Le combat faisait rage alors que l'après-midi avançait.

Pataugeant dans la purée de citrouille, les quelques gammas qui ne gisaient pas à terre, foudroyés par des sorts ou par leur récente maladie, agitaient leurs baguettes dans tous les sens.
Une trentaine de PAF encore en état s'acharnaient contre eux. Plus de la moitié de leurs congénères gémissaient non loin, couverts de furoncles, et d'autres blessures.

A cet instant, quatre silhouettes apparurent au bout de l'allée et considérèrent le spectacle.

-Pouah ! C'est quoi c'te odeur ? S'écria Lucrécya.

Marcus se pencha et trempa le doigt dans la mixture à ses pieds. Il la porta à ses lèvres :

-Citrouille, sueur, sang, paillettes. Ça ne doit pas dater de plus de quelques heures...

-Mais évidemment que non ! S'énerva Drago. Le combat est encore en cours !

-Je crois que l'on aura pas assez de cookies pour tous... fit Malicia. Enfin... allons les aider !

Les quatre s'avancèrent.

Passage du temps : Il est désormais 16h !

Marcus et Lucrécya, infatigables, échangèrent un sourire complice et se ruèrent à la rescousse des Gammas en hurlant. Malicia considéra le désordre ambiant avec un brin d’angoisse dans le regard. A côté d’elle, Drago croisa les bras :

-Qui aurait cru que ces hippies arriveraient à tenir tête aux PAF ? fit-il, moqueur.

Il jeta un furtif coup d’œil à son interlocutrice pour vérifier l’effet de sa boutade. La métisse lui jeta un regard dépité.

-Bon. Allons-y. Ils ont besoin de nous. Fit-elle sèchement.

Face à cette froideur inhabituelle, Drago sentit une pointe de panique monter en lui :

-Attends ! S’écria-t-il.

La métisse poussa un petit soupir exaspéré.

-Quoi ? fit-elle.

Elle le regarda, les yeux pleins de tristesse et de colère. Le blondinet hésita.

-Es-tu fâchée ? finit-il par demander.

-Si je suis fâchée ? fit Malicia.

Elle s’avança vers lui, menaçante :

-Si je suis fâchée ?! répéta-t-elle, visiblement furieuse avant de se mettre à crier. Tu t’es mis avec moi alors que tu savais que tu allais forcément me quitter ans l’année, vu que tu étais fiancé depuis tes cinq ans ! Tu m’as laissé apprendre ça par le journal alors que j’aurai au moins mérité une lettre ou une explication ! Tu m’as abandonnée pour une psychopathe qui veut ma mort et tu n’as rien fait pour l’empêcher d’agir ! Tu m’as ignorée pendant des mois et tu n’as pas arrêté d’insulter les gens que j’aime ! Et puis tout d’un coup, tu reviens et tu me dit que tu ne m’aimes pas, que tu ne m’as jamais aimée mais que par contre, vu que mon apparence te plaît, tu veux à nouveau de moi ! Pourquoi ? Pour faire je ne sais quoi avec toi pendant que ta femme a le dos tourné ! Parce que tu ne comptes pas y renoncer ! Et après ne m’avoir pas laissé une seule seconde de répit, tu m’embrasses et tu me dis que tu m’aimes ?! Et tu me demandes après si je suis fâchée ?!!!!

Drago avait écouté la diatribe avec des yeux ronds :

-Si je te dis que je ne sais pas ce qui m’a pris et que je ne t’aime pas, cela t’apportera-t-il un quelconque réconfort ? finit-il par bredouiller.

-NE ME PARLE PLUS JAMAIS ! hurla Malicia.

Elle fondit en larmes. Drago baissa la tête.
Il n’était pas fier de son comportement de ces derniers temps mais à en juger par la mine de son ex, il avait clairement dépassé les bornes.

Il jeta un coup d’œil à la bataille qui se déroulait non loin. Il se fichait bien du sort des gammas. En voyant Malicia pleurer, le seul souvenir heureux qu’il avait d’elle remonta à la surface et une grande tristesse s’empara de lui. Il n’avait pas le temps de s’amender pour tout ce qu’il lui avait fait subir. Il n’était clairement d’aucun intérêt de lui avouer ce qu’il ressentait pour elle vu que tout ce qu’il disait semblait la blesser un peu plus. Et bien qu’il aurait aimé au plus haut point trahir ses engagements, il ne le pouvait tout simplement pas. Mais il pouvait au moins lui faire des adieux corrects. Après tout, il lui devait bien ça. Et il était clair qu’il valait mieux coûte que coûte ne plus jamais la revoir après cette journée.

Drago prit une profonde inspiration, pour se donner le courage de parler.

Cela faisait prêt de 5h que la guerre entre les hippies de Gammas et les brutes de paf avait commencer, et Djidane commencer a ressentir une grande fatigue, il c’était retrouver plusieurs fois nez a nez avec des idiots au gros muscles, ces rencontre furent tantôt désastreuse, quelque fois carrément apocalyptique, et de rare fois victorieuse. Djidane se retrouvait maintenant couvert de cicatrice, boutons, et bleus en tout genre.
Il vagabondait a travers le champs de bataille a la recherche de ces allié et des quelques résistant PAF pour les achever, mais les divers cri de douleurs que poussait son corps l’empêchait de faire une action intelligente.

Il préféra donc s’assoire sur un banc se disant que Titus et Kim devaient très bien se débrouiller sans lui, Les sortilège c’était pas vraiment son fort.
Quand soudain, il entendit un sanglot.

L’asiatique leva la tête en direction du cri, et il reconnu tout de suite l’élu de son cœur, la rose parmi les pissenlit, sa douce Malicia a la peau chocolat.
Son cœur commençait a battre la chamade, quand il vis la cause de ce petit cri. Drago, ce blondinet d’ex prétentieux, et au combien efféminé.

Djidane s’approcha le plus rapidement possible de l’ex-couple, la rage au ventre…
Il allait se le faire !


Djidane, encore essouffler par ces pas de danse et la voix enroué par ces cris (car oui, il s’agissait bien plus de cri que de couplet a ce stade la, fusillait du regard le blond platine, qui le lui rendait bien.

- Mais qui diantre est tu ! Tu ne vois pas que tu nous dérange ?

- Qui je suis ? répondis le Chinois ! Je suis SON copain ! TU est son ex, tu n’as rien a faire avec elle ! Encore moins si c’est pour la faire pleurer ! Maintenant DEGAGE !

Il dégaina sa baguette, bientôt suivit de son rival

- Toi dégage sushi périmé !

- A ouais ?

- Ouais !

- AH OUAIS ?

- OUAIS !

- AH OU….

- STOOOOOOOOP !
Malicia, les yeux gonflé par les larmes, n’en pouvais plus., il fallait que tout ca s’arrête !

Malicia en avait marre.
Marre.
Marre marre marre.
MARRE MARRE MARRE MARRE MARRE MAAAAAARRE !!!!
Elle agita sa baguette et repoussa Djidane. Le Chinois la considéra avec des yeux surpris et ne remarqua même pas un gros PAF qui atterit par terre en gémissant, sonné par un sortilège.

-TOI ! hurla la métisse hors d'elle. TU N'ES PAS MON COPAIN ! TU N'AS JAMAIS ETE MON COPAIN ET TU NE LE SERAS JAMAIS ! TU M'ENTENDS ? JAMAIS JAMAIS JAMAIS !!!

-Tu... tu veux dire que tu me quittes ? bégaya Djidane. C'est fini ?

-C'EST PAS FINI, CA N'A JAMAIS COMMENCE ! SI TU REVIENS ME HARCELER, JE TE METAMORPHOSE EN VERACRASSE ! COMPRIS ?!

-Mais, Mali... je...

-SILENCIO !

Malicia agita sa baguette et le chinois se retrouva propulsé quelques mètres plus loin dans la purée de citrouille. La métisse se retourna vers Drago. Le blondinet déglutit :

-Tu ne me sembles pas disposée à discuter pour le moment, fit-il en reculant. Sache que je le comprends tout à fait !

-ASSEZ !

Son interlocutrice, rouge de colère le pointa de sa baguette :

-NE REVIENS PLUS ME PARLER ! NE T'AVISES MEME PLUS DE PENSER A MOI ! A MES YEUX, TU ES MORT !

Drago eut l'air vexé :

-Après tout ce que nous avons vécu ? Je suis blessé en mon sein !

-EXPULSO ! hurla Malicia.

Drago se retrouva propulsé à son tour loin de la sorcière et atterrit à côté de Djidane.

Sur ce, Malicia tourna les talons et partit en grommelant vers chez elle.

:arrow: Direction : Mysteria Lane !

Les rangs des deux fraternités étaient de plus en plus épars, et les bruits vrombissants des sortilèges se faisaient moins nombreux, supplantés par les gémissements des blessés. Titus avait frôlé la catastrophe lorsqu'il avait été désarmé par le gros PAF, mais Kim, enfin libérée, s'était relevée, l'avait expédié au loin d'un sort de stupéfixion bien placé, et la bataille s'était poursuivie avec une violence redoublée.

A présent, après ces cinq heures de combat acharné, le cowboy s'était transformé en loup enragé, déchainé par la brutalité de son environnement et sa colère contre les Pi Alpha Fi : cela faisait deux bonnes minutes qu'il cognait au sol la tête d'un de ses malheureux adversaires, pourtant déjà mis à terre par un de ses sorts de désarmement, le tout en grinçant des dents, le regard fou.
Lorsqu'il daigna laisser sa victime s'écrouler en la lâchant brutalement, il leva les yeux et vit l'arrivée dévastatrice de Lucrécya et Marcus, accompagnés de Malicia et Malefoy : le couple Alpha/PAF faisait désormais des ravages dans les rangs des brutes, renversant in extremis la balance en faveur des Gammas, pourtant sur le point d'être vaincus. A la vue de ce spectacle, le ricain sentit une rage nouvelle l'envahir jusqu'à la racine des cheveux, le revigorant aussi surement qu'un philtre de Requinquance... il était né, façonné pour ce genre de combat, sacré bon dieu !!!

Levant sa baguette bien haut, les vêtements déchirés et la figure en sang, il s'écria à l'adresse des derniers Gammas Phie Orties encore debout :

-CETTE FOIS C'EST OFFICIEL !!! C'EST LEUR DERNIÈRE SAISON, AUX DÉBILES !!! PLUS DE BASTON, LES GARS !!! PLACE A LA DÉSINTÉGRATION !!!! DÉROUILLAGE COLLECTIF !!!
PINAAAAAAAAAAAAAAAGE !!!!

Galvanisés, les hippies transformés lors de ces dernières heures en guerriers sans merci se ruèrent sur leurs adversaires PAF pour un dernier assaut. Fonçant sur la ligne ennemie, Titus se baissa pour esquiver le poing titanesque d'une des brutes, pour le pétrifier ensuite à bout portant, la baguette enfoncée dans son sternum. S'avançant à nouveau, il hurla à l'adresse du chef des PAF qui n'avait pas encore fait son entrée :

-C'EST FINI MC GLANDU !!! MONTRE-TOI AU LIEU DE TE PLANQUER DERRIÈRE TES COPINES, ET VIENT PRENDRE TA RACLÉE COMME UN HOMME !!!!

Séraphine était recouverte de sang, de boue, et maintenant de mélasse de citrouille. Mais ça n'arrêtait pas la jeune batteuse, qui continuait inlassablement à distribuer les gnons comme personne.

Il fallait dire qu'au stade où elle en était, elle faisait physiquement peur : elle boitait, elle saignait de tous les pores de sa peau, ses bras dénudés étaient bleuis par les coups... mais son œil encore valide étincelait tellement de haine et de rage qu'il aurait fait reculer un détraqueur.

-Vas-y ma Luluchou ! lui cria Marcus, avant de frapper les têtes de deux de ses camarades l'une contre l'autre avec fracas.

-Oui vas-y Rincevent ! glapit la voix aigrelette de Griselda O'Neil.

La batteuse jeta un regard dédaigneux à l'Irlandaise, qui était en train de mordre férocement le mollet d'un PAF hurlant de douleur, puis se jeta à nouveau dans la bataille.

Le nombre des Pi Alpha Fi diminuait ostensiblement. Mais l'arrivée du couple Flint n'en était pas la seule raison. Lulu en était assez épatée, mais en fait,les Gammas se défendaient plutôt pas mal. Enfin, pas mal, pour des fumeurs d'herbe magique constamment stone.

Surtout celui qui semblait être leur chef, le cowboy énervé qui avait du oublier de se raser ce matin, semblait avoir bouffé du dragon. Et même McJoufflue avait l'air d'avoir appris à enfin se servir d'une batte, et c'était bien ce qui étonnait le plus la Alpha.

L'américain au sang chaud hurla à MacMalden de venir le combattre pour en finir une fois pour toute. Mais évidemment, ce dernier n'en fit rien, et resta tranquillement planqué derrière un de ses potes plus large que grand.

Lulu décida d'aider son allié Gamma, en lui laissant le champs libre face à sa némésis. Ca pourrait peut-être achever la Guerre, et épargner de nombreuses vies !

Elle pointa le garde du corps de sa baguette, et hurla :

-FLIPENDO !

Lucrécya Rincevent a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

8

Le garde du corps réagit aussi vite qu'il le put :

-CONTUSIONUS ENCONTUSIONO !

Le Narrateur a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

3

Le sortilège de Lucrécya était bien plus rapide et plus précis : le garde du corps s'effondra, inconscient.

MacMalden s'avança alors, la tête haute, les muscles bandés, le torse plus bombé que jamais.

Il jeta un regard méprisant à Lucrécya, puis posa ses yeux vers Titus. Son visage vira alors au rouge furie.

-ALORS REY-DU-CUL, ON ME CHERCHAIT ? grogna-t-il entre ses dents serrées.

Il souffla bruyamment des naseaux, et leva lentement sa baguette, serrée dans ses phalanges musclées.

-CHAUVE-FURIE !

Le Narrateur a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

4

Titus avait l'impression que ses cheveux étaient dressés droit sur sa tête, tant étaient grandes sa rage et sa tension, son sang battant furieusement à ses tempes dans un rythme effréné.

-CETTE FOIS-CI GROS SALOPARD, C'EST LA MINUTE DE VÉRITÉ !!!

Dégainant sa baguette en position de pistolero, comme le lui avait un jour montré son aïeul, il s'époumona :

-BOMBARDA !!!

Titus Reynolds a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

4

Les deux sortilèges étaient de puissance égale, et s’annihilèrent dans une petite explosion, à mi-chemin entre les deux duellistes.

-ALORS ON SE RAMOLLI COWGIRL ? lança MacMalden, méprisant. ON DÉCLARE FORFAIT ?

-PARLE POUR TOI FOIE JAUNE ! JE VAIS TE TUER, TU M'ENTENDS ? TE TUER !

-AH OUAIS ?

-OUAIS !

Sentant que son ennemi juré n'allait pas tarder à lui lancer un nouveau maléfice, le chef des PAFs préféra prendre les devants :

-CRACBADABUM !

Le Narrateur a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

6

Je vais le bouffer, ce taré !!! songea Titus. Je jure devant dieu que j'vais le bouffer, lui et sa bande de primates dégénérés !!!

-PREND CA DANS TA GUEULE, MC BLAIREAU !!!

Titus leva de nouveau sa baguette, la main tremblant de fatigue et de colère mêlées :

-CONTUSIONUS ENCONTUSIONO !!!

Titus Reynolds a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

2

Titus tomba lourdement sur le sol, sous les ricanements gras de MacMalden.

Ce dernier s'approcha du cowboy et le toisa avec mépris :

-J'en étais sûr, cracha-t-il, les Gammas, c'est vraiment des lopettes. T'es fini, Rey-du-cul ! Je vais t'achever !

Il pointa à nouveau sa baguette vers lui, pour le coup final :

-DIFFINDO !

Le Narrateur a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

3

Titus se tordit de douleur sous le choc du sortilège, mais lorsqu'il entendit le pas pesant et le ricanement moqueur de MacMalden, il fronça les sourcils, déterminé : toujours au sol, il roula sur le côté en dégainant et s'écria :

-EXPULSO !!!

Titus Reynolds a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

7

Mac Malden fut projeté en arrière en hurlant. Il percuta violemment un arbre et tomba tête la première dans la purée de citrouille. Ses camarades de fraternité se regardèrent : ils n’étaient plus que trois. L’un d’eux pointa ses ennemis du doigt :

-Vous avez gagné la bataille mais pas la guerre !

-Euh, je croyais que c’était ça la guerre ? fit un de ses congénères.

-La ferme ! On se rentre !

Les PAF tournèrent les talons, traînant leur leader derrière eux et s’enfuirent en chantant sous la pluie de paillettes :



En les regardant partir, tous laissèrent exploser leur joie :

-ON A GAGNE ! ON A GAGNE !

-C’EST QUI LES MEILLEURS ?

-ET SI ON ALLAIT FÊTER CA AVEC UN BON GATEAU ? fit Griselda.

Tout le monde se retourna vers elle :

-NON !!!

Drago avait passé un long moment à se remettre de l'humiliation que lui avait fait subir Malicia. Allongé dans la purée de citrouille, il avait pris le temps de digérer l'affront, agitant de temps en temps sa baguette pour meurtrir un PAF imprudent qui lui tournait le dos. Lancer quelques sorts bien sentis à ces molosses ridicules avait fait du bien à sa colère, mais n'avait en rien aidé à amoindrir la vague de tristesse qui s'était emparée de lui.

Il aurait pu se lever depuis longtemps. Mais il se sentait la tête lourde et n'avait pas la moindre envie de bouger. Toute l'agitation de cette dernière semaine lui retombait enfin sur les épaules. Et il avait la sensation d'avoir définitivement tout perdu. Si tant est qu'il lui restait quelque chose à perdre.

En fait, il n'en voulait pas à Malicia. Il s'en voulait à lui-même. Mais un Malefoy n'avoue jamais ses erreurs et il s'était tenu à la pure tradition familiale. Drago se fit la réflexion que c'était peut-être bien cette tradition qui faisait que sa famille était aujourd'hui l'une des plus haïes d'Angleterre. ET en cela, il avait parfaitement réussi : Malicia le détestait à présent. Et il détestait qu'elle le déteste. Mais c'était sans doute pour le mieux.

Une horloge sonna dix-huit heures et des cris de joies fusèrent partout autour de lui. Le blondinet écouta ce raffut avec un regard morne. Brusquement il ouvrit des yeux affolés :

-Six heures ?! glapit-il.

Il se releva rapidement et chercha Marcus des yeux. Ce dernier, dans des habits tout tachés de sang, serrait fort Rincevent dans ses bras. Les vêtements tartinés de citrouille, Drago se précipita vers lui et le saisit par le bras :

-FLint ! Il est six heures !

-Ouais ! Et on a laminé l'ennemi, mon gaillard !

-Et en beauté ! fit Lucrécya. T'aurais-du voir ça !

-Non ! insista Drago. Il est six heures !

Marcus le regarda sans comprendre.

-Mon mariage ! s'écria l'Alpha.

Le PAF leva les yeux au ciel :

-Ah ouais, c'est vrai, ton mariage foireux.... c'est à quelle heure déjà la cérémonie ?

-SIX HEURES ! cria Drago, un brin de panique dans la voix.

Marcus ouvrit des yeux ronds :

-Oh.

Alors que Lucrécya éclatait d'un rire moqueur, il se frotta le crâne :

-Bon ben, bon courage, hein !

Le blondinet le tira :

-Non,tu viens avec moi !

-Mais pourquoi ?

-Pourquoi ?! Mais parce que tu es mon témoin, pardi ! fit Drago avant de se tourner vers Lucrécya. Et non, Rincevent, tu n'est pas invitée !

-J'serais pas venue de toute façon ! fit cette dernière.

Marcus remit son bandeau de guerre autour du front et embrassa sa femme :

-Le devoir m'appelle, mon p'tit cognard, je rentre pas tard, promis !

Lucrécya hocha la tête :

-Ok ! A plus !

Marcus et Drago quittèrent les lieux au pas de course.

:arrow: direction : Au delà du portail pointu !

Lucrécya sautait partout, contente comme tout de leur victoire. A chaque bond, elle faisait gicler de la purée de citrouille et des petites gouttes de sang sur les pauvres PAFs qui gémissaient encore par terre.

Elle criait à tue-tête de sa voix éraillée :

-On a gagné ! On a gagné ! Les doigts dans le nez ! Ils ont perdu ! Ils ont perdu ! Ils l'ont dans le c...

Griselda bondit sur elle et la renversa en arrière. Les deux roulèrent par terre dans la mélasse, comme dans une scène de catch féminin qui aurait troqué la boue par de la purée de potiron.

Lulu, qui avait des hématomes sur tout le corps, grimaça de douleur :

-Qu'est-ce que tu me veux, O'Neil ?!

La folle irlandaise ne répondit rien, et sauta à nouveau sur la batteuse. Elle la fixa de son regard angoissant et écarquillé le blanc des yeux de sa victime, et lui pressa sa baguette contre le cou.

Lucrécya tenta de se débattre pour se défaire de l'étreinte pleine de poigne de la cinglée, qui gloussait de rire à présent sans aucune raison apparente.

-Mais lâche-moi sale folle ! pesta-t-elle.

Mais en vain. Le chiffon sale et malodorant que l'autre follasse prenait pour un Lethifold couvrit ses yeux, et elle entendit :

-EPISKEY !

Un éclair blanc étincelant jaillit de la baguette de l'Irlandaise.
Le nez de Lulu arrêta de la lanciner, et son œil au beurre noir dégonfla un peu.

-Ah. M'rci, maugréa-t-elle, en se redressant.

-De rien, Rincevent Rincevent Rincevent ! Tu es ma meilleure amie de la vie maintenant, vu que tu m'en dois une !

Gri se jeta au cou de Lucrécya, et les deux tombèrent à nouveau à la reverse dans la boue et la purée de citrouille.

-Mais lâche-moi !

-Tu es ma meilleure amie amie amie amie amie amie...

-LÂCHE-MOI !

-...amie amie amie amie amie amie amie...

-RHA !

Elle donna un coup de pied à la Pi Omicron Pi particulièrement collante, et se releva tant bien que mal.

Elle tenta d'épousseter un peu ses vêtements histoire d'être un peu plus présentable, mais c'était peine perdue : sa robe n'était plus qu'un lambeau déchiqueté couvert de sang et de potiron. Lucrécya soupira, et farfouilla dans sa poche : elle en tira son boursoufflet Morgoth, qui tremblait de peur, et une petite bourse pleine de gallions, qu'elle avait emprunté plus tôt à Marcus.

Lulu remit Morgoth sur son épaule, puis se tourna vers les Gammas, tout sourire :

-Allez, les gars, une fois n'est pas coutume, même si on peut pas se blairer d'habitude, on s'est bien battu et on les a bien latté ces abrutis ! Alors j'vous invite tous au pub ! Et c'est moi qui paye !... enfin, techniquement, mon mari, mais passons les détails...

Griselda sauta à nouveau au cou de Lucrécya :

-Ouaaaaais allons au puuuuuuuub !

-Rhaaa ! Lâche-moi O'Neil !

Les deux roulèrent à nouveau dans la mélasse.

:arrow: Les gammas et gri vont direction : Le pub !

Curie regardait le champ de bataille : quelques Gammas aux contusions multiples pataugeaient dans une purée de citrouille et de sang séché, les PAF les plus abîmés traînaient encore dans la boue orangée, les chauve-souris étaient engluées dans cette bouillie et les rescapés comptaient leurs blessures. L'Insu, coincée aux toilettes durant plusieurs heures, n'avait cassé que très peu de dents durant le combat, mais ses bras bleuis, ses cheveux enduits d'hémoglobine et sa lèvre gonflée témoignaient d'une certaine activité durant les hostilités. Campée aux côtés de Titus, l'étudiante lâcha :

« J'ai dans l'idée qu'ils se passeront de moi au Club de Bilboquet. »

Le cowboy émit un grognement ; cela devait valoir un acquiescement.

« Merci pour le PAF tout à l'heure, tu m'as mâché le travail.. »

Titus leva une main, comme pour signifier que ce n'était rien. Le ricain n'était pas en parfait état, ses traits étaient tirés, et il avait plus de blessures et de plaies que la plupart des "survivants" réunis.

Plus loin, Kim discutait avec un Djidane éploré, Lucréya et Gri se livraient une bataille acharnée dans la purée orange sans qu'on puisse savoir si elles plaisantaient ou si elles se réglaient leur compte une bonne fois pour toutes. Curie empoigna son appareil photographique et dans un crépitement, elle immortalisa la scène. Elle n'avait pas oublié son article et comptait bien faire payer à Magouille ce désastre. Durant la bataille, elle avait pris deux clichés dont un qui était flou, mais elle allait pouvoir identifier certains PAF.

« Titus, je sais que tu es en mauvais état, mais si jamais tu te sens de coincer Potter, rendez-vous à la Cabane des Insuffisants vers 23h30, elle se trouve à l'orée du Stade de Quidditch. Tu peux faire passer le message à Kim, Djidane et consorts de ta fraternité ? Je me charge des autres. »

Elle n'attendit pas la réponse du Gamma, qui était visiblement au bord d'une extrême fatigue. L'Insu se dirigea vers Lulu et Gri qui festoyaient encore au milieu des décombres de la bataille. Elle interrompit les deux lutteuses :

« Si vous souhaitez vous joindre à moi ce soir pour faire parler Potter, je vous attends à la Cabane des Insus vers 23h30. Vous trouverez facilement, c'est la dernière fraternité à gauche de l'Impasse des Bizuts Pourfendus. »

Elles hochèrent la tête, échangèrent un regard, et replongèrent dans leur mélasse. Curie eut un sourire : la WoW ne manquait pas d'animation, c'était certain. Elle allait transplaner vers Mysteria Lane pour voir Mali, mais une pensée lui traversa l'esprit, et elle revint à reculons vers Lulu et Gri en pointant un index sur la batteuse :

« Oh, et Lulu, si tu pouvais laisser ta batte en dehors de cela.. On tenterait bien une approche plus délica.. hum.. moins directe. »

Sur ce, elle transplana à :arrow: Mysteria Lane, chez Mali !

Au moment où l’hindou avait franchi la fameuse entrée secrète de la WoW située dans le quartier industriel de la capitale britannique, sa sablomontre avait sonné 17 heures et 30 minutes. S’étant dirigé d’un pas sautillant, un sourire niais aux lèvres vers l’Impasse du bizut pourfendu dans l’espoir de rejoindre sa fraternité pour un peu de repos, tout à sa joie d’être enfin libéré de sa tyrannique sœur, il avait passé plus d’une demi-heure à flâner dans le parc de l’université, remontant les différentes allées en sifflotant. Alors qu’il passait non loin de l’Avenue des Champs-Z’allons-y, il remarqua avec étonnement la présence de la Grande Citrouille des Gammas Phie Orties, coincée entre deux boutiques et dont les grandes feuilles étaient levées et croisées devant ses immenses yeux. Un borborygme sourd et continu émanait du légume géant, qui semblait à l’écoute signifier :
« Meugneumeugneumeugneu… »

Suis-je en train de rêver, ou le Potiron des Gammas est-il en train de… bouder ?? Je ne dois point trop m’attarder en ces lieux, aussi calmes et reposants soient-ils : il me reste une montagne himalayenne de devoirs et de cours à rattraper pour la semaine suivante ! Sans compter que j’ai manqué une journée entière de stage de formation à l’hôpital Ste Mangouste !!! Grands dieux, le Docteur McGuire va m’éliminer à coup sûr ! Mais que pouvais-je faire ? Il fallait bien s’occuper de ce damné sortilège ! Je vais aller étudier chez les Pi Omicron Pi, au besoin je ferai venir quelques effets personnels de ma chambre universitaire…

Commençant peu à peu à stresser, alors que les soucis qu’il avait laissés à la WoW refaisaient tous surface, Om accéléra le pas et arriva au quartier des fraternités : passant devant le chemin de terre battue menant à l’emplacement habituel du Potiron, il vit sans surprise qu’il était vide. Mais le spectacle qu’il contempla à la place fit décrocher sa mâchoire : une longue file d’étudiants, au moins une bonne douzaine et pour la plupart blessés et couverts de purée orangée, remontait lentement le chemin en chantant des hymnes de joie. A la réflexion, et à deux exceptions près, tous appartenaient à la fraternité des consommateurs de substances magicothropes, les exceptions précitées étant Griselda O’Neil et sa camarade de rituel, Lucrécya Flint. Maintenant qu’il les observait tout à loisir, Om pu constater que les blessures dont ils souffraient tous étaient pour certains bien plus graves qu’il ne l’aurait pensé : épaules déboitées, membres parfois fracturés, contusions, blessures ouvertes et ainsi de suite ! La jeune sorcière Alpha Alpha Alpha se trouvait pour sa part dans un état véritablement lamentable, cumulant la quasi-totalité des contusions dont souffraient ses compagnons. Mais le plus sidérant dans cette histoire, c’est qu’aucun d’entre eux n’en avait cure : bien au contraire ils semblaient tous aux anges ! Om Rajesh Kapoor se demandait à présent ce qui s’était passé en ces lieux : Kali la Destructrice avait du se déchainer plus que jamais !!!

-Salut, Rhum !!! Tu passes dans le coin ? l’invectiva Lucrécya. C’est dommage, t’as loupé toute la fête ! Mais si tu veux assister à une autre, suis-nous !

-Je crains fort mon amie que vous n’alliez pas bien loin dans cet état, s’inquiéta l’indien.

-Mais non, penses-tu ! C’est rien, c’est deux trois égratignures !

L’hindou ne disait plus rien, se contentant d'observer tout ce petit monde en écarquillant les yeux, n’osant plus demander quel drame s’était déroulé en ces lieux. Griselda la folle lui ota cette peine et répondit à sa question muette :

-Les méchants vilains pas beaux de la fraternité PAF ont été envoyés ici par notre Grand Chef à Moustache pour nous piquer le contre-sortilège qu’on a fabriqué ! Du coup, nous on a dit non.

-Et… ? hésita Om.

-… on s’est tapé dessus. Et à la fin, c’est nous qu’on a gagné !!! YOUPI !!!

Titus Reynolds choisit ce moment pour s’avancer : il était lui aussi couvert de coupures et hématomes en tout genre et son long manteau était déchiré.

-Mes potes se sont sacrément bien défendus ! Ils leur ont mis une sacrée patée, à ces demeurés ! Pas vrai les gars ?

Les Gammas crièrent leur approbation en levant leurs baguettes comme ils pouvaient malgré la douleur. Secouant la tête, Om décida d’agir en professionnel médical et leva sa propre baguette :

-Je suis navré mes braves amis, mais je ne peux pas vous laisser partir comme ça : il faut vous soigner ! Certaines de ces blessures risquent de s’aggraver !

Et sans attendre le consentement général, il se mit au travail, agitant amplement sa baguette en une série de gestes compliqués tout en chantonnant des incantations médicinales, ce sur chacun des vétérans : ça et là il utilisa le sort de « Ferula » pour poser des attelles sur les membres cassés, incapable qu’il était à son niveau de réparer les os, il redressa les nez, fit disparaître les bleus et referma les coupures de faible taille, appliquant des bandages de fortune sur les plus graves. Enfin, épuisé, il s’écarta pour constater le résultat : ils étaient pour la plupart encore loin d’être guéris, mais cela ferait pour l’instant l’affaire.

-Tout ceci n’est que temporaire, leur dit-il, il vous faudra aller au dispensaire vous faire administrer des potions spécifiques, ou des sortilèges de guérison plus puissants… J’ai fait tout ce que je pouvais.

-C’est déjà zion de ta part, man, fit mollement mais gentiment un des Gammas.

-Ouais, merci mec, approuva Titus.

-Boaf, j’étais pas si blessée que ça… marmonna Lucrécya, mais bon. Merci quand même, Rhum.

-Parfait ! exulta Griselda. Maintenant il ne te reste plus qu’à soigner les autres !

-Les… les autres ?? Mais…combien y-en a t-il encore ?

-Baah, je sais pas trop… une trentaine, tous étalés dans la grande marre de purée de citrouille que tu vois là-bas… dit-elle à Om en indiquant vaguement l’ancien emplacement de la fraternité Gamma.

-Par tous les poils de barbe des brahmines, mais je n’y arriverai jamais !!!

-Bon ben c’est pas tout ça, mais on tient à feter tout ça ! s’exclama Lucrécya. Alors tu nous excuses, mais nous on y va !

Tous crièrent de joie en lançant des sortilèges en l’air, et s’éloignèrent sur la route principale conduisant hors du quartier des fraternités. Apercevant de loin les vagues formes des blessés les plus graves encore terrassés et bougeant faiblement, Om ne chercha pas à s’y diriger. Il se précipita sur le petit poste à hibou surmonté d’un curieux palmier minuscule et écrivit à la va-vite un appel à l’aide à destination du dispensaire :

« Vite !!! Je vous en conjure, envoyez nous des guérisseurs à l’emplacement du Potiron, à l’Impasse du Bizut Pourfendu !!! (vous ne trouverez pas le Bâtiment, il est parti en promenade)
Il y a des dizaines de blessés issus des fraternités Gamma Phie Orties et Pi Alpha Fi, pour la plupart graves, et je suis tout seul !!!

A l’aide ! »

Roulant le petit parchemin, il l’attacha à la patte d’un des volatiles nocturnes qui s'envola immédiatement.

***

Cinq minutes plus tard, Om vit dans le ciel un groupe de sorciers arborant des capes blanches marquées d'une croix rouge, juchés sur des balais et qui se posèrent sur les lieux de la bataille. Sans attendre, Om partit en courant :

Je dois aller voir Malicia, tout de suite ! Qui sait si ces scélérats n'ont pas essayé de s'en prendre à elle pour voler l'antidote !

:arrow: Direction : Mysteria Lane, chez Malicia