:arrow: en provenance de l'Entrée de l'Université

Sur les côtés de la majestueuse fontaine de l’université se dressaient deux escaliers en pierre rose qui descendaient en colimaçon dans les entrailles de la terre.
Les deux escaliers s’enroulaient autour de la magnifique construction qui s’enfonçaient profondément sous la surface : ainsi une épaisse colonne de marbre, gravée de multiples personnages, narrait ça et là des scènes des plus grands récits sorciers, d’Homéron dressant pour la toute première fois un dragon à la prise de Pessinus La Dorée, ville de l’enchanteur Midas, en passant par Circé transformant les moldus en cochons un jour qu’elle n’avait plus de jambon pour mettre dans sa soupe au potiron.
On descendait toujours ces escaliers avec lenteur, d’abord parce qu’ils étaient humides et que l’on manquait toujours de chuter et de se briser le dos en deux, mais surtout parce que les détails de la colonne changeaient tous les jours, et que l’on restait toujours fascinés par l’expressivité folle des personnages, à moins que l’on ne soit carrément interpellé avec vigueur par l’un d’entre eux.
A mesure que l’on descendait, une délicieuse odeur de pain chaud, de lard fumé et de bièraubeurre parvenait aux narines, et l’on hâtait un peu le pas. On arrivait enfin dans une gigantesque crypte, aux murs épais, et de laquelle s’élevait un joyeux brouhaha. Le sol était couvert de dalles de pierres tombales, portant aussi bien les noms illustres d’anciens doyens et professeurs, que les noms moins connus d’étudiants ayant échoué à leur test d’entrée dans les fraternités de l’Université, où ayant mis fin à leurs jours après avoir été incapables de répondre à une seule question de leurs examens finaux. Aussi l’endroit grouillait de fantômes, qui partageaient, non sans grommeler parfois, un moment avec les vivants.
Les tables étaient rondes et en bois de chêne, et on ne pouvait en déterminer leur nombre exact. Dans le coin droit, une table d’ébène, gravée d’inscriptions dorées, était réservée aux Alphas Alphas Alphas, la fraternité la plus prestigieuse, qui avait accueilli au fil des siècles l’élite de la Nation. Dans le coin gauche, une table bancale et vermoulue avait été désignée pour les Insuffisants, la lie des sorciers, qui n’avaient jamais dépassé la note T au cours de leurs médiocres études. Le reste des tables appartenait à ceux qui le voulaient. Au fond de la salle, des elfes de maison vêtus de tablier servaient des mets plus goûtus les uns que les autres.
Au milieu de tout cela, Malicia et Lucrécya sirotaient un jus de citrouille.
-C’est vrai alors, ce que la Gazette disait ? demanda cette dernière.
Malicia hocha la tête avec tristesse et jeta un bref coup d’œil au journal qu’elle avait tiré de son sac. Sur une page chiffonnée avec rage, un jeune homme de dix-huit ans aux yeux bleu pâle, les cheveux blonds platine et gominés, prenait une mine satisfaite, le nez en l’air, les lèvres pincées. Il tenait par le bras une demoiselle richement vêtue qui semblait le tenir en haute estime. Derrière eux, Mr Lestrange et Sigismond de Fier Castel, le Ministre des Finances  se seraient la main. L’article titrait : « Une alliance des Familles Lestrange et De Fier Castel placée sous le signe de l’Amour».
Lucrécya trouva la fille très belle. Cela dit mieux valait ne pas dire cela à Malicia :
-Beurk. Et Darius t’a remplacée par ça ?
-Moui.
Un étudiant tout nu passa devant elles en rigolant comme un fou. Les deux filles l’ignorèrent.
-Saleté de serpent à sonnettes de Lestrange. Je te l’avais bien dit qu’on pouvait pas se fier à ce crétin suffisant ! Et il t’a dit ça quand ?
Malicia renifla :
-Ben, il m’a jamais rien dit. Quand on s’est dit au revoir à King’s Cross tout semblait normal. Mais il a plus jamais donné de nouvelles, ni répondu à mes lettres. J’ai essayé d’aller le voir, mais son Majordome a dit qu’il ne me connaissait pas et m’a jetée hors du Manoir de ses parents, comme un paquet de véracrasses avariés.
Elle soupira :
-Et dire que j’ai refusé d’aller à Hazarvard pour pouvoir rester avec lui.
-T’étais prise à Hazardvard ?
-Et à Princesston aussi. Comme j’ai eu mes ASPICs avec deux ans d’avance, j’étais le candidat idéal. Papounet était très fier. Maintenant, il m’adresse à peine la parole. « La Filière de l’Excellence Sorcière, c’est pour les couilles molles ! » qu’il a dit.  Je n’ai plus de fiston ! » qu’il a dit.
Lucrécya ouvrit des yeux ronds :
-Mais… et Ezzechiel ? Il le considère plus comme un fils ?
- Pas depuis qu’il a fait exploser une aile de l’hôpital Ste Mangouste en essayant de voler les réserves d’herbes magiques de l’Oncle Bob médicinales…
Lucrécya hocha la tête. L’année de son amie ne commençait pas sous les meilleurs auspices.

Lucrécya ne savait jamais trop quoi dire pour consoler les gens. Elle porta machinalement la main sur la batte qu'elle portait à sa ceinture, sa bonne vieille Séraphine : elle aurait bien voulu que cet enfoiré de Malefoy soit là pour lui montrer ce qu'il en coûtait de faire pleurer sa meilleure amie. Elle jeta un furtif coup d'œil à l'assemblée des étudiants présents dans le resto, mais hélas, il n'y avait que des nouvelles têtes autour d'elles. Aucune trace d'un blondinet arrogant aux cheveux atrocement gominés.

-Euh… le discours du doyen est dans deux heures, faut pas qu'on arrive en retard, hein !… dit-elle dans une pathétique tentative de changer de sujet.

Malicia marmonna quelque chose, ses yeux larmoyants plongés dans la contemplation de l'intérieur de son verre. Lulu soupira :

-Et… euh… sinon, t'as prévu de t'inscrire dans une fraternité ? Tu pourrais te faire… de nouvelles connaissances ! insinua-t-elle en faisant un clin d'œil à son interlocutrice.

Cette dernière haussa les épaules :

-Chais pas. J'ai reçu ça, alors je me disais…

Elle farfouilla dans la poche de sa cape, et tendit un papier rose bonbon à Lulu, qui lut :

-Vous êtes une jeune femme brillante à la vie sentimentale brisée ? Vous haïssez les mecs, ces phallocrates misogynes qui n'ont fait que vous pourrir la vie ? Rejoignez les Zeta Delta Nu !

Lucrécya grimaça : ressasser encore et encore la même histoire, entourée de vieilles filles aigries aux amours déçues, ne devait pas être la meilleure solution pour que Mali oublie son ex. Mais bon, elle ne pouvait pas lui dire de but en blanc, aussi elle lui lança un sourire particulièrement crispé.

-C'est… génial !

Elle leva un pouce d'un air beaucoup trop enjoué pour être honnête, puis regarda autour d'elle avec précipitation, pour trouver quelque chose ou quelqu'un qui pourrait changer les idées de son amie. L'étudiant tout nu repassa en hurlant devant les deux filles, qui ne le remarquèrent même pas.

Djidane était très fier de lui ! Lui qui avait toujours été incapable de se débrouiller tout seul pour quoi que ce soit, se retrouver maintenant dans l'université la plus prestigieuse connu en ce monde avec 3 ans d'avance ! il était sans doute le plus jeune élève a y être admis, et l'égo déjà bien gonfler du chinois était monter a son paroxysme. Pour fêter ça, il ouvrit son paquet de Nicotinagie, mais avant même qu'il ne puisse en sortir une pour la fumer, une petite enveloppe rouge, une Beuglante miniature, s'envola du paquet, se plia en forme de bouche et hurla.

- FUMER TUE ! FUMER PROVOQUE LE MAGICANCER ! FUMER EMPECHE LA PROCREATION ! FUMER REND FOU ! FUMER TUE DES GOBLINS ! FUMER...

- CRACBADABOOOM !

L'enveloppe explosa et arrêta son petit manège. Djidane haïssait le département de la santé magique du ministère de la magie pour avoir obligé les fabriquant de Nicotinagie de mettre une beuglante dans chaque paquet, aussi son envie de fumer disparu aussi vite qu'elle était venu, et il rangea son paquet neuf avec sa baguette. Il avait faim.

Il s'approcha donc des escaliers en colimaçon est descendit doucement vers le restaurant universitaire. Il s’arrêter de temps en temps pour admirer les colonnes et leurs gravures, tout en pensant a ce que cette année aller lui réserver. Si les dernières étaient loin d'être ennuyeuse, celle-ci était encore plus prometteuse, il se gratta le bouc et se mis à sourire. Vraiment, il pouvait remercier Scylla pour sa bêtise. A lui les étudiantes ! A lui le Quidditch ! A lui la Wow !

Perdu dans ses pensée, Dji n'avait même pas fait attention qu'il était déjà arrivé dans le restaurant. C'est quand il se trouva nez a nez avec un étudiant complètement nu qu'il sortie de sa rêverie.

- Non d'un Vif d'or en toc ! Quel horreur !

Il détourna le regard et ses yeux se posèrent sur deux filles. L'une d'elle était ridiculement petite et pale, l'autre a la peau caramel et a la chevelure dorée. Il les aurait reconnu tout de suite, et sans leur demander leur avis s'assis sur la chaise libre a coté de Malicia.

- Hey salut ! Vous étiez a Poudlard c'est ca ?

Lulu le regardait mais avant même qu'elle ne puisse ouvrir la bouche le chinois la coupa !

- Toi c'est Mali, t'es la fille qui a transformer Scylla en humaine hein ? Ouah ! Sérieux on peut dire t'est pas trop mauvaise en magie !

- Pas trop mauvaise ? C'est la meilleur de sa génération ! S'offusqua la brunette.

- Ouais, ouais...Bailla Dji en se grattant le front...et toi...toi...Ba toi j'ai jamais retenu ton nom...Un truc comme Ludmilla ou ... Tu étais attrapeuse chez Serpentards hein ? ou peut être Gardienne...
Djidane ricana puis reporta son attention a l’étudiant tout nu.

-Non d’un Gélificus raté ! Mais quel horreur !

Malicia fronça les sourcils devant Djidane, et lui envoya :

-Crucélya c'est son nom ! Tuscrulu pour les intimes !

L'abus de jus de citrouille avait toujours rendue la jeune fille un peu (pour ne pas dire complètement) dyslexique, et ça avait toujours tendance à arriver au pire moment.

Sous la honte, Lucrécya plaqua sa main contre son front, mais heureusement, l'attention de l'asiatique était détourné par l'étudiant nu, qui, à présent, faisait du footing en faisant le tour de la grande pièce.

Elle sortit néanmoins Séraphine, et la frappa avec force sur la table devant Djidane, le faisant sursauter.

-J'm'appelle LUCRECYA ! J'étais batteuse, cracha-t-elle. Et toi, j'sais même pas qui t'es !

-Tu me dis chelque quose, ajouta Malicia d'une voix pensive.

Elle plissa les yeux, comme pour essayer de voir le jeune homme différemment…

Une bonne heure avait passé, et Djidane discutait gaiement avec les deux filles.
Pour une fois, Lulu était plus loquace que Mali qui fixait leur nouvelle connaissance avec intensité. Brusquement, elle ouvrit grands les yeux et pointa un doigt accusateur :
-Mais ça y est, je me rappelle de toi! Tu as 14 ans!
Lucrécya et Djidane dévisagèrent Malicia. Finalement, Lucrécya prit la parole:
-Excuse-la, la citrouille ça lui monte vite à la tête, et elle s'est faite jeter comme une bombabouse par son mec...
-Mais je te jure, Lustucru! Ce gars là, l'année dernière, il avait 30 centimètres de moins!
Lucrécya se leva :
-Excuse-nous un moment...
Elle tira une Mali hystérique dans un coin du réfectoire:
-Non mais t'es malade ? Tu veux que ça recommence comme l'année dernière et que l'on aie pas d'amis ?
Mali rougit:
-Non mais...
Lucrécya soupira:
-Ecoutes, je sais que pour toi en ce moment, c'est la cata. Mais, tu vois ce gars-là ? C'est le premier à nous dire quelque chose de sympa en un an!
Mali baissa la tête. Lulu posa ses mains sur ses épaules:
-Faut pas que tu te laisses dérailler parce que l'autre blondasse sait pas ce qui est bon pour lui. Et avec ce Djidane, 14 ans ou pas, on a enfin ce qui te fallait...
Mali regarda Lulu sans comprendre:
-Quoi donc ?
-De quoi récupérer ton mec, voyons!
Elle se tourna vers Dji et lui fit un petit signe de la main:
-Enfin, si Djidane veut bien...
Elle partit d'un rire maléfique.

-Mmmh, ces pilons de poulet sont un régal… ENCORE !!!!
Ainsi hurla Titus au beau milieu du R.U en jetant son assiette vide au sol. Immédiatement, un elfe de maison afféré se présenta avec un plateau chargé à bloc.

-Monsieur Reynolds a bon appétit aujourd’hui, cela fait plaisir à voir ! lui dit le petit être, un sourire satisfait aux lèvres.

-Tout à fait, Ralphie ! Ça a quand même du bon de rentrer ! Tu transmettras mes compliments au reste de l’équipe !

-Merci, Monsieur ! Ce sera fait !
L’elfe repartit d’un pas guilleret. De nouveau seul, le jeune sorcier s’apprêtait à dévorer le contenu de sa nouvelle assiette, lorsque plusieurs voix familières l’interpellèrent.

-Loué soit Jah!! C’est not’frère Titus !!
-Totalement zion, man !!! C’est bien lui !!

Titus releva immédiatement la tête : devant lui se tenaient deux jeunes sorciers tout sourire, et un troisième un peu plus en retrait, la mine boudeuse.

-Que je sois damné !! Regardez qui voilà ! Screwface ! Shakulu ! Et…
Il considéra le troisième quidam, un garçon aux longs cheveux gras, maigre et blanc comme un patronus.

-Jean-François ?? T’as rempilé cette année ? Je croyais que t’étais contre le monopole du pognon et le culte ignoble qui en était fait dans cette université ?

-Ouais, ben, mes vieux ont décrété que si j’y r’tournais pas, y m’coupaient les vivres…

-Dur, mec… affirma le dénommé Screwface, un grand noir aux longues dreadlocks, le visage ravagé par une projection de potion expérimentale.

-Ta destinée t’attend ici, man, affirma Shakulu, un jeune arabe au bouc prononcé et aux yeux constamment mi-clos. J’te l’ai toujours dit : « Essaie pas de lutter cont’le courant, ou tu finiras mouillé… »

Titus haussa un sourcil. Il reconnaissait bien là ses vieux camarades de la Fraternité, les Gamma Phi Orties. Il fallait célébrer ça.

-Bon dieu, c’est bon de vous revoir tous ! Allez les gars ! Restez pas plantés là, asseyez-vous !

-Merci, man !

Et les trois obtempérèrent. Discrètement, Screwface sortit une bouteille de Holly Grenade Rhum jamaïcain, tandis que le jeune cowboy posait quatre godets sur la table. Le restaurant universitaire était bondé à présent.
Le grand balafré versa le rhum à chacun, et Jean-François sembla enfin se dérider.

-A la votre, les gars, dit Titus en levant son verre, imité par les trois autres.

-Gamma rastafari babylon system rastafari zion Babylon !! Prononcèrent-ils de façon vaseuse.
Et chacun vida son godet d’un trait. Titus se rapprocha d’eux.

-Alors, vous faites quoi ici ? J’aurais pensé vous trouver direct au QG…

-Man, c’est c’qu’on voulait faire… soupira Screwface, mais le Grand Potiron était pas là où il était sensé être…

-Hé, beenie ! sermonna Shakulu. Le Potiron est toujours là où il est sensé être ! C’est nous qu’étions pas supposés aller au QG. Notre destinée nous attendait ici, au R.U.

-Ouais, marmonna Jean-François, à dix mètres de l’endroit où on était.

-Quoi ?! T’insinue quoi là, J.F ? Qu’en fait on a eu trop la flemme de marcher ?

-Je pense pas qu’il ait spécialement tort, les gars… soupira Titus.

-Oooh man ! T’es dur là…

-Pardon, mec, je voulais pas te blesser. Bon, passons aux choses sérieuses : y a beaucoup de candidats cette année ?

-Pas mal, man, dit le jeune arabe en souriant. Tu vois ce type, par exemple ?

Tous se tournèrent : Shakulu semblait désigner un jeune homme surexcité de type asiatique, qui discutait fébrilement avec deux jeunes filles. Jean-François ouvrit une bouche pâteuse :

-Tu veux dire le grand chinois qui…
Shakulu lui aggripa soudain le bras.

-Man, tu sais que j’abhorre la violence et prêche l’amour entre les hommes, sorciers ou moldus, mais si tu baisse pas d’un ton j’insère ta tête dans ton fondement.

-Ok, ok…

Screwface s’adressa alors au cowboy :

-Ça me fait penser, le grand patron veut que ce soit toi qui s’occupes de lui, Titus.

-Tiens donc ? Mmmmh… J’aurais bien quelques idées…

Le jeune sorcier rasta se tourna ensuite vers ses deux comparses.

-Les gars, je sens une tension entre vous. Un… conflit.

-Ah ouais, un conflit, t’as raison… dit J.F

-Mea culpa, man, renchérit Shakulu.

-Ce qu’il faudrait, c’est que vous fassiez la « paix ».

Les yeux rougis de Jean-François s’ouvrirent en grand.

-Ouaiiiis, la paiiix…

Shakulu se tourna alors vers Titus :

-Mec, t’as pas ton truc spécial pour faire la « paix » ?

Le jeune sorcier regarda autour de lui, puis se pencha vers ses camarades :

- Ça se pourrait… Mais pas ici. On verra plus tard, au QG.

Un groupe d'étudiants plus âgés, assis non loin de la table de Lulu, poussèrent en chœur une exclamation de joie, en criant "La paaaaaix !". La jeune fille leur jeta un regard noir, puis se tourna vers Malicia et Djidane.

Depuis qu'elles s'étaient rassises à la table après leur petit intermède, Lucrécya s'était subtilement reculée, poussant en même temps la chaise de Mali avec son pied. Ainsi, la métisse et le chinois semblaient étrangement proches l'un de l'autre, et elle, en face d'eux, leur lançait un sourire bien louche.

-Alooors ? Djidounet, Malichouquette ? Tout va bien pour vous ? susurra Lulu d'une voix sirupeuse, ce qui, avec sa voix éraillée, faisait froid dans le dos.

-Ouaip, tout baigne ! lança Djidane, qui ne semblait rien avoir remarqué de particulier.

Il se roula une clope de Nicotinagie, et l'alluma avec sa baguette, faisant tomber sa cendre dans un cendrier tenu à bout de bras par un minuscule elfe tremblotant.
Mali, elle, gigotait sur son siège et semblait particulièrement mal à l'aise.

-Ecoute, Lustucru, je sais ce que tu veux faire, mais je…

-OH MAIS ZUT ! la coupa Lucrécya, d'une voix fausse et mal jouée.

Elle plaqua ses paumes contre ses joues, telle une très mauvaise actrice de picturine.

-J'avais oublié-euh ! Je peux pas rester avec vous-euh ! Parce que… je dois aller là-bas !

Elle fit un clin d'œil appuyé à son amie, et se leva brusquement, laissant le couple improvisé seul.
Elle s'assit à une table non loin, où elle avait une pleine vue sur eux.
Puis, tournant la tête, elle réalisa qu'elle n'était pas seule à cette table : une jeune fille, devant un café à moitié entamé, la regardait d'un air bizarre.
Lucrécya lui lança un sourire qui se voulait angélique :

-Ça te dérange pas si je m'assois là ? demanda-t-elle en prenant ses aises.

Djidane regardait Lucrecya faire sa petite scène d’un air dubitatif, que lui arrivait-il a cette ex-Serpentarde, c’est vrai, elles étaient bien sympa ces de jeunes filles, elles avaient de la conversation, elles le faisaient rire, et Dji’ c’était même pris de regret de ne pas leurs avoir parlé plus tôt, a Poudlard, mais certaines réaction des deux jeunes filles étaient…étrange. Peut être avait-ce un rapport a son age, apparemment elles avaient deviné ! Djidane envisagea un moment a lancer un sort d’oubliette, mais son niveau en sortilège n’était pas très bon, et il avait peur de se ridiculiser…

- Euh…Ton Lustucru est…

Il tira une latte sur sa Nicotinagie, souffla la fumer au visage de l’elfe, et fini enfin sa phrase.

- …gentille, mais étrange…mais elle est très gentille hein ! Mais bizarre ! Mais elle est sympa
- Ca va Dji, j’ai compris, lui répondit Malicia dans un sourire en oubliant la situation embarrassante dans laquelle son ami l’avait laissé…Mais c’est pour ca que je l’aime ma Lustucru d’amour ! C’est ma Lulu a moi !

- Oh ! Mais vous deux…vous … ?

Djidane se tapotait les index comme pour dire « vous êtes ensemble ? » . Malicia se mit a gigoter dans tous les sens

- Lulu et moi ? … AHAHAHAH NON ! AHAHAHAH ! N’importe quoi ! AHAHAHAHAHAH, tu es drôle Djidane ! AHAHAHAH !

- Non mais tu sais ça ne me gè…

Malicia se remis a rire de plus belle, et Djidane écrasa sa cigarette magique.

- Ne t’inquiète pas Mali ! Ton secret sera bien garder…
- Non mais … !
- En échange je te demande de garder le mien !

L’étudiante arrêta de rire.

- Ton secret ?
- Mon âge…chuchota l’asiatique
- JE LE SAVAIS QUE TU AVAIS QUATORZE ANS !
- Chuuuuut…moins fort … je risque de me faire virer si on connaît mon vrai âge, et puis…les fraternités guettent…

Il indiqua du regard les quatre étudiants un peu plus loin dans la salle…

Malicia, pour qui la discrétion n’était pas innée, se retourna vers les jeunes et se mis a sourire .

- Hum…C’est quoi leur fraternité a eux…Les Gamma Phi Orti non ?
- A vrai dire…je ne sais pas…c’est juste que je ferai n’importe quoi pour éviter cette fraternité de surdoué qui me cours après depuis que je suis arriver, SOUS PRETEXTE que je suis un ancien Serdaigle !
Soudain, Mali se mis a trembler de gène...bon...bon, il fallait mettre le plan de Lulu a exécution, après tout c'était pas une si mauvaise idée hein ?

-Alors comme ça tu… euh… je…

Malicia rougit de la tête au pied.
Décidément, elle ne savait pas y faire. Comment allait-elle pouvoir charmer ce Djidane et le convaincre de rendre jaloux Drago ? En plus ce gars là devait avoir à peine quatorze ans, elle allait se retrouver en prison, c’était sûr. Et elle ne tiendrait pas un seul jour en prison, les horribles mangemortes qui y croupissaient ne feraient d’elle qu’une
bouchée et ohmondieuohmondieuohmondieu qu’allait-elle faire ?! Malicia jeta un regard désespéré à Lucrécya, mais cette dernière semblait en grande conversation avec une rouquine qu’elle avait visiblement dérangée. Elle devait se débrouiller toute seule :

-Euh, et donc tu es chinois ? bredouilla-t-elle. C’est comment la Chine ?

Dji, décidément imperturbable, souffla sa fumée en l’air en souriant :

-Plein de chinois !

- Il essaye de te faire rire, rigole, cruchette ! pensa Mali avec panique.

Elle partit d’un rire étrange, mêlé d’hystérie et de nervosité, et se gondola tant et si bien qu’elle tomba de sa chaise. Quelques élèves moqueurs applaudirent sa cascade et Mali se releva prestement, les cheveux emmêlés. Elle s’accouda à la table, dans l’espoir de paraître plus détendue, mais glissa sur une tâche de jus de citrouille, et finit par reprendre sa pose. Elle sourit de toutes ces dents :

-Ah ah, tu es un petit comique , toi, elle était bien bonne ! fit-elle en enroulant
une mèche des ses cheveux dorés autour de l’index.

- A ce point ? s’étonna Dji.

-Il te prend pour une folle ! Détourne la conversation ! paniqua Mali. Détourne la conversation !

En éclair, elle bondit sur ses pieds :

-Oh j’adore cette chanson ! s’écria-t-elle.

Dji ouvrit des yeux ronds : hormis le brouhaha des étudiants et le cliquetis des couverts, il n’entendait aucune musique.

-Quelle chanson ? demanda-t-il, en essayant de tendre l’oreille.

Malicia ouvrit des yeux affolés:

-Tant pis, improvise !

Elle tendit la main à Dji :

-Dansons !

Elle saisit fermement Djidane par la taille et entama un pas de tango.

-Euh… mais c’est pas à moi de guider ?

-Mon père ne m’a appris que les pas de l’homme… bafouilla Mali.

-Euh… Ok !

Sous l’œil étonné de l’assistance, Mali saisit entre ses dents une pâquerette dans le bouquet qu’un sorcier venait d’offrir à sa petite-amie, et entraîna le chinois dans un tango endiablé. Quelques élèves de la fanfare locale, saisirent leurs instruments et entreprirent de jouer pour eux. Suivant la musique, Malicia fit virevolter Djidane
dans tous les sens et finit par le pencher en arrière sous les applaudissements de la salle.

-Ma parole ! On m’avait dit que les étudiantes étaient chaleureuses à la WOW, mais je m’attendais pas à ça ! s’exclama le malheureux, qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, un large sourire aux lèvres.

Malicia essayait tant bien que mal de reprendre son souffle, les mains sur les genoux.

-Mais qu’est-ce que tu fais ? T’es folle ??? hurlait-elle à l’intérieur d’elle-même. Abrège tout ça ! Vite !

Elle finit par se redresser :

-Djidane, je dois t’avouer un lourd secret…

Elle prit les mains de l’adolescent et prit une voix douce, une moue minaudante aux lèvres :

-Ca va te paraître fou, Gédane, mais je crois que je t’aime.

-Hein ? glapit son interlocuteur, complètement décontenancé.

Malicia détourna le regard, rougissant comme une jeune fille en fleurs :

-Oui, Gédane, je sais que l’on ne se connaît pas depuis longtemps, mais je ne peux cacher la vérité plus longtemps…

Elle se jeta dans les bras du chinois :

-Sois mon cavalier au discours du doyen !

-Mais je…

Malicia lui tourna le dos et croisa les bras de façon dramatique :

-Non, je n’accepterai aucun refus…

-Mais…

Un doigt impérieux se posa sur les lèvres du malheureux :

-Tss…

-Mais…

-TSSSSS, j’ai dit !

Malicia posa la main sur le torse de Djidane, détournant toujours le regard comme une fiancée rougissante :

-On se retrouve dans une heure devant le restau U et on y va ensemble ! Oh je suis si heureuse !

-Mais…

-Ne dit rien, ne gâchons pas ce moment ! Et maintenant adieu ! Adieu Gédane !

Malicia quitta le restaurant en courant, main sur le front.

-Euh, d'accord, mais… moi c’est Djidane ! fit le chinois, un peu déboussolé, en lui faisant "au revoir" de la main.

Le jeune chinois demeurait pantelant depuis plusieurs minutes, stupéfait d’avoir obtenu si vite un rencard, lorsqu’il sentit une main lourde s’abattre sur son épaule. Se retournant brusquement, il manqua de pousser un cri d’effroi : un immense sorcier rasta défiguré lui souriait de toutes ses dents.


-Ca va man ? On fait aller ?

-O…ou.. oui. M..mais qu’est-ce que tu…

-T’es nouveau ici, non ? Y a quelqu’un qui voudrait t’offrir un verre, ça te branche ?

Le rasta désigna d’un signe de tête une des alcôves mal éclairées du R.U, à l’écart de la foule des étudiants.

-Ben, c'est-à-dire que… Je sais pas, je…

Le sourire du rasta disparut instantanément, son visage devenant encore plus lugubre.

-Y a un problème ?

Djidane déglutit avec difficulté.

-Non, non ! C’est cool ! Je te suis !

Peu rassuré, le jeune sorcier suivit son nouvel acolyte vers le coin reclus du R.U : il y découvrit trois étudiants plus âgés que lui, assis autour d’une table ronde et vermoulue. Un candélabre dont la lumière semblait clignoter, trônait au centre de la table. L’un des jeunes sorciers était clairement d’origine orientale, un autre avait les cheveux longs et gras, et il semblait fixer une mouche sur un mur sans dire un mot. Quant au troisième, c’était un jeune homme au long manteau poussiéreux et à la peau marquée par le soleil. Il fixait le jeune chinois avec des yeux durs, un léger sourire en coin.

-Approche, petit. N’ai pas peur. Tu bois quelque chose ?

Souhaitant rester le plus aimable possible, Dji accepta sans dire un mot, en hochant la tête.

Satisfait, Titus agita sa baguette, et un gobelet apparu. Un geste de plus, et le verre se remplit d’un liquide sombre, à l’origine douteuse.

-Tiens, ça t’fera pousser les poils sur la poitrine !

S’asseyant la table, Dji prit le verre d’une main tremblante.Visiblement, le dénommé Djidane avait un certain sang-froid, car il but la mixture d’un trait. Il étouffa difficilement une quinte de toux, le visage grimaçant à cause du goût abject de
ce qu’il venait d’avaler. Pas mal, pas mal…Et maintenant, le moment de vérité.

-Alors comme ça, tu t’intéresses aux Gamma Phi Orties ? déclara Titus en mettant les pieds dans le plat.

Le chinois sembla pris au dépourvu.

-Ben, c'est-à-dire que… oui. Oui, tout à fait !

Titus fit la moue.

-Tu n’as pas l’air convaincu, mon gars.

-Si si ! J’t’assure que je…

-Et si tu n’es pas convaincu toi-même, comment MOI, je pourrais l’être ?

Djidane se pencha sur la table, de plus en plus nerveux.

-Dis-moi ce que je dois faire, et j’le ferai !

-Hélas, pied-tendre, j’ai pas trop d’idée là, comme ça…

Le jeune cowboy laissa mijoter le première année quelques instants. Puis Shakulu rompit le silence.

-Mais si, man. Y a bien le… truc.

Titus sembla réfléchir quelques instants. Son visage s’illumina.

-Aaaah, ouais. Le truc qui pose problème.

-Quel truc ?? demanda Dji, plein d’espoir.

Titus le regarda droit dans les yeux. Puis il sortit de sous la table un paquet de forme étrange et à l’odeur bizarre.

-J’aurais besoin que tu fasse passer ça à une de mes connaissances durant le discours du doyen. Son nom est Gros Bobby, et il se trouvera sur l’estrade sud, au dixième rang . Ne t’inquiète pas, tu pourras pas le louper : il ne porte pas son petit sobriquet par hasard.

Mais attention : si tu te fais prendre, je te connais pas. C’est clair ?

-Et si je fais ça, tu…

-Je statuerai alors sur ton cas. Tu acceptes ?

Le jeune cowboy se fendit alors d’un grand sourire.

-Ton entrée dans la fraternité peut en dépendre… ou pas.

-Bien sûr ! Répondit la jeune fille en question à Lucrécya. Vu la tête que cette dernière faisait, elle se demandait si elle pourrait se retenir longtemps d’aller aux toilettes
Cela faisait bien une demie-heure que Connie regardait son café, laissant ses pensées divaguer... Il était froid maintenant et projetait d’aller en cherche un autre :
- Je vais chercher un autre café, tu veux quelque chose ?
- Ben… un jus de trissouille si ça ne t’embête pas, j’ai laissé le mien à la table là-bas. Je m’appelle Lucrécya au passage, et toi ? Tu es nouvelle ici non ?
- Connie, enchantée ! Oui en effet, je viens tout juste d’arriver ici… Je reviens et on papote !
Elle se demandait pourquoi cet interrogatoire, mais supputant qu’elle pourrait possiblement tirer quelques ragots de cette personne, elle se dit qu’à son tour, lui poser quelques questions pourrait s’avérer utile…
- Tiens voilà ton jus de trissouille ! Bon alors, Lucrécya, en quelle année es-tu ?
- Première année, et toi ?
- Pareil, mais tu as l’air de déjà bien connaître certaines personne à ce que je vois !

Et c’est ainsi qu’elle continuèrent à discuter jusqu’à ce que…

Connie était une fille plutôt sympa. Enfin, elle bombardait littéralement Lucrécya de questions, et prenait des notes sur un calepin au fur et à mesure de leur conversation, mais à part ça, elle avait l'air cool.

-Tu étais à Serpentard, non ? Ta tête me dit quelque chose, je suis sûre de t'avoir déjà vu en Salle Commune, lança la rouquine.

-Ouip ! acquiesça Lulu. J'étais en Cinquième Année. Je suis en filière Sports, alors j'ai jamais passé mes ASPICS.

-Mmh intéressant…

Connie griffonna fiévreusement sur son bloc notes. Lucrécya leva un sourcil surpris, puis passa outre.

-Et toi, tu es en quelle filière ? demanda-t-elle.

-En Arts de la Psyché. J'adore décortiquer l'esprit des gens !

-Ah ça a l'air cool ! Mais trop compliqué pour moi, je crois.

-Et… tu as un petit-ami ? Une petite-amie, peut-être ? reprit la jeune rousse avec curiosité.

-Je viens de me marier !

Les yeux de Connie s'arrondirent :

-Hein ? Mais tu as quel âge ?

-17. Je suis tombée enceinte à 16, mais faut pas trop l'ébruiter, ok ?

-Bien sûûûr… fit Connie, en esquissant un sourire en coin.

Elle écrivit à nouveau quelque chose sur son calepin. Lulu tenta de se pencher en avant pour le lire, mais la rouquine le cacha dans son sac.

-Et donc tu connais déjà des personnes ici ? s'enquit cette dernière.

-Pas tant que ça en fait. Malicia McGuire, ma meilleure amie est là-bas, avec l'asiatique qu'on vient de rencontrer. La pauvre, elle est au fond du chaudron, son petit-ami, cet abruti de Drago Malefoy, l'a largué comme une véracrasse avariée.

-Oh, intéressant… Comment tu épelles McGuire ?

Intriguée, Lulu fronça les sourcils. Elle s'apprêtait à lui demander pourquoi quand soudain, un hurlement strident s'éleva : une jeune fille aux cheveux en feu, qui ne portait pour seul vêtement qu'un sac poubelle déchiré, passa entre les tables, avant de se rouler par terre en beuglant.

-JE VEUX PLUS FAIRE PARTIE DE VOTRE FRATERNITÉÉÉ JE VEUX PLUS JE VEUX PLUS JE VEUX PLUUUUUS !

Deux étudiants aux bras musclés coururent à sa suite, et lui jetèrent un sortilège d'Aguamenti. Une troisième se pencha vers la malheureuse aux cheveux fumants, la souleva, et la tira en arrière :

-Fallait pas signer, ma p'tite ! L'épreuve ne fait que commencer !

-AAAAH NOOOON !

Et les quatre sortirent dans l'indifférence totale des nombreux clients du restaurant.

Lucrécya et Connie se regardèrent avec des yeux ronds.

-Qu'est-ce que c'était que ça ?!

Soudain, une sorte d'alarme stridente venue de nulle part résonna dans tout le campus, tel un effet larsen suraigu.

Les nouveaux venus dans la WoW se bouchèrent les oreilles en grimaçant, tandis que les étudiants plus âgés soupiraient, dépités. Ils s'étaient habitués à cette sonnerie, qui précédait les annonces officielles du doyen, ou de son administration.

Et effectivement, après quelques secondes de torture auditive, une voix féminine plus que glaciale s'éleva :

-"TOUS LES ETUDIANTS SONT ATTENDUS AU TERRAIN DE QUIDDITCH, DANS LE BÂTIMENT SPORTS ET LOISIRS, POUR LE DISCOURS DU DOYEN ! AUCUNE ABSENCE NE SERA ADMISE !"

Un grésillement vibra un moment dans les airs, puis le silence retomba enfin, au grand soulagement de tous.


Direction : Le terrain de Quidditch