Depuis l'annonce des trois points perdus (et du reste) de Magouille, Myosotis avait le feu aux joues, et ne parvenait plus à se concentrer. Sa meilleure amie ne cessait de lui lancer des regards désolés... mais elle se méprenait. En fait, tout le monde se méprenait. Ce n'était pas de la honte que Myo ressentait. C'était... autre chose. Elle était... troublée. Oui, c'était exactement ça, troublée. Et elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui la troublait exactement à ce point. Est-ce que c'était parce que Magnus semblait la trouver désirable, se montrant bien plus enthousiaste que son propre petit-ami ? Probablement, oui. Mais il y avait aussi probablement autre chose. Ou pas. La Gamma aux cheveux verts se mordit les lèvres. Pourquoi ça la perturbait autant ?

- Allez, Myo, t'en fais pas, on va remonter le score ! lui lança Kimberlie en souriant, avant de tournoyer vers un cognard proche.

Myo hocha la tête et se reprit : une fois de plus, son amie se trompait sur ses inquiétudes... mais sans doute valait-il mieux. Et puis, l'entrain de la métisse était communicatif. Elle allait se remotiver ! Elle allait attraper ce fichu souafle, et l'envoyer en plein dans les buts des PAFs ! Et elle allait montrer à tous ce dont une dryade était capa...

- Hey les gars ! Regardez ! Shak a attrapé le vif d'or ! s'écria d'un coup Kim, en rigolant à moitié.

Myosotis cligna plusieurs fois des yeux. Shak avait fait... quoi ? Shak ?! Vraiment ?! Un sourire ébahi naquit sur les lèvres de la Gamma. Un tel exploit de la part du narcoleptique était inimaginable. Pour y parvenir, il avait sans doute du se prendre le vif d'or en pleine poire... mais peu importait ! Les Gammas avaient gagné ! ILS AVAIENT GAGNES ! En étant prévenu dix minutes avant, et avec l'équipe de bras cassés sous substances qu'ils se payaient, c'était vraiment un putain miracle !

- Bien joué Shak ! lança-t-elle, bienheureuse.

Elle fit un dernier tour de piste en balai, et atterrit tout en douceur sur la pelouse. Tous ses camarades l'attendaient là. Enfin... presque tous : Sylvius, toujours somnolant, était le seul joueur encore dans les airs, statique sur son Nimbus.

Myo haussa les épaules, et se laissa emporter par l'euphorie générale de sa fraternité. Incroyable ! Ils avaient même gagné, pour la peine, les faveurs du public, qui hurlait de joie et lançait des étincelles en l'air en leur honneur !

Kim s'avança vers Shakulu, qui fixait d'un air hébété le globe doré dans sa main :

- La prochaine fois, essaye de nous laisser nous amuser un peu plus avant d'attraper direct le vif d'or ! rigola-t-elle.

Elle frappa son pote dans le dos, et ce dernier s'écroula à terre. Aussitôt, un ronflement s'éleva, et la métisse soupira. Elle échangea un regard blasé avec Myo, qui éclata d'un rire franc. Dieu que ça faisait du bien de rire !

Quelqu'un attira la semi-dryade en arrière, et cette dernière fit d'un coup face à son petit-ami. Elle ne s'y attendait tellement pas qu'elle sentit son cœur s'emballer.

- Heu... Myo, je... je me disais... raaah, putain...

L'américain se frotta la nuque, gêné. Il avait vraiment pas l'air à l'aise, mais surtout, il avait toujours sur son visage cet air perpétuellement énervé. La fille-chlorophylle trouvait ça assez déstabilisant. Est-ce qu'il se forçait à lui parler, ou quoi ?

- Oui ? Y'a quelque chose qui va pas, Titus ?

- Ouais. Enfin, non ! Enfin... on pourrait aller boire un verre, pour fêter ça. La victoire. J'veux dire, ensemble. Tous les deux.

Les yeux de Myo s'écarquillèrent. Légèrement. Ce qui ne montrait pas réellement la panique sans réel fondement qui venait de s'emparer d'elle. Il fallait dire que la journée de la veille avait été un tel fiasco qu'elle n'était pas hyper chaude à l'idée de revivre quelque chose comme ça. Ou alors c'était parce que Titus n'avait lui-même pas l'air super emballé par sa propre idée. Ou bien, ça avait un rapport avec le trouble zarbi que la française avait ressenti plus tôt, sur son balai. Ou alors, et c'était le plus probable : y'avait quelque chose qui tournait vraiment pas rond chez elle, puisque, sans même l'avoir planifié, elle s'entendit répondre à son petit-ami, celui-là même qu'elle avait tant voulu et dont elle était amoureuse :

- Ah ! Heu... non, désolée, j'ai... un truc de prévu,.

Le regard de Titus s'obscurcit :

- Un truc de prévu ?

- Ouais ! Avec... avec Kim ! Un truc... entre filles...

C'était plutôt minable, comme excuse, et ça sonnait assez bidon pour que le cowboy se renfrogne aussitôt.

- Je vois, articula-t-il.

Myo se tordit la bouche :

- Désolée, vraiment ! On se voit plus tard !

Elle fit vivement volte-face, et se précipita sur Kimberlie, interrompant une conversation que cette dernière avait avec JF et Screwface. Elle enroula son bras autour de celui de la métisse, et lui chuchota à l'oreille d'une voix suppliante :

- Viens ! S'il te plaît !

Une ombre d'inquiétude passa sur le visage de la batteuse :

- Myo ? Y'a quelque chose qui va pas ? Ca a un rapport avec les traces sur ton visage ?!

- Non, non, ça va, c'est juste que là j'ai très très envie d'un verre ! Je te paye une bière au pub, ça te dit ?

La métisse hocha la tête, un sourire éclatant aux lèvres, et Myo se rendit compte que ce mensonge qu'elle avait sorti si facilement à Titus n'en était pas vraiment un, en fin de compte. Elle avait un réel  besoin de parler à Kim. Elle avait besoin de sa meilleure amie. Elle n'avait pas vu la métisse en tête à tête depuis si longtemps que ça lui manquait atrocement.

Les deux Gammas, assorties dans leur uniforme de quidditch à la moralité douteuse, se dirigèrent vers la sortie du stade en se tenant par le bras.


→ Kim & Myo partent dans le pub le Scroutt & le Niffleur, aux Champs Z'Allons-Y !

Une foule en liesse peuplait les gradins du Stade Swiffer 3000 et criait à tout rompre. Les exclamations de joie d'une cohorte de Gamma Phi Orties extatiques se mêlaient aux vociférations plaintives des Pi Alpha Fi, dévastés par la nouvelle de leur défaite. Plusieurs beatniks ensommeillés tentaient d'ores et déjà d'échapper aux assauts vengeurs de leurs adversaires. Au milieu de tout cela, les autres fraternités s'exprimaient avec véhémence, commentant les résultats du match et sa brièveté pour le moins saugrenue. A l'écart de la plèbe, dans un box vitré qui leur était tout entier dévolu, les Alphas Alphas Alphas toisaient le remue-ménage, la mine acerbe.

Archiwald de Winchester était encore chaussé de ses bottes de quidditch flambant neuves. Drapé dans sa cape bleue tel un général romain en déroute, il maugréait depuis trente bonnes minutes, sous le regard consterné de ses sujets. Sa cour déconfite n'osait l'interrompre.

- Honni soit le Doyen et ses décisions à l'emporte-pièce ! s'écria-t-il. Jamais je n'ai été aussi humilié de ma vie ! Notre fraternité émérite remplacée par ces... ces bohémiens sans aucun panache !

Il tapa du pied, écrasant de son talon la main d'un de ses elfes de maison qui lustrait ses bottes pourtant impeccables :

-SALES PAUVRES ! Combien de temps me faudra-t-il encore les supporter ?

-Il est vrai qu'ils sont... simples. Lâcha un batteur en retroussant le nez.

-Leurs habits sont d'un commun ! fit un poursuiveur.

-Et leurs balais ne sont même pas faits main ! Rigola une poursuiveuse.

-Et pourtant, ils ont réussi à nous voler la vedette ! S'écria Archiwald avec colère. Que je sois pendu si...

La porte s'ouvrit et les Alphas se tournèrent pour voir qui venait d'interrompre la diatribe de leur chef. Drago venait d'entrer. Contrairement aux autres personnes de la pièce, il n'avait pas d'uniforme sportif. Les mains dans les poches de son jean troué, le haut de sa chemise déboutonné, il promena sur l'assistance un regard aussi insouciant qu'affable. Mais le plus étrange dans tout cela, était le large sourire bienheureux qu'il affichait. Sourire dont la plupart des gens qu'il avait croisé dans sa vie l'aurait cru incapable.

Winchester se planta devant lui, soulageant au passage l'elfe de maison dont il avait piétiné la main.

-Comment oses-tu encore te présenter ici ?! S'emporta-t-il en le fusillant du regard. Je devrais t'ôter ta charge d'attrapeur de l'équipe ! Nous t'avons attendu sur le terrain pendant des heures ! Et sans l'intervention du Doyen, nous aurions dû nous passer de toi. Tu es une honte, Malefoy, le déshonneur de cette fraternité. Le plus pathétique Alpha qui ait jamais foulé cette pièce, et le plus mauvais des attrapeurs que j'ai connu ! QU'AS-TU A DIRE POUR TA DÉFENSE ?!

Furibond, et le doigt toujours méchamment pointé sur le blondinet, Archiwald tenta de reprendre sa respiration, en se demandant bien pourquoi ce dernier, d'habitude irascible, continuait à le fixer avec une joie non dissimulée.

-RÉPOND ! Hurla le chef de plus belle, exaspéré.

Sans quitter son sourire, Drago leva les yeux au ciel, songeur :

-Tu sais, Archie, je ne crois pas qu'il y ait de bon ou de mauvais attrapeur. Mais, si je dois résumer ma vie aujourd'hui en toute franchise, je dirais que c'est d'abord des rencontres. Des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût du challenge, l'envie d'attraper un vif d'or, l'amour du beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens me disent "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?", je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de l'amour qui m'a poussé aujourd'hui à ne pas me présenter à ton simulacre de match, mais demain qui sait ? Peut-être seulement à me mettre au service de la fraternité, à me dépasser en tant qu'attrapeur et à faire le don, le don de soi...

Un silence hébété suivit cette tirade. Après un instant, Winchester leva un sourcil ahuri :

-Es-tu... ivre ?

Le sourire de Drago s'élargit :

-Oui, Archie ! Ivre comme jamais ! Et pourtant, crois-le ou non, je n'ai pas bu une goutte !

-Il est bon à enfermer, voilà tout ! grommela un batteur.

Imperceptiblement, et sans même se retourner, Drago leva sa baguette et la tête de l'homme se changea en citrouille. Le malheureux, désorienté, se cogna contre un mur et tomba à la renverse.
Le blondinet reprit la discussion avec des yeux illuminés.

-Si je suis venu ici, c'est pour partager avec vous un secret qui vous fera le plus grand bien !

-Quel secret ? Demanda Archiwald.

-Depuis des siècles cette fraternité est haïe par tous les sorciers de l'Université ! continua le blondinet hilare. On rit de toi, Archie ! On t'injurie derrière ton dos, toi ainsi que tous ceux qui se trouvent dans cette pièce !

Un murmure outré s'éleva de l'assistance. Imperturbable, Drago posa les mains sur les épaules de son chef et poursuivit, une lueur folle dans les yeux :

-Nous pensions que notre fraternité avait tout ! Et nous nous trompions ! Car oui, Archie, en vérité je te le dis, les brebis galeuses de cette Université, c'est nous ! Quelque chose nous fait défaut, Archie ! Quelque chose dont nous avons été dépossédés depuis bien trop longtemps !

-Quoi donc ? Bredouilla Winchester.

Drago s'exclama soudain :

-L'amour ! Le sel de cette terre ! Le piment essentiel à chaque plat ! L'étincelle dont tu manques cruellement ! Mais je suis là pour te sauver, Archie ! Car je suis moi-même un homme nouveau !

Drago serra son pire ennemi dans ses bras et lança, extatique :

-Je n'ai que de l'amour pour toi, mon frère...

Il se tourna vers les autres et leva les bras.

-Oh, et puis au diable l'avarice ! Venez tous à moi, que je vous embrasse !

-SAISISSEZ-LE !!! Glapit Winchester d'une voix féminine. METTEZ CET IMMONDE DEVIANT HORS DE MA VUE !

Sans aucun ménagement, Drago fut expulsé de la pièce et atterrit la tête la première dans un tas de maillots de quidditch sales. Quelques secondes plus tard, il en émergea comme un ressort sans la moindre contrariété.

-Dieu qu'il est bon d'être en vie ! Soupira-t-il.

Sur ce, il tira une plume et un parchemin de sa poche, et s'installant confortablement dans la pile de linge, se mit à écrire fiévreusement, sourire aux lèvres :

-"A Malicia McGuire... Es-tu brune ou blonde ? Sont-ils noirs, tes yeux ? Je n'en sais rien mais j'aime leur clarté profonde, et j'adore le désordre de tes cheveux..."

Penaud, Titus venait de voir déguerpir en quatrième vitesse sa taulière, alors qu'autour de lui les vivats et les hurlements de joie continuaient à exploser comme des pétards. Telle une chouette en recommandé, elle avait délivré son message et s'était envolée sans même qu'il puisse répliquer quoi que ce soit d'intelligible. Pour le coup, il se sentait un peu con. Bon, j'fais quoi maintenant ? songea-t-il avant d'être percuté par une grande claque dans le dos qui manqua de le faire décoller.

-Aha, beanie ! fit la voix de stentor de Screw. Tu l'croyais pas cap' de se réveiller ? Mais le Troisième Œil de Shakulu est toujours en éveil !

-Ouais ! répliqua le cowboy de mauvaise grâce. Ou alors c'est un gigantesque coup-de-bol, et j'ai toujours autant de raisons de le virer du poste !

Plusieurs Gammas se jetèrent sur lui à ce moment, tentant un grand câlin collectif. Titus s'y plia de mauvaise grâce.

-Hmpf-Profitez-en, c'est bien parce qu'on a gagné, bande de glands !

Il dégagea sa tête et jeta un œil au rasta géant :

-Ou est J-F ? Il est retourné s'affaler sur un canap ' au Potiron ?

-Non, beanie. Il s'est planqué dans les vestiaires. Déjà qu'il s'est pris un cognard dans le crâne
pendant le match, maintenant il est persuadé que les Pafs vont lui faire la peau.

-Oh. Et Shak ?

Screwface haussa les épaules :

-Je suppose qu'après un coup comme ça, man, son Troisième Œil avait besoin de repos réparateur...

Il s'alluma un gigantesque pétard conique aux relents de souffre et sourit de toutes ses dents à travers la fumée, sa cicatrice se tordant affreusement lorsque sa peau se plissa.

-Nos frères et sœurs vont commencer à penser que tu fais du bon boulot après tout.

-C'est ça... ironisa le ricain. Alors qu'en fait je reste un capitaine foireux qui est même pas foutu de rameuter son équipe sur le terrain !

Le Gamma rasta souffla un nuage de fumée épais comme de la purée de pois, sans répondre. Titus ne savait de toute façon pas quoi penser de cette victoire. Pour sûr il était content. Ce qui valorisait sa fraternité de baba-cool et bras cassés lui mettait toujours un peu le moral en hausse. Mais bon, il se méfiait un peu du quidditch : c'était au fond une occasion de plus pour les brutes du campus de s'en prendre aux plus faibles pour frimer aux yeux de tous. Et surtout pour le plus grand plaisir sadique de Magouille.

Maintenant, sa copine était partie, et sa journée était quasiment perdue. Il ne pouvait pas passer au Club des Amis des Hippogriffes trop longtemps, Sheraff en étant absent pour la journée. Il pourrait bosser ses sortilèges et ses études anatomiques des Magyars à Pointes... Oui, il allait faire ça. Tout ça valait mieux que de finir par picoler jusqu'au soir. Il voulut se dégager de l'étreinte de ses potes de fraternité, lorsque soudain ceux-ci partirent de leur propre chef, en courant maladroitement.

Une ombre apparut derrière lui, accompagnée de bruit de pas piétinant l'herbe. Il se tourna, intrigué : Marcus Flint se tenait derrière lui, toujours en tenue de quidditch, la mine patibulaire et la baguette à la ceinture. Screw écrasa son pétard sous sa botte mais Titus leva la main :

-Tire-toi, bro. Rentre avec les autres aux vestiaires.

Le Gamma regarda Titus longuement, puis jeta un dernier coup d'œil au PAF avant de partir d'un pas lourd. Les deux capitaines se trouvèrent seuls sur le terrain.

-Tu veux quoi, Flint ? fit le yankee, la main en arrière prête à dégainer.

Tel un troll changé en statue, Marcus se tenait devant Titus, grand et statique, les yeux fixes et sombres, la mine impénétrable. Les secondes filèrent, et le cowboy sembla en avoir marre d'attendre une quelconque réaction du PAF. Il croisa les bras et siffla :

-Arrête ton bon dieu de suspense, coyote ! Qu'est-ce que tu m'veux ?

-Tu dois t'en douter, articula le musculeux étudiant d'une voix grondante.

L'américain soupira d'agacement :

-C'est parce qu'on a gagné ce foutu match, que tu vas me péter les roustons ?

-Ca n'a rien à voir avec ça, mon gaillard. Ce qui se passe sur le terrain de quidditch, reste sur le terrain de quidditch... Nah, c'est... autre chose ! Rajouta-t-il, mystérieux.

-Ah, je vois, persifla le ricain en cherchant sa baguette dans son holster. C'est parce que ma régulière a esquinté la tienne hier...

-Ah, chuis pas au courant, décréta Marcus.

Son œil bovin se durçit :

-Peu importe, ça va être ta fête, aujourd'hui...

Sans lâcher son interlocuteur des yeux, le Pi Alpha Fi glissa la main dans les recoins de sa cape, et Titus se raidit, à l'affût, ses phalanges serrées sur sa baguette courbe. Et tout se passa en une fraction de seconde. Alors que le yankee dégainait et levait son arme, Flint sortit un petit chapeau pointu en carton, recouvert de paillettes de mauvaise qualité, sur lequel on pouvait lire un mot clignotant : ''Tytuss''. Il le plaqua sur le sommet du crâne de Titus, s'en mit un estampillé ''Marcus'' sur ses cheveux perpétuellement ébouriffés, puis souffla dans un cotillon qui lâcha des confettis pétaradantes autour des deux gars.

-EH OUAIS MON GAILLARD ! PASQU'AUJOURD'HUI C'EST LA FÊTE DES BROS ! ET TOI, MEC, T'ES MON BRO !

Titus, le bras toujours tendu, la baguette prête à l'emploi, cligna des yeux, effaré comme pas deux, comme s'il avait loupé un épisode.

-... plaît-il ? Déglutit-il.

-Baaah ouais ! J'me disais comme ça que ça faisait longtemps que j'avais pas réuni mes meilleurs potos pour une journée 100% testostérone ! Sans gonzesse ! Que du lourd, mon gars, que du lourd !

Il ponctua sa phrase d'un rire gras, les poings vrillés sur les hanches.
Reynolds sembla plutôt décontenancé par cette révélation.

-Tes meilleurs... potos ?

-Baaaaah ouais ! Toi mon gaillard, et Malefoy, et... ah ben non c'est tout en fait. Ca fait longtemps qu'on s'est pas fait un p'tit trip rien qu'entre nous ! A l'ancienne !

-Ben c'est surtout qu'on l'a jamais fait, fit judicieusement remarquer le gamma.

Marcus émit un petit rire moqueur :

-C'est c'que j'viens de dire !

Titus se massa les tempes d'une main, puis souffla.

-Et si on l'a jamais fait, c'est peut-être parce qu'il y a une raison, Flint. Une foutue bonne raison, même.

-Ah ouais tu crois ?

-Ouais, fit Reynolds, une veine palpitant sur son front. C'est parce que CHUS PAS TON FOUTU MEILLEUR POTE !

Marcus secoua la tête avec condescendance :

-Mon gaillard, si tu gardes trop tes émotions pour toi, c'est pas étonnant que tu sois toujours sur les nerfs comme ça. Allez, amène-toi, on doit aller chercher Malefoy. Regarde, j'lui ai fait un chapeau rigolo à lui aussi !

Il sortit d'on ne sait où un troisième petit chapeau pointu, pailleté à l'extrême et (mal) peinturluré en bleu, encore plus laid que les deux autres. Cette fois-ci, le message clignotant indiquait : ''Draggo''.

Titus grimaça devant.

-Flint, j'ai pas l'intention de...

Le bras trop musclé du PAF passa autour du cou du ricain, et se serra.

-Écoute, mon gaillard. J'ai fait des efforts, et j'nous ai concocté une p'tite salope de journée de dingue, spécial bro, et tu t'en souviendra jusqu'à la fin de ta vie, susurra-t-il d'une voix dangereusement douce. Alors tu vas être un bon meilleur poto, hein, et tu vas arrêter de m'chouiner comme une gonzesse et tu vas m'suivre bien gentiment, et en plus tu vas passer une putain de bonne fête des bros.

Il serra davantage son bras, et la nuque de Titus craqua, se qui fit grogner ce dernier. Puis, d'un coup, il lâcha tout, et reprit d'une voix redevenue guillerette :

-Ah, qu'est-ce qu'on va s'éclater ! On va boire de la bière, jouer à des trucs, parler de gonzesses... Si tu veux j'pourrais te donner des conseils : j'ai vu comment ta nana t'a foutu le vent du siècle, tout à l'heure, ahah !

Titus jeta un regard torve au PAF, mais celui-ci ne le remarqua pas : il venait de voir Drago errer sur les rebords du terrain, un sourire curieux aux lèvres. Il s'avança vers lui à grand pas.

-Hey, Malefoy ! On n'attendait plus que toi pour notre journée bro !

Il lui vissa sur le crâne le chapeau rigolo.

-En voilà un beau galurin ! décréta ce dernier, en élargissant encore son sourire.

Marcus leva un sourcil :

-Ça va, mon gaillard ?

-Ça va on ne peut mieux, mon ami ! Car j'ai trouvé ce que tout homme en ce bas monde devrait trouver : l'Harmonie ! Que dis-je, l'Harmonie... la Sérénité ! Et le Bonheur ! Mais le Bonheur est partout, il est tout autour de nous, oui, Marcus, le bonheur est à deux doigts de tes pieds ! Je l'ai réalisé il y a peu ! Je vais te narrer comment : j'étais là, dans ma pile de linge sale à écrire des mètres et des mètres de poème, lorsque je me suis dit qu'il me fallait sortir, et profiter moi aussi de l'air frais de cette journée splendide ! Hume cette air, Marcus, hume cet air ! Le sens-tu toi aussi, cette harmonie cosmique d'amour et de joie qui émane de notre bonne vieille terre et de...

Le poing de Flint s'écrasa contre la joue du blondinet, interrompant par là-même le monologue.

-Merci, grogna Titus, toujours avec son chapeau sur la tête, qui venait de s'allumer une clope. J'étais à deux doigts de lui foutre moi même.

Drago, lui, frottait sa joue sur laquelle était apparu un bleu :

-Je te remercie Marcus, de ta franchise digne de la plus belle des amitiés, car ainsi tu contribues à l'amélioration de ma personnalité afin de perfectionner mon moi le plus profond, oui, je le sais, tes accès de violence ne sont que des façons détourner de montrer ton amour, mais il ne faut pas avoir peur de l'amour, Marcus, il ne faut pas avoir peur de la Beauté lorsque nous l'avons sous tes y...

-Ouais ouais, c'est ça, allez viens, la journée bro nous attends, décréta Marcus.

Il prit agrippa les avant-bras de ses deux potes, et transplana.

Drago, Marcus et Titus quittent l'université et vont ailleurs.

Dans son uniforme tout neuf, Malicia faisait les quatre cent pas dans les couloirs à quelques mètres des vestiaires où étaient les zetas. A peine arrivées, ses amies étaient parties rejoindre leur équipe ou les bancs du stade et elle... elle était pas vraiment très rassurée ! Le stade était plein, plein à craquer de monde. A ras bord. Et tout ces gens voulaient voir un match de quidditch. Et elle, elle savait pas voler sur un balai, encore moins jouer au quidditch ! Et le cours de Lulu lui avait juste donné encore plus peur d'y jouer !  

-Ohmondieu. Je vais mourir. Mourir. lâcha-t-elle.

Elle sortit un sac en papier et se mit à respirer nerveusement dedans.

-Bien sûr que non, tu ne vas pas mourir. lui répondit son miroir à double face.

La métisse releva sa glace et fixa Drago, qui, une cravate autour du front, la regardait avec une sorte de nonchalance amusée.

-Bien sûr que si je vais mourir ! fit-elle en continuant à souffler dans son sac entre chaque phrase. C'était pas prévu que je joue aujourd'hui ! Et puis... Mon balai me déteste, les cognards me détestent et les gens vont me détester aussi !

Elle devint tout pâle :

-Ils vont me jeter des citrouilles et je vais tomber de mon balai et... et... et...

Elle fit un geste de la main, imaginant son balai tomber en piqué et s’écrabouiller dans un...

-Splotch. ajouta-t-elle en grimaçant.

-Est-ce que tu veux que je vienne ? proposa Drago.

-Pourquoi faire ?!  

Son alpha de copain haussa les épaules :

-Je pourrai boire du polynectar et prendre ta place... commença-t-il.

-Tu ferais ça ?! s'enthousiasma  la zeta.

-... mais à vrai dire je pense qu'il serait beaucoup plus drôle que je m'assoie et que je me joigne à tes détracteurs. ajouta Drago, une étincelle réjouie dans les yeux. J'ai toujours trouvé ta façon de jouer hilarante.  Et je dois dire que ces nouveaux uniformes féminins, c'est du pur gén...

-Je te hais.

Malicia raccrocha et se mit en chemin d'un pas raide et les poings serrés.

-Meugneumeugneu... saleté de meugneumeugneu...

Elle ouvrit la porte des vestiaires de son équipe. Il n'y avait personne. Malicia écarquilla les yeux d'horreur :

-Iiih... Elles sont déjà parties ! s'écria-t-elle.

Elle saisit ses protège-genoux, ses protège-mollets et tout le toutim et se précipita dehors en bousculant tout le monde sur son passage et en essayant d'enfiler tout ces trucs comme elle le pouvait. Finalement, elle arriva près du terrain, et sortit son balai en trombe. Elle tendit la main :

-Debout !

Le balai se redressa... et décida de se carapater sans elle.

-Ah! Mais attends ! s'exclama la métisse, paniquée.

Essayant d'enfiler son protège-mollet en même temps, elle piqua un sprint, sauta les mains en avant et réussit par miracle à se jucher sur son balai qui tourbillonna dans les airs. Quelques secondes plus tard, Malicia prit sa position, à côté des autres joueuses, pas très fière d'elle et un peu nauséeuse. Perry lui lança un regard mauvais et elle lui fit un geste timide de la main en se forçant à sourire :

-Sympa les nouveaux uniformes, hein ? lâcha-t-elle, nerveusement. Ils nous ont pas ratées pour les décolletés et les casques, pfiou, on y voit quasiment rien... Y'a pas à dire, ils sont vraiment pas doués, ceux qui les ont fabriqués...

-Psst. fit Pansy Parkinson qui volait pas très loin d'elle. T'as mis ton casque à l'envers !

Mali rougit comme une pivoine.

-BIEN ! grommela la voix d'Omer Sheraff. MAINTENANT QUE LA CAPITAINE RETARDATAIRE DES ZETAS EST ENFIN  ARRIVÉE, CE MATCH PEUT ENFIN COMMENCER ! QUE LE MEILLEUR GAGNE !

A peine Sheraff avait-il donné le feu vert que Griselda O'Neil attrapa le souafle et se lança droit sur l'équipe zeta. Elle passa comme une fusée à côté de Malicia qui en était encore à remettre son casque à l'endroit, zigzagua entre leurs défenses et... marqua.

-PI OMICRON PI MARQUE 10 POINTS ET PROUVE QU'IL EST POSSIBLE D'EN AVOIR AUTANT DANS LES MUSCLES QUE DANS LA CERVELLE ! s'exclama Omer Sheraff. CE QUI NE SEMBLE PAS ETRE LE CAS DES ZETAS...

-AHLALA, renchérit la voix d'Amalia Jones, la deuxième commentatrice. CA DOIT ETRE A CAUSE DES NOUVEAUX DECOLLETES, CA PLOMBE L'AERODY... L'AERADY...L'AERODYNAMI...EUH...MINIMINIMINI...AHLALA !

-MAIS TAISEZ-VOUS ! TAISEZ-VOUS !!! s'égosilla son associé.  

-Mais... Mais comment elle a fait ça ?! s'exclama Malicia, affolée par le talent de l'irlandaise.

-Ben... fit Pansy, qui s'était rapprochée d'elle. Peut-être que c'est parce qu'elle s'est entraînée. Alors que nous...  

-C'est vrai ça, pourquoi on s'est pas entrainées depuis le dernier match ? demanda la métisse.

-Ben... la capitaine ne nous a jamais convoquées pour les entraînements. répondit sa copine zeta.

Malicia rougit encore plus :

-C'était à moi de vous convoquer ?!! réalisa-t-elle, en devenant toute pâle.

Elle jeta un coup d’œil à toute son équipe qui la fusillait du regard.

-HAHAHA ! lança Griselda en passant devant elle, levant les bras en l'air en signe de victoire. AVEC MOI, ON VA GAGNER C'EST SUR ! POURQUOI ? PARCE QUE J'AI... LA BARAKAAAAAA !!!

Malicia déglutit. Ouais. Elle était vraiment, vraiment pas faite pour le quidditch.

Manon ne se sentait pas à l'aise dans les airs non pas qu'elle avait le vertige mais comment pouvait-elle être à l'aise sur ce monstre qui c'était mis à reculer plutôt qu'avancer. Elle s'agrippa à son balai et tenta de l'arrêter en secouant le manche.

« Stop, stop, STOP »

Elle aperçu enfin Malicia et essaya de lui sourire. cette dernière avait l'ai aussi tendu qu'elle, ou peut être encore pire son casque était à l'envers...

La jeune fille tenta d'avance pour la prévenir, mais le balai n'en faisant qu'a sa tête fonça vers l'équipe adverse vira en angle droit et fit un looping arrière pour reprendre sa place de départ a coté de Griselda. Inutile de dire qu'elle avait hurlé pendant toute sa performance.

« Ouah bizut tu gères, si tu joues comme ça pendant le match, les Zeta n'auront aucune chance »

« JE VEUX DESCENDRE !! »

« Par contre bizut, ne tiens pas le manche à deux mains, il t'en faut une pour marquer »

« JE NE VEUX... »

Commença Manon terrorisée

-BIEN ! fit la voix d'Omer Sheraff. MAINTENANT, QUE LA CAPITAINE RETARDATAIRE DES ZETAS EST ENFIN ARRIVÉE, CE MATCH PEUT ENFIN COMMENCER ! QUE LE MEILLEUR GAGNE !

La pauvre brune eu juste le temps de s'agripper à son balai qui partit à fonds vers les buts, elle cogna deux zeta au passage et grimaça de douleur.

*ton balai c'est ta vie, ne le lâche pas ...ne le lâche pas*

Elle vit Griselda passer tel un éclair se diriger vers les but et marquer

-PI OMICRON PI MARQUE 10 POINTS ET PROUVE QU'IL EST POSSIBLE D'EN AVOIR AUTANT DANS LES MUSCLES QUE DANS LA CERVELLE ! s'exclama Omer Sheraff. CE QUI NE SEMBLE PAS ETRE LE CAS DES ZETAS...

La bizut fit de gros yeux Griselda avait marqué, leur équipe gagnait dix point. Elle soupira mais son balai lui coupant le souffle en reprenant sa place au coté de Griselda :

« Ehh Nonon tu as vu ça, le prochain est pour toi, en tant que bizut, tu n'as pas droit à l'erreur »

Manon ne répondit pas elle tentait toujours de reprendre son souffle, mais affichait malgré tout un sourire crispé. L'horreur qu'elle ressentait jusque-là, cachait un sentiment encore inconnu à la jeune sorcière jusque-là...La fierté de faire partit de cette équipe qui venait de marquer!!!

Manon Léandre a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de Quidditch.) :

Le match repris et Manon oublia vite ce sentiment de fierté qui l'avait animé quelque instant plus tôt, son balai fonça ah nouveau vers les buts en bon balai de poursuiveur qu'il était. La jeune brune, elle hurlait, toujours agrippée à son balai, elle évitait de son mieux les zeta qui la croisait mais elle en cogna malgré tout une ou deux.

« Désoléééééé!!! »

*il faut que ça s'arrête il faut que ça s'ARRETE *

Et heureusement, le balai se stoppa juste devant la gardienne : Scylla.

La gardienne la fixait d'une manière plus que dérangeante et Manon tenta de se calmer... En engageant la conversation :

« Euh salut... »

« Nonon le souaffle est à toi »

Dit Griselda juste au-dessus d'elle en le lâchant dans les mains de sa bizut...

« Si tu marques ma bizut tu deviendras ma nouvelle amie pour la vie, après mon léthifold »

Manon regarda le souaffle puis la gardienne

«Si tu perds je laisserais mon léthifold s'occuper de toi, et il a pas mal d'idée croit moi, te pendre par les pied, te bourrer de cooki... »

Mais Griselda n'eut pas le temps de finir Scylla se jeta sur la malheureuse afin d'attraper le souaffle, ou à moins que ça soit elle. Heureusement pour elle son balai ne resta pas tétanisé comme elle l'était, il fit un écart, et Manon évita de peu la main griffue de la gardienne

« Grrrrr »

Celle-ci bifurqua sur la gauche pour la frapper, mais une fois de plus le balai la sauva en effectuant une vrille. Manon par chance c'était coucher sur son balai ses mains et ses jambes entortiller autour du bois lui permettait de ne pas tomber, par contre peu chance de marquer avec le souaffle contre son corps. Ce petit manège dura quelques minutes et la POP habituée à tous ces mouvements leva finalement enfin ces yeux :

« -Bon ce n'est pas que je m'ennuie avec toi, mais il faut que je marque

- GRRRRR !!!

- Non mais attends avant de t'énerver j'ai juste l'impression de trainer un boulet et puis bon tu n'es pas à dix points prêt hein , vu comment griselda est passé, et que je t'évite actuellement, tu doit être nulle non ? Allez laisse moi passer et retourne balayer comme...

Manon cherchait à déstabiliser la gardienne, mais cette dernière en profita pour attaquer une nouvelle fois. La nouvelle poursuiveuse hurla de douleur en tenant son épaule égratignée par les griffes de son adversaire. Scylla renvoya le souaffle qu'elle avit pu récupérer quelque seconde plus tôt. Elle éclata de rire, fixa la POP et souffla :

« Bouh »

Le balai repartit et Manon hurla

« C'EST QUOI CAAAAAAaaaa ?! »

Malicia secouait la tête, et se cachait le visage avec les mains. C'était la cata. Son équipe était toute pourrite et c'était à cause d'elle ! Quand Perry l'avait désignée comme capitaine à sa place, elle avait cru que le monde s'écroulait : après tout, la chef des zetas l'avait mise à cette place pour qu'elle porte le chapeau si l'équipe devait perdre ! Elle pensait pas que c'était vraiment elle la Capitaine ! Fallait être tarée pour la nommer Capitaine ! Elle avait jamais été Capitaine de quoi que ce soit ! Elle savait pas comment être Capitaine de quoi que ce soit ! Et encore moins de Quidditch !

Elle releva la tête et jeta un coup d'œil à la foule : elle croisa la mine pas commode de sa meilleure amie qui se passa l'index sur la gorge en la fixant. Elle grimaça. Lustucru lui en voulait encore pour tout à l'heure. Elle serait sûrement la première à lui jeter les citrouilles quand les zetas perdraient. A moins que...

Malicia respira un grand coup. A moins qu'elle et son équipe n'arrivent à remonter le score !

Alors que le match continuait autour d'elle et que les balais volaient dans tous les sens, la métisse prit son courage à demain et essaya de faire avancer son engin. Le machin se mit à tourner sur lui-même sans raison comme un taureau en plein rodéo :

-Wooooh ! cria-t -elle, en écarquillant les yeux, morte de trouille. Du calme, balai, du calme !!!

Elle stabilisa comme elle le pouvait son véhicule : autour d'elle, les balais continuaient à défiler.

-ok, ok... se murmura-t-elle. Pas de panique, y'a forcément une solution. Même si je peux pas bouger, je peux au moins essayer d'être utile !

Elle fouilla son uniforme et en sortit un petit livre jaune et noir sur lequel un dessin de sorcier à l'air pas très futé souriait en se mettant de temps à autre le doigt dans le nez.

-Voyons ce que "Le Quidditch pour les nuls" me conseille...

Elle feuilleta le bouquin :

-Chapitre 7 : Que faire quand l'équipe adverse marque... fit-elle, concentrée.

Un cognard lui passa au dessus de la tête mais elle ne sembla pas le remarquer :

-Aha... aha... oh ?... Donner des ordres à votre équipe... ok !

Elle releva la tête et se racla la gorge :

-Euh... toi là bas ! fit-elle en désignant Hortensia Boudboule. Va au fond du terrain et fais un... euh...

Elle pencha le livre sur le côté :

-Un revers de cognard... Ouais, ça a l'air bien ça  ! Et Perry, toi tu fais un salto avant ! Non ! Le contraire ! Enfin, fais un truc, quoi ! Faut leur montrer qu'on a pas peur d'eux ! Même si c'est clair qu'on est pas hyper rassurées non plus et... Et... euh... Scylla... toi, bouge pas c'est impec !

Alors que ses deux coéquipières se regardaient en se demandant à quoi pouvait bien servir ses ordres, Malicia leva le pouce en direction de la gardienne qui venait de faire fuir Manon. La pauvre avait l'air aussi perdue qu'elle. Elle lui fit un petit coucou de la main, mais la poursuiveuse ne la vit pas. La métisse se replongea dans son livre :

-Chapitre 8 : remotiver ses troupes en cas d'échec imminent... lut-elle.

A ce moment précis, Jasper Johnson donna le souafle à  Griselda, qui fonça droit sur Scylla. Alors que les équipes étaient occupées à éviter les cognards au milieu du terrain, elle lui balança son "lethifold" à la figure. Le monstre sanguinaire se prit un des poteaux de but, et la folle en profita pour marquer.

-10 POINTS DE PLUS POUR LES PI OMICRON PI ! lança Sheraff.

Il fit un clin d'œil à Griselda, qui lui rendit en ricanant comme une Maîtresse du Mal en train de préparer un sale coup. Les zetas rouspétèrent sous les huées du stade. Malicia ouvrit des yeux outrés :

-HEY ! MAIS C'EST QUOI CE CLIN D’ŒIL ?! ET PUIS, C'EST PAS JUSTE ! ELLE A TRICHE !

Elle hésita quelques secondes :

-Enfin... je crois...?

Mali se replongea dans son livre, une goutte de sueur perlant sur son front :

-Utiliser un lethifold pour aveugler son adversaire... utiliser un lethifold pour aveugler son adversaire...

Maintenant qu'elle y pensait, elle était tellement nulle qu'elle était même pas sûre que c'était de la triche...

Le match de quidditch avait à peine débuté, et Griselda était en feu !!!... enfin, pas littéralement, sinon cela aurait pu s'avérer plutôt fâcheux. Mais elle était en pleine forme ! Sur-motivée ! Et surentraînée !
Fallait dire qu'elle avait fait partie de l'équipe poussin de quidditch d'Irlande, pendant son enfance au pays.

Et que les Zézettes avaient l'air... c'était quoi le mot, déjà ? Ah ouais, nullos. Complètement nullos. Les pauvres. Elles s'entraînaient pas, ou quoi ?

En gloussant de son éternel rire de tarée, la garçonne virevolta sur son Cumulonimbus, histoire de montrer à tous de quoi les Irlandais étaient capable dans les airs. Puis elle fit revenir à elle son lethifold d'un accio, et le serra contre elle d'un main.

-Merci Lethi tout doux, tu as parfaitement compris mon plan ! On se le retente ?

Elle fixa le chiffon sale et dut déceler dans son inertie une réponse positive, puisque son sourire carnassier s'élargit, et ses yeux de crapaud s'écarquillèrent.

-Ouiiiiii allons-yyyy !

Elle tournoya comme une rocket en poussant un "youhou", intercepta le souafle que Jasper J Johnson avait tenté de passer à une Manon tétanisée, et fusa vers les buts des Zeta en plissant les yeux. Il fallait faire attention : la gardienne adverse, que Lethifold avait momentanément aveuglée tout à l'heure, était, à n'en point douter, une vile reptilienne. Y'avait qu'à voir ses dents ou ses griffes. Y'avait qu'elle qui s'en rendait compte ou quoi ? Mais Griselda n'était pas sorcière à se faire intimider, et surtout pas par une sournoise femme-lézard. Et en plus... elle avait la frite ! Non : la patate ! Non encore mieux : LA BARAKA ! Cela lui inspira d'ailleurs une chansonnette, qu'elle improvisa en volant vers les cerceaux des buts.

-La barakaaa !
Oui j'ai la barakaaaa !
Aujourd'hui la reine c'est moiiiii !
Le souafle est mon allié !
Le but, j'vais le marquer !
Et j'vais nous faire gagn.... AAARGH !

Une gigantesque silhouette ailée venait de foncer sur elle, et la pauvre Gri lâcha le souafle. Elle tourna la tête, et sursauta : ce qui venait de l'attaquer n'était autre qu'un immense oiseau au cou déplumé, entouré d'un étrange halo vert fluo. Il devait faire dans les trois mètres d'envergure, et fixait la poursuiveuse cinglée de ses deux yeux rouges vif.

L'irlandaise glapit :

-Aaargh ! Un rapace mutant de la planète Xarxoxx ! Il est venu aider son amie reptilienne ! Et il m'en veut à moi !

Oubliant Scylla, les buts et le ballon qu'elle avait perdu, elle fit demi-tour et tenta de fuir le vautour... mais en deux battements de ses monstrueuses ailes irradiantes, le volatile la rejoignit.

-EEEEECK !!!

Son cri résonna dans tout le stade. Tout comme le hurlement de Griselda, lorsque le bec de la saleté volante la désarçonna presque, lui faisant perdre le contrôle de son balai.
L'irlandaise finit sa course dans les gradins, dans la foule, rebondissant d'étages d'escaliers en étages d'escalier, finissant sa cavalcade folle dans la tribune officielle du doyen.

Le moustachu fronça le nez de dégoût, et considéra d'un oeil mauvais ce qui venait de tomber à ses pieds, non sans lui donner un petit coup du bout de la chaussure au passage.

-Bigre ! Pourquoi ce garçon très laid porte-t-il un uniforme féminin ? C'est écœurant !
-Je crois que c'est une jeune fille, Magnus.

Le sorcier au haut-de-forme grimaça de plus belle.

-Sortez moi ça de là !
-Bien monsieur. Je vais lui lancer un sortilège de guérison pour qu'elle puisse reprendre sa place dans le match.
-Ouais ouais, répondit Magouille, sans écouter, en replongeant son regard lubrique dans ses petites jumelles. Mmh, bondissez, mesdemoiselles les Zeta, bondissez !

Le sous-fifre tira la jambe d'une Griselda gémissante, la faisant glisser sur le sol.

En voyant Griselda se faire traîner hors de la loge du doyen, la langue pendante, Malicia explosa de rire... et faillit tomber de son balai. Elle se cramponna comme elle pouvait.

Elle savait bien que c'était pas bien de rigoler comme ça des malheurs de l'irlandaise, mais c'était juste tellement reposant de pas encaisser de but pendant quelques minutes...

Enfin, reposant... si on évitait de penser à l'immense vautour radioactif qui faisait des cercles juste au-dessus de sa tête et de celle des autres. Etrangement, la métisse se sentit brusquement très motivée pour s'éloigner de l'endroit où elle stagnait depuis le début du match.

Elle actionna son engin qui partit en pétaradant et en hoquetant en zigzaguant entre les joueurs. De temps en temps Malicia agitait sa batte, espérant que ça ferait fuir les cognards. Ce qui était pas vraiment le cas.

Une grosse balle grogneuse la bouscula et elle faillit tomber.

-Hey ! fit-elle en pestant contre la batteuse des POP qui venait de lui envoyer le cognard.

Olga Liley s'esclaffa :

-Haha ! Tu joues encore moins bien que ta grand-mère !

Mali ouvrit la bouche, outrée.

-Et ben.... et ben toi je suis sûre que... que tu joues aussi bien que ton grand-père ! répliqua-t-elle.

-Ouais et alors ? Mon grand-père, c'est Linus Liley !

-Connaîs pô ! répondit Malicia.

-... le capitaine des Tornades de Tutshill ! Ils ont remporté la coupe de la Ligue cinq fois d'affilée !

La métisse stoppa.

Ouais bon, ok, c'était pas mal.

Elle poursuivit sa route et jeta un coup d'œil à sa sablomontre. Pfff... C'était bien sa veine, les POP avaient vraiment des joueurs doués. Alors que chez les zeta... ben c'était pas vraiment ça. Et elles auraient même pas dû jouer aujourd'hui en plus ! Non, Mali aurait même pas dû être sur son balai, elle aurait du être avec Drago, tranquillement chez elle, à profiter de leur première journée ensemble depuis des mois. Mais non... Scrogneugneu, ça pouvait pas être pire.

Malicia ouvrit des yeux ronds.

-Oh non.

Elle se mit à se dandiner sur place. Oh non. Pas maintenant ! Elle aurait jamais dû se boire ces trois litres de jus de citrouille avant de monter sur son balai !

-Iiih, je hais ce match !!! couina-t-elle en se tortillant sur son balai.

Désespérée, elle se tourna vers l'attrapeuse de son équipe qui passait à côté d'elle :

-Dis, tu voudrais pas trouver le vif d'or, genre maintenant ??? demanda-t-elle avec un sourire crispé.

Tandis que le match inter fraternités battait son plein, les buts s'enchainant à un rythme soutenu, le Capitaine des Pi Omicron Pi se faisait un peu oublier, juché sur son balai bricolé et volant seul au-dessus de la mêlée aérienne.

A présent revigoré par les vents ascendants qui lui fouettaient le visage, Om Rajesh Kapoor, au souvenir de son épopée de la matinée, sourit de toutes ses dents.

***

Quelques heures plus tôt...

L'Hopital Ste Mangouste grouillait ce matin-là d'une activité que l'on ne retrouvait nulle part dans les administrations sorcières : les mages et les guérisseurs qui circulaient dans ces longs et imposants couloirs avaient une tâche urgente sur le dos, ou bien les bras chargés de potions de soins multicolores. Le ballet incessant de leurs allers-et-venues était le cadre idéal pour que la figure sombre qui se faufilait de brancards en brancards, passe complètement inaperçue...

CES IMBECILES DE GUERISSEURS DE SECONDE ZONE SONT TROP OCCUPES A COMPENSER LEUR INCOMPETENCE PAR UNE ATTITUDE AFFAIREE POUR REMARQUER MA PRESENCE !!!
Gulps...
Mon départ quelque peu fortuit du bloc de soins intensifs a très certainement du être remarqué à l'heure qu'il est... Il me faut faire à la fois preuve de célérité et de prudence !

Un plan se dessina dans l'esprit perturbé du malade, alors que ce dernier continuait inexorablement à se faufiler entre les civières douées de vie qui le regardaient passer étonnées : il n'était pas dans leurs habitudes, depuis qu'un sortilège les avait douées de vie, qu'un ex-interné se promène ainsi tout seul !

Oui ! Oui oui oui oui !! Plus que quelques dizaines de mètres et je serai dehors, dans les rues de cette bonne et chère ville de Londres !!!
Enfin un peu d'air après cette journée et cette nuitée d'isolement, j'ai bien cru devenir...

-Que faites-vous ici Monsieur Kapoor ?? s'exclama une infirmière dans son dos en faisant tomber son plateau de seringues. Vous devriez être encore en observation !

Om Rajesh Kapoor se tourna vivement vers la sorcière guérisseuse, les yeux fous. Il était vêtu d'une camisole de force couverte de chaines cliquetantes, et d'un pantalon de pyjama à moitié déchiré. Après une seconde de flottement, il répliqua d'une voix ampoulée :

-Oui, ma très chère dame ! Mais ce que vous oubliez c'est que oooaaaAAAAAAAAAAAH !!!

Om prit ses jambes à son cou et courut comme s'il avait le Maitre des Ténèbres aux trousses. Derrière lui, l'infirmière se mit à hurler à l'aide, et très vite une alarme de très mauvaise augure retentit dans les locaux hospitaliers. Après quelque minutes de cavalcade, l'hindou forcené se retrouva vite cerné par toute une équipe de sorciers-vigiles qui s'approchèrent de lui avec prudence :

-Calmez-vous, Monsieur Kapoor. Personne ne vous veut de mal ici.

-MENSONGES !!! VOUS ET LES SOMBRES MACAQUES QUI VOUS SERVENT DE COLLEGUES, VOUS VOUS JOUEZ DE MOI !!! MAIS VOUS NE M'AUREZ PAS !!!

Il ferma les yeux très fort, et aussitôt les objets autour de lui se mirent à voler en tous sens : la magie sans baguette était difficilement contrôlable, mais parfois cela fonctionnait ! Les gardes se protégèrent en levant leurs baguettes, et le PoP profita de la confusion pour sortir en trombe en se jetant par la fenêtre, jusque dans un benne à ordures.

Il en sortit en trombe et s'enfuit dans les ruelles de la ville. Après une course éperdue, ponctuée de caches soudaines dans des poubelles vétustes, Om avait fini par retrouver le Portail Pointu servant d'entrée à son université. C'est ainsi qu'il était parvenu bon an mal an à trouver le chemin des vestiaires du Stade, rejoignant son équipe à la dernière minute...

***

Survolant à présent le Stade d'une altitude vertigineuse, l'hindou se sentit transporté de joie.

Enfin... Après toutes mes virulentes péripéties et mon quasi-mariage de la journée dernière, je vais enfin avoir une occasion de me défouler contre mes infortunés adversaires !
Par la grâce de Garuda, il va y avoir du sport !!!

Comme répondant à sa supplique, il vit alors son éternel comparse Jasper se diriger vers les buts adverses, supporté par Griselda et Manon. Soudainement, un cognard malencontreusement renvoyé par Adrew McCormick heurta de plein fouet le PoP qui lâcha le souaffle. Lequel fut projeté dans les airs en percutant à son tour un autre cognard, vola à travers le terrain, rebondit sur le bec du Vautour Géant Radioactif, fut de nouveau projeté à toute vitesse... avant de passer dans les cerceaux servant de buts aux Zetas Delta Nus !

-ALORS CA, C'EST LE POMPOM !!! S'égosilla Omar Sheraff. VOICI CERTAINEMENT LE BUT LE PLUS FORTUIT ET LE PLUS NUL DEPUIS LE DEBUT DE LA RENCONTRE !! DIX NOUVEAUX POINTS POUR LES ISOCELES DU CIEL !!

Devant un tel déferlement de joie, Om applaudit à tout rompre. Du moins il essaya. Toujours enfermé dans sa camisole, il avait perdu l'usage de ses bras. Les plus utiles de ses membres, qui plus est, pour tenir sur un balai. Et indispensables pour tenir le poste d'attrapeur. Comme pour le narguer à ce moment-là, le Vif d'Or passa à deux centimètres de sa tête, et Om incapable de s'en saisir, se résolut à le laisser partir.

L'hindou s'exclama avec un rictus de rage :

-C'EST UNE CATASTROPHE !!! MON EQUIPE EST FICHUE !!!!!

Il aurait pu trépigner, mais il manqua de tomber, et se résigna à observer l'évolution du match, la mine de plus en plus inquiète.

Perchée sur son balai qui la détestait, Malicia se tortillait, une petite larme à l'œil et le bout du nez rouge : il faisait froid, elle avait envie de faire pipi, l'équipe adverse insultait sa mamie chérie et... il pleuvait des cognards ! C'était l'horreur, l'horreur !

La métisse agita sa batte en voyant débouler l'une des affreuses baballes grogneuses et essaya de la renvoyer. Mais elle manqua le cognard de dix bons centimètres et faillit se le prendre en pleine figure. Elle se tassa sur son balai et essaya de s'en aller à l'autre bout du terrain. Valait mieux, rester en mouvement !

La bonne nouvelle, c'est qu'à force de rester sur ce bout de bois volant, elle  arrivait à mieux le contrôler. Enfin... un tout petit peu. Et autour d'elle, c'était la guerre ! Il pleuvait des cognards, des souaffles et des poursuiveurs ! Et c'était pas des tendres ! Ni les balles, ni les joueurs !

Un souaffle lui rasa le bout du nez et elle sursauta. Derrière elle, un cognard lui fonçait droit dessus !

Malicia essaya de s'enfuir... mais son balai se mit à reculer en pétaradant et en tremblant comme un vieux sorcier gâteux.

-Iiiiih ! s'écria-t-elle, en ouvrant de gros yeux paniqués.

Elle secoua le manche :

-Mais avance ! Avance, saperlipopette !

Elle tourna la tête : le cognard se rapprochait !

Sous le regard d'un batteur qui semblait trouver ça très drôle, Malicia remit son balai en marche et essaya de faire face à la balle agressive. Trop tard ! Il fallait qu'elle la renvoie ! Mais Mali le savait, elle était la pire batteuse du monde.

Elle ferma un œil... et tapa de toutes ses forces. Surprise, elle écarquilla les yeux. Elle avait réussi ! Elle sourit et se figea : maintenant, le cognard fonçait droit sur Om ! Et son ex avait aucun moyen de l'éviter !

Mali grimaça.

Om grimaça.

Mali grimaça encore plus.

Om grimaça encore encore plus.

La balle le percuta pile poil dans la caboche... et explosa en entourant le pauvre hindou d'une fumée épaisse.

Om se mit à s'agiter dans sa camisole en toussant et en éternuant comme un dingue :

-Que je sois damné ! Une bombabouse ! Par tous les enfers, je vais sentir le hareng saur durant des semaines ! Oyoyoyoyo !

Malicia se pinça le nez :

-Oups... Faut croire que c'était pas un cognard après tout...

Elle rigola, gênée...

Manon vit le pauvre Om se prendre la Bombabouse et fronça le nez de dégout bon ça aurait pu être pire un cognard par exemple ?

Elle profita que sont balai se soit calmé pour regarder autour d'elle le souaffle passait d'un poursuiveur à un autre, puis contré par l'équipe adverse et ainsi de suite. Griselda avait un grand sourire victorieux elle se sentait à l'aise tout comme Jasper en fait, ils faisaient corps avec leurs balais et se passaient le souaffle avec habilité, comment avait-elle pu espérer un moment être capable de marquer ? Elle avait des bleus partout, et une trace sanguinolente sur le front, et à présent, une large blessure sur l'épaule. Elle se demandait comment elle pouvait tenir encore sur son balai.

*Il faut que ça s'arrête, il faut que ça s'arrête maintenant!*

Elle regarda Om, saucissonné comme il était, il n'avait aucune chance d'attraper le vif d'or, il valait peut être mieux compter sur  l'attrapeuse adverse non ? Oui, c'était le mieux à faire, c'était ça ou elle allait tomber de son balai d'épuisement.

Elle regarda au loin cherchant désespérément le vif d'or mais ses yeux bleus s'arrêtèrent sur Griselda un sourire carnassier aux lèvres, elle ne lâchait rien, tout comme Jasper, Olga, Marty, Andrew même Om se débattait désespérément pour enlever sa camisole tout en poussant des cris de colère, pouvait-elle les trahir juste parce qu'elle en avait marre ?

Elle regarda son balai qui commençait à s'agiter

*C'est mon équipe, je n'ai pas droit de les lâcher, il faut au moins que j'aide Om*

« Eh, mon balai oui, c'est à toi que je parle, je te laisse le choix, soit tu m'obéis, on gagne, je ne t'enferme plus dans mon placard, et je te dépoussière tous les ans, soit on perd et je t'enferme dans l'armoire et je jette la clé bien sur... Je te demande juste de t'approcher d'Om »

Le balai ne bougeait pas d'un poil

« Bon d'accord dépoussiérage tous les mois... Quoi toujours pas ? T'énerves pas, toutes les semaines et c'est ma dernière proposi...AHHHHHH »

Le balai fonça enfin vers Om et freina juste en face de lui

« Bonjour ma chère amie, pour le bien de notre équipe pourrais-tu...

- Attends, attends,... »

Manon pinça son nez l'odeur était infect, œufs pourris surement, elle répondu d'une voix de canard :

« Ok, je te sors de là, mais en retour, tu me soignes, je ne pourrais pas tenir sur mon balai encore bien longtemps, ... Et pas de scalpel... N'est-ce pas ?! »

« Bie... Bien sur, je ne pourrais pas faire de mal à une amie, pourquoi tu me dis ça ? »

La sorcière brune secoua la tête s'approcha du jeune homme et enleva sa main de son nez tout en bloquant sa respiration, serrant ses jambes autour de son balai elle leva sa deuxième main doucement.

Le visage rouge, elle approcha prudemment ces mains et tira sur une sangle. Cette dernière lâcha et Om fit un grand sourire :

« Merci mon amie plus que trois, et plus rap...Euhh Manon »

Cette dernière avait reculé et reprenais difficilement sa respiration..

« L'odeur est infecte, je ne vais jamais y arriver, c'est déjà un exploit de tenir sur son balai sans les mains... Et puis ces sangles sont serrées, tu as fait quoi avec... »

Pendant que la jeune fille rallait une petite boule dorée se baladait à coté de sa tête et Om ne pu s'empêcher de fixer le vif d'or frustré de ne pas pouvoir briller devant son équipe.

Manon remarqua son manège et dit :

« C'est ma blessure à l'épaule qui te fait ça ?  Leur gardienne n'est pas tendre je sais »

Elle bougea légèrement sa main, mais Om l'arrêta d'un geste

« Ma chère et chanceuse amie ne bouge surtout pas... Ouiiii, il ne faut surtout pas bougerrrr ! »

Disant cela, il se jeta sur Manon et le vif d'or bouche grande ouverte. La jeune fille hurla et faillit tomber de son balai. Elle leva sa main près a frapper cet être pervers quand ce qu'elle vit l'arrêta net

« Gnééé, if...orgne »

Om se tenait fièrement devant elle, ficelé comme un rôti et à la place d'une pomme, il tenait fièrement le vif d'or entre ces dents.

« Om, tu gères, t'es un super ATTRAPEUR »

Elle se jeta dans les bras de l'attrapeur comme elle pouvait (pas facile en balai) tout en hurlant de soulagement elle allait enfin pouvoir descendre de ce truc.

Elle entendit enfin la voix d'Amélia

« Il SE PASSE QUELQUE CHOSE LA BAS ... LA POURSUIVEUSE ET L'ATTRAPEUR DES PI OMICRON PI SONT DANS LES BRAS DE L'UN DE L'AUTRE ET CE N'EST PAS TOUT L'ATTRAPEUR OM RAJESH KAPOOR TIENS LE VIF D'OR ENTRE SES DENTS !!

-QUOI, CE CINGLE EN CAMISOLE A REUSSIT A ATTRAPPER LE VIF D'OR !!!

- OUI CE MATCH CE TERMINE SUR UNE VICTOIRE TOTALE DES PI OMIRON PIII !!!»

Manon gênée de l'annonce d'Amélia se décolla de l'attrapeur et maugréa toute rouge :

« Ce n'est pas ce qu'il croit, je suis ... Super contente... Oui, c'est ça super content que tu nous ais sortit de ce match !!!

-gnépris... gnéégnéé!!»

Toute l'équipe s'approcha du duo et la jeune brune aperçu enfin l'uniforme féminin provoquant qu'elle portait sa poitrine sortait pratiquement du décolleté. Elle rougissait encore plus et tenta de se faire toute petite, peine perdue bien sur...

L'équipe au grand complet descendit en douceur jusqu'au terrain verdoyant, et tous soulevèrent l'hindou, toujours à moitié ficelé, tenant serré le vif d'or dans son bec. Il sentait bien que le match était fini, et qu'il n'y avait plus lieu de s'inquiéter pour leur victoire. Mais il ne pouvait se résoudre en cet instant à lâcher la précieuse sphère magique.

La voilà, enfin, ma consécration en tant qu'un des meilleurs attrapeurs de cette université !!!
Après pareil coup de maitre, nul ne pourra contester mes talents sportifs !
...
Ce goût de téflon et de pigeonnier ne sied guère à mon palais, grands dieux ce vif d'or est affligé d'un goût infect ! Et toutes ces mains d'étudiants qui s'en sont emparées au fil des matchs, ça n'est point hygiénique !!!

-...PEUH...

Om Rajesh Kapoor recracha avec dégoût le précieux objet qui battit de ses minuscules ailes pendant un instant avant de reprendre son envol comme si de rien n'était. Manon se rapprocha du PoP, rouge de confusion et de gêne :

-Ce coup-là, Om, j'avais vraiment jamais vu ! fit-elle abasourdie. Où on t'appris à attraper un vif d'or avec les dents ?

-Ma foi mon amie, lui répondit l'hindou fier comme un paon, rebondissant dans les airs alors que ses camarades le lançaient, lorsque l'on a, comme moi, observé les singes trapèzes de Pondichéry toute son enfance, à saisir des bananes vertes tout en sautant d'arbre en arbre, on peut acquérir une certaine agilité natur...

-ALERTE !!!! hurla alors Jasper. LES ZETAS ONT ATTERRIS ET NOUS PRENNENT POUR CIBLES !!! TOUS AUX ABRIS !!!!

La plupart des PoP présents prirent peur et s'éparpillèrent en hurlant, laissant douloureusement retomber l'étudiant en Médicomagie qui heurta le sol en gémissant de douleur. Seules Manon et Griselda étaient demeurées près de lui, alors que la bande des Zetas Delta Nu acourraient vers eux, la baguette à la main.

-On fait quoi ?! s'écria Manon en pleine panique.

-Je sais je sais je sais je sais ! lança Griselda, ses grands yeux dérangeants largement ouverts.

Om redressa la tête, terrorisé et impuissant :

-Si tu possède une lumineuse idée pour nous tirer de ce mauvais pas, je t'en prie partage-l...
...mes amies ?

L'hindou vit avec horreur que la folle irlandaise venait de s'enfuir au loin vers les gradins, trainant littéralement Manon derrière elle. Alors qu'il tournait la tête, toujours ligoté dans sa camisole, les ombres menaçantes de Perry Wigworthy et sa horde le recouvrirent :

-Regardez les filles ! fit-la cheftaine des Zetas, un sourire malveillant aux lèvres. Un cadeau de Noël en retard ! On a même pensé à nous l'emballer !

Elles se jetèrent toutes sur lui baguettes brandies, et il poussa un hurlement suraigu.

Assis à la tribune officielle, son haut-de-forme renversé sur ses yeux, le docteur Magnus Magouille dormait du sommeil du juste. De la bave gouttait de sa bouche grande ouverte. Un bref gloussement le parcourut, et il marmonna d'une voix libidineuse :

-Oh oui, ma pouliche, monte sur ma selle... je t'emmènerai au septième ciel...

Quelqu'un lui secoua l'épaule :

-Magnus ! Magnus ! Le match est terminé !

Lentement, le Doyen souleva le rebord de son chapeau, et fusilla du regard le malheureux Saussurus :

-La peste, Hyppolitain ! J'étais en train de faire le plus alléchant des rêves ! Figurez-vous que la croupe de Myoso...

Saussurus blêmit, et préféra couper court  :

-Oui, Magnus, je suis sûr que c'était très... intéressant, mais vous devriez peut-être féliciter les gagnants ?

Le moustachu eut l'air perplexe. Il toisa son second avec dédain.

-Les... gagnants ?

-Le match de Quidditch vient tout juste de s'achever, Magnus, expliqua son sous-fifre bedonnant.

Magouille se renfrogna :

-Mmh... soit...

Il réprima un bâillement, essuya la bave aux bords de ses lèvres, et se leva de mauvaise grâce, faisant face à l'assemblée des étudiants en contrebas. Puis, il se fit un sonorus, se racla la gorge, et déclara d'une voix faussement joviale :

-Un grand bravo à l'équipe gagnante !... quelle qu'elle soit. Ah, quel match, mes amis, quel match, rempli de... balles volantes, et de... balais... J'ai particulièrement apprécié ce moment, lorsque... ce joueur a fait... quelque chose, et que... Enfin bref, finissons-en : DEGAGEZ DE MA PELOUSE, PALTOQUETS !

Une rumeur sourde et désapprobatrice s'éleva du stade, tandis que la foule quittait peu à peu les lieux. Saussurus, lui, leva des yeux brillants vers son patron, applaudissant à tout rompre.

-Sans aucun doute l'un de vos discours les plus émouvants, Magnus !

-Oui, oui, répondit sans l'écouter Magouille, tout en bourrant sa pipe de tabac malodorant. Et maintenant, il est l'heure d'aller blanchir les fonds que j'ai subtilement extorqué aux familles crédules des Insuffisants afin de mener les recherches pour retrouver ces nigauds ! Ah ! Comme s'ils avaient le moindre espoir de retrouver les corps que j'ai si bien...

-Nous avons donc : blanchiment, extorsion, meurtres et recels de cadavres... le coupa une voix rauque et voilée.

Magouille sursauta, en apercevant à ses côtés un petit cinquantenaire courbé, enveloppé dans un pardessus beige. D'une main qui tenait un cigare à moitié éteint, l'individu se gratta ses cheveux noirs et bouclés, sans se dépêtrer d'un sourire mystérieux.

-Qui diable êtes-vous ? siffla le Doyen, en arquant un sourcil.

Le nouveau venu leva ses yeux étranges, dont l'un était clairement plus plissé que l'autre. Puis il considéra son interlocuteur en hochant la tête.

-Wright. Thadeus Wright. Auror en Chef, déclara-t-il en serrant mollement la main d'un Magouille surpris. Mais dans mon service, on m'appelle la Tique.

-La Tique ? s'étonna Saussurus, les yeux ronds comme des soucoupes.

-Tout à fait. Parce que lorsque l'on se rend compte que l'on est victime de la Tique, elle a déjà eu le temps de vous sucer toute la moelle... fit l'Auror sur un ton qui en disait long.

Un silence médusé suivit cette déclaration. Le policier le brisa :

-Vous êtes un sorcier intéressant, Monsieur Magouille.

-C'est Docteur Magouille, persifla le moustachu.

Thadeus fit mine d'être surpris :

-Ah ? Ce n'est pas ce que dit mon dossier.

Magnus Magouille n'était pas homme à se laisser démonter ; aussi, lança-t-il d'un ton cinglant :

-Inutile d'essayer de m'intimider, vous n'avez rien sur moi.

-Ah ? Ce n'est pas ce que dit mon dossier, répéta l'inspecteur.

Il ouvrit un petit carnet rouge, et lut :

-Magnus Black. Fils de Cassiopeia Black, et d'un moldu. Dit Magnus Magouille. S'est surnommé Maximus à l'âge de sept ans, par complexe d'infériorité. A vécu de sa naissance à sa majorité à l’Orphelinat Sainte Miquette pour Enfants Sorciers Non-Désirés. Diagnostiqué psychopathe à l'âge de quatre ans après avoir profité d'une sieste de la cuisinière de l'orphelinat pour lui trancher les doigts. A six ans, a égorgé les parents d'un enfant qui s'était moqué de sa condition d'orphelin, et lui a fait manger dans une tourte.  Aux alentours de onze ans, à peine arrivé à Poudlard, a monté une florissante entreprise de proxénétisme en forçant des camarades de première année à se prostituer. A 17 ans, a entamé une liaison avec une professeur dans l'unique but d'obtenir ses ASPIC, et l'a forcé à lui donner des notes optimales sous la menace de divulguer des picturines compromettantes de leur relation. Je note que la professeur s'est « mystérieusement suicidé » après l’obtention desdits ASPIC. A réitéré cet exploit trois ans plus tard, à la WoW, pour l'obtention de son diplôme de Médicomage. Après quoi, a disparu dans la nature pendant plusieurs années. On retrouve sa trace au Mexique, où il est accusé de trafic d'organes humains et de prostitution de licornes. S'ensuivent, dans plusieurs pays, toutes sortes de délits en tout genre, dont usurpation d'identité gobeline, braquage, vols et reventes de bébés soi-disant sorciers au sang pur, atteinte aux bonnes mœurs, organisation illégale de combats de Poülhõpôs et de courses de Dragons, traite négrière, vol de diamants, et bons nombres d'enlèvements et de suicides inexpliqués.

Wright eut un sourire malveillant :

-Et je ne suis là que depuis ce matin, alors vous ne m'en voudrez pas si j'oublie quelques détails.

Magouille considérait l'auror, bouche béante, ne sachant que dire. A ses côtés, son fidèle sous-fifre se trémoussait, visiblement outré.

-Calomnies ! s'insurgea-t-il finalement. Dites-lui, Magnus, que jamais vous n'auriez pu faire ça !

-Euuuuh... répondit ce dernier.

Son hésitation accentua imperceptiblement le sourire en coin de l'auror en imperméable, ce qui eut le don d'agacer Magouille. Il porta lentement la main à sa poche, de laquelle dépassait sa baguette en if.

-Vous venez donc m'arrêter ? siffla-t-il d'un ton menaçant.

-Chaque chose en son temps, Monsieur Magouille, répliqua tranquillement l'inspecteur. Je suis certain qu'il me reste beaucoup à apprendre sur vous, et je n'aime pas rendre de dossiers incomplets. Tout vous sera compté, Monsieur Magouille, du plus insignifiant de vos délits au plus grand de vos crimes. Je vous salue bien, nous aurons l'occasion de nous revoir.

L'auror quitta tranquillement la tribune, laissant un Saussurus pantois.
Le Bon Docteur, quant à lui, le regarda partir en plissant les yeux. Sa taupe chez les aurors avait déjà mentionné Thadeus Wright plus d'une fois, et si cette Tique osait enfin se montrer, c'est qu'elle devait être sûre de son coup. Il lui faudrait désormais être très prudent s'il ne voulait pas courir à sa perte...




CHERS ÉTUDIANTS, LE QUIDDITCH EST TERMINÉ POUR AUJOURD'HUI !

Récapitulatif des résultats :




Et pour célébrer les vainqueurs, 5 BPs sont offerts aux joueurs des équipes gagnantes, à savoir :





Bravo à eux, ET HONTE AUX PERDANTS !!! SURTOUT AUX ZETAS QUI SONT POUR LE MOMENT BONNES DERNIÈRES DU TOURNOI !!!

Alors oui, le quidditch est terminé... MAIS LA JOURNÉE CONTINUE : ALLEZ DONC FÊTER VOS VICTOIRES AU PUB, OU OUBLIER VOTRE DEFAITE DANS LA BOISSON ! Bref, que le RPG continue !