Inventaire : Véritasérum,
Amortentia,
Philtre de Requinquance,
Potion Contraceptive (x3)
Potion Miracle du Bon Docteur Magouille (x2),
Tequila Magouilita (x2),
Lait de poule Miracle du Bon Docteur Magouille (x2),
Scrutoscope
Poupée Vaudou
Sujet: ♪ Larmes au clair de lune ♫ Mer 3 Oct 2012 - 17:05
Myosotis essuya d'un revers de mains les larmes qui lui brouillaient la vue... en vain.
Elle avait transplané vers l'université, pensant atterrir devant le portail pointu... mais effectivement, Lily ne lui avait pas menti, le sortilège devait affecter les déplacements magiques, aussi la jeune femme aux cheveux verts s'était retrouvée au fin fond d'un jardin public qui jouxtait Mysteria Lane et les Champs Z'allons-y.
Sans pouvoir réfléchir à rien, sous la pluie de paillettes qui ne semblait jamais vouloir se calmer, elle s'était mise à marcher, marcher, marcher, espérant que la fatigue dans ses jambes calmerait la lassitude de son esprit... mais il n'en fut rien. Il faisait nuit noire à présent, et ses pas l'avaient mené sur la grande place Magnus Maximus Magouille, fort heureusement déserte.
Myo ne savait pas ce qui la rendait aussi triste, mais c'était plus fort qu'elle, les larmes coulaient toutes seules et elle ne pouvait pas les faire stopper. Elle avait beau se dire, "Arrête, tu es ridicule"... rien n'y faisait.
Pourtant, elle n'était pas bête, elle n'ignorait pas qu'un homme aussi séduisant et charismatique que le Docteur plaisait forcément aux femmes ! Et puis cette... meneuse de revue n'était pas la première, elle le savait bien, elle en avait vu d'autres !... la belle secrétaire blonde de l'administration de l'université, Miss Krapull, la première. Et Myo ne pouvait pas en vouloir à Magnus Magouille de sortir avec d'autres qu'elle ! Comment aurait-elle pu ? Ce n'était en rien une trahison, puisqu'il ignorait ses sentiments...
Mais, loin de la réconforter, cette idée fit redoubler ses sanglots. Elle s'assit sur le rebord de la jolie fontaine centrale, et laissa aller ses pleurs.
Sa solitude ne fut troublée que par un fantôme d'une dame richement vêtue dans le style du XVIIe siècle, qui lui jeta un regard compatissant en murmurant :
-Ne pleurez pas mon enfant, tout ira mieux demain !
Au bout d'un long moment, Myo renifla, puis prit une longue inspiration. Elle se leva enfin et s'avança vers le bâtiment de l'administration. Elle savait que le doyen y avait ses quartiers, au tout dernier étage : aussi elle leva la tête dans l'espoir d'y apercevoir ne serait-ce qu'une ombre de son haut-de-forme.
Une mélodie s'éleva de nulle part, et Myosotis entonna d'une voix douce et triste :
Oh, Docteur... sur l'air du Vieil Amant d'Emilie Simon
Oh docteur j'ai pensé Avec naïveté Que mon cœur suffirait A te faire m'aimer Hélas j'ai tout tenté Pour me faire remarquer J'ai tant espéré J'en suis exténuée !
Docteur mon amour Je t'aime pour toujours Mais maintenant j'ai laissé Mes illusions tomber Mon corps est mortifié Et mes lèvres desséchées D'attendre ton baiser... Ne viendra-t-il jamais ?
Mon bien-aimé Te joues-tu de moi ? C'est assez... j'ai bien trop pleuré, je le vois ! Je le crois, mon bien-aimé Tu te moques de moi ! Pour de bon, je vais t'oublier... cette fois !
Je ne peux pas... Je ne peux pas !
Et moi je t'aime tant Bien que passe le temps J'espère et je t'attends Mes yeux te suppliant Et souvent je regrette Devant tes belles conquêtes Cette petite amourette Qui me fait perdre la tête
Oh docteur j'ai pensé Avec naïveté Que ma jeunesse pourrait Te faire me préférer Hélas j'ai tout tenté Pour me faire remarquer Tu ne m'as pas regardé
Mon bien-aimé Te joues-tu de moi ? C'est assez... j'ai bien trop pleuré, je le vois ! Je le crois, mon bien-aimé Tu te moques de moi ! Pour de bon, je vais t'oublier... cette fois !
Je ne peux pas... Je ne peux pas !
Je voulais je l'avoue Lever tous tes tabous Je l'avoue je voulais Dormir à tes côtés, D'un même souffle respirer Notre amour consommé Et pouvoir contempler Ton visage apaisé !
Oh docteur j'ai pensé Avec naïveté Que ma seule beauté Pourrait te faire m'aimer Hélas j'ai tout tenté Pour me faire remarquer Je sais, tu ne m'as pas regardé Je sais...
Mon bien-aimé Te joues-tu de moi ? C'est assez... j'ai bien trop pleuré, je le vois ! Je le crois, mon bien-aimé Tu te moques de moi ! Pour de bon, je vais t'oublier... cette fois !
Je ne peux pas... Je ne peux pas !
Myosotis soupira, les yeux encore rougis. Elle s'approcha de la porte du bâtiment administratif -fermé à cette heure-, et posa sa main dessus.
-Je vous aime, Dr Magouille ! murmura-t-elle en baissant la tête.
Elle resta prostrée là quelques secondes, puis fronça les sourcils, et commença à donner des coups de pieds dans la porte avec rage :
Elle s'acharna contre cette malheureuse porte blindée un long moment. Le centaure gravé dessus lui jeta un regard noir et fit tomber sur elle une pluie d'insultes en italien. Cela fit stopper Myo, qui réprima un sanglot et fit volte face.
Elle n'avait pas envie de rentrer à la Grande Citrouille. Elle avait encore les yeux gonflés et humides, et ses potes Gammas seraient trop défoncés pour remarquer qu'elle avait pleuré, ça serait encore plus déprimant, du coup, elle n'avait envie de voir personne... sauf Titus, évidemment. Lui c'était un vrai ami. Si quelqu'un avait une chance de la consoler, c'était bien lui.
Myo tira de sa poche le miroir qui avait autrefois appartenu au doyen, mais qu'elle avait gardé comme souvenir. Elle le plaça devant son visage et récita :
-Titus Reynolds !
Sa voix se brisa dans un sanglot, et elle fondit une nouvelle fois en larmes. Qu'est-ce qu'elle en avait marre de chialer comme ça comme un veaudelune !