réponse verbale.


- Oui oui. Vas y. Quelque chose t’intéresse ?
- Même pas en rêve !


Ava fixa l'ancien Gryffondor avec dédain. Jamais elle ne toucherait aux inventions d'une personne autre qu'elle même. Encore moins pour ressembler au Doyen ou à un zombie. Beurk. Un zombie. C'était franchement dégueulasse. Non. C'était autre chose qui l'intéressait. En tant qu'expérimentaliste. Quelque chose qui pourrait lui être utile. Mieux que toutes ses inventions sorties droit d'une picturine de mauvais goût.


- Je suis prête à passer outre le fait que tu as tenté de me faire faire un arrêt cardiaque si tu me donnes le nom de tes cobayes.


Parce oui, évidemment, c'était des cobayes dont elle avait besoin. Fabriquer des potions était simple. Les améliorer, plus compliqué. Son chat avec déjà fait les frais de diverses tentatives d'amélioration de potions mais il n'était pas constitué comme un humain, les effets étaient donc différents. Et si elle voulait lancer un petit marché sur le campus, il fallait absolument qu'elle teste ses potions sur de vrais cobayes, plus ou moins volontaires. Surtout moins volontaires. Elle n'avait pas encore réussi à en trouver un seul sur le campus. Pas un seul ! Pourtant elle avait bien proposer de les payer en cookies mais apparemment, ce n'était pas une carotte suffisante. Et il était hors de question qu'elle les paie. Et puis quoi encore ?! Si elle voulait vendre ses potions, c'était pour gagner de l'argent, pour renflouer son porte monnaie, après une paie japonaise qui tardait énormément à arriver. Pas pour dépenser des sous inutilement pour deux ou trois pauvres péquenots suicidaires qui voudraient bien prendre le risque de gouter ses potions.


- Alors ? Qui sont tes cobayes ?

- Alors ? Qui sont tes cobayes ?

Le rouquin la regarde un moment avant d’éclater franchement de rire et de se torde en deux comme si ce qu’elle venait de raconter la meilleure blague de l’univers.

- Tu crois vraiment que je te donnerais les noms de tes cobayes comme ça même si j’en avais ? Je n’en ai pas plus que toi, je ne connais pas beaucoup de personnes ici, alors trouver une victime pour mes farces et attrapes, ce n’est pas évident ! Alors, me les faire piquer, non merci ! Par contre, j’ai peut-être une proposition à te faire qui pourra nous faciliter la mise à toi et à moi.


Le rouquin lui lance un sourire énigmatique et lui fait signe de le suivre juste après avoir rangés toutes ses inventions dans son sac. Ils vont, alors, dans un coin inoccupé de la bibliothèque et le sorcier s’installe dans un fauteuil dans un coin de la salle et attend qu’elle s’installe à son tour.


- Je suis un petit farceur qui adore désobéir aux ordres et à l'autorité. Je suis très imaginatif aussi. Demande aux élèves de Poudlard! Je suis l'inventeur des crèmes Canari, des nougats Neansang et de plusieurs petites babioles que vous retrouviez autrefois dans ma petite boutique de farce et attrape.


Elle le regarde comme s’il était fou. Ouais, raconter sa vie n’était pas du tout dans la conversation, mais cela avait bien sur une logique ! Il leve un doigt pour s’assurer qu’elle garde le silence et poursuit.


- Grace au don généreux d'Harry Potter, moi et mon jumeau nous ouvrîmes notre propre boutique de farce et attrape: Weasley, Farces pour sorciers facétieux. Le magasin fit malheur chez les jeunes. Nous menâmes la belle vie loin de la misère que nous avions vécue au Terrier. Malheureusement pour nous, ça ne se finit pas par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup de clients". La guerre éclata à Poudlard et nous eûmes à nous battre. Tout ça pour dire que mon magasin est en ruine et que je n’ai plus rien et à peine de l’argent pour payer des testeurs ! Par contre, nous pouvons toujours utiliser la ruse. Avec mon aide, nous pourrons trouver de nouveaux… employés.

Il lui tend la main pour sceller le pacte.

- Je te dis mon plan, mais en échange, tu dois me donner un objet de valeur pour me prouver ta bonne fois et ne pas utiliser mon truc contre moi pour tester tes potions. Ça te va?

Ava laissa le garçon parler longtemps. Une éternité même. Il racontait un tas de choses qui ne l’intéressaient absolument pas. Il déblatérait sur la guerre de Poudlard et autres choses plus ou moins utiles à la suite de leur intrigue. Pendant ce temps là, elle fixait ses ongles avec intérêt, tout en réfléchissant :


Ce soir je dois sortir avec Adhita. Je pensais mettre ma robe crème mais ce n'est pas une bonne idée. Avec la bierraubeurre ça risque de tâcher connaissant les boulets qu'il y aura au bar. Du coup la jupe en daim vert sapin pourrait être pas mal non ? Ah oui mais elle est au pressing depuis la dernière fête Zeta... Dans ce cas là, que reste-t-il ? Non parce qu'il est hors de question que je me balade avec une tenue informe ou je ne sais quoi. AH ! Si je sais ! La combinaison prune. Parfaite. Avec des petits escarpins noirs. Mais pas trop hauts hein. C'est un bar. Pas plus de 14 centimètres ! Je mettrais ma veste de tailleur fleurie avec, un side hair et ça sera paaaaaaarfait !


Plongée dans ses pensées, elle eut un petit sourire de satisfaction.


Mais par contre, si je mets ma combinaison prune, ce vernis rubis n'ira pas ! Ohlalalala ! Il va donc falloir que je change ! Pour lequel ? Un gris ? Un nude ? Oh non ! Je sais ! Un champagne ! Cela illuminera ma tenue et sera parfaitement assorti à mon long sautoir. Et pour le maquillage... Rien de trop sophistiqué. Ce n'est qu'un bar après tout.


Elle passa une main dans ses cheveux soyeux avant de retourner son attention vers le jeune homme, qui parlait encore et toujours.


Bon sang il va s'arrêter quand celui-là ? J'ai pas toute ma journée moi ! Il me fournit mes cobayes et puis voila ! Adios amigos ! Et puis il veut un objet de valeur ? Non mais je rêve ! Y'a pas écrit pigeon sur mon front non plus ! Il est gonflé ! Non seulement il m'empêche de bosser, de me servir de lui comme cobaye, mais en plus il veut m'extorquer mes biens ?! Mais quel escroc ! On dirait Magouille tiens !


Le garçon se mit à secouer sa main devant son visage, comme si il attendait une réponse qui ne venait pas.


- YOUHOU ! Ca te va ?
- Non. Absolument pas.

George la regarde en haussant les sourcils comme si elle venait de dire la plus grosse connerie de l’univers.

- Pourquoi ça, non ?!
- Tu t’imagines quoi, monsieur l’escroc, que je vais te donner mes bijoux en échange ? NON MERCI !

Il soupire puis il lève sa manche pour montrer un bracelet en cuire graver F&G.

- Je ne vais pas te donner la signification de cet objet, mais c’est un cadeau. C’est ça que je veux dire par objet de valeur. Une valeur à tes yeux. Ce n’est pas tout le monde que maman et papa peuvent gâter avec des bijoux 24 carats ! Puis si je te demande cela, c’est en garantie que tu ne partes pas avec les cobayes. Je ne te connais pas, tu pourrais être la fille de Magouille, va savoir !  Je me méfis des gens que je ne connais pas en général, mais je ne souhaitais pas non plus faire du troc, je te le rendrais après une semaine ou deux de collaborations.
- Comment puis-je savoir que tu sois sincère, hein ? Je ne te connais pas plus! Tu pourrais en vouloir à mes biens ou je ne sais quoi ! Quelle est ma garantie à moi ?!
- Et si on oubliait ça et on disait qu’on se partageait des cobayes 50/50, ça te va?, il demande en roulant des yeux.
- C’est déjà mieux…
- Allez viens fille à papa, nous allons commencer à recruter…

Il lui attrape rapidement le poignet et la tire vers l’extérieur pour repérer une potentielle victime. Il prend le temps de bien observer les étudiants flânant devant le bâtiment. Il y avait quelques anciens Serdaigles qu’il reconnaissait à leur style geek. Il s’approche d’un mec et lui tapote l’épaule.

- Hey, mec! Tu serais mon cobaye contre la BD collector des Fondateurs de Poudlard?
- Eh… Ça dépend pour quel genre d’expérience.
- Tester des produits expérimentaux qui peuvent seulement te rendre sourd et aveugle.
- Non merci…

Il se tourne vers la brune qui la regardait avec ennui.

- C’est là que tu interviens. Tu serais prête à jouer tes charmes pour la cause?
- NON, MAIS TU ES MALADE ?! HORS DE QUESTION !
- Ok, d’accord, je vais le faire tout seul! Regarde le maitre!

Il s’approche vers une petite blonde ( qui n’était pas Luna) et il tapote son épaule. Il se retient de partir en courant en voyant une pizza peppéroni devant lui. Il finit par revenir vers la brune avec un sourire en coin en lui montrant un numéro de téléphone et il lui met dans les mains.

- Tiens, je te la laisse, celle-là.

Ava avait été patiente de longues minutes. De trop longues minutes même, ce qui était assez étonnant venant d'elle. Elle avait subit d'interminables secondes de stéréotype, avant de se faire prendre pour la première catin venue.
Lorsque George lui mit un bout de papier dans la main, elle haussa un sourcil mi inquisiteur, mi énervé.


- Et qu'est ce que tu veux que je fasse de ça ?
- Ben j'sais pas ! Elle m'a dit que c'était son numéro ou la contacter !
- Et bien évidemment tu as un téléphone sur toi ?
- Un quoi ?
- Un téléphone ?
- Un quoi ?
- Un téléphone.
- Connait pas.
- Oh pardon ! Monsieur ne connait pas la technologie moldue ! Excusez moi grand seigneur ! Du coup tu contactes comment les gens qui te filent leur numéro ?
- Ben euh... Je les harcèle ?
- Tu les ?! Non mais je rêve ! Alors non seulement tu traites les femmes comme des objets qui sont prêts à vendre leur corps et charmes pour obtenir ce qu'elles veulent.


Le garçon sembla vouloir répondre, ou au moins se justifier mais la sorcière en furie ne lui laissa ni le temps, ni l'occasion.


- Non mais tu sais combien de temps on a du se battre pour obtenir des droits presque égaux aux vôtres ? Pour qu'on puisse être indépendantes ? Pour ne justement pas avoir à jouer de nos boobs bien formés juste pour obtenir ce que l'on veut ? Tu aimerais que ta mère aille faire le tapin pour voir un truc à bouffer ?
- Eh ! J'ai pas parlé de tapin ! s'exclama George qui sembla plus réactif sur la discution prostitution que sur l'insinuation d'Ava au sujet de Molly.
- Ah bon ? Parce qu'aller jouer de mes charmes comme tu l'as dit si bien pour convaincre un mec d'être mon cobaye c'est pas de la prostitution pour toi ?
- Ben euh...
- Ben euh si. Carrément. Et il est hors de question que je vende mon corps au plus offrant juste pour tester mes potions.


La colère dans ses yeux, elle déchira le petit bout de parchemin en mille morceaux, qu'elle laissa tomber par terre. Elle fit vite volte-face et ramassa son sac, fourra les livres qu'il lui fallait dedans et attrapa son trench d'un coup de main gracile. Elle l'enfila en vitesse et lança son sac par dessus son épaule.
La condition féminine était quelque chose qui lui tenait énormément à cœur et là, il avait réellement dépassé les bornes. Encore plus qu'en la traitant de fille à papa. D'autant plus qu'aucun de ses bijoux n'avait la chance d'être du 24K.
Elle claqua des talons et commença à remonter l'allée d'un pas décidé. Ses cobayes, elle les trouverait bien toute seule d'abord.

Ava remonta le long des allées, seuls ses talons claquant sur le seul froid, résonnant dans le silence glacial de la bibliothèque. Ce mec en tenait une sacré couche. Sa façon de penser était tellement contraire à celle de la jeune fille alors qu'ils avaient en commun l'amour des cobayes.
Mais apparement, ce n'était pas si semblable que ça. Pour rien au monde, elle ne serait allée jouer de son corps, surtout pour un cobaye. Autant les payer quelques mornilles, un cookie ou une potion de leur choix et voila ! Il était hallucinant de voir qu'à cette époque les femmes avaient toujours une place que les hommes considéraient comme dégradée. Comme si elles n'étaient bonnes qu'à montrer leur paire de doudounes et à charmer.

Sauf qu'elle n'était pas comme ça, Ava était loin d'être ce genre de filles à jouer de ses atouts physiques pour obtenir ce qu'elle voulait. Non. Elle était forte et indépendante. Pas comme ce que ce poil de carotte à l'humour douteux semblait penser.
George l'avait mise dans une rage terrible. Elle avait rarement été aussi en colère. Pas même quand son frère venait lui chercher des noises quand ils étaient enfants. Son côté féministe était assez marqué. Voire même trop par moments certes. Mais les propos du jeune homme étaient intolérables.

Perchée sur ses immenses talons, elle continuait son chemin pour sortir de la bibliothèque, tout en fulminant, arrachant sur son passage quelques affiches qu'il avait accrochées à droite à gauche. Pas question de laisser de pauvres étudiants tester ses inventions farfelues. Et elle était quasiment sûre qu'il ne faisait pas attention à la composition de ses potions et bonbons en tout genres. Au grand désespoir de l'expérimentaliste pointilleuse qu'elle était.
C'était ce genre de personnes qui mettaient en péril la carrière de la plupart des experts en potions, à essayer de faire quelque chose qui pourrait se vendre au prix le plus faible, sans chercher la qualité des produits finis. C'était une véritable honte. Un scandale !

Après avoir quitté la bibliothèque, elle avait remonté à grandes enjambées les rues de Mysteria Lane pour rentrer chez elle.
Une fois la porte fermée derrière elle, elle poussa un grand et puissant cri de rage, qui fit sursauter son gros matou vieillissant. Elle ne risquait plus de lui accorder la parole une seule fois. Ah ça non. Qu'il aille au diable. Pourtant, il y avait du potentiel... Tant pis pour lui !