Une neige fine tombait dehors et les étudiants bien fatigués par la soirée rentraient tous chez eux un à un, dans une fac silencieuse et éclairée par quelques lampadaires scintillants. Mali était l’une d’eux. Elle avançait en traînant ses baskets dans les rues de Mysteria Lane, toute frigorifiée par le froid de Décembre. Elle n'avait pas trop le cœur à la fête.

Elle avait attendu le Bal pendant longtemps et ça avait été horrible. Elle avait l’habitude que ses Noëls ne se passent pas bien. Mais finir nue devant tout le monde, ça lui avait vraiment pas plu. Elle avait pas l’habitude que les gens la remarquent. Jusqu’à peu, elle était juste une lycéenne, une grosse tête avec pas beaucoup d’amis, des cheveux emmêlés et des tenues ringardes choisies par sa maman. Maintenant, elle avait des seins, deux exs, un B-, une ennemie mortelle et tout un tas de problèmes. Les mecs la regardaient quand elle était nue et ça, ça la gênait vraiment beaucoup. Elle ne savait absolument pas quoi faire de ça. Et les autres nanas, elles, elles avaient l’air de se débrouiller tellement mieux qu’elle. Mais après c’était peut-être ça le problème d’avoir deux ans d’avance dans son cursus et deux ans de moins que les autres…

Mali soupira et s’engouffra dans sa maison. Elle monta dans sa chambre, enleva la veste qu’elle portait, enfila un pyjama décoré de petites licornes, de grosses chaussettes moelleuses et se laissa tomber sur son lit. Elle resta quelques secondes à regarder le plafond… puis farfouilla sous son lit et en sortit son journal. Elle s’allongea de tout son long et saisit sa plume. Son fléreur en profita pour se jucher sur sa tête et ronronna d’aise.



Malicia suçota le bout de sa plume un instant en relisant ses notes consciencieusement. Finalement, elle regarda sa page, hésitante, et reprit son écriture :



La métisse tapota du doigt sur son cahier quelques instants. Son fléreur glissa et tomba assoupie à côté d’elle. Mali reprit sa plume.


La zeta se redressa et s’assit en tailleur sur son lit :



Malicia referma son carnet et s’engouffra sous ses couvertures. Elle éteignit la lumière. Quelques minutes passèrent pendant lesquelles la métisse regarda la neige tomber au dehors et la lune briller dans le ciel. Finalement, son regard se posa sur la veste de son ex, qu’elle avait posé sur la chaise de son bureau. Heureusement qu’il lui avait laissée, parce que sinon, elle serait probablement morte de froid et de honte.

Elle ferma les yeux… et les rouvrit presque aussitôt. Elle arrivait pas à dormir. Quelque chose la tracassait. Quelque chose qui ne voulait pas la laisser tranquille.

La métisse se redressa comme un diable à ressort et saisit sa plume et son journal.