En arrivant dans le Pub, Kimberlie n'avait pu mettre la main sur ce qu'elle ressentait. Avait-elle été soulagée de voir Sylvius en parfaite santé malgré son kidnapping ou bien gênée d'être tout simplement là ? A ce moment précis, elle n'avait eu qu'une idée en tête ; fuir ? Non, c'était un truc de gonzesse ça ! Elle avait préféré au delà de tout d'aller s'installer à une table comme si rien n'était en essayant de réprimander son besoin physiologique de rougir comme une batte après avoir cogné violemment le nez d'un con.

Elle n'avait qu'à peine fait attention aux personnes qui se trouvaient là. Elle avait juste entrecroisé le regard de Naëll, un pote bizut Gamma. Elle avait  juste remarqué Titus encore plus amorphe que jamais... Et avait juste bousculé sans vergogne une Rincevent qui avait osé tanguer trop près d'elle en sous-vêtements.

Bien que Malicia avait décidé de donner un peu de joie aux lieux, Kimberlie n'avait certainement pas l'âme à s'amuser. Pour la première fois, elle se sentait mal à l'aise dans une soirée où le but était de boire très alcoolisé jusqu'à plus soif ! Elle était bien très très loin de la dernière soirée Gamma qu'elle avait faite où elle avait même gagné le concours d'alcool ! Un grande fierté pour elle puisqu'elle en était une pour son Parrain. Rien de plus logique. Mais, Titus n'avait sûrement pas la tête à s'occuper d'elle aujourd'hui et la moitié des personnes ici étaient déjà trop bourrés pour entamer un jeu de ce genre.

La joue écrasée par sa paume, elle n'osait regarder Sylvius danser avec Malicia, même si elle sentait la jalousie la bouffer. Ce n'était pas cette jalousie qu'elle faisait souvent preuve lorsque son ex-colocataire avait une tendance à être trop proche de son Parrain. Non... c'était pire, sûrement parce que c'était totalement injustifié ( enfin encore pire que d'être jalouse d'une Folle d'irlandaise qui se serait amouraché psychotiquement de son Parrain de Fraternité dont elle n'était pas amoureuse... Hn. ). En tous cas, ce qui comptait, c'était de voir qu'elle arrivait à se contenir ( si l'on ne comptait pas ce tic nerveux qu'elle avait à la jambe ).

Malheureusement, elle n'avait pu maintenir ce contrôle bien longtemps ! Il fallait que Mali fasse en sorte de larguer Sylvius près d'elle. Et tous les regard insistants qu'elle lui lançait ne servaient à rien... La Zeta s'était alors contentée de lui adresser un clin d’œil qui poussait Kimberlie à hurler un « WHAT!?» d'une voix plus grasse que jamais. Mais en sentant le Gamma tomber sur la banquète à côté d'elle, son souffle s'était coupé. Rendue muette au possible, elle se sentait obligée de baisser son regard. Surtout lorsque celui-ci lui lâcha un « Euh... Salut... » de sa voix muée par l'alcool et l'herbe de L'oncle Bob.



Cela faisait un moment qu'aucun d'eux n'osaient dire le moindre mot, ce qui semblait gêner Kimberlie bien plus que Sylvius qui n'était décidément plus en état d'avoir une conversation sérieuse. Enfin, c'était ce que croyait Kim. Jusqu'au moment où un clope au bec, il demanda :

- Tu me détestes... ?

Pour la première fois depuis quelques minutes, elle osa enfin le regarder. Elle savait qu'il lui plaisait. C'était devenu clair dans sa tête malgré tout. Pourtant, en regardant ses cheveux blond filasses, son teint cireux, ses cernes de deux kilomètres, son look tout droit sortit des bas-fond du début des années 90... Qu'est-ce qu'il avait pour lui ? Rien. Alors pourquoi voulait-elle sourire bêtement en le voyant dans cet état plus bas que terre ? A croire qu'elle aimait les épaves... Ce pincement au coeur en voyant Titus au Bal fagoté comme un clodo chic, et maintenant Sylvius... Le Karma de merde.

- Non !

Le Gamma sursauta mais d'une gestuelle étrange. Comme si le mec était réglé sur Slow motion. A vrai dire, c'était comme si Kimberlie était réglé sur accélérée ! Elle s'était tellement précipitée que s'en était devenu un cri à peine compréhensible qui heureusement s'était étouffée dans l'ambiance Scrout & Niffleur.

- C'est pas moi qui a écrit la lettre, c'est cette tarée de Griselda ! J'te le jure sur la tête de mon Hippogriffe !

Ils restèrent bloqués un instant à se regarder dans le blanc des yeux. Kimberlie semblait plus sérieuse que jamais. Quant à Sylvius... Il avait l'air d'être ailleurs, son esprit bien loin de tout ça. Jusqu'à ce qui lui affiche un petit sourire branlant par les herbes magiques en lui annonçant joyeusement :

- J'te crois, sister. No problems.

Elle ne put s'empêcher de sourire. Un sourire qui perdit tout espoir d'être combler lorsqu'il ajouta :

- Tu es mignonne sister, mais là je crois que je vais...

Soudain, il perdit connaissance. Kimberlie s'inquiéta jusqu'au moment où il se mit à ronfler, inspirant dans sa cigarette magique encore coincée entre ses lèvres. La métisse se renfrogna tout aussitôt ne pouvant s'empêcher de lui foutre une tape derrière la tête qui ne le fit pas réagir d'un pouce.
Elle se rappelait pourquoi elle ne pouvait pas se laisser aller avec lui. Il n'était pas fait pour elle point barre. Elle était mieux seule ! Ou plutôt, mieux célibataire et endurcie ! Ainsi était la véritable Kimberlie McCormick. Ainsi elle devait rester pour ne pas se perdre.

Elle se leva, de sa démarche bourrue qui traduisait sa déception. Pour couronner le tout, ce fut ce moment que décida Rincevent pour lui rentrer pour la seconde fois dedans, cette fois-ci avec un robe sur le dos !

- Ah tiens ! Tu tombes bien toi ! lâcha la batteuse particulièrement éméchée.

Kimberlie sentit de nouveau le sang bouillonner dans ses veines. Tapotant sa batte, elle se retenait de ne pas s'en servir.

- Il est où ton pote Gamma aux cheveux blond dégueu là ?!
- Qu'est-ce que tu lui veux à Sylvius ?! se méfia-t-elle en haussant le ton.
- Z'y va McComique, t'es pas drôle ! Hahaha... Tu as compris ? Drôle, Comique... Hahahaha !

Rincevent ne semblait pas elle-même avec ses yeux aux pupilles dilatées, pourtant, Kim resta toute aussi menaçante.

- Oh ! Dis moi idiote ! C'est mon pote drogué maintenant ! héhé... Il m'appelle Lu et moi... et moi j'lui prend ses cigarettes magique... héhé... Aller ne me fais pas perdre mon temps, McComique !
- Il-t'appelle-Lu... ?

Était-elle aveuglée par sa colère ou sa déception ? N'empêche qu'elle était jalouse. Jalouse de Lucrécya qui n'était rien pour Sylvius et pourtant... Pourquoi lui donnait-il des petits surnoms... alors qu'elle n'avait droit qu'à des « sister » comme il appellerait Myo ou n'importe quelle autre soeur Gamma ? Ce n'était pas juste ! Pourquoi fallait-elle qu'elle ait des sentiments pour lui alors qu'il était les trois quart du temps trop stone pour comprendre quoique ce soit de ce qui se passait entre eux ?!

- Je t'interdis de l'approcher c'est clair ! la menaça-t-elle du doigt.

A croire que le bouton reset de Lucrécya ne faisait plus effet, puisqu'à la seconde où elle sentit la menace dans la voix de sa rivale Gamma, une lueur de défit et de colère illumina son regard.

- TU M'CHERCHES MCDEBILE ?!!
- OUAIS J'TE CHERCHE ESPÈCE DE GOULE BERCEE TROP PRES DU MUR !!
- QU'EST-CE T'AS DIT LA ?!!
- TU AS BIEN ENTENDU !!

Presque l'une contre l'autre, elles se toisaient avec dureté. Kimberlie n'avait jamais été connue pour sa carrure imposante ou même sa taille. Pourtant à côté de Lucrécya, elle pourrait se faire passer pour une brute épaisse. Mais Kim n'était pas à son premier coup d'essai. Elle savait que sa rivale méritait justement son titre de rivale !

Le temps avait doucement passé, et la véritable soirée commençait. Il y avait de plus en plus de monde dans le pub, et de nombreux étudiants inconnus au bataillon dansaient au milieu de nos amis, des pintes de bièraubeurre à la main. Une musique assourdissante emplissait désormais les lieux, et conférait une ambiance incontestablement plus festive.

Mais, entre les deux batteuses les plus douées de toute l'université, l'atmosphère était à tout sauf à la fête :

-NON MAIS TU T'PRENDS ?! cracha Lucrécya, en fronçant ses sourcils. T'AS PAS A M'INTERDIRE QUOIQUE CE SOIT !

Kimberlie toisa la petite AAA de toute sa hauteur, et croisa les bras, méprisante :

-JE FAIS CE QUE JE VEUX !

-BEN MOI AUSSI J'TE F'RAI REMARQUER !

-AH OUAIS ?

-OUAIS !

-AH OUAIS ??

-OUAIS !!! ET SI J'AI ENVIE D'AVOIR UN POTE PARMI VOTRE BANDE DE BEATNIKS DÉGÉNÉRÉS, C'EST MOI QUI CHOISIS !

Lulu serra les dents. Elle s'en foutait d'être pote ou pas avec le blondinet crasseux, mais c'était une question de principe : si ça faisait chier McComique à ce point, c'est que ça valait le coup, et elle était prête à prétendre être sa mère en personne s'il le fallait ! Et puis il y avait quelque chose de vrai, là-dedans : si même Marcus était devenu pote avec le cowboy dépressif et alcoolique, pourquoi elle aurait pas le droit de l'être avec... avec...Machinchose, là... rhaaaa, nan, même dans sa tête ça sonnait faux. Elle en avait définitivement rien à foutre de cette saleté de hippie à l'hygiène douteuse.

Mais ça n'empêcha pas un large sourire de naître sur le visage de Lucrécya, lorsque Kimberlie manqua de s'étrangler, et cria :

-AH PARCE QUE MAINTENANT C'EST TON POTE ?!

-OUAIS ! Mon meilleur pote même ! exulta la brunette. Il te l'a pas dit ? Bizarre...

Kimberlie grogna en serrant les dents :

-T'ES UNE ALPHA, BORDEL ! ALORS RETOURNE CHEZ LES ALPHA ET FOUS NOUS LA PAIX UNE FOIS POUR TOUTES !

Lulu ne put s'empêcher de rajouter :

-C'est pas l'avis de la blondasse crasseuse ! Faut dire qu'il est fou amoureux de moi ! C'en est lassant, d'à quel point il m'aime !

Kim n'eut pas l'air furieuse : non, c'était au delà. Prenant sa batte à deux mains, elle se jeta en s'égosillant sur Lucrécya, qui la repoussa de tout son corps, et ouvrit des yeux outrés.

Elle était suffoquée. SUFFOQUÉE ! Se faire insulter, ok, c'était une chose ! Mais là, c'en était trop ! C'était à elle d'attaquer en premier ! TOUJOURS A ELLE ! Même une abrutie de première comme McBouffonne devait le savoir ! La petite brune avinée voulut, d'une main mal assurée, attraper sa batte Séraphine, d'ordinaire toujours attachée à sa ceinture... sauf que ce n'était pas ses vêtements à elle, qu'elle portait, là de suite. Séraphine devait avoir voltigé avec sa première robe, dans un coin obscur du bar. Et maintenant que les lieux étaient bondés, Dieu seul savait où sa batte adorée se trouvait.

-Crénom d'un balai ! pesta-t-elle.

Elle évita de justesse un deuxième coup de gourdin de la métisse qui, ce soir, n'était pas seulement hyperactive, mais aussi complètement hystérique. Puis elle sortit sa baguette qu'elle avait fourré dans son soutif pour ne pas la perdre (et avec raison), et la pointa sur sa rivale de toujours :

-TU VEUX DE LA BASTON ? BEN TU VAS EN AVOIR DE LA BASTON ! C'EST PAS PASKE JE VOIS DOUBLE QUE JE SUIS PAS CAPABLE DE...

Elle n'eut pas le temps d'en dire davantage : enragée comme jamais, Kimberlie avait bondi en avant, et lui avait décoché une méchante droite, qui avait failli l'envoyer dans le décor.

Mais, heureusement pour Lulu, elle avait encore de la résistance, malgré les heures de picole derrière elle. Elle secoua la tête histoire de reprendre ses esprits, et cria :

-AAAAH ESPÈCE DE TEUPU ! C'EST LA DERNIÈRE FOIS QUE JE TE LAISSE UNE CHANCE DE ME FRAPPER PAR SURP...

Elle se reprit un poing en pleine poire, qui l'empêcha de finir sa phrase et la força à faire plusieurs pas en arrière, sonnée.

Elle se frotta la mâchoire.

Bon, à l'évidence, l'alcool avait amoindri ses réflexes. Elle n'avait donc pas le temps de faire ses habituels monologues de pré-combat. Tant pis pour ses phrases d'accroche qu'elle avait passé des heures à élaborer devant son miroir-psyché, et ce malgré les moqueries de ce dernier ! De toutes façons, elle était pas sûre de s'en rappeler. Ah si : y'en avait une qui faisait « Alors mon canard, tu veux perdre des plumes ? ». Elle était rigolote celle-là. Y'avait aussi celle qui disait « Meurs comme un véracrasse, espèce de véracrasse ! » Mais bon, ça faisait deux fois véracrasse, et elle était certaine qu'elle pouvait trouver mieux quand même, surtout quand on songeait que...

Le fil des pensées de l'AAA fut coupé net lorsqu'elle se reprit un troisième gnon en pleine face.
Elle releva un visage enragé, sans même se soucier que son pif saignait :

-RAH MAIS CA SUFFIT McTEUPU ! TU VOIS PAS QUE JE ME PARLAIS DANS MA TÊTE, LA ?! AH BEN VOILA, T'AS TOUT GAGNÉ !

Elle tendit à nouveau sa longue baguette noire, et hurla :

-SUBCINGULUS !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

1

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

Marcus essayait de boire une énième bouteille de whisky pur feu. Mais, il fallait dire, c'était de plus en plus difficile. Il voulait se dire que c'était parce que son estomac était bien trop plein d'alcool, mais non, ça n'avait rien à avoir. La vérité, c'est qu'il se sentait un peu seul, et boire en bonne compagnie était nettement plus fendard.

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

Déjà Lulu s'était fondue dans la foule, et il l'y avait perdu. Fallait dire qu'elle faisait deux têtes de moins (minimum) que la plus petite de toutes les personnes présentes, alors ça allait être coton de la retrouver. Il haussa finalement les épaules : bah, au moins elle avait quelque chose d'à peu près décent sur le dos. Et puis il finirait par la retrouver : elle allait forcément provoquer du grabuge à un moment ou à un autre. Quand elle était pompette, elle avait le chic pour se fourrer dans des situations impossibles. Et pas que quand elle était pompette, à la réflexion...

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

Mais bon, c'était pas seulement à cause de Luluchou qu'il se sentait seul. Il avait pas vu Malefoy, son meilleur ami, de toute la journée ; et à la vérité, il avait espéré que ce dernier passe le Nouvel An avec eux, même s'il ne lui avait pas dit. C'est pas qu'il aimait pas les soirées avec Lulu et Malicia, mais à un moment, un homme avait besoin de compagnie masculine : on pouvait pas toujours parler de chiffons, rubans et petits fléreurs chatons ! Au moins, avec Malefoy, il pouvait parler de crèmes exfoliantes, de picturines à l'eau de rose et de.... mouais, bon, c'était pas un super bon exemple. Mais il espérait quand même qu'il allait venir.

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

Marcus reposa sa bouteille vide sur la table, et regarda autour de lui. Maintenant qu'il y pensait... Ça faisait un moment qu'il avait pas vu Reynolds, son unique pote en dehors du blondinet d'Alpha Alpha Alpha. Et même s'il était pas exempt de défauts, au moins, ce gaillard n'était pas une demi-portion, c'était le moins qu'on puisse dire. Il avait pas peur de se jeter un godet derrière le gosier quand il le fallait, et de se foutre sur la gueule quand y'en avait besoin. Flint respectait ça.

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

Mais néanmoins... ça faisait longtemps qu'il l'avait pas vu. A tous les coups, il devait être en train de dégobiller ses tripes dans les chiottes du Scroutt&Niffleur. Rien d'étonnant : fallait dire que le ricain y était pas allé du dos de la baguette, avec les shots.

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

Agacé, Marcus baissa ses yeux sur l'Irlandaise qui le fixait depuis déjà plus de dix minutes, et qui répétait inlassablement :

-Dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis dis...

-QUOI ENCORE O'NEIL ?!

-Dis dis dis dis dis dis.. Tu sais où est passé mon futur mari pour la vie et jusqu'à SA mort ?

-Nan !

-Tu es sûr ? insista la jeune fille, suspicieuse. Lethifold pense que tu mens.

-Ouais chuis sûr, rétorqua Marcus. Pourquoi tu vas pas voir ailleurs si j'y suis ?

-WOUAH TU PEUX FAIRE CA ?! s'écria la garçonne, les yeux brillants.

Et elle s'éloigna en sautillant, l'air exalté.

Flint se leva en secouant la tête :

-Pauv' fille... grommela-t-il.

Puis il se dirigea vers les toilettes, doucement, tout doucement. Ca tourneboulait drôlement dans son crâne, et dans son estomac. Ce qui prouvait que c'est pas parce qu'on tenait l'alcool qu'il fallait faire le mariole ! Mais y'avait encore quelques heures avant le Nouvel An, et le PAF comptait en profiter pour boire encore autant qu'il était humainement possible de le faire.

Il poussa la porte des toilettes pour homme, et lança :

-Reynolds, t'en es où mon gaillard ? Parce que j'ai une bouteille avec ton nom dessus qui t'attends au bar !

Mais contre toute attente, personne lui répondit. Et pour cause : les lieux étaient vides. Totalement vide.
Marcus fit quelques pas en avant, et se gratta la nuque en grimaçant de toutes ses dents :

-Ben ça c'est pas banal.

-Qu'est-ce qui est pas banal ? fit une voix à ses côtés.

-BWAAARF !

Flint sursauta, puis fusilla du regard la jeune fille aux cheveux courts et aux yeux globuleux, qui le fixait en souriant bêtement.

-O'Neil ! Qu'est-ce que tu fous dans les chiottes des mecs ?

-Ben, je te suis, gros bêta ! Qu'est-ce qui est pas banal ? Qu'est-ce qui est pas banal ? Qu'est-ce qui est pas banal ?

Marcus soupira, sachant qu'il n'y avait rien au monde qui pouvait endiguer la folie furieuse de l'irlandaise.

-C'est Reynolds. Je l'ai pas vu sortir mais il est plus là. Ce qui veut dire...

-QUE C'EST UN MYSTERE A RESOUDRE ! s'exclama Gri, les yeux ronds.

-Nan, ça veut juste dire qu'il est sorti sans que je le vois. Il a du rentrer chez lui, vu l'état dans lequel il était, et c'est sûrement pas plus mal pour lui.

Griselda planta ses yeux perturbants dans ceux du PAF :

-Ok, j'accepte !

-Heing ?

-J'accepte de t'aider à enquêter sur cette affaire ! Hihihi on est coéquipier dans la lutte contre le crime, ça va être rigolololo, hein mon Lethifold ?

-Mais je te dis qu'il est rentré chez l...

-CHUT ! J'AI BESOIN DE CONCENTRATION ! Je vais faire flairer les environs à Lethi...

Et la cinglée se pencha en avant, et fit passer son chiffon sale sur le sol à la propreté douteuse des toilettes, sous le regard blasé de l'ex-Serpentard.

-Oh p'tain... grommela ce dernier en se claquant la paume contre le front.

Était-ce la colère, la jalousie qui l'empêchait de réfléchir ? En tous cas, le résultat était là : elle ne vit pas venir le sortilège de Rincevent. Elle ferma les yeux, attendant le choc digne de sa rivale, soit une monstrueuse douleur comme elle avait déjà reçu mainte et mainte fois lors de leurs précédent combats.

Mais les secondes passaient et justement ! Rien ne se passait. Il n'y eut juste qu'un vieux bruit de pétard mouillé qui s'étouffa dans le brouhaha ambiant. D'ailleurs soit dit en passant, personne ne semblaient réellement se soucier de la querelle des deux sorcières pour l'instant. Après tout, le monde affluait au Scrout et Niffleur. Qu'est-ce que deux gamines qui s'engueulent là dedans ? Et cela même si les coup de poings fusaient.

Kimberlie ouvrit un œil et vit Lucrécya jauger sa baguette tendue du regard tout en tanguant maladroitement. La métisse eut alors un moment de blocage. Non, elle ne se demanda même pas si c'était une bonne idée de continuer à se battre contre elle pour les raisons qui la poussèrent à le faire. Non, elle ne s'était pas mise à réfléchir sur quel sort utiliser pour la réduire à néant comme elle le souhaiterait en ce moment-même. Non... elle ne comprenait pas. Elle n'arrivait pas à comprendre où était la Lucrécya Rincevent qu'elle avait connu. Cette garce à la force (presque) égale à la sienne qui la poussait tous les jours à se surpasser pour ne jamais la voir prendre de l'avance. Ce fut sur ce sentiment qu'elle haussa un sourcils, les bras pendant pour dire :

- T'es sérieuse là ?
- Oh la ferme, McJoufflue !
- J'veux pas me battre avec toi.
- TU T'FOUS d'MA GUEULE LA ?!!!
- J'veux pas m'battre avec l'ombre de toi même. C'est... à vrai dire, j'trouve ça inintéressant.
- Mais j'te casse la gueule ici maintenant moi ! Et sans di... - elle essaya de reprendre son équilibre avant de reprendre : - difficultés, McGrosseNaze !


Elle ne lui répondit pas. Elle s'installa au bar et attrapa le premier shot qui lui passa sous la main et l'avala cul-sec.

- Mais qu'est-ce que tu glandes McComique !? s'approcha Lucrécya, plus intriguée qu'autre chose.
- J'te rattrape et après je pourrais t'arranger le portrait avec le même handicap !
- J'crois que tu te fous royalement de ma tronche ! Et ça m'plait pas ! OK ?!!! lui hurla-t-elle de son haleine empestant l'alcool à plein nez.
- Absolument pas. Je suis peut-être en colère, mais je garde ma dignité ! Je ne veux pas de victoire facile avec toi ! ponctua-t-elle sa phrase d'un nouveau cul-sec.

Elle s'essuya les lèvres d'un revers de main avant d'ajouter :

- A moins que tu es peur de voir que je suis meilleure bourrée que toi !

Kimberlie vit alors, non plus de la colère, mais une lueur de malice, d'amusement et de détermination dans le regard de sa rivale. Et même si ça lui trouait l'cul de le dire, elle devait avouer que l'Ex-Gryffondor était excitée par sa propre idée. Déjà, elle avait un besoin viscérale de noyer sa rage et sa peine dans l'alcool, mais elle avait aussi besoin de se changer les idées. Rien de tel que de mettre Lucrécya hors d'état de nuire pour ça !
Étonnement, en avalant un nouveau shoter, elle se surprit à (presque) laisser de côté sa jalousie illogique et terriblement dingue.

- Ahhh ça !! JAMAIS ! lâcha Lucrécya en attrapant des main le verre d'un étudiant qui passait pour le fourrer dans les mains de Kimberlie. Dépêches toi, je n'ai pas toute la soirée, parce que je compte continuer à boire et à m'amuser après t'avoir mis au tapis, Saleté de McHippie.

Ce fut ainsi que Kimberlie mit à profit son apprentissage à son bizutage intensif de début d'année avec Titus. Avalant verre par verre d'alcool jusqu'à plus soif, sous les yeux (presque) attentifs de Rincevent.

Leen.
Oui?
Je m'ennuie.
Moi aussi.
On a rien à faire.
Ava est avec l'autre con...
Tu le connais même pas!
Il m'a appelé par mon prénom en entier!
Il est suicidaire.
Kim est partie je sais pas où.
Elle est pas avec Sylvius?
Visiblement non.
Gri est avec Flint.
Ouais et Mali ben....je sais pas.

C'est en pensant ça que la jeune fille vit arriver une Malicia qui lui apportait un verre de whisky pur feu.

-Tiens! Je me suis dit que tu t'ennuierais alors je suis là!
-Superbe! ; dit-elle ironiquement; En tout cas je vais vite finir complétement torchée!
-On dirais! ; Dit la Zeta en riant ; Viens on va voir Ava!
-Oh non!
-Pourquoi? ; Demanda Mali
-Nash.
-Oh! C'est pas grave viens!

Youpi!
HAHAHAHA!!!!
Tu fais chier Darck! Il est tatoué!
Et alors toi aussi!
Il a autant de charisme qu'une courgette!
Toi aussi.
Et m'a appelé par mon prénom en entier!
Juste pour ça? Ton frère aussi et ton cousin aussi.
Ok ok!

Les deux jeunes filles arrivèrent vers Ava, Nash et une autre fille a l'air particulièrement stupide blonde et à forte poitrine.

-Hello Ava! ; Salua Malicia
-Salut Mali. ; Répondit Ava un peu mal à l'aise.
-Qui c'est?

Les deux jeunes filles se tournèrent vers Leen, qui répéta sa question:

-Qui c'est?
-Une longue histoire. ; Se contenta de répondra Ava tout en évitant l'interrogation.

C'était sans compter sur la curiosité de la brune.

-Qui c'est?

Ava soupira et déclara:

-Naëll.
-QUOI?! ; S'ecria Malicia.

Leen soupira:

-Potion de contraire?

L'ancienne de Beauxbatons, la Zeta-Girl en force et Nash la regardèrent surpris.

Je croyais que t'était nulle en potion.
C'est celle que mon père et moi on a fait avaler à mon frère.
Ah!
Et j'ai aussi eu des emmerdes à Poudlard à cause de cette potion.
Pas de chance.

Puis la française soupira et affirma.

-Pas de chance. ; Déclara Leen.
-Vous parlez de moi? ; Demanda la blonde à forte poitrine.
-Non de la reine d'Angleterre! ; S'exclama-t-elle
-Ah! ; Se contenta de répondre la version très féminisé de Naëll

Débile.
Complétement.
Elle me soule.
Moi aussi.
J'ai le droit de la tuer.
Si tu veut aller à Azkaban, fait donc!
Faudra que je demande un permis de meurtre sur blondes à fortes poitrines imbéciles et imbéciles males.
Ca existe pas.
Dommage.
T'aurais du te lancer dans les Sciences Occultes et pas les Sciences Sociales Sorcières.
Je me serais ennuyée à mort, je connais déjà la base du vaudou grâce à mon père et puis je fais des Sciences Sociales Sorcières pour avoir ma propre société.
Ah!
Tu devrais le savoir.
Je zappe ces moments là, trop ennuyeux.
Chieur va!

Marcus regardait depuis cinq bonnes minutes la cinglée frotter le chiffon qu'elle prenait pour un Lethifold sur le sol.

-Bon, ben, je vais y aller, hein... fit-il en se grattant la tête.

L'Irlandaise se leva d'un bond, et le pointa du doigt :

-NE BOUGE PAS ! Cracha-t-elle sèchement.

Flint eut l'air penaud.

-Mais j'ai envie de retourner boire avec les autres...

-PAS TANT QUE TU SERAS SUSPECT !

Le PAF leva un sourcil :

-Suspect ?

-Ouaip ! Répliqua Griselda. Tu es même... MON SUSPECT N°1 !

-QUOI ?!

-Non, je plaisante. C'était drôle, non ?

Elle éclata d'un rire particulièrement agaçant. Flint la fusilla du regard :

-Nan.

-Oui, comme tu dis : hilarant ! Mais ne t'inquiète pas, j'ai résolu toute l'affaire grâce à mon intelligence de Pi Omicron Pi.

Flint soupira :

-Quelle affaire ? Demanda-t-il, blasé.

-L'affaire criminelle en cours, pardi pardi pardi ! Gloussa Gri. Mon Grand Poilu a été enlevé !

-Nan, il est rentré chez lui, rétorqua Marcus.

-Nan, il a été enlevé !

-Il est rentré chez lui !

-Il a été enlevé !

-Chez lui !

-Enlevé !

-Rah, c'est impossible de discuter avec toi !

Flint sortit des toilettes, et se dirigea d'un pas vacillant vers sa place initiale.

-C'est impossible de discuter avec TOI ! S'esclaffa la garçonne, en le suivant. Non seulement il a été enlevé, mais grâce à tous les indices disséminés partout dans les toilettes, je sais par QUI !

Le PAF se réinstalla à sa place, et reprit une chope en main.

-Ah ouais, et par qui ?

-Par....

Griselda fit une pause dans sa phrase histoire de faire un effet dramatique.

-Par ? S'impatienta Marcus.

-Paaaaar...

Gri se racla la gorge... mais ne finit jamais sa phrase.

-PAR ? Insista Flint.

-Par... LES EXTRATERRESTRES DE LA PLANETE VULCAIN !

-Les... QUOI ?!

-Tout à fait ! Ils sont parmi nous et ils enlèvent des gens au hasard pour faire des tests sur les humains ! Et j'ai des preuves !

Elle pointa le double grassouillet et féminin de Naëll qui était assis non loin, et elle hurla :

-CETTE INCONNUE N'EN EST PAS UNE ! C'EST UNE EXTRATERRESTRE DE LA PLANETE VULCAIN EN MISSION SUR TERRE POUR NOUS ETUDIER !!! ET ELLE A ENLEVÉE MON GRAND POILU !!! AVOUE TOUT, RACLURE !!!

-Ah bon ? fit la Naëll blonde, franchement impressionnée, tandis que tous les autres étudiants alentour secouaient la tête, dépités.

Bon.
Oui?
Si je résume: Lëann est une conne sans importance MAIS EN PLUS ELLE EST AMOUREUSE DE SYLVIUS?!
On dirais....Kim va la tuer.
On dirais.
Popcorn?
Kyo?!
KYO!!! T'es revenu! Je veut bien!
Moi aussi.
On dirais que je manquais à ton esprit.
Prends pas tes rêves pour la réalité!
VOUS ALLEZ LA FERMER?!
Oui, popa!
Oui papa!

Tout en pensant cela Leen se mit à regarder la blonde à forte poitrine essayer de séduire Sylvius. Puis elle finit par lâcher:

-Dégoutant.

Naëll la regarda visiblement surpris puis approuva et lança:

-Horrible même.
-Je suis totalement d'accord! ; Approuva-t-elle puis elle s'exclama; Bon sang! Elle voit pas qu'il est dans les vapes?!
-Visiblement non. ; Répondit Ava
-Complétement conne et chiante. Elle devrait pas plutôt être intelligente et cool? ; Demanda la nouvelle Zeta
-Pourquoi? ; Demanda la française
-Nash est chiant et con.
-Ah!
-Ouais mais non! ; Nia le Gamma; Je suis intelligent, beau et cool!
-Et surtout pas modeste. ; Railla la brune.
-Bon vous arrêtez?! ; Cria l'ancienne de beauxbatons.
-Oui, désolée Ava. ; S'excusa Naëll comme un enfant pris en faute.
-Désolée Ava. ; Répéta Leen avec la même expression faciale.

Le groupe se remit à regarder Lëann qui continuait à babiller joyeusement avec le blond, celui-ci complétement shooté et dans les vapes ne la regardait évidemment pas.

Elle est conne.
Non! Sans blague!
Sans blague.
Comme si ça se voyait pas.
Tu me soule Kyo.
Je sais.
Pourtant t'es pas bourrée!
Mais pas autant que Darck.
Je t'emmerde!
En même temps il est chiant.
Très chiant.
Je vous emmerde!
Plus de vocabulaire?
Va te faire mettre par des licornes rose unijambistes au Groenland.
Donc plus de vocabulaire.

Leen observa attentivement l'apparence de la blonde: une robe rose bonbon, des cheveux blonds retenus en une queue de cheval par un ruban rose, des guêtres arc-en-ciel mais avec une majorité de rose et des ballerines....roses.

Berk.
Beurk.
Beurck.
Moche.
Horrible.
Horriblement laid.
Nous sommes d'accord!

La jeune fille s'exclama alors:

-Sérieusement! Du rose?!

Non loin de là, accoudée au bar, Kimberlie McCormick enchaînait les verres, gobant shot sur shot, mêlant allègrement vodka, tequila, bières et autres alcools expérimentaux maison du barman patibulaire.

Lucrécya en eut soudain marre de l'attendre. Elle tira le bras du premier étudiant qui passait devant elle, lui arracha son verre des mains, et le but cul sec sous les protestations du malheureux.

La métisse fit pivoter son tabouret, et considéra sa rivale, un œil bien plus ouvert que l'autre.

-M... mais qu'esse-tu-fous ? déglutit-elle.

-B... ben j'bois, PATATE ! rétorqua vertement l'AAA.

-C'est qui que tu tr... traites de patate, BANANE ?

Lulu parut décontenancée quelques secondes :

-Ben c'est... euh... toi, je crois... euh... ET M'TRAITE PAS DE BANANE, PATATE ! HIPS !

-J'te traite de banane paske t'en es une, BANANE ! répliqua Kim. Faut pas qu'tu bois pasque j'essaye de te rejoind' mais si tu continues à boire alors qu'j'essaye de te rejoind', ben je... je...

Elle fixa le doigt qu'elle pointait sur la brunette, et sembla soudain absorbée par la contemplation de ce dernier.

-Jeeeee... ?

-Tu arrivera pas à me rejoind' ? proposa Lulu, dans un éclair de génie.

Kimberlie cligna des yeux :

-Oui ! Oui, c'est exactement ç...AAAARF !

La pauvre Gamma, se penchant trop en avant, en était tombée de son tabouret. Lucrécya mit ses poings sur les hanches et éclata d'un rire railleur et éraillé :

-Mwahahaha ! Bouffonne !

L'ébouriffée se releva tant bien que mal, vexée comme un pou. Elle se planta devant la seconde batteuse, vaseuse :

-Te moque pas ! Ca pourrait arriver à... à.... à n'importe qui !

-Je sais ! Il m'est arrivé 'xact'ment la même chose tout à l'heure !

-C'est vrai ? Alors ça veut dire que... que...

-Que je suis géniale ? proposa à nouveau Lulu, inspirée.

Kim secoua la tête :

-Nan... que.... attends ça va revenir...

-Que t'es qu'une... hips ! ...idiote ?

-Mais nan !

La Gamma croisa les bras et plissa les yeux, dans un effort surhumain de réflexion. Lulu s'en amusa : McCormick n'avait pas l'air dans son assiette. Elle était plus ébouriffée que d'habitude, ses joues étaient rougis par l'alcool, et elle entrouvrait la bouche d'un air bêtasse qui lui allait à merveille.

Ce n'est pas à elle que ça arriverait... Bon, ouais, elle se sentait pas non plus hyper dans son assiette, surtout au niveau de son estomac... mais ça avait rien à voir, c'était un hasard. Et si elle aussi avait les joues rouges, c'était parce qu'on crevait de chaud dans ce pub ! AUCUN RAPPORT avec l'alcool ! Et si elle gardait sa propre bouche toujours ouverte, c'était uniquement pour mieux respirer ! Et puis elle n'était pas comme McCormick, elle n'avait pas l'air sur le point de se foutre la honte tellement elle était bourrée. Tiens, ça n'avait rien à voir, mais maintenant qu'elle y pensait, elle se sentait de plus en plus à l'étroit dans la robe prêtée par Malili. Elle l'aurait bien enlevée pour la jeter dans la foule, et ainsi pouvoir danser dévêtue sur les tables en chantant.

Mais avant qu'elle ne s'exécute, la métisse s'exclama soudain :

-AH OUI ! Ca veut dire que chuis enfin à ton niveau !

Elle toisa la petite brune, de toute sa hauteur :

-Enfin... à ton niveau d'alcool... parce que sinon faudrait que je perde trente centimètres.

Lucrécya grogna en serrant les dents, et pointa sa baguette :

-TU PAIERAS P... POUR CET AFFRONT, MCCOMIQUE ! HIPS !

-ET B... BEN VAS-Y JE... JE.... Quoi déjà ? Ah oui... J'T'ATTENDS !

-CONTU...SIONUS ENCONTUSIONO ! déglutit l'Alpha.

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

5

(Résultat moins 4 points sous l'effet de l'alcool !)


Chances que Lulu touche Kim :

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (CARTE CHANCE.) :

3

Les champs Z’allons-y étaient en fête. Il y avait de la lumière partout, de la joie partout, de la musique dans toutes les oreilles. Heureusement, ça n’avait rien à voir avec les concertos pour cornemuse du vieux McCormack : le vieil écossais avait d’ailleurs bouché ses oreilles à l’aide d’un sort, et sifflotait tout en servant des bières et du whisky quoi qu’on lui commande. Ça n’avait l’air de déranger personne : le bar était de plus en plus plein à craquer. Et Malicia, elle, était sur le point de craquer.

Elle adorait les fêtes d’habitude. Elle avait même passé une super bonne journée. Elle avait évité de jeter un œil à ses codes soporifiques, elle avait aidé ses amies, vu son cousin adoré, elle avait même fait la connaissance d’une nouvelle zeta pas trop maléfique pour une fois. Mais rien à faire, ça n’allait pas. Ça faisait des mois que c’était comme ça.

La métisse s’était assise sur une chaise haute, tout en bout du comptoir. De là où elle était, elle ne voyait que les dos des gens, et personne ne la voyait. C’était tant mieux. Parce qu’elle devait vraiment faire peine à voir, avec ses cheveux tout raplaplas avachis sur le comptoir, ses yeux tout embués fixés sur sa boisson.

Déprimer, Malicia n’avait jamais connu ça. Elle avait toujours réussi à éviter de se mettre en colère, à éviter de prendre mal les choses. Les piques des gens, les sermons de son père, tout ce qui avait pu lui arriver de négatif dans sa vie, elle avait toujours réussi à le surmonter. Elle était comme ça : elle prenait le négatif, le transformait en positif. Sa maman disait que c’était un don, qu’elle était sa petite fée. C’est vrai qu’elle n’aimait pas voir les gens malheureux, ça la vrillait au fond d’elle-même. Elle adorait faire plaisir. C’est ce qu’elle savait faire de mieux, mais récemment, elle s’était rend compte que ça ne la rendait plus heureuse. C’était même pire que ça : maintenant, elle arrivait à toujours à rendre les gens heureux, mais elle, c’était impossible.

Alors elle souriait. Pour pas qu’on voit qu’elle était triste. Parce qu’elle en avait l’habitude. Et parce qu’au fond, elle espérait qu’en essayant très fort, ce sourire deviendrait vrai. En attendant elle essayait de fuir tout ce qui était négatif : par exemple, quand elle avait sentit que Lulu et Kim n’allaient pas tarder à se battre, ce qui finissait toujours par arriver plus tôt que tard, elle avait évité de s’interposer et s’était fondue dans la foule pour échouer sur ce tabouret.

Malicia fit un petit coucou enjoué à une copine zeta qui venait de passer devant elle, et repartit aussi sec dans ses pensées. Elle avait vraiment pas le cœur à faire la fête aujourd’hui.

Mais elle avait pas envie de rentrer chez elle. C’était pire chez elle. Elle s’ennuyait. Mon dieu, qu’elle s’ennuyait ! Et ces pensées qui partaient dans tous les sens ! Ca la rendait dingue… Elle se sentait vide, elle avait un trou au beau milieu d’elle-même. Un trou énorme. Ça lui faisait peur. Elle avait envie que tout soit comme avant, quand elle était plus petite et qu’elle pouvait jouer à la petite marchande du bonheur sans jamais se soucier de rien. Maintenant, c’était différent. Elle savait ce que c’était que d’avoir mal. Et c’était impossible de faire marche arrière. On appelait ça grandir, paraît-il.

Elle n’avait plus rien d’une fée. Elle était juste une gamine de seize ans dans une foule de gens qui avaient tous la vingtaine. La pire des zeta possible, elle qui ne connaissait rien à la mode et aux mecs, et qui avait toujours voulu être une Pi Omicron Pi. Une ado stupide qui avait lâché Hazarvard pour la WoW juste pour suivre son copain et qui s’était faite plaquer en deux secondes. Une idiote avec un trou dans le coeur qu'elle n'arrivait pas à réparer. Plus très féérique, hein ?

Brusquement la métisse tapa du poing sur la table, faisant sursauter un Gamma qui s’était endormi à côté d’elle. Ça n’allait pas se passer comme ça ! Elle n’allait pas se laisser sombrer ! Et puis c’était le nouvel an. Dans quelques heures, cette année pourrie serait envolée et ses soucis avec, du moins elle l’espérait. Elle allait s’accrocher, et à la fin de la prochaine année elle aussi serait, qui sait, une de ces étudiantes que tout le monde enviait, belle, fière, courageuse et forte. Même avec des chaussettes canard aux pieds. Malicia saisit un verre et se leva, prête à fendre la foule. C’était pas parce qu’elle était malheureuse comme une pierre qu’elle devait renoncer. Elle allait donner le sourire aux autres, au moins elle serait utile. Et elle ne penserait pas. Pour quelques instants au moins.

Elle aperçut Leen dans la foule et lui tendit un verre. La pauvre avait l’air de s’ennuyer autant qu’elle. Elle proposa d’aller voir Ava. Avec Ava, on ne s’ennuyait jamais. Et elle avait eu raison.

-Euh, Naëll… T’es bien lié à Lëann, c’est bien ça ? fit Malicia.

-C’est ma croix, oui. Répondit son cousin, le regard blasé.

-Tu crois pas qu’on devrait l’empêcher de draguer Sylvius ?

-Pourquoi ? fit Leen.

-C’est juste que… Kim est à juste 5 mètres, et elle a l’air d’avoir un peu forcé sur les verres. Expliqua la métisse.

Elle désigna son ex-consoeur gryffondor qui buvait verre sur verre tout en insultant copieusement sa meilleure amie.

-Et… reprit-elle, les yeux ronds. Kim c’est pas le pire. Y’a Griselda. Y’a pas quelques heures, elle a enlevé Sylvius en disant que c’était l’homme de sa vie.

-Tiens c’est vrai, ça, où elle est Griselda ? demanda Ava.

Tous se tournèrent vers l’emplacement où se tenait l’irlandaise quelques secondes plus tôt. Il était vide. Un grand cri de colère les poussa à se retourner vers Sylvius et Lëann.

-MEURS, NOM D’UN LETHIFOLD !!! venait de beugler Gri en se jetant sur la pulpeuse blonde.

Elle se jeta sur elle et les deux se mirent à rouler par terre sous le regard endormi d’Abraxas qui bailla, mit sa tête en arrière et se mit à ronfler en bavant.

-Oh merde ! firent ses amis comme un seul homme.

Ils se précipitèrent vers le grabuge. Malicia, elle, resta là où elle était. Elle regarda les autres se débattre, les yeux ronds comme des billes.

Finalement elle poussa un petit soupir triste et s’accouda au comptoir. Un verre glissa jusqu’à elle et elle le sirota, pensive.

Myosotis et Drago viennent du McGonagald's. Ne lisez pas ce message si vous n'avez pas lu celui du McGonagald's qui le précède.

La fête battait son plein dans le pub local, à quelques heures d'un nouvel an attendu avec ferveur.  Ezzechiel écarta les bras et ouvrit grand les portes du pub avec un sourire ravi. Drago lui emboîta le pas, détaillant la foule d'un regard angoissé. L’atmosphère était joyeuse et il n’avait jamais vu autant de monde dans le pub. Et il sondait chaque visage dans l’espoir d'en reconnaître qui lui soient familiers.

Soudain, il reconnut le visage de Rincevent, qui semblait en pleine dispute avec Kimberlie McCormick. Il aperçut Griselda O’Neil qui bondissait sur une jeune femme blonde et vulgaire, aux allures de travesti.  Il remarqua Ava Gold, avec qui il avait dansé une fois, qui tentait d’empêcher un malheur à l’aide de deux étudiants dont les visages ne lui étaient pas inconnus.

Il stoppa : à quelques mètres à peine, il vit des cheveux couleur or. Il eut un bref sourire soulagé et aussitôt, son cœur se mit à battre plus fort. Elle était là. Avec de grands yeux tristes qu’elle essayait de cacher derrière un petit sourire adorable. Il avait provoqué un enfer juste pour le plaisir de lui parler à nouveau. Et elle ne le saurait jamais.

Drago considéra Malicia en silence. Il ne la tiendrait plus jamais dans ses bras dans cette réalité comme dans l’autre. Il devrait se contenter de la regarder l’oublier.

Brusquement il se figea. Quelque chose venait de lui sauter aux yeux. Si dans l’autre monde, il n’y avait aucun espoir possible, dans celui-ci, il n’était pas pieds et poings liés. Il était libre de ses actes. Il pouvait faire ce qu’il voulait. Ou du moins essayer.

Mû par une force soudaine, l’alpha s’avança. Il savait ce qu’il voulait. Et il allait le chercher sur le champ.

Malicia leva la tête et l’aperçut. Elle le considéra quelques secondes, surprise de le voir si déterminé. Un soupçon d’affolement passa dans ses yeux en remarquant qu’il se dirigeait droit vers elle et elle détourna la tête, comme à son habitude. Elle lui jeta un regard en coin, inquiète.

Drago n’en avait que faire. Il allait saisir le visage de la zeta entre ses mains et l’embrasser. Et ce baiser voudrait dire milles choses. Il voudrait dire : « Je suis heureux que tu sois en vie ». Il voudrait dire « Je ne veux plus jamais te voir souffrir ». Il voudrait dire « Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée et je suis incapable de renoncer à toi. Je lutterai contre moi-même jusqu’à ce que tu me pardonnes. Et si tu ne le fais pas, mon âme dévastée t’aimera jusqu’à ce que je tombe en poussière. Malicia, je… »

-MON GAILLARD !

Un Marcus aviné au nez rougi et aux yeux désaxés venait de se mettre entre la métisse et lui. Il le prit dans ses bras et Drago se pinça le nez :

-TU T'ES DÉCIDÉ A FAIRE LA FÊTE AVEC TON MEILLEUR POTEAU !

-Flint ? le coupa le blondinet en essayant de regarder par dessus ses épaules.

-Ouais, mon gaillard ?

Les yeux dépités de l'alpha fixèrent le PAF :

-Va-t-en !

L’information eut visiblement du mal à atteindre le cerveau alcoolisé de son ami. Il éclata de rire :

-Ah toi ! Toujours le mot pour rigoler !

Il prit l’alpha par les épaules :

-OU T’ÉTAIS, BON SANG ?!

Ezzechiel apparut à côté de lui :

-Au McGo, man ! fit-il d'une voix embrumée.

-Au McGo ? s’étonna Marcus.

-Oui, man ! s’exclama le frère de Malicia avec de grands yeux illuminés en agitant ses bras frénétiquement. Je l’ai trouvé dans la réserve avec sa Majestée Grandiflore, man ! Il faisait tout noir et là, boum badabada boum boum badabada boum boum !

-Je te demande pardon ?! s'écria Drago, scandalisé.

Son meilleur ami le regarda, bouche bée :

-BEN MON COCHON !

L’alpha blêmit :

-Ce n’est absolument pas ce qui… bredouilla-t-il.

-Drago ? fit Grandiflore qui les avaient rejoint.

-Quoi ?

La Gamma minauda, visiblement émue :

-Je sais que rien n’a jamais été facile entre nous, mais…

Elle le serra dans ses bras :

-Merci pour tout ce que tu as fait pour moi ! s'exclama-t-elle en fermant les yeux. Enfin, à part pour la fin mais… Merci !

Drago se dégagea de son étreinte, complètement paniqué :

-C'est une conspiration ?! s'écria-t-il.

Il parvint enfin à jeter un coup d’œil par-dessus l'épaule des importuns : la chaise où se tenait son ex quelques secondes plus tôt était désormais vide. Drago se retourna vers ses interlocuteurs, visiblement très mécontent et les yeux lançant des éclairs :

-Je vous hais. laissa-t-il tomber d'une voix pleine de rancœur.

Lorsque Griselda s'était jetée sur Lëann, Ava avait eut une petite grimace, se sentant légèrement coupable de cette situation. Certes, entre Naëll et elle, il y avait une vraie complicité autour des potions et de ses expériences toutes plus folles les unes que les autres mais en général, ca tournait rarement au carnage comme actuellement.


- Griselda !


Elle essaya de s'interposer entre l'Irlandaise et la plus qu'imposante blonde, total inverse du fluet brun. Totalement désinteressée de la situation, Malicia semblait déjà occupée. A boire son verre. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir. Entre les jeunes femmes qui se battaient et Leen qui commentait tout ca... Il y avait de quoi fuir !


- Et c'est un magnifique coup de la part de Griselda, aidée de son fidèle Léthifold ! Nous assistons à un magnifique match n'est pas Naëll ? Je laisse l'antenne à mon camarade !
- Euh... laissa échapper le garçon, ne sachant pas réellement quoi répondre, se grattant l'arrière de la tête devant la situation.
- LEEN ! Aide moi plutôt !
- Ah ! Ava s'en mêle ! Son magnifique brushing va-t-il résister aux assauts répétés de Lëann ? C'est une très bonne question !
- Calmos Pacificatum !


Ecrasée sous les fesses pleines de cellulite de Lëann, Ava avait fini par sortir sa baguette de sa poche et l'avait dirigée contre Griselda. Celle ci se redressa, fit un immense sourire, assez effrayant. Elle se mit à sautiller un peu partout, gambadant joyeusement dans tout le pub, embrassant les premiers qui passaient devant elle. Pleine de joie.


- Bouge tes fesses la grosse !
- Chouchou ! La laisse pas me parler comme ca !
- T'es lourde !


La jeune brune repoussa tant bien que mal le postérieur adipeux de la jumelle du cousin de Malicia. D'ailleurs, elle venait tout juste d'apprendre qu'ils étaient cousins. Mais ce n'était pas la préoccupation du moment ! Elle se releva et epousseta sa tenue tant bien que mal. Elle fit la moue en voyant son collant déchiré. En tout cas, elle avait réussi à survivre à l'assaut.


- Je suis désolée Naëll. Je pensais pas que ca se terminerait comme ça...
- Bwarf... T'inquiète !
- Non mais c'est ta faute ! Je t'avais prévenu aussi ! Fallait pas boire ca ici !
- Mais je rêve ! Tu n'avais qu'à pas me la donner aujourd'hui hein !


Ils se regardèrent un instant dans le blanc des yeux quand le souvenir d'Om et de ses reproches revinrent en tête à la jolie brune. Trop fière, trop tétue, trop hautaine. Le Gamma crut entrevoir une once de tristesse dans les yeux bruns de l'expérimentaliste, juste avant qu'elle baisse la tête.


- C'est bon... Désolée...


Son regard vagabonda tout autour, cherchant un verre. Elle en avait bien besoin. Toujours sous l'emprise de son sort, Griselda courrait partout, plus heureuse que jamais. Mais au moins, elle laissait Sylvius en paix pendant ce temps.

Ses réflexes en bouillie de citrouille, Kimberlie suivit la petite loupiote, qui était censée représenter le sort de Rincevent, des yeux, la bouche semi-ouverte et les yeux semi-clos.

Dans l'ordre des choses, Kimberlie devrait détester l'effet de l'ivresse sur son corps et son esprit. Elle était presque aussi molle que pouvait l'être Sylvius dans ses mauvais jours, mais elle était aussi molle d'esprit que pouvait être le Contraire de Naëll ( même si cette comparaison était étrangère à Kimberlie qui ne venait que de remarquer la présence de l'énorme bonbon rose qu'elle traduisit avec une illusion d'un éléphant rose dû à l'alcool ). Sobre, elle détestait viscéralement se sentir idiote ( ce qui malheureusement arrivait assez couramment... ), alors elle devrait haïr ce sentiment d'avoir une guimauve à la place du cerveau. Mais voilà ! En réalité, cela faisait bien longtemps que Kimberlie ne s'était pas sentie aussi détendu et sereine ! Ne pas réfléchir correctement avait ses bons côtés quand on ne se rendait pas compte à quel point on était ridicule !

Ce fut donc avec un sourire niai sur le visage qu'elle regarda le sort de Rincevent passer à côté d'elle pour « percuter » son voisin de droite. Le PAF se stoppa un instant en fronçant les sourcil, jusqu'à se gratter le nez comme si quelque chose venait de lui chatouiller le visage pour reprendre sa route vers le comptoir. Comme réaction, Kimberlie se contenta d'émettre un rire gras du nez, histoire de se moquer un peu de sa rivale.

- J'suis sûre que... hips... que... Oui ! Que je fais mieux que toi ! Même bourrée ! HIPS
- J'SUIS BOURRÉE AUSSI GROSSE GOULE !
- Ça n'empêche pas... hips... que je suis meilleur que hips-toi ! PE... PE... PERICULO PUGNO !!

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

8

( -4 points à cause de l'abus d'alcool ! )

Chance de toucher Lucrécya avec le sort :

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (CARTE CHANCE.) :

4

Le pub était plus que jamais en effervescence. Au milieu de Zeta Delta Nu déchaînées sur la piste de danse, de Pi Omicron Pi qui tentaient en vain de paraître plus cool que les Gamma Phi Orties, et des murmures méprisants des Alpha Alpha Alpha postés dans un recoin de la salle, un haut-de-forme émergea de la foule.

Magnus Magouille, car c'était bien lui, était préoccupé.

Il n'était pas préoccupé par l'énième avis des Services de Recouvrement qui voulait le forcer à payer des impôts qu'il ne reconnaissait pas. Ni par la lettre de menaces de ce père de famille, qui avait supposément perdu femme et enfants après avoir tenté de les guérir d'un petit rhume avec une Potion Miracle Magouille. Ni par cette injonction pressante du Magenmagot qui le priait de venir s'expliquer au plus vite pour cette histoire de proxénétisme : comme si c'était un crime de gagner un peu d'argent sur le dos de ces incapables d'Insuffisants !

Non. S'il était préoccupé, c'est parce qu'il était déjà vingt-trois heures, et qu'il lui fallait faire vite, bon sang de bois ! Les douze coups de minuit ne l'attendraient pas !

-Bigre ! Cette pouliche n'est jamais là lorsqu'on a besoin d'elle ! grommela-t-il.

Myosotis était aux abonnées absentes depuis leur dernière chevauchée sauvage de la nuit dernière. Il ne comprenait pas : était-ce la faute à son petit cadeau de Noël en retard ? Pourtant, Lola Lèches-Lolo et Suzie Sucette étaient des professionnelles de l'amour, et leur aurait fait passé une soirée inoubliable, si la Gamma ne s'était pas montrée aussi exclusive. Il y en avait pourtant pour tout le monde : ce n'est pas pour rien qu'il s'appelait Magnus Maximus Magouille !

Finalement, il repéra les cheveux verts de la dryade, et s'avança d'un pas conquérant vers elle. Il la tira en arrière par le bras, et l'attira contre lui en lui susurrant :

-Non, tu ne rêves pas, c'est bien moi !

A son grand étonnement, la française poussa un cri d'effroi. Le doyen soupira, condescendant :

-Dois-je comprendre que tu m'en veux encore à cause d'hier ? J'ai donc bien fait de n'appeler que deux courtisanes, et de ne pas faire venir ma favorite, Betsy Brouttebonbons...

Myosotis se dégagea de son étreinte, et le considéra avec frayeur. Le Bon Docteur ne le remarqua pas, et poursuivit en se lissant le bout de la moustache :

-Et ça ne nous as guère empêché de passer une soirée enflammée ! cria-t-il, en regardant la foule alentour, pour vérifier que le maximum de personnes pouvait l'entendre.

Et il n'y avait aucun doute sur ce fait : tous les étudiants alentour le fixèrent en grimaçant, écœurés. Ce que Magouille, enorgueilli, prit pour un compliment, puisqu'il poursuivit :

-Particulièrement quand tu m'as...

-Va-t-en... le coupa Myosotis d'une voix blanche.

-Est-ce la foule qui te dérange ? Mais pourtant, il n'y a aucune honte à clamer à la face du monde que la nuit dernière a été on ne peut plus épicée ! Ah, il n'y a pas à dire, le Bon Docteur Magouille tient la distance, même avec une jeunette qui n'a que la moitié de son âge !

Sa réplique n'eut pas l'air de faire rire son interlocutrice, qui fit un pas en arrière, tremblante.

-Va-t-en !... répéta-t-elle, alors que des larmes montaient dans ses yeux.

Magouille eut l'air penaud. Il l'avait l'habitude que sa maîtresse soit cassante avec lui, mais aujourd'hui, c'était différent. Cela venait-il de lui ? A priori, non : il avait coutume de lui dire les pires énormités qui lui passait par la tête, si possible en public, et elle réagissait au quart de tour, en s'énervant et en l'insultant. C'était comme qui dirait leurs préliminaires à eux. La peur et les pleurs, par contre, c'était nouveau.

-Mais ma pouliche, qu'as-tu donc ? J'ai besoin de toi en pleine forme : j'ai prévu de donner une toute nouvelle signification aux douze coups de minuit ! Et ce serait beaucoup moins divertissant avec quelqu'un de moins libéré ou de moins jeune que toi !

Lucrécya se retrouva les quatre fers en l'air.

Le sort coup de poing de sa rivale n'avait pas été bien puissant. Et à la réflexion, il n'avait pas été super bien lancé, et avait failli la rater de peu. Il ne lui avait même pas réellement fait mal. Mais, dans l'état actuel de la brunette, il lui aurait suffi d'une pichenette pour s'effondrer comme une vieille épave vermoulue chavirée par un vent violent.

Non, pour être honnête, même sans pichenette, elle serait tombée quand même, toute seule. L'équation {alcool + talons haut + encore plus d'alcool + colère + encore davantage d'alcool} ne faisaient décidément pas bon ménage. Sauf qu'elle n'était pas tombée toute seule. Et que tout le whisky pur feu du monde ne pouvait pas lui faire perdre son orgueil, piqué au vif par cette première manche ratée.

Elle se releva tant bien que mal, les genoux tremblants, et déglutit :

-TU VAS ME LE... oh... attends une seconde.

Elle tendit sa main tendue à sa rivale histoire de la faire patienter, se plia en deux, et vomit.

-Evanesco, marmonna-t-elle, agitant sa baguette vers le sol. Ou j'en étais ? Ah ouais. TU VAS ME LE PAYER !

Kimberlie, qui avait assisté à toute la scène en grimaçant de dégoût, secoua la tête, dépitée.

-T'es p... pathétique !

-JE SAIS ! NAUSEIS !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

9

(Résultat moins 4 points sous l'effet de l'alcool !)


Chances que Lulu touche Kim :

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (CARTE CHANCE.) :

1

Cette fois-ci, un véritable sort quitta la baguette de Lucrécya. Certes, on n'était loin du spectacle que les deux sorcières avaient offerts lors de la grande bataille des fraternité sur la place Magouille, mais le sort ressemblait déjà plus à un sort offensif que les autres tentatives de la AAA. Kimberlie fit les yeux rond, mais au moment où le sort fut sur le point de la toucher, celui-ci dériva de sa trajectoire comme un vieux pétard de supérette. Les deux batteuse suivirent le sort des yeux, jusqu'à ce qu'à force de tourner la tête sur elle même, Kimberlie fut prise de nausées. Ce fut qu'après avoir ravaler douloureusement le vomi qui avait envahi sa bouche qu'elle vit le sort touché enfin sa cible... enfin... une cible en tous cas !

L'étudiant en question était une pauvre petite binoclarde à couettes et habillé comme si elle sortait d'une journée de travail dans un laboratoire scientifique moldu. Celle-ci buvait tranquillement sa bierraubeurre comme si elle n'avait jamais quitter les rangs de son adolescence à Poudlard, quand soudain, le sort la fit tombé de son tabouret vomissant ses tripes au pied du bar sous les hués des étudiants autour d'elle.

Les deux étudiants de sports se lancèrent un regard et éclatèrent de rire. Prises toutes deux d'un fou rire monumental, elle étaient obligées de se tenir bras dessus bras dessous afin de se maintenir debout.

- Hahahahaha ! La Teuh-Hon quoi la binoclarde !!
- Elle est encore pire que toi la pauvre !!
- Elle a l'air encore plus bête que toi !!

Elle se lancèrent toutes deux un nouveau regard. Alors que tout semblait prédestiner à les pousser à continuer le combat, toutes deux sourirent comme pour réprimer un rire qui ne resta pas longtemps enfermer puisqu'elles rigolèrent de plus belle !
En les regardant ainsi, elles pourraient facilement être les meilleures amies du monde. Mais bon... c'était plutôt l'alcool qui jouait là dedans. Puisqu'à peine se calmèrent-elle que Lucrécya demanda :

- Et... au fait ? Qu'est-ce qu'on était entrain de glander là ?!

Kimberlie ouvrit la bouche, ricana sans aucune raison, reprit son sérieux, puis une nouvelle fois ricana en annonçant joyeusement :

- J'en sais fou...foutrement rien, Rincevent !
- Arrêtes de m'appeler comme ça je... j't'ai dit, McComique. Je m'appelle Flint maintenant! Ne m'enlèves pas la seule chose que j'ai bien fait dans ma vie...
- Ben moi... eh ben... eh ben moi... ça me fait chié de voir qu'une fille comme toi peut avoir trouver un mec et fondé déjà une famille. Ca m'trou l'cul...

Elles semblaient toutes deux tristes, jusqu'au moment où elles se mirent de nouveau à rire pour rien en croisant leurs regards.  

- J'AI SOIF !
- BIEN PARLER McCOMIQUE! Pour une fois que tu dis quelque chose d'intelligent !
- C'est toi qui dit ça ?!

Dans une énième fou-rire, les deux sorcières s'installèrent au comptoir, trinquant chacune avec un verre de Whisky Pur-Feu.
Comme le voulait Kimberlie, Sylvius était bien loin dans son esprit et tout moment sentiment s'était évaporé ; la preuve ! elle trinquait avec Rincevent en parlant de choses incohérentes de personnes qui en tenaient une bonne couche !

-Pour la centième et dernière fois, Flint, je n'ai rien fait avec Myosotis Grandiflore !

Drago fulminait. Son ami était coriace, particulièrement quand il était sous l'emprise de la boisson, et cela l'agaçait au plus haut point qu'il donne foi aux dires sans queue ni tête d'Ezzechiel McGuire, cette loque humaine imbibée de psychotropes qui partageait dieu sait comment son ADN avec son ex.

-Comme j'te le dis man, j'étais en train d'appeler Chtulhu pour savoir quand son service de livraison allait arriver et j'ai tout entendu, man ! lâcha ce dernier, en faisant de grands mouvements de bras.

-Non ?! MON COCHON ! piaffa Marcus en se posant les mains sur les joues.

Malgré sa carrure de brute épaisse, le PAF avait toujours eu une passion pour ce genre d'histoires. En particulier quand celles-ci réduisaient la réputation de ses proches à néant. Ce n'était pas pour rien qu'il était un grand passionné de série pour midinettes.

-McGuire, tu n'as absolument rien entendu PARCE QU'IL N'Y AVAIS RIEN A ENTENDRE ! s'écria l'alpha.

Ses deux interlocuteurs le regardèrent quelques secondes... et reprirent leurs allégations comme s'ils n'avaient rien entendu :

-Ça faisait Boum badabadabada boum, man !  Y'as pas de doute possible, man ! Et ensuite j'ai tout vu ! TOUT !

-MON COCHON ! répéta l'étudiant en défense gouvernementale.

Drago se passa la main sur le visage. Le peu de réputation qu'il avait réussi à reconstruire s'était à coup sûr effondré comme un château de cartes avec cette conversation inepte. Jamais il n'arriverait à retrouver Malicia après ce qu'elle avait entendu. Il était un homme maudit.

-Flint, McGuire... je  tiens à vous rappeler que je ne suis plus le sinistre don juan que vous dépeignez. fit-il de sa voix traînante. J'ai eu une phase. Une phase terrible durant laquelle j'ai fait énormément de choses... regrettables. Mais cela est derrière moi à présent et j'apprécierais grandement que...

-Mon petit gominé !

Griselda se jeta à son cou. Sous les yeux stupéfaits d'Ezzechiel et Marcus, elle saisit son visage dans ses mains et plaqua un énorme baiser baveux sur ses lèvres. Drago écarquilla les yeux d'horreur et se débattit en agitant les bras. La sangsue finit par relâcher son étreinte.

-Mais qu'est-ce que... ?! s'écria-t-il en s'essuyant la bouche avec dégoût.

-Je t'aime t'aime t'aime plus que tous les lethifolds du monde ! lança l'irlandaise avec les yeux d'une illuminée.

Finalement, elle partit en chantonnant. Flint et McGuire la regardèrent partir avec étonnement et se retournèrent comme un seul homme vers lui.

-C'est exactement comme ça que j'ai trouvé sa Majesté et Malefoy ! hurla le frère de Malicia en le pointant du doigt.

Marcus ouvrit grand la bouche :

-BEN MON COCHON ! finit-il par lancer.

Drago les considéra un bref instant avec dépit. Il se tourna brusquement vers Cormack McCormack qui, accoudé à son comptoir, semblait écouter la conversation avec intérêt :

-Votre plus impitoyable bouteille d'absinthe. Maintenant. ordonna-t-il.

Sur ce, il défit sa cravate.

Le cœur battant, Myosotis recula, et son dos heurta le mur de briques du pub.

Elle savait qu'elle n'avait pas à s'angoisser comme ça. Elle n'était plus dans une dimension parallèle démoniaque : ici, elle ne risquait rien, et le Magnus Magouille qui la considérait n'était pas celui qui avait voulu sa mort, plus tôt dans la journée.

Mais rien n'y faisait : l'ombre de l'endoloris planait au dessus de la jeune femme, qui ne pouvait s'empêcher de paniquer.

Et c'est tremblante de tous ses membres qu'elle planta son regard embué de larmes dans les yeux vairons du doyen, et qu'elle implora :

- Laisse-moi ! Je veux que tu me foutes la paix !

Le moustachu parut décontenancé :

- Mais ma pouliche !... Et notre soirée torride de Nouvel An ?

Le désarroi que Myosotis lut dans le regard vairon du doyen ne l'émut pas.
Quelques jours auparavant, un tel spectacle l'aurait fait chavirer, elle en avait conscience. Elle se serait sentie coupable, aurait tout fait pour consoler l'escroc moustachu, et, évidemment, elle aurait fini, une fois de plus, entre ses draps. Comme la veille. Et comme tant de soirs depuis qu'elle était rentrée de chez les parents de Kimberlie...

Mon Dieu, qu'elle se sentait cruche. A présent, elle n'avait qu'une envie : fuir, fuir sans se retourner, et ne plus jamais se retrouver face à ce sorcier dangereux, capable d'envoyer un sortilège impardonnable sans aucun état d'âme.

Et c'est ce qu'elle fit.

- Je ne veux plus jamais te revoir ! clama-t-elle, d'une voix brisée. JAMAIS !

Se faufilant comme une anguille, elle s'éloigna au plus vite du chapeauté décontenancé, et, avant qu'il n'ait eu le temps d'avoir la moindre réaction, elle se fondit dans la foule des fêtards étudiants.

Elle marcha un moment entre les tables et les danseurs, d'un pas peu assuré. Depuis qu'elle était ''revenue'', elle se sentait... complètement sonnée. Encore plus stone qu'après une grosse charge à la Ganja Myosotiana. Elle était morte. Bordel, elle était morte, elle le savait ; et l'instant d'après... elle était à nouveau là. Avec ses deux yeux. Ses vêtements de travail recouverts du sang depuis longtemps séché du fléreur de Malicia. Et tourneboulée comme jamais.

Elle fit quelques pas, hagarde, au milieu de cette fête qui lui paraissait si étrangère, ne sachant ni ce qu'elle faisait là, ni ce qu'elle était censée faire.

- T'as eu raison d'envoyer ce vieux pervers paître, lança finalement une voix criarde, à son oreille. J'commençais à me dire que t'allais jamais pouvoir t'en débarrasser !

Myosotis sursauta : elle avait presque oublié la présence de sa poupée vaudou sur son épaule.

- Bibi ! s'exclama-t-elle, joyeusement. J'ai jamais été aussi contente de t'entendre !

- Tu m'étonnes, après une saloperie de journée comme ça ! répliqua la petite poupée. Tu te rends compte : j'étais consciente de tout, mais je pouvais rien te dire ! L'horreur ! Ça me donne bien le droit à une bière ou deux, non ?

Myosotis sourit :

- Oh putain, oui. Même beaucoup plus que ça.

Elle fendit la foule des danseurs, et s'avança vers le bar. Mais, au dernier moment, elle aperçut la silhouette de Naëll, et son cœur manqua un battement.

- NEMO ! TU ES VIVANT !

Sous les yeux étonnés de ses camarades Zeta, le Gamma subit de plein fouet l'assaut de la jeune femme aux cheveux verts, qui bondit dans ses bras et le serra contre lui, tremblante d'émotions.

- Oui, mais... si tu continues à m'étouffer comme ça, ça ne durera sans doute pas... répondit-il, nonchalamment.

La française lâcha son ami, et, un sourire soulagé aux lèvres, écrasa une larme. Nash arqua un sourcil, étonné :

- Qu'est-ce qui t'arrive, Mymy ?

- C'est juste que je suis tellement contente de te revoir vivant !

- Ça a un rapport avec le cookie que tu m'as fait ingérer hier soir ? Est-ce que je dois m'inquiéter ?

- Mais non ! C'est...

La semi-dryade poussa un soupir :

- C'est une longue histoire. Je te raconterai.

Elle réalisa quelque chose, et tourna la tête de droite à gauche, précipitamment.

- Et Titus ?! Il va bien, Titus ?! s'écria-t-elle, un brin d'affolement dans la voix.

Naëll hocha la tête :

- Ouaip. Enfin, comme d'hab, quoi : il a bu comme un trou, et il est rentré cuver chez lui.

Myo se mordit la lèvre inférieure. Elle était partagée entre le soulagement de savoir l'américain en vie, et la déception de ne pas avoir pu le constater par elle-même. Ceci dit, vu l'ambiance glaciale entre eux, il valait peut-être mieux qu'ils évitent de se croiser.

L'important, c'est qu'il allait le mieux du monde, et peu importait où il se trouvait !

- Bon, on la boit cette bière ? s'impatienta la petite poupée, qui sauta sur le comptoir.

- Oh que oui ! acquiesça la fille-chlorophylle. Là j'ai qu'une envie : fumer et boire !

Elle tira de sa poche un sachet d'herbes, et roula deux joints, avec une dextérité et un savoir-faire que Sylvius lui-même lui aurait envié. Elle glissa d'autorité l'une des clopes entre les lèvres de son ami, et alluma la sienne avec le bout de sa baguette. Puis, se sentant observée, elle se tourna.

Une énorme jeune fille à l'impressionnante masse de cheveux blonds,  assise sur un tabouret sur le point de céder, la regardait en souriant, avec de grands yeux vides de tout signe d'intelligence.

Myosotis prit une longue inspiration de sa cigarette roulée :

- C'est qui, ça ? demanda-t-elle, en soufflant la fumée. Et pourquoi elle me fixe comme ça ?

Leen regarda Naëll être déposé au sol.

Dommage, j'aurais voulu qu'il se fasse taper dessus.
Dommage en effet.
Très dommage.
Mouais. On va voir cet idiot? Je m'ennuie.
Comme tu veut.
Ce n'est pas nous qui décidons.
Merci de l'aide!
De rien!
Ça faisait plaisir.
C'était ironique.

La jeune fille regarda Ava et lui demanda:

-Qu'est-ce qu'on fait?
-On va les rejoindre? ; Interrogea la française
-Mouais.

Sur ce les deux filles allèrent rejoindre les deux gammas. Ava pour garder un oeil sur Lëann et Naëll à cause de sa potion et Leen car elle n'avait rien à faire. (Si ce n'est engueuler Kyo et Darck.)

Pourquoi nous?!
On a rien fait!
Vous existez, c'est suffisant.
Tu es vile.
Et tu ne pense qu'a toi.
Vous faites partie de moi donc par conséquent je pense à vous! CQFD.
Je te hais.
Je t'exècre
Donc vous vous haïssez vous aussi.
La ferme.
Ta gueule.
Vous n'avez que peu de vocabulaire.

Nash et une fille aux cheveux vert étaient en train de parler joyeusement, quand ils s'approchèrent et que l'Underworld déclara:

-Je trouve dommage qu'il t'ai lâché. Ça aurait été marrant de voir que tu te faisait tabassé.

Le gamma la regarda en l'avada-kedavrisant du regard et répliqua:

-Dommage pour toi il ne l'a pas fait.
-Mais le fera! ; Continua l'ancienne Serpentard
-Il ne le fera pas!
-Pourquoi? Me dis pas qu'il a eu peur de toi je te croirais pas.
-Je lui ai dit que je m'appelais Sylvius Abraxas, voilà pourquoi!
-Je le savais que t'était lâche.
-Tu t'es vue?
-Mais moi, au moins je l'assume!

Myosotis et Ava les regardèrent puis cette dernière soupira:

-Tu veut boire quelque chose? Je pense qu'ils vont continuer encore longetemps.
-Volontiers. ; Répondit la dryade.

Du coté des deux nouveau, ça ne c'était pas arrangé:

-Tu t'es vu face de poulpe?!
-Crazboisock à trois tête!
-Ça existe pas!
-Et ta gueule elle existe?
-Oui puisque tu me gueule dessus! Idiote!
-Connard!
-T'as vraiment peu de vocabulaire! Tu le sais ça? Grognasse!
-Tu en as moins que moi alors la ramène pas! Espèce de sniffeur de caniche!

Ça énervait Leen au plus au point et en plus les voix dans sa tête commentait tout ce qu'elle disait!

Et c'est une magnifique insulte de la part de Leen Underword!
Sublime! Mais Naëll Nash se défend bien aussi!
Je dirais même très bien!

Oui c'était soulant, et visiblement ça n'était pas près de s'arrêter.

Griselda gambadait à travers tout le pub, son éternel chiffon sale à la main, chantonnant une chanson d'origine moldue qu'elle trouvait incroyablement merveilleuse.

-Lalala, schtroumpf lala, schtroumpf un air joyeux, ♫ lalala, schtroumpf lala, tout ira bien mieuuuux ! ♪

Elle se sentait bien, et ce depuis que sa meilleure amie pour la vie et future demoiselle d'honneur Avavava l'avait pointée de sa baguette.

Elle choisit un étudiant musculeux, et se jeta à son cou en couinant de joie.

-Toi je te connais pas, mais je t'aime t'aime t'aime plus que tous les Lethifolds du moooonde réunis dans une ronde d'amûûûûûr et de paix ! Déclara-t-elle.

La déclaration n'eut pas l'air de plaire à l'inconnu, qui se mit à brailler en gesticulant.

-RAH QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ TOUS A ME FAIRE CHIER CE SOIR ? T'ES DE MÈCHE AVEC CET AVORTON D'ABRAXAS OU QUOI ? FOUS MOI LA PAIX, MOCHETÉ !

Mais les insultes n'avaient aucune prise sur Griselda, qui sourit davantage, ce qui lui donna un air encore plus inquiétant qu'à son habitude.

-Oui, je t'aimeuh-meuh-meuh !

Elle enserra sa grosse tête de PAF entre les serres qui lui servaient de doigts, et posa un baiser bien mouillé sur les lèvres de sa victime.

Le mastodonte resta interdit quelques secondes, comme figé d'horreur. Griselda en profita pour continuer son petit périple enchanté, en fredonnant.

-Ne te laisse pas abattre, c'est pas compliqué ! ♫ Pour être heureux comme quatre, il suffit de schtroumpfer ! ♪

Elle stoppa juste derrière les deux batteuses ennemies, qui, l'alcool aidant, étaient devenues les meilleures copines du monde, et gloussaient, bras dessus bras dessous.

-Et tu la connais celle-là ? Faisait Lucrécya de son horrible voix éraillée. C'EST A BOIREUH BOIREUH BOIREUH !

-C'EST A BOIRE QU'IL NOUS FAAAAUT ! Reprirent les deux en choeur.

Le sourire déjà béat de Griselda s'élargit, et elle lança :

-Oh, salut, Joufflue ! Salut Rincevent-Rincevent-Rincevent !

Les deux se retournèrent aussi vite qu'elle le purent... ce qui manqua de faire tomber la pauvre Lulu, dont l'équilibre était déjà précaire.

La métisse considéra son ancienne colloc de ses yeux injectés de sang.

-Griiiii... C'est pas parce... parce... parce que chus bourrée que je vais t'pardonner ! Cracha-t-elle.

-Mais si ! Répliqua la follasse.

-Nan.

-Mais si !

-NAN !

-Mais si !

L'hyperactive avinée plissa les yeux avec colère, et ne répondit rien. Ce qui n'empêcha pas la garçonne irlandaise de répondre :

-Mais si ! Et tu sais pourquoi ? PARCE QUE JE T'AIMEUH-MEUH-MEUH !

Kimberlie leva un sourcil, et grimaça.

-Que... qwah ?

-T'as beau être toute joufflue de partout, je t'aime t'aime t'aime plus que tous les Lethifolds du moooonde réunis dans une ronde d'amûûûûûr et de paix tout autour de la terre !

Elle se pencha, prit le visage de Kim entre ses mains, et l'embrassa goulûment, avec un bruit de succion effrayant. Prise par surprise, la malheureuse Gamma n'eut pas le temps d'esquiver, et son cri d'horreur fut étouffé par l'étreinte.

-Ben ma cochonne ! Ca c'est du gros bisou ! S'exclama Lulu, tellement surprise qu'elle en oubliait de boire le verre qu'elle avait à la main.

De nouveau, Kimberlie se sentit obligée d'avaler le vomi qui lui était monté à la bouche tout en essuyant sa bouche d'un revers de la main d'un geste tout sauf glamour.

- Pourquoi faut-il toujours que je me fasse embrasser par des filles qui me soulent !? lâcha-t-elle.
- Euuhhhheyyy... Moi ça compte pas ! J'étais sous emprise ! Jamais de ma vie de la vie de ma life je t'aurais roulé un patin McComique ! accentua-t-elle ses propos avec un rire gras.
- Ouais, ben ne te plaint pas, t'as un mec à qui rouler des patins !
- Mais tu m'as moi, Jouffluuuue d'amour !!
- T'es pas un mec à ce que je sache... ! s'empressa-t-elle de dire en essayant de se défaire de Griselda qui désespérait à l'étreindre de ses petits bras.
- T'es jalouse de moi, McJoufflue ? Haha !! Attends que je m'en souvienne quand j'aurais décuvé ! Tu vas en chier !! lâcha-t-elle avant d'ajouter... Attends ? Je disais quoi là ?
- J'suis pas jalouse de toi ! Etre aussi bête que toi ça me ferait bien chier ! Mais ce qui me fait encore plus chier c'est de me dire que je me suis faite embrasser par plus de fille que de mecs dans ma chienne de vie !

Lucrécya et Griselda ( dont Kim avait enfin réussi à se débarrasser ) alternèrent entre regarder la métisse avec de grands yeux ronds ou se lancer des regards choqués. Kimberlie regretta amèrement les effets de l'alcool sur ses aveux.

- Je l'ai toujours dit que ma Joufflue d'amour était une coincée !!
- NE ME DIS PAS QUE C'EST PAS VRAI !!!!???? TU ES VIERGE McCOMIQUE ?!!! hurla-t-elle avec un large sourire amusé tout en essayant de vain de se retenir de rire.
- MAIS FERMES TA GRANDE GUEULE ESPECE DE GOULE DEGENEREE !!

Elle regarda autour d'elle, heureusement personne ne se souciait bien de ce que pouvait hurler l'Ex-Serpentard torchée. Mise à part un POP assis près d'elle qui fuit en croisant le regard de la Gamma.

- Je n'arrive pas à croire que c'est vrai !! renchérit Rincevent trop contente d'en avoir appris une bonne sur sa rivale ( après tout pour une fois, il y avait un domaine où elle était sûre d'être meilleure qu'elle ! ).
- Laisses moi être ta première fois, ma Joufflue ! s'approcha Griselda, la bouche en cœur.
- Mais arrêtes tes conneries ! lâcha Kimberlie en maintenant son ex colocataire à distance.
- Attends ! Attends ! Il faut que je dise ça à tout le monde ! C'est trop énorme !!

La AAA attrapa son verre et s'enfonça dans la marée de monde. Quant à la pauvre Kimberlie, aucun alcool n'était susceptible de lui faire oublier ça ou de la détendre. C'était comme si toute allégresse s'était échappé de son corps. Dans un dernier essai, elle vida son verre, mais rien n'y faisait, ses tic nerveux étaient revenu au grand galop !

- Nom de dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère ! frappa-t-elle de toute sa force le comptoir renversant plusieurs verres dans la secousse.
- Wooow ! s'extasia Griselda du niveau de langage de Kimberlie.
- Oh la ferme Griselda et aides moi à retrouver cette idiote de Rincevent avant... avant...

Une sueur froide coula le long de sa tempe, ne préféra pas imaginer la gêne qu'elle pourrait avoir si toutes l'université était a courant de sa vie intime. A présent, elle commençait à comprendre de désarroi de Myosotis et la plaignait grandement.
A son tour, elle arpenta le Pub à la recherche de sa rivale suivie de près par Griselda qui ne cessait de lui dire qu'elle serait ravie de l'aider à se décoincer.