Mali, Gri, Myo et Lulu viennent de là !

-Cette fois-ci, c'est la bonne ! s'exclama Lucrécya, en passant le Portail Pointu.

Elle tapa son poing dans sa paume, féroce. Griselda qui sautillait à côté d'elle acquiesça :

-Je suis prête à mettre ma une sur les reptiliens de côté pour cet article !

-Oui ! Et après ce secret-là, il sera totalement inutile d'en dévoiler d'autres ! Aucun autre ! Jamais ! Jamais  plus ! fit Myo, le regard fuyant.

-Le Magyar Déchaîné, c'est que le début, les filles ! lança Malicia, extatique. On devrait aller voir la Gazette du Sorcier, et après la Gazette, la Dépêche Internationale ! Et après la Dépêche Internationale...

La métisse stoppa net et ses amies firent de même : sur la place Magnus Maximus Magouille, un attroupement d'étudiants s'était formé. Tous tenaient dans leurs mains la dernière édition du Wow Herald. Lucrécya bouscula un Pi Omicron Pi qui passait à côté d'elle, et lui arracha le papelard des mains, non sans lui donner un coup de poing dans l'épaule au passage.

-Hey ! fit la victime.

Lucrécya lui montra les dents et il s'éloigna. Pendant ce temps, Zelda se saisit du journal :

-"Magnus Magouille : son émouvant Mea Culpa" lut-elle.

Alors que les quatre filles se penchaient sur le journal, elle reprit sa lecture:

-"Oui, il y a de l'uranium dans la Potion Magouille. Et oui, j'ignorais tout de ses effets radioactifs. Même le plus grand des médicomages à ses failles. Est-ce que je suis responsable ? Probablement. Mais je ne suis certainement pas coupable." C'est sur ces aveux déchirants que le Bon Docteur Magouille s'est confié à nous. Après vingt années de mise en circulation de sa décoction éponyme, le malheureux thérapeute, connu pour ses actions de bienfaisance à travers le monde et son combat quotidien contre les maux sorciers, a découvert par hasard un élément instable dans son remède. N'écoutant que son courage, le séduisant praticien a tout de suite tenu à divulguer la nouvelle. "Quand il s'agit de la santé de mes patients, rien ne m'arrête ! Et c'est pourquoi je tiens à vous dire que grâce à cette radioactivité, la Potion Magouille est 526% plus efficace que n'importe quel autre médicament ! Elle guérit de tout même de la bêtise !". Le Wow Herald ne peut être que touché par tant d'honnêteté."

-Mais qui a écrit ce torchon ?! s'insurgea Malicia.

-C'est signé Hippolytain Saussurus... fit remarquer Myosotis.

-Évidemment ! grinça des dents Lucrécya.

-Qui peut croire à ça ? s'interrogea Zelda.

C'est le moment que choisirent deux étudiants pour passer à côté d'elles :

-Ah ce Doyen ! Quel chic type quand même ! fit l'un.

-Oui, tout le monde n'a pas le courage d'admettre ses erreurs. Quel droiture !

Lucrécya saisit l'un d'eux par le col :

-Non mais vous croyez pas à ces bobards ?!

-Pourquoi ? T'es jalouse ou quoi ?! s'exclama son interlocuteur.

-Ouais ! renchérit son ami. Tout le monde l'aime bien, le Docteur Magouille ! C'est quoi ton problème ?

Ils fusillèrent les amies du regard, et s'éloignèrent rapidement.

Les quatre filles se regardèrent, interdites. Mais elles n'étaient pas au bout de leurs peines. En effet, le doyen venait de fendre la foule, les bras grands ouverts vers elles :

-Que dites vous du dernier article du journal local, Jeunes Filles ? fit-il avec un large sourire hypocrite. Convainquant, non ?

-Non, répliquèrent les quatre en chœur.

-Et pourtant, ma cote de popularité n'a jamais été aussi haute ! se vanta le Bon Docteur, en se lissant le bout de la moustache. Et grâce à cet article, que La Gazette du Sorcier nous a déjà racheté à prix d'or, elle atteindra le firmament !

Il tira quatre fioles de Potion Magouille de sa veste, et les fourra dans les mains des quatre enquêtrices en herbe :

-Je vous les offre ! Buvez donc à ma santé ! rajouta-t-il avec un sourire carnassier. Je vous laisse, j'ai des boissons contraceptives à aller acheter ! J'ai une grosse soirée de prévue, si vous voyez ce que je veux dire...

Il fit un clin d'œil vers les étudiantes et s'en alla en sifflotant, mains dans les poches de son veston.

Malicia, Lucrécya et Myosotis s'étaient assises les unes contre les autres, sur un banc de pierre. Elles restaient silencieuses, bouche bée, tellement surprises qu'elles laissaient une légère neige tomber sur leur crâne et leurs épaules.

Debout devant elle, Zelda gesticulait en leur expliquant son plan soi-disant génialissime.

-Et ensuite, POUF ! Tout lui tombe sur la tronche ! Ahah !

-Mais... pourquoi tant de mangoustes ?! Demanda la fille-chlorophylle, au bout d'un moment.

L'Irlandaise gloussa d'un rire de cinglée :

-Tu sais bien, voyons ! Et donc pendant ce temps, nous on s'enfuit.

-On s'enfuit par où ? Siffla Lulu, suspicieuse.

-Tenez-vous bien, c'est là que c'est génial : on s'enfuit par un tunnel qu'on aura creusé AVEC DES PETITES CUILLERES !

-Pourquoi des petites cuillères ? S'étonna Mali. Pourquoi pas un sortilège Défodio ?

-Ah je vois ! S'exclama l'Irlandaise, agressive, en plissant ses yeux trop grands. Tu es ce genre de personne là !

-Ce genre de personne... quoi ?! Répéta la métisse, totalement larguée.

-Laisse tomber, Mali : elle est complètement siphonnée ! Cracha Lucrécya. Il est bidon son plan !

-Je suis d'accord, admit Myo. Je vois pas vraiment l'intérêt de faire tout ça.

La follasse esquissa un sourire dément.

-Ca, c'est parce que je ne vous avais pas précisé qu'avant, on aurait badigeonné ses murs de répulsifs anti-lézards ! Ah ah !

L'annonce de la garçonne n'eut pas l'effet escompté : ses trois amies la regardèrent avec un mélange de dépit, de pitié, et d'effroi.

-Ce plan est juste parfait, non ? Insista une dernière fois Zelda.

-NON, répliquèrent d'une seule voix les trois autres.

-Oh.

Griselda se rassit sur le banc, et soupira, déçu.

-N'empêche, dit Lulu au bout d'un moment. Comment Magouille a su qu'on allait écrire un article sur sa potion ?! Il est légilimens ou quoi ?!

Myosotis sembla excessivement mal à l'aise.

-Oui, c'est sans doute ça... dit-elle, les yeux dans le vague. 

-Les Reptiliens sont vraiment une race supérieure, y'a pas à dire ! Commenta l'Irlandaise.

-Peu importe comment il a fait, soupira finalement Malicia. On ne doit pas renoncer maintenant ! Il faut qu'on trouve quelque chose contre lui, quelque chose qu'il ne pourra pas retourner contre nous ! Une preuve irréfutable qui au pire le fera se faire virer de la WOW, au mieux l’amènera droit à Azkaban !

-Je sais ! clama l'Irlandaise un peu brusquement. On achète du répulsif pour lézard et on en asperge un peu partout dans son bureau ! Ensuite on achète des mangoustes, plein de mangoustes ! On n'oublie pas nos petites cuillères, et...

-C'est exactement le même plan que tu as proposé il y a dix secondes, pesta Myo.

-Oh, tu crois ? S'étonna Zelda. Dis-m'en plus !

La jeune fille aux cheveux verts ne daigna pas lui répondre. Lulu, elle, se gratta la tête.

-On pourrait peut-être... LE TUER !

-C'est la centième fois que tu proposes ça, soupira Myosotis.

-Ouais ben moi au moins je propose ! pesta la petite batteuse.

-Moi aussi je propose propose propose ! gloussa la garçonne en écarquillant ses yeux déjà globuleux. Je sais que les écailleux n'aiment pas le feu, on devrait incendier l'université !

-Oh oui O'Neil, super bonne idée, foutons le feu à toute la fac ! ironisa Lulu.

Zelda lança à la brune un sourire tout en dents :

-Ah oui, tu trouves vraiment que c'est une super bonne idée ?!

-Nan.

-Oh.

L'Irlandaise baissa la tête, profondément déçue. Lucrécya se prit la tête entre les mains, et réfléchit intensément.

-JE SAIS ! cria-t-elle soudain. On pourrait peut-être inventer nous même des preuves ! C'est ce que Magouille ferait, non ?

Malicia, qui était restée silencieuse pendant tout ce temps, croisa les bras, catégorique.

-Non, je refuse de m'abaisser à son niveau. Il a fait assez de choses illégales pour qu'on le coince là-dessus.

Myo tourna la tête vers la métisse, qui arborait une mine sérieuse.

-T'as une idée ?

-Peut-être. Ce salopard ne s'est jamais vraiment caché de détourner les fonds de la fac, non ? dit la Zeta.

-C'est vrai... admit la fille-chlorophylle.

-Alors je suis sûre qu'il doit garder des traces de ses fraudes quelque part dans son bureau, affirma Mali. On y va, on fouille en vitesse, et on repart avec. Il ne pourra pas nous doubler, ou nier, si on amène directement ses relevés de comptes au Magenmagot !

Lulu acquiesça.

-C'est une bonne idée.

-Ça me va, assura Myosotis.

Zelda leva un doigt.

-Sinon j'ai une idée, une idée infaillible ! Mais il ne faudra pas qu'on oublie nos petites cuillères...

Quatre silhouettes se rapprochèrent furtivement de la porte du bureau du Doyen.

-Appareil photo ? fit une voix aigüe.

-J'ai, répondit une voix éraillée.

-Plume et parchemin ?

-J'ai, j'ai, j'ai ! s'enthousiasma une voix à fort accent irlandais.

-Sac à fond extensible pour cacher les preuves ?

-Je l'ai, fit une voix aux intonations françaises.

Malicia hocha la tête :

-C'est parti.

-Attends ! la retint Myo. Comment on peut être sûres qu'il est pas dans son bureau ?

A ce moment précis, la porte du Doyen s'ouvrit et les quatre intruses se plaquèrent derrière, retenant leur souffle. Magnus Magouille passa devant elles sans les voir :

-Comme je vous le dit, Hippolytain ! Elle n'avait jamais vu le loup ! J'ai été le premier à fertiliser son bosquet de dame avec ma bêche virile !

Saussurus sembla mal à l'aise :

-Oui, vous me l'avez déjà dit à maintes reprises, Magnus...

-Ah si vous saviez comme j'ai hâte qu'on soit ce soir ! s'exclama le Docteur en frétillant des moustaches. Malgré son manque d'expérience, elle ne manque pas d'imagination ! Tenez rien qu'hier, elle m'a...

-Je suis sûr que ce fut très plaisant, Magnus, mais j'étais simplement venu vous voir pour tamponner ce document... bafouilla-t-il, rouge pivoine.

-En parlant de tamponner, ça me rappelle la semaine dernière lorsque je lui ai...

-Mon document, Magnus ? insista le professeur de langues. C'est à propos de cet outil agricole...

-Moi aussi, j'ai un outil agricole... DANS MON PANTALON ! s'exclama le Doyen hilare.

-Je n'en doute pas, Magnus. bredouilla Saussurus.

Les deux s'éloignèrent. Les quatre filles se fixèrent avec des yeux ronds.

-Oh.Mon.Dieu. lâcha Myosotis, horrifiée.

-J'te le fais pas dire. articula Lucrécya.

-Je ne savais pas que les reptiliens cachaient des outils agricoles dans leurs pantalons ! s'enthousiasma Zelda en prenant fiévreusement des notes sur un parchemin.

Malicia frissonna de dégoût :

-Je plains la pauvre femme qui a été assez bête pour tomber dans les bras de ce pervers. fit-elle.

Elle se reprit :

-Mais on a pas le temps de lambiner. Il peut revenir d'un moment à un autre. Allons-y.

Les silhouettes se faufilèrent dans le bureau.

Malicia ne s'introduisait pas chez les gens, d'habitude. Enfin... il pouvait lui arriver d'entrer chez les gens à leur insu. Des fois. Souvent. Assez souvent. Rien de bien méchant. Bon d'accord, elle le savait bien, elle avait un gros défaut : elle aimait la vérité. Ok, elle aimait bien plus que ça, elle aimait... les secrets. Et pire que ça, elle ne savait pas les garder. Mais ça ne l'empêchait pas d'être une super nana, non ? Non ?

Donc, oui, de temps en temps, Mali fouinait. Un peu. Quand elle s'ennuyait. Le problème, c'est qu'elle s'ennuyait souvent. Y'avait qu'à voir ses cours. Elle s'était dit que ça lui prendrait au moins six mois d'apprendre les codes de Loi sorcière. Ca lui avait pris deux jours. Et elle n'avait fait que les lire, nom d'un scroutt ! C'était l'autre souci de Malicia, elle retenait tout. Et tous ces détails s'entassaient dans sa tête et tissaient des toiles dans tous les sens sans jamais s'arrêter. Et ça la rendait chèvre. Donc, oui, elle était souvent comment dire... à fleur de peau. Et oui, elle s'ennuyait vite. Et oui, elle avait besoin de se changer les idées.

Enfin bref. Malicia savait bien que c'était pas une excuse, et elle savait bien que c'était pour ça qu'elle n'avait pas beaucoup d'amis. Pour ça et aussi parce qu'elle parlait trop. Ou qu'elle souriait trop. Ou les deux à la fois. Toujours était-il que si il y avait bien une chose que Mali connaissait, c'était les limites. Elle veillait toujours à ne pas trop les dépasser. Mais voilà. Depuis quelques temps, quelque chose avait changé.

Est-ce que c'était parce qu'elle était en train de devenir une sale ado boutonneuse, comme le disait si bien le concierge Rusard autrefois à Poudlard ? Peut-être. Mali n'en savait trop rien. Ce qu'elle savait par contre, c'était qu'elle ne supportait plus l'injustice. Elle ne l'aimait pas beaucoup avant non plus, mais avant elle aurait réglé ça en pleurant et en mangeant de la glace. Maintenant, quand quelqu'un dépassait les bornes, elle avait envie de tout sauf de manger de la glace. Et quand un sale petit moustachu pervers et alcoolique, qui l'avait déjà rétrogradée en Sciences So il y a à peine deux mois, la rétrogradait en Insuffisance parce qu'elle était noire, ça dépassait les bornes !!!

Donc Malicia allait se venger. Et tant pis si ça lui faisait un défaut de plus.

La métisse se faufila, suivie de ses amies dans le bureau du Bon Docteur, non sans jeter un regard noir à la plaque "Grosses Dondons s'abstenir" qui ornait la porte d'entrée.

-L'Antre du Reptilien... commença Griselda sur un ton solennel.

Elle se tourna vers ses camarades :

-La première qui trouve une écaille a gagné !

Sur ce, l'irlandaise surexcitée se précipita vers les étagères qui ornaient la pièce en gloussant et en dodelinant de la tête.

-Je... je vais faire le guet ! annonça Myosotis, que l'histoire mettait décidément mal à l'aise.

Les joues rouges, elle se posta près de la porte et fit un signe de tête en direction de la zeta.

-Bon, on cherche quoi ? demanda Lucrécya.

-N'importe quoi du moment qu'il y est trempé jusqu'au cou... répondit Malicia, déterminée.

Sa meilleure amie haussa les épaules :

-No problemo.

Sur ce, elle saisit un tiroir et en renversa le contenu par terre. La zeta, quant à elle, eut une moue pensive :

-Si j'étais un vieux moustachu pervers et alcoolique où est-ce que je cacherais mes secrets ? fit-elle sur un ton chantant.

Son regard balaya la pièce. Le bureau était cossu, y'avait pas à dire. Cossu, et mal rangé. Les étagères qui le bordaient contenaient un tas de bocaux pleins de trucs embaumés bizarres, de livres écornés aux couleurs passées... Une des étagères était exclusivement remplie de hauts de formes miniatures. Il devait bien en avoir une bonne centaine. Probablement la collection chérie du Bon Docteur. Mais bon, Malicia n'était pas mesquine. Toucher aux chapeaux sacrés de Magouille, c'était pour les Serpentards. Non la métisse, en bonne ex-Gryffondor, tenait à avoir dans sa vengeance le meilleur des alliés : la vérité. Et elle ne tarderait pas à la trouver. Elle se mit à chercher de façon méthodique l'endroit, alors que ses amies s'affairaient à côté d'elle.

Quelques minutes passèrent jusqu'à...

-OH REGARDEZ ! finit par faire Griselda.

Les filles se tournèrent vers elle, intriguées. Mais la Pi Omicron pi désigna un soutien-gorge à carreaux vichy verts clair.

-Où t'as trouvé ça ?! s'exclama Myo.

-Dans l'agenda du Doyen ! s'exclama Griselda. Il devait s'en servir comme d'un marque-page, mais Lethi et moi, on est pas dupes !

Elle posa le soutien-gorge sur sa tête :

-C'est un casque pour capter les ondes reptiliennes !

-N'importe quoi ! ricana Lucrécya.

Elle saisit le truc :

-C'est un soutif, patate !

-Non ! C'est un casque capteur d'ondes ! s'emporta l'irlandaise. Personne n'a des seins aussi gros !

-Si ! Les vieilles qu'ont les nénés qui tombent ! répliqua Lucrécya.

-Beurk ! fit Malicia.

- La preuve : t'as vu ces motifs ringards !! renchérit la batteuse.

-Beurk beurk beurk. acquiesça la zeta derrière elle.

-Vous voulez le casque pour vous en servir contre Lethi et moi, c'est ça ?!  s'énerva la folle.

-GRI, LÂCHE CE TRUC ET REMETS-LE OU IL ÉTAIT ! aboya Myosotis avec autorité.

Ses trois amies lui jetèrent un regard surpris et elle reprit en rougissant :

-On est là pour trouver de vrais indices, non ?

Malicia hocha la tête :

-T'as raison, Myo, on doit pas se déconcentrer.

Les fouilles reprirent de plus belle, dans le calme.

-Le Doyen va pas tarder à revenir, les filles, avertit soudain la fille chlorophylle. Je sais pas si on aura le temps de tomber sur...

-J'ai trouvé quelque chose ! fit brusquement Lucrécya.

Malicia et Gri se précipitèrent vers elle et l'Alpha Alpha Alpha montra un tas de feuilles qui étaient cachées dans un tiroir à double fond.

-C'est plein de chiffres bizarres et y'a marqué "Comptes secrets de l'Université que personne, PERSONNE, ne doit jamais voir", c'est louche, non ? reprit-elle avec fierté.

-Bravo Lustucru ! C'est exactement ce qu'il nous faut ! s'enthousiasma Malicia.

Les deux se topèrent dans la main et la métisse regarda les documents :

-C'est pas vrai... Si je lis bien ce qui est écrit ici, notre "Bon Docteur" détourne 98% des fonds encaissés par l'Université ! annonça-t-elle.

Elle sourit à ses amies :

-Ça va faire un article du tonnerre pour le Magyar Déchaîné ! Allez, prenons...

La métisse s'interrompit. A peine avait-elle sorti les documents du tiroir que ces derniers étaient redevenus vierges.

-Ah le sale... pesta-t-elle.

Elle remit les parchemins à leur place. Aussitôt l'écriture réapparut. Elle les tira vers la sortie et le les lignes s'effacèrent.

-Non... gémit-elle.

Elle saisit son appareil photo et enclencha le flash : rien.  Déçue, elle se tourna vers ses amies :

-Comment on va faire ?

-Il revient ! les alerta Myo.

Les filles ouvrirent des yeux affolés et s'empressèrent de ranger le désordre à grand renforts de baguette. Elles sortirent comme des dératées du bureau et détalèrent dans les couloirs hors du bâtiment administratif. A peine à quelques enjambées de l'immeuble, elles stoppèrent.

-Ah le salaud ! s'énerva Lucrécya, la seule qui n'était pas essoufflée. Il est trop fort !

-Sales reptiliens ! Ils nous ont bien eu ! acquiesça Gri.  Heureusement que Lethifold était là pour nous avertir !

-C'est moi qui vous ai averties ! lança Myosotis.

L'irlandaise chipota :

-Oui, toi... mais surtout Lethi !

Un gros soupir tout triste les fit cesser leur dispute. Malicia baissait la tête, découragée :

-On a essayé et essayé toute la journée, et on a pas réussi à le coincer. fit-elle. Pas une seule fois. Amalia, les autres et moi, on va aller chez les Insuffisants, et on aura rien pu faire contre.

Ses amies se regardèrent et finalement Lulu s'avança :

-Te bile pas, on finira bien par l'avoir un jour.

-Oui ! renchérit Zelda. Il fera bien une erreur à un moment ou un autre. Perdre une écaille, pondre un oeuf dans la fontaine....

Lucrécya lui jeta un regard mauvais.

-Faut croire qu'on s'est attaquées à trop fort pour nous... fit Myo d'une voix douce. C'est pas de chance.

Malicia acquiesça tristement.

-Oui...

Elle releva la tête :

-J'vais rentrer, je crois que j'ai besoin de décompresser un peu....

Elle fit un petit sourire à ses amies :

-On se voit demain ?

Ses camarades hochèrent la tête :

-Ouais ! répondit Lucrécya. Une bonne nuit de sommeil et ça repart ! Tu verras, on finira bien par le coincer !

-Lui et ses congénères à la langue fourchue ! renchérit Zelda.  En attendant, allons manger ! Lethi a faim !

La batteuse haussa les épaules :

-Allez !

-J'aurais bien aimé, fit Myo, mais j'suis un peu fatiguée moi aussi. J'vais repartir chez les Gammas, je les ai pas vus de toute la journée, ça me fait bizarre.

Malicia sourit à ses amies et s'en alla en leur faisant un petit signe de main.

La neige tombait à gros flocons, et l'air était d'un froid mordant.

Plaquée contre un mur, Myosotis tira sur son épais manteau, autant pour se réchauffer que pour se cacher... mais rien ne pouvait camoufler la honte qu'elle ressentait. Elle se mordit la lèvre inférieure. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'était vraiment pas fière d'elle, et elle savait que ça n'irait pas s'arrangeant.

L'étudiante en Sciences Occultes alla néanmoins jusqu'au bout de son plan. Elle attendit patiemment que Malicia s'éloigne de la place Magnus Maximus Magouille, et que Lucrécya et Zelda disparaissent dans l'escalier qui descendait jusqu'au restaurant universitaire. Puis, les joues rouges, elle se précipita vers le bâtiment administratif, et s'y faufila.

Elle poussa un soupir, et monta lentement les marches de l'escalier qui menait jusqu'au bureau du Doyen, en tentant d'ignorer les centaines de portraits de ce dernier placardés sur les murs.

Heureusement pour elle, ses trois camarades ne s'étaient pas rendues compte que son alerte était aussi fausse que son dévouement à leur enquête. Et finalement, une à une, elles avaient renoncé... pour le moment.

C'était censé être une bonne chose pour Myo, sauf qu'elle se sentait horriblement coupable. Elle revoyait sans cesse cette indicible tristesse dans les yeux de la métisse, et son cœur se serrait à ce souvenir frais.
Il fallait dire qu'en temps normal, elle aurait tout mis en œuvre pour aider la Zeta. Tout... sauf coincer Magnus. N'importe qui, mais pas Magnus. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui ?!

La semi-dryade sauta par habitude au dessus une marche farceuse, qui venait de pivoter en ricanant, et poursuivit son chemin, perdue dans ses pensées.

Y'a quelque chose qui clochait définitivement chez elle. Ses sentiments étaient pourtant limpides : elle n'était pas amoureuse du Dr Magouille. D'ailleurs, était-elle seulement capable de tomber encore amoureuse ? Quelque chose lui soufflait que le contre-sort au philtre d'amour que lui avait administré Titus l'en empêcherait à tout jamais.

Non, si elle avait aidé le doyen, c'était pour une raison bien plus égoïste, qu'elle s'était refusée à formuler jusqu'à présent. Si elle ne voulait pas que l'escroc moustachu se fasse virer, c'est parce qu'elle ne pouvait pas se passer de son amant. Ou, pour être plus précise, elle ne pouvait plus se passer de leurs moments intimes. Au début, elle avait pensé qu'elle maîtrisait, que ce n'était qu'une passade bizarre et malsaine... mais, les jours passant, et leurs rendez-vous secrets s'enchaînant, elle s'était faite engloutir par son désir, par ses mensonges. Et à présent, en bonne junkie Gamma, elle était dans l'incapacité d'arrêter.

Ce qui faisait d'elle une traînée.

Il n'y avait aucune autre explication. Elle était une traînée. Elle était on ne peut plus consciente que Magnus Magouille était un raciste rétrograde, un pervers libidineux et un manipulateur de première, et elle détestait chaque seconde qu'elle passait en sa compagnie. Il la répugnait. Et pourtant... Pourtant depuis un mois qu'ils se voyaient en secret, le vide incommensurable qu'avait laissé en elle le philtre d'amour ne se faisait plus sentir. Certes, elle avait honte. Certes, elle mentait à tout le monde, y compris à ses meilleurs amis. Certes, elle était devenue le genre de garce abjecte qu'elle haïssait autrefois. Mais les faits étaient là : elle se sentait mieux. Elle se sentait à nouveau vivante.

Le cœur lourd, la jeune femme à la chevelure verte entra dans le bureau où ses amies et elle fouillaient, peu de temps auparavant.

Les lieux étaient déserts. Myo en profita pour se verser une rasade de bourbon dans un verre qui traînait sur la vaste table d'ébène. Elle s'assit sur le grand fauteuil du doyen : de là elle avait une vue parfaite sur la porte d'entrée. Magnus n'allait plus tarder.

Malicia déambulait en direction de Mysteria Lane quand elle stoppa brusquement au beau milieu du chemin enneigé. Un étudiant, qui volait sur son balai, l'évita de justesse et lui cria de faire plus attention. Mais la métisse ne l'écoutait pas et fronçait les sourcils, toute à ses réflexions.

Quelque chose clochait. Et elle ne parvenait pas à savoir quoi. Enfin... elle voyait bien ce qui n'allait pas : elle avait encore fait les frais de cet horrible doyen raciste et moustachu et elle n'avait rien pu faire contre. Mais la perspective d'aller dès la rentrée faire ses études chez les Insuffisants alors qu'elle avait mis toute son énergie à étudier en Sciences So et alors qu'elle avait déjà commencé à réviser pour les examens n'était pas ce qui la tracassait. Bon, c'est sûr, ça la mettait hors d'elle, mais... Malicia pinça les lèvres et secoua le nez, emmitouflée dans son épaisse écharpe de saison blanche, et sans se préoccuper des gros flocons glacés qui se déversaient sur ses cheveux dorés.

Elle avait l'impression... d'avoir manqué quelque chose. Oui, dans toutes les tribulations qu'elle avait vécu avec ses amies aujourd'hui, quelque chose avait attiré son attention. Mais elle avait été tellement obnubilée par son envie de ruiner la réputation du doyen qu'elle avait oublié de quoi il s'agissait.

La zeta repassa dans sa tête les évènements de la journée. La beuglante du matin. La cabane des insuffisants transformée en palace. La visite à l'orphelinat Ste Miquette. Quelque part, quelque chose s'était passé et ce quelque chose était très très important. La Une mensongère du Wow Herald. La fouille du bureau de Magouille. Ce soutien-gorge démesuré...

Soudain, Malicia écarquilla les yeux. Oui ! Le soutien-gorge ! Il y avait quelque chose de louche avec ce soutien-gorge ! Mais pourquoi ? Même un vieux moustachu comme le doyen avait le droit d'avoir des conquêtes... Alors pourquoi est-ce que ça chiffonnait Malicia ?

La métisse se mit à faire les cent pas dans la neige, tout en murmurant :

-Un soutien-gorge... oui mais quoi ? Quoi d'autre ? Ou... De quoi parlait Magouille avant qu'on entre dans son bureau déjà ? D'un rendez-vous... Et ce matin, ce matin il a dit autre chose, quelque chose à propos de la loi... Mais pourquoi a-t-il parlé de la loi ? Parce qu'il est au-dessus de la loi ? Non... c'est pas ça... c'est parce que...

Malicia tapa brusquement dans ses mains et fit sursauter deux étudiants qui la regardaient en craignant pour sa santé mentale :

-Parce qu'il pense qu'il est au-dessus de la loi et pourquoi il penserait ça ? Parce qu'il a fait quelque chose d'interdit !

Elle repartit dans ses pensées :

-Si on ajoute à ça son histoire de rendez-vous, le soutien-gorge vert et tout les détails graveleux dont il s'est vanté devant le professeur Saussurus...

La zeta stoppa, le souffle coupé :

-Il sort avec une étudiante ! Magouille sort avec une étudiante ! Et il va la voir ce soir !

L'air à la fois dégouté par ce qu'elle venait de découvrir et fier de l'avoir découvert, la métisse fit une tête bizarre. Mais son enthousiasme disparut aussi vite qu'il était venu. Si elle voulait révéler cette histoire, il lui fallait une preuve. Mais comment allait-elle en avoir une ? Le doyen n'avouerait jamais un truc aussi illégal ! Et il avait probablement sécurisé tout ce qui pouvait le compromettre ! Et... même si elle essayait de le prendre sur le fait, avec son appareil photo par exemple, ça ne marcherait pas, elle en avait déjà fait les frais ce matin ! Alors comment ?!

La métisse s'agita et finit par s'asseoir sur un banc. Elle tira son appareil photo de son sac et le posa sur ses genoux. Si seulement elle avait les moyens de filmer sa preuve et de la diffuser simultanément, Magouille n'aurait pas le temps d'agir ! Mais... ça n'existait pas ! Les picturines permettaient de rediffuser des hologrammes mais pas de tourner en direct.  Non. Il n'y avait aucun moyen d'arriver à ses fins. Et pourtant, si son idée avait existé, ç'aurait été parfait.

La zeta considéra longuement son appareil et finit par soupirer déçue.
Soudain, elle pencha la tête de côté et saisit sa besace. Elle venait d'avoir une illumination.  Elle fouilla dans son sac d'une main fébrile et finit par en tirer une picturine du dernier concert de Lady Cracra.  Comment ça fonctionnait ? Il fallait qu'elle sache. Agitant sa baguette, Malicia fit léviter l'artefact et le décortiqua en plusieurs éléments entourés d'un halo lumineux. Elle les observa avec attention pendant de longues minutes. Quels sortilèges ça pouvait bien contenir ? Comment les extraire ? Et surtout, comment les intégrer à son appareil pour que ce dernier diffuse ce qu'il voit ?

-Peut-être en combinant un sortilège de réplication avec un sortilège protéiforme et...marmonna la métisse avant de se lancer dans un calcul compliqué.

Elle se perdit dans ses pensées, tellement concentrée qu'elle ne sentait plus le froid et ne remarquait plus rien de ce qui l'entourait. Dans sa tête, un nombre incalculable de schémas et de formules se dessinaient en lettres lumineuses. Et elle agitait sa baguette frénétiquement, murmurant pour elle même, bredouillant, pestant, recommençant.

La journée déclina lentement alors qu'elle continuait ses expérimentations, se trompant à chaque étape, mais poursuivant malgré tout ses recherches sans se décourager.

Les lampadaires finirent par s'allumer autour d'elle alors que la nuit tombait et qu'un vent frais se levait.

Et soudain, Malicia poussa un petit cri de victoire. Elle considéra son appareil complètement refait. Finalement, elle activa le bouton avec appréhension et se racla la gorge :

-Hum hum... Bonjour ! Ici Malicia McGuire  pour le Magyar Déchaîné... commença-t-elle d'une voix peu assurée, un petit sourire nerveux aux lèvres, tout en fixant l'objectif.

Elle désigna le sol à ses pieds du bout de sa baguette et un rayon lumineux jaillit de son appareil et dessina sur le sol une image dans laquelle son visage apparut :

-Hum hum... Bonjour ! Ici Malicia McGuire  pour le Magyar Déchaîné... répéta cette dernière.

La métisse sourit, ravie et poursuivit :

-Aujourd'hui dans notre édition spéciale : Le Doyen sort avec une étudiante ! Nos images en direct !

Quasi simultanément, son double animé répéta sa phrase.

N'y tenant plus, Malicia sauta de joie :

-IIIIH ! CA MARCHE !

Elle se mit à sautiller sur place, serrant son appareil contre elle. Ca fonctionnait, ça fonctionnait !

La métisse regarda son image sauter comme elle. Brusquement, la retransmission disparut et elle se figea :

-Ça tient juste quelques secondes... fit-elle d'une voix inquiète.

Elle serra le poing, déterminée :

-Mais si j'arrive à filmer au bon moment, ça suffira amplement !

Restait à savoir où projeter son "reportage". Un éclair de génie traversa ses grands yeux noirs et elle saisit son miroir :

-Lucrécya Flynn ! dit-elle distinctement.

Le visage de sa meilleure amie apparut, mastiquant un sandwich :

-Scrounch..  ouais ?

-Lustucru, j'ai besoin de ton aide ! Rassemble un max de monde sur la place Magnus Magouille !

-Pourquoi faire ?

-J'ai pas le temps de t'expliquer ! répondit Mali. Mais fais-moi confiance, ça vaudra le coup ! Préviens Myo et Gri ! A tout de suite !

Sur ces paroles, la métisse rebroussa chemin et se dirigea vers le bâtiment administratif d'un pas déterminé.

OM ET LES FRATERNITÉS VIENNENT D'ICI !  :arrow: 

Au moment où le grand Archiwald de Winchester atterrissait sur la Place Magouille, ce dernier jeta un regard affolé de tout côtés : il était absolument encerclé par la totalité des fraternités de l'université. Tous le regardaient avec des yeux goguenards.

-Salut Archie !

Winchester se retourna : fendant la foule, Titus Reynolds accompagné de Kimberly, Om, Andrew et Marcus se rapprochait de lui.

-Une dernière parole ? demanda Flint.

Le chef Alpha saisit à toute vitesse son miroir magique :

-Fraternité AAA !!!!

Avant que qui que ce soit ne puisse faire un geste pour l'arrêter, le sorcier eut le temps de gémir :

-Je suis sur la Place Magouille ! Venez me cher...

Un sortilège fit exploser son miroir dans ses mains.

-ILS VONT VENIR D'UNE SECONDE A L'AUTRE !!! ATTRAPEZ-LE !!!

-Sûrement pas, Reynolds ! grogna MacMalden aux côtés des PAFs.

-Comment ?

Le chef des PAFs sourit :

-Je t'ai promis que je te mettrais une raclée quand je l'aurais décidé ? Ben, maintenant que Archiwald est ici avec nous, je décide que c'est le moment ! Je vais vous avoir, toi, tes hippies et cet aristo !

Il éclata de rire, alors que les Zeta menées par Perry fulminaient :

-Vous la jouez solo, c'est ça les mecs ??! Très bien !!! Aux chiottes le plan ! On va tous vous massacrer !!!

-Bande de traitres !!!! rugit Titus.

Ce fut à ce moment précis que les renforts Alphas Alphas Alphas apparurent à côté de leur chef :

-Noble suzerain ! Nous voici à votre secours !

-A la bonne heure mes sujets !!! lança Archiwald en reprenant contenance. Sus à l'ennemi !!!

Et en un éclair, ce fut le chaos : sous les yeux affolés des POPs présents qui ne purent que se défendre, les fraternités se jetèrent les unes sur les autres, les sortilèges fusant à toute vitesse. De multiples explosions retentirent autour des étudiants, et certains malheureux sorciers volèrent dans les airs, soufflés par l'abondance de maléfices projetés. Des boucliers magiques émergèrent ça et là, renvoyant les bombardements d'éclairs en tout genre, et certains parmi les plus hargneux ne tardèrent pas à en venir aussi aux mains.

Dans cet enfer soudain et assourdissant, Om Rajesh Kapoor ne trouva rien d'autre à faire que hurler et s'enfuir en courant à la recherche d'une cachette :

-OYOYOYOYOYOYOYOY !!!!!!! geignit-il en courant les mains en l'air.

Une explosion assourdissante projeta Titus à terre, alors que les sorts pleuvaient autour de lui. La poussière dans les yeux et les oreilles bourdonnantes, il se releva lentement, comme au ralenti, extirpant avec difficulté sa baguette de son holster. Un hurlement lui parvint de manière lointaine, comme un cri de guerre distant. Tournant la tête vers la gauche, il vit au milieu de la mêlée une sorcière Zeta lui fonçait dessus en criant comme une forcenée.

Instinctivement, le cowboy la pointa de sa baguette :

-Repulso ! parvint-il à lancer malgré la poussière qui lui brûlait la gorge.

L'étudiante s'envola littéralement à l'autre bout de la Place Magnus Magouille, frappée de plein fouet. Mais ça n'était pas tout : il y en avait des dizaines d'autres qui se battaient autour de lui dans un concert de vociférations et de sifflements d'éclairs en tout genre. Et d'une seconde à l'autre, l'un d'entre eux allait se tourner dans sa direction pour l'affronter. Serrant les dents, le yankee sa jeta dans la bataille, à la recherche des autres Gammas. Alors qu'il lançait sortilège sur sortilège pour défendre sa peau et que les étudiants-sorciers se déchiraient autour de lui, le ricain se maudit intérieurement : il aurait du pressentir que tout ça allait partir en vrille dès les premières minutes ! Merde, pourquoi avait-il fait confiance à MacMalden ? C'était du suicide, comme d'amener tout ce beau monde sur la Place MMM !

N'empêche, quand la potion est tirée, il faut la boire comme dit le proverbe ! Archiwald était là à présent, dans la cohue, entouré de ses Alphas. Il fallait le trouver à tout prix ! Une bande de PAFs déchainés et couverts de brûlures se jetèrent sur lui et Titus les pétrifia d'une bordée de maléfices bien placés. C'est alors qu'il le vit : ce bon vieil enfoiré d'Archie, aux prises avec plusieurs Gammas qui tentaient leur chance contre lui. Hélas, ses gardes du corp le protégeaient bec et ongle, et les hippies ne purent l'approcher.

Jubilant devant la déroute de ses assaillants, Winchester partit de son rire aigrelet et lança plusieurs sorts sur les Gammas par-dessus l'épaule large de son garde le plus proche. Le son horripilant de ce rire de crécelle mit l'américain en pétard. Vraiment en pétard. Tellement en pétard qu'il leva sa baguette, fou de rage :

-TU VEUX QU'ON SE MARRE FUMIER ?! ON VA SE MARRER !!!

Il lança dans les airs le sort le plus puissant qu'il connaissait :

-METEORRIBILIS !!!

Titus Reynolds a effectué 1 lancé(s) d'un (CARTE CHANCE.) :

5

Un long éclair bleuté fusa du bout de la baguette de Titus et fonça vers le ciel. L'accalmie qui s'était installée dans la météo de décembre cessa brusquement, alors que d'immenses nuages noirs recouvraient la voute céleste. L'espace d'un instant, la bataille cessa, alors que tous levaient les yeux pour voir le cataclysme se préparer : en quelques secondes, la plus terrible tempête qu'il ait été donnée de voir sur la WoW depuis Dieu seul sait quand, s'abattit sur l'Université toute entière.
La pluie torrentielle tomba brusquement, et un vent cyclonique souffla bientôt, menaçant de faire s'envoler les bancs publics de la Place Magnus Magouille. Pour finir, des éclairs en tout genre fusèrent dans le maelström qu'était devenu le ciel de la fac, menaçant de tomber sur la foule estudiantine. J'y suis allé sec sur ce coup-là quand même... songea Titus inquiet.

Kim choisit ce moment pour débarquer à ses côtés, sa batte à moitié ébréchée à la main :

-Qu'est-ce que t'as foutu ?!

-J'en sais rien, grogna le cowboy. J'étais en colère, j'ai balancé ce que j'avais de plus gros sans réfléchir.

Kim jeta un regard apeuré à son parrain :

-Tu sais arrêter ce truc ??

Titus réfléchit quelques secondes. Il se frappa le front du plat de la main :

-Merde, j'ai oublié la formule pour l'arrêter...

-QUOI ??!

Un éclair tomba alors juste à leurs pieds, mettant un terme à la conversation. Kim se releva aussi vite qu'elle put :

-On a pas le temps pour ça ! Je vais trouver cette enflure d'Archiwald et lui péter sa sale gueule moi-même !!!

Et avant que Titus n'ait pu faire un geste pour l'arrêter, elle disparut dans la mêlée. Il se leva à son tour, bougon, et se fondit dans la bataille en espérant la rattraper.

Lucrécya montait lentement les escaliers, en mâchonnant une patacitrouille. A côté d'elle, Zelda fixait le sol de ses énormes yeux ronds, y voyant probablement des choses que personne d'autre ne pouvait voir.

-Ouais, Mali veut qu'on rameute des gens place Magouille, badina la batteuse, en postillonnant des miettes orangées. Elle doit avoir un plan.

-Je vais appeler tous mes meilleurs amis de la vie ! s'enthousiasma l'Irlandaise, en fixant toujours par terre. C'est à dire Kimijoufflue, Gri, le Dr Froud, le Maître des Ténèbres, le farfadet invisible qui vit dans ma théière, et... ben, c'est tout.

Lulu haussa les épaules, non sans jeter un regard suspicieux à sa camarade :

-Mouais, si tu le dis, fit-elle en grimpant la dernière marche. Mais n'empêche, je me demande ce que Mali a prév... CRÉNOM D'UN BALAI !

La petite batteuse ouvrit grand les yeux. Une scène apocalyptique s'étendait devant elle, sur la place MMM : sous une tempête qui n'avait rien d'ordinaire, des centaines et des centaines d'étudiants en étaient venus aux mains, en hurlant. Des sortilèges fusaient de toutes parts, et éclairaient par touche la foule en furie.

-Ah ben on dirait que Malichouquette a déjà rameuté toute la fac, rigola Zelda, les poings sur les hanches, avant de s'élancer en s'esclaffant sur le champs de bataille.

Lucrécya fronça les sourcils, alors que sa cape claquait au vent et que ses longs cheveux noirs volaient dans tout les sens. Si ça faisait partie du plan de sa meilleure amie, elle ne comprenait vraiment, mais alors là, vraiment pas où la Zeta voulait en venir. Mais bon, après tout, elle lui faisait confiance, c'était elle la cérébrale....

-Lucrécyaaa ! héla une voix horriblement guindée, qui sonnait familière à l'oreille de la petite brune.

Cette dernière leva les yeux : le chef des AAA s'avançait vers elle à grandes enjambées. Malgré le vent glacial effroyable qui faisait tout voler autour de lui, son brushing restait bizarrement impeccable.

-Quoi ? siffla la brunette.

L'AAA stoppa en face d'elle, visiblement soulagé :

-Ah ! Lucrécya ! Je n'ai jamais été aussi ravi de voir quelqu'un qu'en cet instant précis !

La batteuse bomba le torse :

-Ouais, je sais, je fais souvent cet effet.

Un éclair vint ponctuer ses dires, et Archiwald glapit de peur. Il posa sa main sur son coeur, et reprit :

-Les sous-groupes de pouilleux qui osent prendre le nom de fraternité m'en veulent personnellement, à Moi ! Te rends-tu compte de l'audace incroyable de cet affront ?! Moi ! Archiwald de Winchester ! Et la pétrification qu'ont subis mes deux gardes du corps m'a été terriblement préjudiciable ! J'étais sur le point de désespérer, mais tu es à l'évidence le bras armé et musculeux dont la prestigieuse Alpha Alpha Alpha a besoin !

Le visage de Lulu n'était qu'un masque d'incompréhension :

-Heing ?

-Sors ta batte ! ET FRAPPE !

-Ah ! Ok.

Lulu agrippa Séraphine, rangée dans son fourreau à sa ceinture, et décocha un méchant coup sur la tête d'Archiwald. Ce dernier lâcha un cri terriblement aigu, et se frotta le sommet du crâne.

-Mais pourquoi diable as-tu fait cela ?!

-Ben, tu m'as dis frappe ! Alors j'ai frappé !

-Mais pas moi ! Eux !

Il désigna la foule, notamment quelques Pi Omicron Pi qui peinaient à se défendre face à un PAF patibulaire plus large que haut.
Lulu hocha la tête, une lueur sadique dans les yeux :

-Oh, avec plaisir !

Sa batte à la main, un sourire carnassier aux lèvres, Lucrécya s'avança vers la mêlée. Archiwald, courbé comme jamais, s'agrippa à son dos, et marcha avec précaution, comme derrière un bouclier.

Si qui que ce soit devait définir l'Enfer, il choisirait cet instant pour l'illustrer. Entre les éclairs foudroyants et les torrents de vents, Kimberlie se faufilait entre les duels plus ou moins à la régulière cherchant ce salopard d'Architruc du regard, un regard haineux et déterminé. Décidément, ils avaient fait trop de mal aux McCormick pour la journée ! Puis... elle lui avait promis à ce bourgeois de Winchester qu'elle lui foutrait un coup d'boule et elle était plus que décidée à honorer cette violente et méritée promesse !
Elle creusa son passage avec une telle force de frappe que sa batte partait peu à peu en lambeau, les traces de sang se multipliant sans pitié entre les péteux de AAA, les idiots de PAF et les pimbêches de Zeta ! Seuls les pauvres POP qui peinaient à faire face à cette anarchie étaient, en même temps que les Gamma, de la fureur de Kim.
Ce fut quand elle assiégea un coup de poing dans le nez d'une féministe qui l'avait pris en traitre qu'elle nota Architruc de loin, la dos courbé tout en prenant la tangente. Elle poussa un grognement qui venait du coeur avant de foncé sur lui. Elle réussit à slalomer entre les sorciers avec son seul objectif ; lui faire payer ! Jusqu'au moment où...

BAM !

Fauchée avec une telle force de frappe, elle se retrouva valdinguée en arrière en s'écorchant les genoux et les coudes. Ce n'était sans compter son nez dont le sang coulait à flot jusqu'à son menton. Allongée sur le sol, sous le choc, elle toucha son nez qui avait pris un drôle d'angle. Le temps de reprendre ses esprits, elle se dit qu'il n'y avait qu'une seule personne pour montrer une telle force de frappe :

- J'ai toujours rêvée de faire ça ! Regardes toi, McComique ! Encore plus pitoyable que d'habitude.

Fière, Lucrécya la surplombait du regard sa batte tâchée de son sang. Vénère, Kim attrapa sa baguette lançant un Episkey tout en se levant. Au crac, elle tituba, ses vêtements couverts d'une neige sale et confue.

- Il est temps de montrer qui est la plus balèze de nous deux une bonne fois pour toute ! Et je veux dire par là ; Moi, bien sûr !

Essoufflée par le choc et l'indignation, Kimberlie serra les poings sur sa batte et sa baguette. Puis, ce fut contre toute attente qu'elle afficha un sourire ensanglanté. Tout d'un coup, elle s'était sentie excitée. Kimberlie, au fond d'elle et malgré ses dires, n'avait jamais nié la force de sa rivale de toujours. Comme pour Lucrécya, c'était un plaisir pour elle d'avoir l'occasion de prouver sa valeur face à quelqu'un qui valait la peine d'être battu.

- Essayes pour voir.

Elles se toisèrent avec défit une fraction de seconde alors de les entendre hurler de rage, chacune fonçant l'une vers l'autre prête à montrer toute leur puissance à la batte de Quidditch.
Lorsque leurs armes s'entrechoquèrent cela tonna dans un bruit sourd et puissant qui se confondait avec les tonnerres sur ciel. Pendant une seconde, les deux sorcières résistaient à la force de l'autre, jusqu'au moment où la batte déjà fragilisée de Kim partie en éclats l'obligeant à se protéger les yeux. Elle se serait pris un second coup dans le nez si un éclair foudroyant n'avait pas obligé Lucrécya à reculer. Quant à Kim, elle dut maintenir ses appuis face à la déflagration.

- Pouah, trop la honte, McComique ! pouffa-t-elle en la montrant du doigt, peu intimidée par le ciel et ses attaques.
- Espèce de naze ! J'ai dégommé des gugusses avant toi ! De toute façon, je ne m'inquiète pas trop. Même sans ça... j'peux toujours te latter la gueule, Rincevent, et easy !
- Tu peux toujours rêver !
- EXPELLIARMUS !

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

3

Lucrécya jubilait.

Elle se fichait des instructions de cet abruti gominé d'Archichou comme de sa première chocogrenouille... mais qu'est-ce qu'elle adorait ce genre d'ambiance ! Le sang, la sueur, la peur et les cris... c'était génial ! Genre ''sensation quidditch'', fois mille ! Et l'ouragan apocalyptique qui hurlait ses poumons au dessus de la place rajoutait au dantesque de la scène. Lulu se sentait incroyablement bien.

Et si au passage la petite brune pouvait réarranger la tronche de cette pimbêche de McComique, alors elle avait tout à y gagner. Cette fumeuse de ganja se pensait aussi douée qu'elle, et ce qui énervait Lulu au plus haut point, c'est qu'elle avait sans doute raison. À maintes reprises, elles avaient pu remarquer qu'elles étaient quasi à égalité, et même si Lucrécya avait réduit la batte sans nom de la métisse en morceaux d'échardes, ça ne changeait pas le talent de cette dernière. Mais on s'en foutait du talent ! C'est Lulu qui méritait le titre de meilleure batteuse ! Ça lui suffisait pas, à l'autre, d'avoir été à Gryffondor, la maison la plus populaire de Poudlard, tandis que tout le monde fuyait les Serpentards comme de la peste ?! Ca lui suffisait pas, d'avoir été choisie dans une fraternité super cool qui passait son temps à faire la fête, quand Lucrécya s'ennuyait à mourir pendant les réunions Alpha Alpha Alpha ?!

Rien que pour ça, elle allait lui casser la tête.

Apparemment, sa rivale avait la même idée en tête : profitant d'un coup de tonnerre, elle tendit sa baguette et s'écria :

-Expelliarmus !

Lucrécya dégaina la sienne aussi vite qu'elle le pouvait, et cria :

-NAUSEIS !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

3

Comme pour donner raison à ses pensées, le sort de Lulu et celui de Kim se percutèrent à la même vitesse, et s'évanouirent ensemble, en parfaite égalité. La brunette serra les dents, et les deux rivales se toisèrent... ce qui était plus difficile pour Lucrécya, qui faisait deux bonnes têtes de moins que la métisse.

Alors que les deux se fixaient méchamment, se scrutant sans bouger comme dans un mauvais western, Om passa entre elles en hurlant :

-OYOYOYOYOYOYOYOYOYO !

Mais les batteuses ne le remarquèrent même pas.
Sous le ciel de plus en plus orageux, chacune serrait sa baguette dans son poing, attendant le prochain mouvement de son adversaire.

Kimberlie rageait de l'intérieur. Sa rage de vaincre n'avait jamais été aussi haut. C'était d'abord ce combat décisif qui la mettait dans tous ces états, mais aussi le fait que Architruc s'éloignait lâchement, éloignant de même la perspective de sa promesse envers lui. Pour Andrew, pour le nom des McCormick, elle se devait de la respecter et ce n'était pas Rincevent qui allait l'en empêcher !

- Tu as toujours mal choisi ton camp, Rincevent ! Protéger cette tarlouse de Winchester ! Pffff, tu baisses encore d'avantage dans mon estime qui n'était pourtant pas bien haute !
- Ha ! Comme si j'me souciais d'ce mec ! Je profite de la fête, c'est tout ! Te maraver la tronche sera juste... la citrouille sur le gâteau !
- N'utilise pas d'expression moldue si tu ne sais pas t'en servir et bats toi !

Lucrécya grogna et se lança à la charge. Kimberlie en fit de même, le poing levé. Alors qu'elles étaient sur le point de s'entrechoquer d'une quelconque manière, un éclair éclata entre elles. Kimberlie en profita pour lancer un sort en faisant un bon en arrière :

- Periculo Pugno !!

Un poing géant s'échappa de sa baguette fonçant droit sur Lucrécya :

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

4

Quand Darius arriva sur la place Magnus Maximus Magouille, il ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux, saisi par le chaos qui y régnait : toutes les fraternités en étaient venues aux mains et hurlaient, couraient, frappaient, lançaient des sorts dans tous les sens. Des éclairs de toutes les couleurs fusaient sous le tonnerre grondant d'une tempête de tous les diables, qui avait recouvert toute l'université. L'eau se déversait par torrents sur les dalles glissantes de la place et cela ne manquait pas de provoquer toutes sortes de chutes et de blessures.

Le blondinet stoppa un instant, et déglutit. Il avait devant les yeux le résultat de son incommensurable bêtise. Et dire que ce matin, il avait pensé que provoquer une dispute entre Alphas et Gammas serait fort divertissant. Ca l'était, mais d’une toute autre manière que ce qu’il avait prévu. Et cela ne l'amusait guère, comme cela aurait pu être le cas quelques mois auparavant. Non, en lieu et place de son plaisir coupable, il se sentait juste pris à la gorge par un malaise qui n'avait cessé d'augmenter au fur et à mesure que la journée passait.

Pour passer le temps dans leur chambre-forte, ses confrères l'avaient ligoté et suspendu la tête en bas, mais il n'avait même pas pris la peine de se débattre. Il savait qu'ils n'attendaient que cela pour durcir leurs railleries. Et en son for intérieur, Darius avait patiemment attendu qu'ils se lassent de leur petit jeu, écoutant leurs méchancetés et réservant son amertume pour plus tard. L'humiliation aurait duré longtemps, si les pi omicron pi et les PAF n'avaient pas fait des leurs. Et Darius s'était retrouvé seul dans les quartiers des alphas et à force d'efforts, avait fini par se libérer. Il ne lui avait pas fallu longtemps avant de deviner où tout le monde était allé.

En voyant le cortège de précieuses ridicules que constituaient les membres de sa fraternité aux prises avec les autres, sa rancœur refit aussitôt surface. Avec tout ce désordre, il lui suffisait d’une pichenette pour désavouer Archiwald de Winchester, montrer à tout un chacun quel incapable il était, et reprendre les rennes dont il avait eu tellement envie…

Mais il fallait croire qu’il n’était pas son père.

Darius reprit sa course et se jeta dans la mêlée, esquivant avec des gestes vifs le grabuge autour de lui, repoussant d’un coup de baguette ceux qui tentaient de se dresser sur sa route. Il repéra un groupe d’alphas qui avaient pris en tenaille un petit groupe de belligérants et se hissa à quelques pas d’eux, sur le rebord de la statue du doyen.

-HEY ! s’écria-t-il avec autorité.

Ses confrères lui firent face :

-Que veux-tu donc, Lestrange ?! demanda l’un d’eux. Ne vois-tu pas que tu nous importunes ?

-Je me fiche bien de vous gêner. Arrêtez cela sur le champ. Lança le blondinet avec froideur.

-Et pourquoi donc ? siffla une consoeur.

-Parce que notre fraternité vaut mieux que cela. Rétorqua Darius.

Il désigna la bataille autour d’eux :

-Regardez autour de vous ! Pensez-vous seulement avoir la moindre chance de mettre à genoux ces étudiants ? Nous sommes tellement peu qu’une seule d’entre elles pourrait nous écraser. Winchester a complétement perdu la raison et vous avec ! En combattant ici, ce n’est pas les autres que nous allons détruire, mais nous-mêmes.

Alors que les alphas se jetaient des coups d’œil embarrassés, Darius se redressa :

-Tout cela ne serait jamais arrivé si vous aviez mis de côté vos raisonnements périmés. Il est clair que nous ne pouvons pas nous en remettre à la volonté d’une seule personne ! Il est grand temps de reprendre nos droits et de cesser d’être les marionnettes de Winchester. Ses ambitions ne sont pas les nôtres ! Allons-nous le laisser jouer encore longtemps avec notre dignité ?

Le silence retomba alors que les combats autour d’eux s’accentuaient.

Devant l’air bovin de ses camarades, Darius finit par lever les yeux au ciel :

-Je vois. Lâcha-t-il de sa voix traînante.

Il tourna les talons :

-Je vous souhaite un excellent suicide.

A sa grande surprise, une voix s’éleva derrière lui :

-Il a raison !

Un grand dadais richement habillé le pointait du doigt :

-Winchester nous a mené à notre perte ! Destituons-le ! Il n’a pas l’étoffe d’un chef !

-Oui ! commença Darius. Nous n’avons besoin de personne pour…

-Et nommons Darius Lestrange, chef des alphas !

Le blondinet ouvrit des yeux éberlués :

-Quoi ? bredouilla-t-il.

La troupe Alpha applaudit à tout rompre et cria comme un seul homme :

-Le Roi est mort ! Vive le Roi ! Vive Darius Lestrange !

-Non ! hurla ce dernier, les coupant dans leur élan.

La foule le regarda sans comprendre alors qu’il reprenait, un peu de colère dans la voix :

-Vous n’avez rien compris ! Nous n’avons pas besoin de suzerain ou de quoi que ce soit d’autre ! Nous devons être libres ! Libres de décider ensemble de l’avenir de notre fraternité ! A partir d’aujourd’hui, les Alphas doivent devenir une démocratie ! Ainsi plus personne ne sera l’esclave des autres !

A nouveau le silence s’installa. Finalement une alpha s’avança vers lui :

-Tu veux dire que tu ne souhaites pas être notre Roi ?

-Non ! insista Darius.

-Pourquoi diable refuser ?! s’exclama quelqu’un d’autre.

-Il pense qu’il est mieux que nous voilà tout ! renchérit un confrère.

Sous l’œil effaré du blondinet, le dialogue s’envenima :

-Lestrange pense que nous ne sommes pas dignes d’être ses suivants ! Nous, la fraternité la plus exclusive de cette université !

-Il a toujours été odieux ! Maintenant que j’y pense je l’ai toujours détesté !

-C’est vrai, Archiwald, lui au moins n’abdiquait jamais !

-Coupons lui la tête !

-A mort Lestrange ! hurlèrent les alphas en le fusillant du regard.

-Je vous demande pardon ?! s’exclama Darius, paniqué.

Un sort fusa au-dessus de sa tête et décapita net la statue du Doyen. Le blondinet n’attendit pas son reste et prit ses jambes à son cou, poursuivit par une bonne partie de sa fraternité.

La tempête faisait rage au dessus de la WoW University. Le vent faisait voler les cheveux de Lucrécya devant ses yeux, la pluie torrentielle les collait contre sa peau, et le grondement de tonnerre au dessus de sa tête, mêlé aux cris alentour, l'empêchait d'entendre quoique ce soit.

L'Alpha Alpha Alpha repoussa les mèches de son visage en rouspétant, juste à temps pour voir McCormick en face d'elle en train de lui jeter un maléfice coup-de-poing.

-Ah la sale teupu ! ragea la brunette.

Elle pointa rapidement sa propre baguette et hurla :

-Contusionus Encontusiono !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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Encore une fois, les sortilèges des batteuses se frappèrent de plein fouet dans un scintillement aveuglant, et, sous le choc, les deux sorcières reculèrent d'un bon mètre, en se protégeant les yeux de leurs bras. Mais, au grand désarroi de nos belligérantes, il n'y eut pas de vainqueur : les lueurs sorties des baguettes s'entrelacèrent, et finirent par disparaître en fumée, sans aucun autre résultat.

-C'est tout ?! s'étonna Kim, les bras ballants, visiblement déçue.

De rage, Lucrécya poussa un cri sauvage, et donna un violent coup de pied sur le sol, éclaboussant au passage de boue ses collants rayés et ses lourdes bottes cloutées. Comment cette écervelée aux cheveux crépus parvenait à repousser aussi facilement ses sorts d'attaque ?!

Une horde d'Alpha Alpha Alphas bien trop bien apprêtés pour prendre part à une bataille passa derrière elle, en s'écriant :

-Haut les cœurs les amis !

-Attrapons le vaniteux !

-COUPONS LUI LA TÊTE !

Mais Lulu n'en avait cure. Elle ne s'intéressait pas aux affaires de sa fraternité, et encore moins dans ce chaos boueux, plein de tonnerre et de fureur. En fait, une seule chose l'obsédait pour l'heure : prouver à McCormick qu'elle lui était supérieure. Même si c'était évident pour tout le monde, qu'elle lui était supérieure. Il suffisait de la voir, elle, pleine de grâce, de morgue, et irradiante de magie, puis de jeter une vague œillade à l'autre épouvantail semi-moldue !

Et cette fois-ci, elle n'allait pas attendre de se faire attaquer par sa rivale. Elle enjamba un PAF et un Pi Omicron qui roulaient sur le sol en s'étranglant mutuellement, et tendit son bras, ruisselant de pluie. Mâchoires serrées, elle grogna :

-Subcingulus !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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Il en fallait pour aplatir la crinière de Kimberlie McCormick. Tous les matins, elle était obligée de mettre l'eau à fond dans sa douche afin que l'humidité pénètre bien. Pourtant, à peine quelques minutes sous cette tempête du diable avait suffit pour que les boucles de Kim lui collent au visage et que tout son volume se fasse anéantir totalement en découvrant une taille impressionnante de ses mèches de cheveux la rendant presque... féminine. Enfin, si seulement elle avait pas le visage ensanglanté et une expression de défi sans non qui faisait plus peur qu'autre chose.
Face à elle, Lucrécya, rageuse, fonçait sur elle en enjambant deux étudiants en pleine bagarre à la moldue. Un instant, Kim aurait aimé se battre se cette façon contre Rincevent, mais ce qui les poussaient à se battre aujourd'hui allait au delà de la petite gueguerre entre étudiants. Leur rivalité était arrivée à un point culminant de leur vie. Kimberlie avait besoin de cette victoire plus que tout au monde et la magie était donc nécessaire pour ça. Cette fille... rien que la regarder lui mettait la rage au ventre. Elle était bête comme ses pieds, elle était méchante comme tout, pourtant... c'était elle qui avait déjà une petite famille. Kimberlie, elle, était incapable de supporter l'idée même d'êre une fille, alors avoir un mec, un mari...
Penser à ça la mit en colère. Elle voulait extérioriser sa colère ; Rincevent ne pouvait pas tout avoir ! Ce titre de meilleure des deux lui revenait de droit ! Elle avait besoin de ça... elle devait être la meilleure dans quelque chose au moins !!

- Subcingulus !
- Contusionus Encontusiono !!

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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Kimberlie y avait mis tout son cœur dans ce sort, tant de volonté qu'à peine avait-elle prononcé le sortilège qu'il quittait déjà sa baguette. Souvent, au club de duel, on lui avait dit qu'elle cachait une habilité née. Pour sa part, elle faisait le club de duel pour se rappeler de cette époque où à Poudlard elle faisait partie des Gryffondors dont le club de duel était une véritable institution d'où l'inscription était une étape décisif afin de devenir un véritable Lion. Elle avait toujours préféré se battre avec les poings et depuis qu'elle était à la WoW, elle avait appris qu'elle préférait beaucoup plus la Magiboxe.
Mais tout ce qu'elle pensa en voyant Lucrécya tomber à la renverse avec l'arcade sanguinolente c'était ; OH YEAH !
Elle affichait un sourire satisfait, même si sur le coup, elle se demanda si elle serait assez puissante pour contrer le sort de Rincevent. Devant elle, sa victime semblait un tantinet sonnée. Le coup de boule magique avait l'air de l'avoir bien toucher. Lucrécya essayait de se relever, mais elle vacilla avant de pouvoir se mettre sur ses deux pieds, ce qui était dotant plus difficile avec les dalles couvertes d'eau et de neige fondue rendant le sol beaucoup moins adhésif.

- Ne me sourit pas de cette façon, McComique ! Je ne suis pas à terre ! Il va me falloir plus que ça !
- Tu es sûre que tu ne veux pas abandonner ? répliqua-t-elle en accentua son sourire.
- Jamais ! Tu entends ?! JAMAIS ! PLUTÔT CREVER QUE D'ABANDONNER FACE A TOI ! hurla-t-elle son visage devenant rouge écarlate.
- Tu l'auras voulu !

Elle brandit une nouvelle fois sa baguette en essuyant le sang qui coulait encore de son nez :

- PERICULO PUGNO !

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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-Crénom...

Lucrécya avait la tête qui tournait, et elle commençait à voir des petites étoiles blanches danser devant ses yeux. Le Contusionus Encontusiono donnait des coups de boule comme personne, et c'était pas pour rien que d'habitude, c'était le sortilège préféré de la petite batteuse.

Évidemment, c'était pas pareil, quand la cible c'était elle. Mais il lui en fallait plus que ça pour la stopper. Surtout quand son adversaire, c'était cette insupportable McComique.

Se redressant autant qu'elle le pouvait, elle repoussa machinalement une mèche de cheveux qui s'était collée au sang qui coulait de son arcade, et visa la métisse de sa longue baguette noire :

-Nauséis !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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C'était sans doute la rage d'avoir perdu le premier round qui avait donné des ailes à Lucrécya. Son maléfice avait littéralement pulvérisé celui de Kimberlie, et la malheureuse Gamma s'était retrouvée frappée de plein fouet par le faisceau verdâtre du Nauséis.

La métisse s’effondra aussitôt à genoux, et, pliée en deux, se mit à vomir ses tripes sur le sol boueux, sous une pluie toujours plus battante.

Lulu la toisa, un sourire mauvais fendant son visage :

-Alors, on fait moins la maline, hein, McComique ?!!

Le regard plein de haine que lui rendit sa rivale la fit plus jubiler encore. Mais, elle le savait, les effets de ce sort n'étaient pas durables : il fallait donc qu'elle en finisse avec ce combat au plus vite. Pointant à nouveau sa baguette, elle s'apprêtait à lancer un nouveau maléfice, mais un coup de tonnerre tonitruantla fit sursauter, et l'éclair tout proche qui suivit la fit se protéger les yeux.

Et lorsqu'elle les rouvrit, McCormick s'était déjà redressée.

-Merde, pesta-t-elle entre ses dents. Elle est robuste, en plus !

Elle releva son bras gauche, qui tenait sa baguette :

-Contusionus Encontusiono !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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C'était plus que sérieux à présent. Maintenant que la fatigue se faisait ressentir chez les deux sorcières, il n'y avait plus de place pour les insultes et les moqueries. C'était à qui défoncera la tête de l'autre la première ! Kimberlie qui n'avait pas une répartie de fer était plutôt satisfaite dans un sens. Pourtant, lorsque Lucrécya attaqua de nouveau avec le regard plein de défi, Kim venait à peine de se remettre de ses vomissements puissance 12 ! La gorge sèche et douloureuse, elle avait oublié la douleur qu'elle avait au nez cassé et remit en place en un minute de temps. Elle pensa une fraction de seconde à se protéger avec un sort, mais son égo face à sa rivale pris le dessus ! Elle ne pouvait pas faire sa lopette ! Elle était Kimberlie McCormick bordel ! Ex-Gryffondor, Gamma Phi Orties, pas une prude de Zeta !! Elle ne pouvait pas se défiler sous les sorts de cette goule sans cervelle !
Les jambes encore flageolantes, elle décida de répliquer, histoire de résister au sort tout en envoyant bien bouler son adversaire :

- REPULSO !

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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Dans une nouvelle déflagration qui envoya la pluie dans les yeux de Kimberlie, celle-ci échappa de peu à la puissance de frappe du sort de Lucrécya. Elle aussi obligée de cacher son visage face à la puissance, elle ne put contrer assez rapidement le repulso de Kimberlie qui, selon ses souhaits, envoya la AAA dans le décors, le crâne tapant violemment le sol à son atterrissage, entre deux POP paniqués qui partirent en hurlant de peur face à la situation. Autour d'elle, l'ex-batteuse des Gryffondors ne fit même pas attention à ces duels mis en suspens tombant à la reverse face à cette confrontation de deux Géants de puissance magique.
Un instant, en voyant avec quel dureté Rincevent s'était tapée le sol, Kimberlie grimaça, mais très vite, elle se ressaisit. Pourquoi avoir de l'empathie pour elle ?! Elle ne cessait de la rabaisser depuis toutes ces années. Elles ne pouvaient se supporter c'était viscérale ! Et tout ça, malgré cette conversation qu'elles avaient eu en retenue toutes les deux. Elles avaient pourtant découvert toutes deux la part de faiblesse de l'autre ; leur complexe vis à vis de leurs capacités intellectuelles... Pourtant, rien n'y faisait. Kimberlie avait beau y penser parfois, dès qu'elle la croisait elle ne pouvait pas faire le moindre effort ! Déjà, elle n'en faisait pas des moindres, puis... puis merde ! Elle était si insupportable et la métisse avait bien l'impression qu'elles ne pourrait jamais passer outre leur ancienne rivalité Gryffondor/Serpentard et cela même après Poudlard. De toute façon, si ça n'avait pas été ça, ça aurait été autre chose bien sûr ! A croire, qu'au fond, elle se ressemblait trop pour s'entendre.
A cette pensée en voyant la petite furie se lever la main sur son crâne sans pour autant faire disparaître cette colère envers la Gamma de son minois, quoique ensanglanté, plutôt joli, Kimberlie fronça les sourcils. Non. Non, elle ne lui ressemblait pas. Du moins, elle l'espérait.
Ce moment de "repos" lui rappela pourquoi elle avait été si vengeresse auparavant. Comme réveillée d'un rêve, elle scruta les environs de la grande bataille à la recherche du Président fuyard des Alpha Alpha Alpha, mais celui-ci s'était planqué ailleurs sur la place. Avait-il sentit le danger à l'approche de la brute de Kim telle une proie face à son plus grand prédateur connu ?

- Rincevent bordel ! Tu ne comprends pas ! Ces bourgeois de AAA a détruit ma fraternité ! On ne peut pas perdre notre temps à ces conneries !!
- Rien à foutre ! J'veux te pourrir ! Puis... je suis une alpha moi aussi j'te signale, véracrasse de Gamma !

Kimberlie pencha la tête avec un air circonspect. Il était vrai qu'elle avait tendance à oublier que cette fille aux allures... normales ( pour Kim en tous cas ! ) faisait belle et bien partie de la fraternité des bourgeois au sang-pur. Entonnement, elle avait tendance à penser, sans véritablement le vouloir, que sa rivale valait quand même mieux que ça. Mais bon...

- Euh... ouais, ouais je sais ! Et alors ?! Ton Archie n'est qu'un salopard alors laisses moi l'temps de lui donner sa monnaie de sa pièce et après j'te jure que je...
- Tu as les glandes, McComique ? demanda Lucrécya avec un sourire narquois étiré sur ses lèvres malgré sa tête qui lui semblait lourde tant que ses jambes semblaient flageoler.
- Quoi ?!
- Tu as la frousses hein ?!! Tu réussis à me pousser, mais tu sais que tu ne peux pas mieux faire, hein, hein hein ?! Froussarde ! Chiffe-molle ! Balais bon marché !
- Mais la ferme bordel, je n'ai pas peur de toi ! Mais écoutes m... !
- Flipette ! Espèce d'Omicron ! ... Elle est où la Gryffondor, hein ?! finit-elle par la titiller là où ça ne pouvait que marcher.

La rouge monta aux joues de Kimberlie et elle oublia direct-chef Architruc. Dernièrement, elle avait eut quelques réactions qui lui faisait penser que la Gryffondor qui était en elle était peut-être entrain de disparaître avec l'âge et la maturité, mais que quelqu'un lui dise, c'était trop ! Elle ne pouvait le supporter ! Elle sentit de nouveau la rage de la vaincre envahir son corps comme si rien d'autre ne comptait. La pluie ne la gênait plus et l'éclair qui frappa à deux mètre d'elle ne lui fit ni chaud ni froid. Son nez retroussé et ses sourcils froncés, elle tendit sa baguette de nouveau en grognant :

- Contusionus Encontusiono !!

Kimberlie J. McCormick a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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Les provocations cinglantes de Lucrécya avaient finies par faire mouche, et une fois de plus, Kim avait vu rouge.

L'AAA en fut ravie : même s'il lui en coutait de l'admettre, elle avait beau être sonnée, elle avait beau avoir le visage en sang et les membres endoloris... bordel, elle s'amusait comme jamais ! Il fallait dire que McCormick avait bouffé du dragon aujourd'hui, et pour une fois depuis des lustres, Lulu voyait un vrai défi dans ce duel.

Non pas qu'elle pensait que Kimberlie avait la moindre chance, non : pour elle, c'était évident, il ne pouvait y avoir qu'une gagnante, et c'était incontestablement elle. Elle n'avait pas envisagé une seule seconde la défaite.

Elle releva les yeux vers sa rivale furibonde, et esquissa un sourire machiavélique, et flippant. D'autant plus flippant que du sang avait coulé sur ses dents, et leur avait donné une teinte macabre.

Elle pointa son arme à nouveau :

-Subcingulus !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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Les maléfices s'entrechoquèrent en une seconde, et Kimberlie s'affaissa une nouvelle fois, le visage grimaçant de douleur, les mains devant ses parties intimes.

Lucrécya éclata d'un rire méchant, de sa voix cassée et éraillée.

Ca lui faisait plaisir de voir McComique déguster comme ça ! Et encore, la Gamma pouvait s'estimer heureuse de pas être un mec ! Il paraissait que ce sortilège était particulièrement cruel à leur égard. Lulu n'avait jamais encore testé... mais ce n'était qu'une question de temps. Peut-être qu'elle pourrait voir sur cet idiot de Lestrange ? Quoique... non. Si elle lui faisait trop mal, il refuserait à l'avenir de garder Rufus, et sans sa babysitter blondinette, ce morveux baveur passait toute la nuit à chialer comme un veaudelune. Ou alors sur Archichou ? Tout le monde semblait lui en vouloir, aujourd'hui, alors de loin, il ne remarquerait sans doute pas d'où venait le coup ? Ah ouais, ça, ça pourrait être drôle...

Lucrécya ricana toute seule pendant de longues secondes.
Un gémissement la fit sortir de ses pensées : Kimberlie s'était déjà remise, et la fusillait du regard.

-Fais-toi une raison, chuis la meilleure ! s'exclama Lulu, les poings sur les hanches. Regarde-toi, ma vieille, t'es au bout du rouleau !

-Cause toujours Rincevent ! C'est pas moi qui ai la gueule en sang, espèce d'idiote ! cracha la métisse.

Le regard de Lulu se durcit :

-Je ne suis pas idiote ! Euh... enfin, si, mais pas plus que toi ! Et puis d'abord, ferme-là !

Elle serra sa baguette dans son poing :

-Contusionus Encontusiono !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

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