L'effet "Bal"
AVEC : Kim
PRIVÉ / PUBLIC : privé
DATE : 23 Décembre

Lorsque Kimberlie ouvrit les yeux en ce matin du 23 décembre, ce ne fut pas la douleur à la nuque qui la réveilla brusquement. Non, dormir sur le canapé de son frère n’était pas vraiment un problème en sachant qu’elle n’avait plus à supporter Griselda² temps qu’elle ne payerait pas le loyer du mois. ( Andrew lui avait proposé le lit, mais que voulez-vous, Kimberlie avait véritablement un honneur surdimensionné qui l’empêchait de prendre le lit de son frangin… allez savoir ce qui se passe dans sa tête à celle-là ! BREF : ) Ce qui la réveilla dans son sursaut, c’était bien cette sensation désagréable qui lui prenait le bide comme un lendemain de cuite. Oui, aujourd’hui c’était ce satané Bal de Noël.
Déjà à Poudlard, elle avait toujours que peu apprécié ce genre de festivité. Certes, être avec ses potes pour une soirée, il n’y avait rien de plus génial ! ( surtout à Poudlard, vu que faire des fêtes à la mode Gamma Phi Orties n’était pas… main courante ) Mais porter une robe, danser, trouver un cavalier… Qu’est-ce que ça pouvait la faire chier !
Elle se leva d’un seul coup et tira d’un seul coup sur les rideaux du salon. La neige avait tombé toute la nuit. C’était bien ce qu’on appelait une veille de Noël. Mysteria Lane habillé d’un blanc chic pour le Bal qui s’annonce. Kimberlie rougit une nouvelle fois, sans pour autant être grimaçante.




La veille, de retour de son petit boulot d’intérimaire chez les Weasley, Kimberlie ne passa pas par quatre chemins pour se rendre au Potiron ( qui était revenu après ses mésaventures, mais toujours en convalescence ). Depuis qu’elle ne vivait plus dans son appartement, elle avait tendance à passer le reste de son temps libre avec ses frères et sœurs Gammas. Enfin… pour dire, encore plus qu’avant ! Puis, après une journée de travail, elle n’avait pas spécialement envie d’aller s’expliquer avec sa future-ex-colocataire en ce qui concernait leur loyer. D’ailleurs, si elle s’acharnait, avant de ne plus avoir le temps, à faire le plus d’heures possibles chez les jumeaux du Chemin de Traverse c’était bien pour définitivement changer de logement. Peut-être trouverait-elle une nouvelle colocataire…
Tout ce que voulait Kimberlie, c’était se poser avec ses amis et fumer un petit quelque chose parce que même si elle avait bosser toute la journée, ce genre de travail n’avait absolument pas le don de calmer sa nature hyperactive. Elle sourit rien qu’en y pensant.

- Kim ? Je peux te parler ?

A peine arriva-t-elle devant le Vénérable Végétal qui gémissait encore de ses blessures, que Sylvius l’aborda. Dernièrement, il avait tendance à gérer les moindres moments où il voulait lui dire quelque chose d’important. A vrai dire, Kimberlie se doutait bien que ça arriverait puisque ça faisait depuis deux jours qu’il n’avait ni fumé ni bu. Le Gamma montrait des signes nerveux mais son sourire montrait une aisance dans ce qu’il allait dire.

- Qu’est-ce qui se passe ?

Kim avait de la méfiance dans la voix. Ce n’était pas réellement contre lui, mais plutôt… à cause de lui. C’était bizarre d’être avec lui dernièrement, comme une sensation étrange qui la prenait de l’intérieur incapable de dire si c’était agréable ou désagréable.

- Demain, c’est le Bal, tu sais ?
- Ouais, merci de me le rappeler.

Il fut dérouté sur le coup de l’entendre dire ça de cette façon, mais c’était bien sans beaucoup d’enthousiasme qu’elle attendait le moment où elle allait être obligée de mettre une robe de soirée.

- Euh… ben, je me disais. On pourrait y aller ensemble. Ça serait cool, non ?

C’était comme une claque. Pourtant, n’importe qui à la place de Kim aurait deviné ses attentions depuis belle lurette. Mais bon, c’était de Kim dont il s’agissait après tout.
Etonnement, elle ne fut pas gênée sur le coup qu’il lui ait demandé. En vérité, elle était principalement surprise. Elle avait autre chose à penser qu’au fait qu’IL lui avait demandé de l’accompagner au bal. Non, sa loyauté était beaucoup plus forte à ce moment précis.

- Ah, je suis désolée, mais j’y vais déjà avec Titus. Avec ce qui s’est passé avec Myo… enfin… tu vois. Je ne peux pas lui faire faux bon. Tu comprends ?
- Oui… Oui ! Bien sûr. Je comprends.
- Désolée, hein. – elle s’éclaircit la voix – Bon, si on entrait. Ca caille dehors.

Un sourire. Il lui rendit. Elle rougit, mais elle n’aimait pas ça.



Un instant, elle pensa à la soirée à venir. Ça ne pouvait pas être si terrible, après tout, elle y allait avec son parrain. Ça n’allait pas être bizarre, bien au contraire. C’était parfait. Pas de but à la mords-moi le balais sur ce coup. Juste deux amis qui allant s’amuser. Enfin, elle allait s’amuser si et seulement si ça n’allait pas être trop niais. Elle souffla et se dirigea vers la salle de bain tout en jetant un coup d’œil à l’horloge. Il était encore tôt, trop tôt. Bien assez tard pour Kimberlie.
Tout se passa bien. Un matin comme un autre sous la douche, prenant un temps fou à laver ses cheveux indomptable, mise à part ça… c’était machinalement qu’elle quitta la cascade. Ce fut devant le miroir, une serviette autour d’elle, une serviette qu’elle frottait sans relâche sur sa crinière, qu’elle se figea. Elle se vit alors devenir blême. La métisse devint aussi blanche qu’un linge, puis tremblante. Les cheveux gouttant encore, elle posa la serviette prêt du lavabo, les yeux écarquillés.

- Sylvius… Il…

Comme si elle venait enfin de se rendre compte de ce que cela voulait dire, elle déglutit. Dans la seconde qui suivit, elle fonça hors de la salle de bain, passa le salon et ouvrit la double porte de la chambre d’Andrew dans un fracas. Celui-ci se réveilla d’un bond, complètement paniqué.

- KIM ?!  

Il n’y avait que sa sœur pour ne pas être étonné de voir Andrew McCormick avec la gueule pâteuse, les cheveux en guerre et yeux cernés.

- Il faut que je vois ta Bimbo Omicron. NOW !
- Qu-quoi ?!

Un petit rat blanc passa entre les jambes de sa maîtresse pour aller se fourrer dans les couvertures d'Andrew, alerté par les cris.

Kimberlie tapait du pieds en regardant Andrew hésité entre trois vestes de costard après des minutes interminables où il avait pris un temps fou à se coiffer et choisir le reste de sa tenue.

- BON ! Tu vas te décider oui ou merde ?! s'énerva-t-elle avec Boby sur son épaule qui sursauta.
- Écoutes, Kim. Je sais que toi et le style ça fait deux, mais ce n'est pas une raison pour me brusquer de cette manière.
- Pardon ? Je rêves où tu m'insultes là ?! De plus, elles sont pareilles ces vestes !
- Absolument pas, voyons ! La première est noire profond cintrée, la seconde est noir nuit avec des...
- Oui, c'est bon, j'ai compris où tu voulais en venir, espèce de casse souaffles !
- Je te signale que j'ai réussi à convaincre Wendy de te voir et c'est pas mince à faire quelques heures avant le Bal, fais moi confiance ! D'ailleurs... je ne vois pas du tout pourquoi tu veux la voir.
- C'est personnel. dit-elle sèchement, les joues devenant roses.
- Ne me dis pas que tu as un cavalier pour le Bal !
- Pourquoi ça t'étonne ? A Poudlard, j'ai toujours eu un cavalier.
- Tu y allais toujours avec Kyle au Bal. Je n'avais pas de soucis à me faire si t'y allait avec son meilleur ami. Ah ! J'ai trouvé ! attrapa-t-il une des vestes et l'enfila avant de s'admirer dans le miroir. Parfait.
- Si tu veux savoir, commença-t-elle extérieure à la coquetterie exagérée de son grand frère, tu n'as pas à t'inquiéter non plus puisque j'y vais avec Titus à ce Bal.

Andrew se retourna avec un regard qui était bien loin de son contentement d'avoir trouver la veste parfaite pour la journée ( d'ailleurs, Kim se demanda un instant combien de temps à l'avance il allait devoir prendre pour choisir entre ses dizaines de tenues de soirée... ). Comme si son côté protecteur faisait de lui un autre homme. Kim ne put s'empêcher de reconnaître le regard de leur père dans les yeux du blond et pourtant, Andrew avait les yeux de leur mère.

- Reynolds ? Es-tu si naïve ?
- Pardon ? haussa-t-elle un sourcil.
- Un garçon qui demande à une fille d'aller au Bal, ce n'est jamais anodin !
- Mais arrêtes de dire n'importe quoi bordel ! En plus, c'est moi qui lui ai demandé !
- Encore mieux ! fit-il de grands gestes de ses bras.
- C'est compliqué pour lui en ce moment... après ce qui s'est passé dimanche, je... je lui ai demandé, s'il n'avait pas déjà une cavalière que je l'accompagne pour ne pas être trop seul, c'est tout...

Ce fut à Andrew de hausser un sourcil, étonné. Mais le regard de leur père revient très vite à la charge.

- Et c'est pour ça que tu veux aller voir Wendy ?!
- Rooooh c'est bon tu m'soule là ! T'es prêt ?!
- Oui. Il faut que je choisisse un manteau puis on y va.
- Bon OK, j'ai compris !

Elle s'avança vers la sortie de la chambre et dit avant de les fermer d'un coup :

- A dans un heure, princesse !

Elle se laissa tomber sur un fauteuil, prenant son rat dans ses mains pour le caresser. Le pauvre en voyait avec une maîtresse pareil... Elle souffla en basculant sa tête en arrière.
Andrew avait raison. Pourquoi voulait-elle absolument l'aide de quelqu'un comme Wendy pour la préparer au Bal de ce soir ? C'était absolument démesuré. Mais ce n'était pas pour son cavalier qu'elle le faisait et en sachant les raisons qui la poussait à ne plus être soi-même... elle se mit à grimacer.
Elle ne pouvait pas en parler à son frère de tout ça. Titus, encore moins... La seule personne qui pouvait la comprendre, l'écouter sans péter un câble et la juger, c'était bien elle.
Elle sortit son miroir après avoir laisser descendre Boby sur le sol afin de le laisser vagabonder.

- Myosotis Grandiflore.

Après un instant, le visage de Myosotis apparut sur le miroir.

- Oh Kim ! Tu ne sais pas à quel point tu me sauve la vie !
- Rousse ! s'écria Kimberlie, choquée.
- Ah... euh... oui. Ne fais pas attention à ça, c'est une perruque de toute façon. Alors, qu'est-ce que tu veux me dire ? Dis moi que c'est uregnt que je dois venir te voir, SEULE !

Kimberlie ne chercha pas à comprendre la bizarrerie de Myo sur le coup, elle avait autre chose en tête.

- Myo... il y a quelqu'un qui m'a...
- MA JOUFFLUE ! C'EST TOI !!

Soudain, un des visages de la folle au Lethifold apparut devant celui de Myo sur le miroir. Trop près, on voyait au plus profond de ses narines.

- Rentres chez nous, Kimikim ! Je te promets que nous serrons heureuses toutes les trois et Lethi !
- Bon sang, Gri ! C'est moi que Kim appelle ! Va s'asseoir à ta place !
- Moi c'est Zelda ! s'écria-t-elle, poussé par la main de Myo, hors champs.
- Tu peux parler, Kim. dit alors Myosotis, bienveillante.
- Je ne parle pas avec elle à proximité. En tous cas... j'donne pas de noms... En fait, j'aimerais bien que tu me rejoignes chez mon frère là. Je suis entrain de péter une durite ! Y'a quelqu'un qui m'a demandé d'aller avec lui au Bal !
- Oh mais c'est génial ça, Kim !
- Ouais, ouais, on va dire ça. Je lui ai dit que j'allais avec Titus à ce Bal de toute manière. Mais depuis je...
- Qu-quoi ?
- Quoi « quoi » ?
- Tu... tu vas au Bal avec Ti-Titus ?
- Oui, oui. Il m'avait dit qu'il n'avait pas de cavalière pour le Bal, je n'voulais pas le laisser seul c'est tout. Je pensais que tu étais au courant.
- Non... je n'étais pas au courant. Ecoutes, Kim... je dois te laisser.
- Tu passes hein ?
- A plus tard.

bip. bip. bip...

Bloqué devant son reflet, Kimberlie n'arrivait pas bien à comprendre ce qui venait de se passer. Elle n'avait pas calé qu'elle venait de commettre la plus gros boulette de sa vie. A ce moment précis, elle se sentait juste... perdue. Pour une raison qui lui échappait, Myosotis ne viendrait pas parler avec elle et donc qu'elle était seule avec ses idées farfelues.
Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit. Andrew, habillé d'un manteau de sorcier chic, s'avançait vers elle :

- On peut y aller.

Machinalement, elle attrapa son manteau et le suivit dehors. Grimaçante, elle attendit qu'Andrew jette un coup d’œil à la boîte aux lettres, complètement désintéressée.

- Kim ?
- Hn.
- Il y a un parchemin étrange dans ma boite aux lettres.
- Hn.
- C'est écrit " Ce Bal de Noël ne doit pas avoir lieu. Sous aucun prétexte... Annulez-le ou vous en subirez tous les conséquences ! " C''est signé, Mr X. Tu crois que je dois m'en inquiété ?
- Hn. Non, on s'en fou. On y va.
- O-OK...

Kimberlie releva le col de son manteau d'hiver sentant les flocons lui glacer la nuque.
Bon... c'est parti. pensa-t-elle en suivant son frère vers les appartements de Wendy, se demandant si elle ne faisait pas absolument n'importe quoi.

Assise sur un fauteuil en fourrure rose bonbon, Kimberlie grimaçait de dégout face à la déco des lieux, à la hauteur de la réputation d'une Zeta. Pourtant, ce n'était pas chez un de ces féministes qu'elle se trouvait, mais bien dans l'appartement d'une Omicron.
La Omicron en question, habillée d'un peignoir rose à froufrous, était assise de manière sensuelle sur tout le long du canapé devant les deux McCormick. Il n'y avait réellement que Kimberlie à qui ça gênait ? Parce qu'à côté d'elle, Andrew, malgré sa tenue toujours avec cette impression d'avoir un œuf entre les fesses, avait l'air tout à fait à l'aise de se retrouver face à cette Bimbo qui semblait sûrement nue sous son peignoir.
Kimberlie grimaça de nouveau.

- Hm... Je suis désolée mais ça ne va pas être possible, Andrew-chéri. Pour notre soirée de ce soir, je dois me consacrer à moi, et à moi seule. Puis... - elle toisa d'une telle façon Kimberlie qu'elle voulut direct-chef lui foutre une beigne - ce n'est pas comme pour la fois dernière. Cette fois-ci, c'est LE Bal. Ça demanderait trop de travail avec la base que j'ai...
- Est-ce que je pourrais te voir sans que tu m'insultes de laideron, sérieux ?!!! s'énerva-t-elle. Et attendez voir... Tu vas avec elle au Bal ?!
- Voyons, Wendy. commença Andrew sans faire attention à sa soeur. Tu es déjà magnifique, tu ne pourrais pas accorder un petit instant à ma petite sœur. Ça me ferait tellement plaisir.

Wendy pinça ses lèvres. On sentait l'influence du frère McCormick sur elle. Elle devait être intelligente cette fille, vu qu'elle était une Pi Omicron Pi, mais c'était sûrement son côté superficielle qui dirigeait sa vie et tout le monde pouvait dire que Andrew McCormick était un comble du superficiel.
Cela dura un instant jusqu'au moment où en poussant un soupir, elle répondit :

- OK. OK ! Je vais faire ce que je peux avec mes dons. Qu'elle vienne ici en début d'après-midi. On ira chercher sa robe en même temps que le cadeau de Magouille et après je vais essayer de faire de mon mieux pour elle, mais JE serais toujours la priorité !
- Tu es un ange, Wendy. dit-il en se levant et en lui attrapant la main pour y déposer un baiser.

Derrière eux, Kimberlie lâcha un « Berck » à peine dissimulé.

Alors qu'ils commençaient à s'en aller. Wendy retenu Kimberlie par l'avant-bras. On sentait qu'elle voulait être ferme, mais face à Kimberlie, elle ne pourrait rien faire pour égalé sa force.

- Je te préviens ; tu payes ta robes et tu payes le cadeau que je dois faire au Doyen. Ça sera... une façon de payer mes services et la robe que tu ne m'as jamais rendu. C'est ça ou rien et je pense que si tu es venu jusqu'à moi, c'est que tu es désespérée. Tu ne peux pas refuser.

Elle était intelligente. Il n'y avait plus de doute là dessus. Kimberlie fronça les sourcils. Elle se sentait démasquée et ça la gênait très fortement. Elle hocha de la tête en signe d'approbation avant de s'en aller, tout en se demandant si elle ne perdait pas la tête pour claquer toutes ses économies dans ce Bal au détriment de ses projets pour s'installer dans un chez-soi à elle...