La porte de la chambre contiguë s’ouvrit à la volée, et Titus entra, allumant les lampes à gaz avec des mouvements rageurs de sa baguette. Une fois n’est pas coutume, le jeune sorcier était en pétard.

Certes, les gens de son espèce sont constamment en rogne, et sa mauvaise humeur ne risquait pas d’avoir de franche amélioration tant qu’il ne se serait pas posé. D’un geste brusque, il envoya son barda sur son lit, et s’assit lourdement à la petite table attenante. Le lambris de la pièce était passé et cette dernière n’avait pas été aérée depuis longtemps. Mais c’était tout de même bon de se retrouver à la WOW, même si, il s’en doutait fortement, cette vieille baltringue de Magouille allait se débrouiller pour que quinze mille catastrophes viennent troubler la tranquillité relative de l’université.

La traversée du campus n’avait pas été de tout repos, l’endroit grouillant de monde comme d’habitude, et les regards de tous ces crétins étant braqués sur lui, et sur Grand Dada. Qu’est-ce qu’ils avaient au juste ? Aucun d’eux n’avaient jamais vu de sombral à l’école ? Bon, techniquement, en dehors de ceux ayant vu mourir quelqu’un devant eux, personne n’avait jamais vu de sombral… N’empêche qu’au moment de passer la vieille grille, il avait bien failli se faire avoir en étant repéré par ce vieux clodo moldu. Un petit sortilège d’amnésie avait fait l’affaire, mais tout de même, il s’était ramolli ! Quand à ce crétin d’étudiant à poil qui, pour je ne sais quelle raison s’était amusé à le suivre durant sa traversée du campus en jouant cet air d’harmonica oppressant… La menace d’un sortilège très interdit et très très douloureux avait fini par le faire fuir, mais Titus ne put s’empêcher de penser que l’état mental de la population estudiantine empirait chaque année.

Qu’importe, aux grands maux, les grands remèdes. Le cowboy posa son chapeau sur la table, sortit de la poche intérieure de son manteau un petit verre, une bouteille de whiskey pur feu, du Mad Jack Daniels, et un s’en servi un godet.
-A la tienne, Grand’Pa. Que ton élixir de sagesse soit à jamais béni.
Et il vida le verre d’un trait en faisant la grimace. Y a pas à dire, la bièraubeurre frelatée du R.U ne tenait absolument pas la comparaison. Néanmoins, il ne faut jamais abuser des bonnes choses, une maxime elle aussi pleine de sagesse, mais que Malcolm Reynolds n’avait jamais suivie. Au lieu de ça, il avait inventé une autre liqueur, l’Eau-Qui-Brûle-Fort-Mais-Pas-Longtemps, et en effet, il ne fallait pas longtemps pour que ce tord-boyaux ne vous fasse passer de l’état de grand sage à celui de pochtron comateux et aveugle. Le fait est que Titus en avait justement chipé une bouteille dans la réserve du vieux alors qu’il était de cuver dans son enclos, et, loin de vouloir y goûter sans une excellente raison (comme une tentative de suicide par exemple), il comptait au contraire s’en servir à des fins expérimentales. Cet alcool-tueur de cellules grises devait sûrement avoir une quelconque valeur militaire !

C’est sur ces pensées que le jeune sorcier rangea son whisky dans son petit placard, et se dit qu’il pourrait aller au R.U : il allait lui falloir grignoter un en-cas, s’il voulait avoir la patience de supporter le discours imminent du grand crétin.

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