Particulièrement fier de lui, Drago croisa les bras et sourit.
Il jeta un coup d’œil à son meilleur ami, histoire d'apprécier sa réaction...
Mais contre toute attente, Marcus, après quelques secondes de consternation, se mit pouffer de rire. Il fut secoué par l'hilarité d'abord doucement, puis de plus en plus. Et, finalement, il s'écroula sur son canapé, en proie à un fou rire incontrôlable.
Au bout de quelques minutes d'humiliation, Drago se pinça les lèvres, vexé.
-Bien. Je vois que tu es trop indélicat pour apprécier la nouvelle. Je te laisse.
Marcus tenta de se calmer un peu. Il essuya une larme et se redressa :
-Attend, Malefoy, attends ! Il va falloir que tu m'expliques... Toi et Mali, vous... mmh... comment dire... Vous n'avez jamais conclu ?
Le blondinet ouvrit des yeux ronds d'incompréhension :
-Con-quoi ? demanda-t-il, les sourcils froncé.
Marcus se tapa le front avec la paume de la main :
-Mais quel abruti ! Si tu l'avais fait, tu m'aurais forcément rabattu les oreilles avec ! Donc ça veut bien dire que...
Flint explosa de rire à nouveau, et l'Alpha tourna les talons :
-Cela suffit, je m'en vais.
-Bon, ok, ok, je me calme, je me calme, promit le PAF en gloussant.
Il étouffa un petit rire, prit une longue inspiration, et poursuivit :
-D'accord, tu l'as jamais fait avec Miss Boufftout. Mais... tu l'as déjà fait, quand même? Tu avais un fan-club à Poudlard ! Sans compter que tu es fiancé maintenant ! Elle est odieuse mais plutôt jolie ! Tu as bien du le faire, non ?
Drago considérait son ami, les yeux écarquillés. Il s'assit sur un fauteuil en face de son ami, puis réfléchit un instant, soucieux.
-... mais que diable essaies-tu de me dire, Flint? finit-il par articuler.
Marcus commençait à comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. Un sourire amusé aux lèvres, il pointa l'héritier du doigt :
-Même pas à 13 ans avec une cousine?
Drago leva un sourcil, outré :
-Qu'as-tu donc fait avec une personne de ton propre sang ?!
Flint balaya l'air d'une main impatiente :
-Passons sur cette vieille histoire...
Il soupira longuement :
-Bon. Tu ne l'as pas fait. D'accord...
Il tourna la tête vers son ami:
-Même pas avec Pansy Parkin...
-Certainement pas, le coupa le blondinet, en fronçant les sourcils.
Les deux garçons se fixèrent en silence, avec appréhension. Marcus le brisa, un peu maladroitement :
-Mais tu... tu sais de quoi je parle, n'est-ce pas ? finit-il par dire, suspicieux.
L'Alpha Alpha Alpha réfléchit intensément, les yeux rivés sur le plafond.
-...Oui, trancha-t-il finalement. Oui, bien sûr. Que je le sais. Cependant...
Sous l’œil incrédule de son meilleur ami, le blondinet se mit à bafouiller à toute vitesse, les joues rougies par la honte :
-Cependant, donc, tu devrais me rappeler ce dont nous parlons, afin que tous deux soyons sûrs que nous parlons bien de la même chose.
Marcus n'en croyait pas ses oreilles. Il secoua la tête, interdit. Puis, peu à peu, un sourire moqueur vint élargir ses lèvres. Un soubresaut l'agita, puis un second...
Puis il fut pris d'un nouveau fou rire particulièrement bruyant et s'écroula une seconde fois sur son canapé, en tapant d'un poing hilare sur les coussins, pendant ce qui sembla être une éternité à Drago.
Finalement, il se calma et se redressa :
-Ah, je n'avais pas autant ri depuis Poudlard, quand j'avais crucifié ce joueur sur le terrain de Quidditch ! Ah, ça c'était de vrais entraînements !
Il joignit les mains:
-Bon, revenons-en à notre affaire. Voyons l'étendue des dégâts... T'as déjà vu une picturine un peu osée ?
Malefoy le regarda de biais, et ne daigna même pas répondre.
-...t'as déjà vu une picturine... tout court ? reprit Marcus.
-A quoi bon regarder de vulgaires picturines, lorsque l'on possède des Elfes de Maison capables de vous jouer Iphigénie, en costumes, à toute heure ? siffla Drago, dédaigneux.
-Des livres olé olé ? tenta Flint.
-Je n'aime pas la littérature espagnole.
-Des bandes dessinées ?
-Tu te moques de moi, Flint ?
-Des gravures érotiques antiques ?
-Celles où des satyres regardent de jeunes nymphes se baigner au clair de lune ? Je trouve ça d'un vulgaire...
Marcus s'impatienta, et s'emporta en se levant :
-Tu te fous de moi ?! J'ai piqué plusieurs Playwiz' dans ta chambre, à l'époque à Poudlard ! Qu'est-ce tu foutais avec ?!
Drago haussa les épaules, en gardant son calme :
-Eh bien, comme tout le monde, pardi ! Je m'en sers pour esquisser quelques croquis, en vue de mes prochaines peintures !
Il eut un petit rire étouffé:
-Tu ne voudrais tout de même pas que je prenne un modèle... vivant ?
Marcus leva les yeux au ciel devant tant de niaiserie.
-Et ton père ? Et ta mère ? Ils t'ont jamais rien appris ? demanda-t-il en désespoir de cause.
-Quand donc ? répliqua le blondinet, d'une voix sarcastique. Lors de notre dernier petit souper commun, il y a six ans ?
Marcus fronça les sourcils.
Il se rappela de la longue et franche discussion qu'il avait eu avec son paternel. A la fin de cette dernière, ils s'étaient retrouvés fin saouls, titubant, dans une sordide boîte de strip-tease. Flint senior l'avait forcé à glisser des gallions dans le string d'une danseuse exotique qui se faisait appeler "Lola Lèche-Lolo". Il venait tout juste d'avoir six ans.
Il secoua la tête, comme pour chasser ce souvenir perturbant.
Finalement, il saisit une feuille de papier qui traînait sur la table basse devant lui, et griffonna un truc à la va-vite.
-REGARDE ! intima-t-il en tendant son œuvre à Drago.
-Tu es l'abeille, Mylénie c'est la fleur!
Drago fixa le dessin avec circonspection pendant de longues secondes de silence.
-Oui, Flint. Je suis une abeille. Bzz bzz, finit-il par dire, sans conviction.
Flint soupira.
-Bon, si je dois employer les grands moyens...
Il effaça son abeille d'un coup de baguette, et entreprit de redessiner par dessus, avec application. Puis, il agita à nouveau sa baguette sur le bout de papier, avant de le tendre à son ami :
-Tiens, regarde, celui-là est plus explicite, et je te l'ai animé par magie. Si avec ça tu piges pas, j'peux plus rien pour toi, l'ami.
Drago agrippa machinalement la feuille.... puis la fixa horreur. Il leva les yeux interloqués vers Marcus, qui lui souriait de toutes ses dents :
-Voilà comment tes parents t'ont eu, mon gaillard ! s'exclama ce dernier.
Les yeux du blondinet roulèrent dans ses orbites, et il s'effondra lamentablement à terre, inconscient.