Une heure. C'est tout le temps que Lucrécya avait à se consacrer à elle-même, aujourd'hui,. Aussi, elle ne comptait pas en perdre une seconde.
Voilà pourquoi elle fusait au dessus des rues de Quidditchway, à cheval sur son Cumulonimbus, un solide balai qu'elle avait acheté d'occasion. Ses longs cheveux noirs claquaient dans le vent ; et sa batte de quidditch, qu'elle avait amoureusement surnommée Séraphine, était accrochée à sa ceinture, où elle rebondissait en rythme sur la jupe de la Zêta.
Il était 16h et quelques, et il ne pleuvait pas, ce qui était assez improbable, mais plutôt coolos. Lulu venait de sortir en trombe de son cours de Défense, pour voler jusqu'ici. Elle avait juste fait un mini-crochet aux écuries pour aller nourrir en vitesse sa saloperie d'hippogriffe. Une bestiole bien nommée Saleté-de-Bourrique, que Lulu n'avait pas pu se résoudre à revendre lorsqu'elle avait lâché ses cours de Sport. Enfin, si, elle avait bien essayé... mais étrangement, personne n'avait voulu acheter une créature aussi maigre, puante et infestée de puces. Et puis, dans l'animalerie, Saleté-de-Bourrique lui avait lancé ce regard aux grands yeux mouillés, le bec tremblant, en mode « pouuuurquoi ? Pouuurquoi tu m'aimes puuuu ? » ; et Lulu s'était faite avoir comme une bleusaille. Elle avait gardé ce sale canasson miteux. Parce qu'elle l'aimait bien, au fond, ce con. Raaah, pourquoi il fallait qu'elle soit si sentimentale ?!
Le bout du balai de la Zêta percuta le bout pointu du chapeau d'une piétonne, et l'envoya valser au loin, tandis que sa propriétaire poussait un cri d'effroi. Lucrécya sortit alors de ses pensées, et reprit de l'altitude en tirant de toutes ses forces sur le manche. C'était pas le moment de lambiner ! Il était 16h... Mmh...
Elle accéléra, et fonça jusqu'à la silhouette familière et imposante du Stade. Où elle atterrit tout en douceur sur la pelouse, avant de regarder tout autour d'elle.
Il y avait beaucoup de monde. Dans les airs, sur le sol, dans les gradins ; des joueurs de quidditch du dimanche, des bavbouleurs en goguette, et beaucoup, beaucoup de curieux qui n'étaient venu que pour se promener. C'était sans doute à cause de l'heure, et du temps pas trop crade pour la saison. Ça n'enchantait pas la petite batteuse... mais avait-elle le choix ?
Elle dégaina sa Séraphine, tenta de repérer d'une œillade mauvaise l'un des cognards sempiternellement lâchés ici... mais son regard fut comme happé par une chatoyante chevelure multicolore.
Qui appartenait à une jolie jeune femme, juchée sur un joli balai.
Qui s'amusait à faire passer avec grâce des souaffles à travers les buts.
Les sourcils de Lulu se froncèrent aussitôt.
-Powell... grinça-t-elle, la mâchoire serrée.
Powell... Powell, quoi ! La Gryffondor hippie qui avait l'air de passer plus de temps à gambader et cueillir des fleurs qu'à jouer au quidditch ! Et pourtant, à Poudlard, cette pimbêche à la chevelure improbable avait fait gagner son équipe, face à celle surentraînée des Serpentards de Lulu ! Deux fois. DEUX-PUTAIN-DE-FOIS !
Dont une fois de justesse, alors que Lucrécya avait assommé les deux autres poursuiveurs Gryffondors ! ET PERDRE DE JUSTESSE C'ETAIT LA FACON LA PLUS FRUSTRANTE DE PERDRE ! Et le pire, le piiiire ! C'est qu'à l'époque, cette idiote bariolée était venue voir Lucrécya à la fin des matchs, pour lui « serrer la main » et la féliciter « d'avoir aussi bien joué » !!! Pour une Serpentard pur jus comme Lulu, pétrie d'orgueil et de mauvaise foi, cela équivalait à se faire cracher dessus tout en étant copieusement insultée au passage.
Autant dire que Lucrécya ne pardonnerait jamais un tel affront à Powell ! Bordel, pourquoi elle devait être là, et maintenant ?!
Un ronronnement chelou fit baisser la tête de Lucrécya. Qui grimaça aussitôt de dégoût : une saloperie de sac à puces félin se frottait contre SES bottes à clous ! Beuaaah ! La batteuse s'accroupit, et agrippa de sa main gauche, sans ménagement, le cou de la chose poilue. Qui se mit aussitôt à miauler de mécontentement.
-Ah ben voilà, j'ai de quoi m'entraîner à la batte, ricana la brunette.
Elle leva Séraphine au dessus de son épaule, un sourire mauvais aux lèvres...
Sujet: Re: Like a Broomstick in the Wind Jeu 20 Juil 2017 - 16:03
W/ Lucrécya & co.
Like a Broomstick in the Wind
Ce jour-là, Enola s'était réveillée de bonne humeur. Bon, pas comme si elle se levait souvent du pied droit, mais c'était un de ces jours où on sent que la chance va bien tourner, vous voyez le truc? En plus, la météo était plutôt clémente pour un automne anglais, le soleil pointait le bout de son nez, ce qui n'était pas arrivé depuis des lustres, et pour Enola, c'était définitivement bon signe. Pour l'occasion, la jeune femme avait décidé de se motiver à fond, et elle était même allée en cours de Rhétorique du Vide et Coloration du Tout, ce qui était, elle devait l'avouer, extrêmement rare. Non pas que l'art ne l'intéressait pas, bien au contraire, mais la ruskov avait rapidement douté de la véracité des propos d'Aphroditus Dada, son cher professeur. Elle préférait donc flâner dans le campus, lire, fumer de l'herbe ensorcelée avec ses potes, jouer au Quidditch...bref, profiter de la vie !
En effet, la vision d'horreur qui lui faisait face était la suivante (cette scène se déroula en quelques secondes mais pour faciliter votre compréhension, nous allons faire ce que les Moldus appellent au cinéma un "slow-motion") : Jim, petit fléreur affectueux qu'il était, était venu se frotter en ronronnant contre la jambe la plus proche. Seulement, manque de bol, cette jambe n'appartenait à nul autre que Lucrécya Rincevent. Cette dernière, qui était sans doute venue s'entraîner à balancer quelques cognards mais qui n'en avait pas sous la main et qui détestait les félins, avait l'air de trouver que c'était une bonne idée de remplacer les insupportables balles par...petit Jim. Dès qu'elle afficha son fameux sourire de psychopathe, Enola sut qu'elle allait déraper. Lucrécya s'empara de sa batte, prête à envoyer valser le fléreur, qui commençait à comprendre qu'il s'était mis dans la bouse de dragon, et Enola eut tout juste le temps de pousser son balai à fond pour arriver à leur hauteur avant que le drame ne se produise. Elle attrapa de justesse le félin, et lança un regard noir à l'ex-Serpentard. "Qu'est-ce qui te prend, t'as pas honte de vouloir frapper un pauvre petit animal sans défense ?!"
Décidément, elle avait vraiment un pet au casque celle-là !
Inventaire :
Potion Miracle du Bon Docteur Magouille (x3),
Horloge des Familles,
Pommade Pommadante Grégoire,
Lait de Poule du Bon Docteur Magouille (x2),
Tequila Magouillita (x4)
Potion de Requinquance (x2)
Sujet: Re: Like a Broomstick in the Wind Mer 26 Juil 2017 - 17:11
Lucrécya était, comme qui dirait, fort contrite.
Ces derniers temps, elle était fatiguée. Fatiguée et irritable. Enfin.. encore plus irritable que d'habitude, ce qui n'était pas peu dire quand on connaissait un minimum la demoiselle. Pour tout avouer, elle était au bord de la crise de nerf. A deux doigts du burn out. A deux orteils de tout péter autour d'elle, en arrachant son T-shirt et en hurlant de rage. Peut-être même en se roulant par terre au passage.
En gros, fallait pas la faire chier.
Entre son boulot n°1, son boulot n°2, ses cours n°1 et ses cours n°2, elle n'avait pas beaucoup de temps à elle. Même les soirées alcoolisées lui demandaient du travail, maintenant qu'elle était Zêta ! Non pas qu'elle regrettait d'avoir accepté de faire partie de la fraternité la plus fêtarde de la fac, non, loin de là... mais elle n'avait pas réalisé, sur le moment, toute la préparation en amont que cela impliquait. Surtout que les fêtes auxquelles elle participait (activement) se terminaient toujours de la même manière : avec de la thune pourtant précieuse en moins, une bonne grosse gueule de bois des familles en pleine tronche, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de fatigue en plus. Qu'elle n'avait pas le loisir de surmonter, merci pour ça aux boulots, aux cours, à son compte en banque plus vide encore que le cerveau d'un troll, toussa toussa.
A ce stade critique, il n'y avait que trois choses qui pouvaient la défouler.
Un : le quidditch. Simple mais efficace, comme un coup de batte sur un Cognard... ou sur le pif d'un joueur adverse distrait, au choix.
Deux : latter la tronche de quelqu'un ou quelque chose qu'elle ne pouvait pas se blairer. Comme, en prenant un exemple totalement choisi au hasard, une de ses saloperies puantes de sacs à puces félines qui se prenait pour les rois du monde.
Trois : euh... comment dire. Pour le trois, elle aurait eu besoin d'un partenaire consentant, si possible beau gosse et/ou doté de beaux pectoraux bien dessiné, avec lequel elle aurait pu s'isoler une heure ou deux, voire plus, p't'être bien. Mais comme la période actuelle s’apparentait pour l'ex-Serpentard à une traversée de désert en ce qui concernait la bagatelle, elle se contentait du point Un et Deux. Et parfois d'un roman de gare un brin salace qu'elle lisait à la lueur de la bougie, le soir, quand le sommeil ne venait pas l'assommer instantanément.
Ce qui expliquait pourquoi elle respirait autant l'énervement : elle avait trouvé la combinaison parfaite entre le point Un et Deux ! Le Défouloir Ultime ! ET ON LUI AVAIT PIQUE SON DEFOULOIR ! ALORS QU'ELLE EN AVAIT CRUELLEMENT BESOIN !
Dents serrées, mâchoire contractée, poings tremblants, elle fixait avec un mépris non-dissimulé la hippie à la chevelure colorée qui s'agitait devant elle. Une beatnik qui s'énervait ! La chose aurait pu paraître cocasse à la punkette brune, si elle-même n'avait pas été autant en colère. Parce que ce n'était pas seulement son temps précieux que cette piqueuse de victoire serpentaresque lui prenait : c'était le salut de sa santé mentale !
-C'est qu'un CHAT, persifla Lucrécya, avec tout ce qu'elle pouvait mettre de mépris dans ce dernier mot. Pas la peine d'en faire tout un foin ! J'en ai besoin pour m'entraîner !
Pour intimider Powell, Lulu leva sa batte Séraphine, et pointa vers la Gamma. Tout en la fixant sans ciller de ses yeux si colériques qu'ils en étaient presque devenus noir.
-Et maintenant, rends moi ce sac à puces ou je devrais trouver quelque chose d'autre pour le remplacer... grinça-t-elle de sa voix éraillée.
Sujet: Re: Like a Broomstick in the Wind Sam 19 Aoû 2017 - 0:15
ft. Lucrécya & co.
Like a Broomstick in the Wind
C'était officiel, Lucrécya avait définitivement quelques boulons pétés au niveau du casque. Son Jim d'amour, un simple CHAT ? Soit il lui fallait des lunettes au plus vite, soit elle était totalement stupide. Peut-être bien les deux. Les cheveux d'Enola virèrent au rouge vif
"Besoin pour t'entraîner ?! Jim est un fléreur, pas un cognard, serais-tu attardée? "
Pendant un instant, elle faillit rajouter "voudrais-tu que j'utilise ta saloperie de progéniture comme souaffle, moi ?", mais elle ravala ses mots. Elle n'allait pas s'abaisser au niveau de cette dégénérée de Zêta, et puis son enfant n'avait rien fait de mal dans l'histoire (tout comme Jim en fin de compte, mais bon), ce n'était pas sa faute s'il avait une mère à moitié cinglée. D'un côté, Enola arrivait presque à plaindre la brunette. Un enfant à charge à son âge! Elle avait entendu dire qu'elle enchaînait les petits boulots mal payés pour subvenir à tous ses besoins, ce qu'elle trouvait, quelque part, admirable : la ruskov n'avait jamais eu à travailler avec des parents aussi fortunés... Seulement, cela n'excusait pas le comportement agressif et insupportable de l'ex-Serpentarde. Enola tenta tout de même d'être la plus mature, prenant une grande respiration pour tenter de garder son calme. Elle savait que si elle ne faisait pas le premier pas, jamais rien ne changerait, et elle avait de l'espoir, comme toujours.
"Ecoute Lucrécya, je sais que tout n'est pas facile pour toi en ce moment, et je comprends ça, vraiment, mais ce n'est pas une excuse pour t'en prendre à des animaux sans défense, ou même à moi, je ne t'ai rien fait! Votre équipe à Poudlard était aussi bien que la nôtre, et si je me souviens bien, je ne t'ai jamais déclaré la guerre malgré le nombre important de fois où vous nous avez rétamés...
Ses cheveux avaient repris une douce couleur bleue, signe d'apaisement. Peut-être même pourraient-elles devenir amies ? Après tout, elles avaient des points communs, à commencer par leur amour du Quidditch et leur niveau de kickass dans la matière. Si elles apprenaient à jouer ensemble, plus rien ne pourrait les arrêter.
"J'aimerais juste qu'on oublie nos vieilles rivalités. Si tu veux, on peut chopper un cognard et s'entraîner ensemble ? Tu lances, j'essaie d'éviter.