Myo était... vraiment étonnée.

Elle n'aurait jamais cru que Magnus était un aussi bon danseur. Certes, un danseur de danses de salon ringardes qui n'avaient plus court depuis des décennies, mais qui ne dénotaient pas tant que ça dans une soirée comme celle-ci. Et si on faisait abstraction des mains baladeuses de l'escroc, que Myo était sans cesse obligée de taper pour qu'elles remontent au dessus de son postérieur, c'était plutôt sympa.

Et puis, elle avait craint aussi que tout le monde la fusille du regard et la hue à cause de son cavalier, mais au final, non. Et les couples les avaient même suivi lorsqu'ils avaient ouvert le bal, et nombreux étaient ceux qui dansaient autour d'eux, avec plus ou moins de réussite. Mais Myo n'était pas du genre à juger les gens : après tout, l'important, c'était de s'amuser. Et, aussi surprenant que cela lui semblait... elle commençait presque à s'amuser. Elle esquissa un demi-sourire.

Le doyen la fit tournoyer encore une fois, et la semi-dryade, dans le mouvement, aperçut ses amis Gamma, autour du bar.

Son sourire disparut aussitôt.

Dans un costard qui ne lui était guère familier,Titus était accoudé au comptoir. A ses côtés, se tenait sa cavalière attitrée, Kim. Et la fille-chlorophylle devait bien avouer que la métisse était... splendide ! Presque méconnaissable ! Ses yeux de biche sublimement maquillés, ses cheveux lissés, sa robe qui convenait à ce point à son teint cannelle... Comment Myosotis pourrait jamais rivaliser avec elle ?

La semi-dryade baissa les yeux, et se mordit la lèvre inférieure. Elle avait soudain envie s'enfermer dans les toilettes et de larmoyer en racontant son mal-être à sa poupée vaudou. Mais Bibi était partie nager dans la fontaine de vin depuis belle lurette. Et puis de toutes façons, Myo se doutait que Magnus ne la lâcherait pas de sitôt.

Comme pour donner raison à ses pensées, une chanson langoureuse s'éleva du transistor magique, et le moustachu attira l'étudiante contre lui, une lueur lubrique dans les yeux.


Myo ne put s'empêcher de rougir.

Sentant sans doute que l'ambiance s'y prêtait, Magouille se pencha vers la jeune femme, yeux clos, bouche en cul de poule. La semi-dryade recula sa tête, les yeux ronds :

- Heuuu Magnus ? Tu fais quoi, exactem...

Mais heureusement pour elle, Drago Malefoy les bouscula à ce moment précis, l'air paniqué.
Il croisa le regard de Myosotis, et lui jeta un cadeau empaqueté :

- Ce cadeau t'est destiné !

- TU M’ÉCHAPPERAS PAS MALEFOY ! rugit Marcus Flint, qui poursuivait le blondinet.

Myosotis cligna ses paupières, et considéra avec surprise le gros paquet qu'elle venait de rattraper.  

« Non mais tu vas pas faire ça ! Non mais tu vas pas faire ça ! NON MAIS TU VAS PAS FAIRE CA ! »

Mais Myosotis avait beau hurler intérieurement, elle savait que si, elle allait le faire.

Elle était révulsée. Tétanisée. Et pourtant, elle ne pouvait rien faire pour se stopper. Le visage décomposé par une horreur muette, comme dans le pire des cauchemars, elle marchait, lentement, sous le regard étonné de Magouille, qui se demandait où son rancard partait comme ça.

Une fois parvenue au centre de la pièce, Myo sortit sa baguette et murmura :

-Sonorus.

Puis, elle prit une grande inspiration, et hurla :

- LA SEMAINE DERNIÈRE, J'AI COUCHE AVEC MAGNUS MAGOUILLE DANS LES TOILETTES DU STADE, PENDANT UN ENTRAINEMENT DE QUIDDITCH DES ALPHA ALPHA ALPHA ! ET J'AI ADORÉ ÇA !

Les étudiants qui s'amusaient autour se figèrent, et, dans un silence inquiétant; tournèrent vers la française des regards écœurés, outrés, ou carrément amusés. Le Dr Magouille, quant à lui, paraissait soudain très fier de lui même, et se lissa la moustache en bombant le torse, enorgueilli.

La semi-dryade grimaça d'effroi et de honte, et s'enleva le sonorus d'un mouvement de baguette. C'était bon. A présent, elle pouvait mourir de honte dans un recoin obscur du Stade.

Enfin, pas tout à fait, parce que son corps ne réagissait pas encore à sa propre volonté. Du même pas lent, elle se dirigea vers une jolie Zeta aux cheveux châtains, qui portait une belle robe courte, en dentelles. Elle la reconnaissait, pour l'avoir déjà servi quelques fois, au McGo.

Mais elle ne put rien lui dire d'autre que :

- Ce cadeau t'est destiné.

Et elle fourra le paquet dans les bras d'Ava.

Zelda écouta la confession de Myosotis en se curant l'oreille avec le petit doigt. Et instantanément, elle s'en désintéressa. Faire l'amour dans des toilettes ? Y'avait pas de quoi casser trois pattes à un augurey. Zelda avait testé des lieux bien plus insolites, lorsque Gri et elle étaient encore une seule et même beauté irlandaise connue sous le nom de Griselda. Et elle en faisait pas tout un fromage, elle.

Bon, c'est sûr, en tant qu'érotomane compulsive, elle avait souvent halluciné, et peut-être n'avait-elle pas testé tant de lieux insolites que ça. Mais elle se rappelait merveilleusement bien de son pique-nique à poil sur le toit du château de Poudlard avec Bob le Détraqueur (son plus grand amour, malgré leur différence d'âge flagrante), ou ce dîner aux chandelles au beau milieu de la Forêt Interdite en compagnie du Maître des Ténèbres (et vu comme ça avait été chaud-bouillant, lui aussi devait s'en souvenir). Ça, c'était sûr que c'était vrai. Aussi vrai que son Lethifold était un Lethifold en tout cas.

Elle regarda autour d'elle, puis visa le bar en se pourléchant les lèvres. M'sieur Castor n'aurait qu'à la rejoindre là après avoir fini de tabasser Dragogo. En grignotant quelques amuse-gueules qu'elle avait piqué au buffet, elle atteignit le comptoir, et secoua la main à quelques millimètres de la figure de Titus et Kim.

-Saaaaalut Grand Poilu à Gri, saaaalut Joufflue qui s'est faite jolie pour une fois dans sa vie ! Tout va bien pour vous, les amis  ?

Les deux lui lancèrent un regard torve lourd de sens, mais la garçonne ne s'en émut pas. Un sourire figé aux lèvres, elle commanda un cocktail spécial Noël, dans un verre qui oscillait entre le vert et le rouge en lançant de temps en temps des « Ho ho ho ! » guttural.

Elle trempa les lèvres dans le cocktail, et se tourna à nouveau vers les autres, en s'adossant au bar d'un mouvement décontracté.

-Hey hey hey les gars... Ne pensez pas que je suis parano, mais, tenez-vous bien, j'ai une révélation qui va vous trouer le fond de chaudron : il se passe quelque chose de bizarre à ce bal !

Kimberlie, encore un peu hébétée par les événement récents, secoua ses cheveux tout lisses.

-On avait remarqué, Gri, siffla-t-elle.

-De un, moi c'est Zelda, répliqua Zelda. De deux : C'EST QUAND QUE TU REVIENS A LA MAISON ?! C'EST QUAND QUE TU REVIENS A LA MAISON ?! C'EST QUAND QUE TU REVIENS A LA...

-Quand tu m'auras remboursé, persifla la Gamma.

Zelda haussa les épaules, et poursuivit.

-De trois : j'insiste vraiment ! Non, mais, vous me croirez certainement pas, mais je pense qu'il se passe quelque chose de bizarre. De VRAIMENT bizarre ! Plus bizarre qu'un Reptilien dansant la lambada sous herbe magique de l'Oncle Bob une nuit pluvieuse de sabbat !

Titus grogna quelque chose qui était presque, mais pas tout à fait, compréhensible, et agrippa une nouvelle bouteille de rhum comme s'il s'agissait d'une bouée.

-Comme tu dis, Grand Poilu de Gri ! Acquiesça la garçonne. De vraiiiiiment bizarre !

La métisse croisa les bras, et poussa un soupir exaspéré.

-Je te dit qu'on est déjà au courant ! Ça nous a tous fait faire des trucs chelou ! Même Rincevent m'a...m'a...

La malheureuse frissonna à ce souvenir. Zelda écarquilla les yeux.

-Vous êtes déjà au courant ?

-Bah oui ! Avec tout le monde qui se fout la honte en public, ça devient difficile de ne pas remarquer !

L'Irlandaise plaqua ses mains sur ses joues.

-Vous aussi vous avez remarqué que les soi-disants bouchées à la saucisse étaient en fait des bouchées à la saucisse de volaille ?! Diiiiiiingue !!! Vaut qu'on fasse quelque chose ! Quelque chose... de grand et terrible !!!

Kimberlie fronça les sourcils.

-Mais de quoi tu parles ?! Quel rapport avec le cadeau bizarre, là ?

La garçonne but une gorgée de son verre, puis fixa sa colloc, sans comprendre.

-Quel cadeau bizarre ?

-Mais ce putain de cadeau qui...

Kim s'interrompit et se pinça l'arrête du nez. Elle prit une longue inspiration pour tenter de ne pas s'énerver. Évidemment, ça ne servit à rien.

-Bordel Griselda ! T'as pas remarqué que certaines personnes se comportaient vraiment étrangement ?!

-Ah ça oui ! J'ai remarqué ! Comme ce Gamma aux cheveux jaunes et filasses qui arrête pas de te zyeuter en douce, là-bas ! Cheeeelou !

C'était un fait. Cette soirée était bien pire que l'idée que Kimberlie s'en était faite avant de venir. Cette nuit, elle aurait sûrement voulu danser, boire et rentrer chez son frère avec des souvenirs sympa en tête. Mais non ! Déjà, il fallait qu'elle se sente obligée de s'habiller de cette façon. Ensuite, il y avait Titus qui n'était pas, alors là pas du tout !, en étant de l'emmener danser. Puis, il y avait ce cadeau bizarre qui poussait les gens à faire n'importe quoi. En y pensant, Kimberlie sentit un courant d'air passer sa robe et grimaça en pensant à sa culotte perdue dans les méandres d'étudiants. Elle se félicita tout de même d'avoir choisi une robe longue contrairement à beaucoup d'étudiantes en cette soirée.
Pour finir, il y avait lui. A la remarque de Griselda, Kim leva son regard et croisa celui de Sylvius. Quand elle piqua un far, celui-ci se retourna vivement en fourrant le goulot d'une bouteille de Whisky Pur-Feu entre ses lèvres avant de disparaître derrière les couples qui dansaient ( enfin... qui essayaient de faire abstraction des révélations de Myosotis qui avait couper tout le monde dans leur élan ).

- C'est sûr... il n'est pas réglo celui-là... C'est peut-être un Reptilien lui aussi !
- Dis donc... Kim.

Les joues brûlantes, elle se tourna vers son parrain qui avait jamais eu l'air aussi décalqué qu'en ce moment. Son teint était blafard et sa main était coupées de toutes parts, à croire que bourré il était incapable de retenir sa force. Il marchait sur les débris de verres ! pour dire à quel point il était maladroit !
Celui-ci ne posa pas son regard sur elle tout de suite. Les lèvres pincées, il fixait d'un oeil plutôt mauvais le couple Magouille/Myo. C'était compréhensible, mais cela ne plaisait pas à Kimberlie. Après tout, s'ils étaient là ce soir, c'était pour se changer les idées !

- Quoi ?! aboya-t-elle, incapable de retenir son ton belliqueux avec les évènements qui venaient de se passer.
- Pourquoi tu t'es habillé comme ça au juste ?
- C'est maintenant que tu le remarques ! Oh puis merde, j'ai rien à dire la dessus. On a des choses plus importantes à faire !
- Manger du pudding ! lâcha Zelda avec un grand sourire.
- Ouais.... casser la gueule à... A quoi tu penses au juste ? EEEeeeEh ! J'ai plus d'alcool devant mes yeux ! aboya-t-il sur le serveur qui s'empressa de lui coller un verre sous le nez.
- Je pense déjà que tu en as eu assez pour ce soir. attrapa-t-elle le verre pour le vider dans son propre gosier. Ensuite...

Elle resta silencieuse un instant, les sourcils froncés à force de réfléchir, jusqu'au moment où... :

- Haha ! Ma futur ex-ex-colocataire n'a pas assez de jugeote pour mener les opération contre les Reptiliens aux cheveux filasses !
- La ferme Zelda !!
- Un autre verre, gringo !

Dépitée, Kimberlie poussa un profond soupir tout en s’affalant sur le comptoir.

- Je voulais juste passer une soirée sympa, et la seule personne qui m'embrasse, c'est Rincevent, quoi...

En levant les yeux, elle vit son Parrain et son ex-colocataire hausser un sourcil. Elle s'empressa donc de faire de grands gestes de ses bras :

- Pas que je voulais être embrassée, ne pensez pas à n'importe quoi vous deux ! Roooh puis vous me gonfler !
- Une photo ?! arriva le photographe foireux de la soirée.
- Je ne sais pas si...
- Ohhh ouiii ! Une photo ! s'écria Zelda en se blottissant contre Kimberlie.

Éblouie par le flash, elle avait l'impression de perdre pied, mais heureusement pour elle qu'elle ne voyait pas la photo. Car affiché sur le mur de la honte photographique de la soirée, Kimberlie fermait les yeux et avait la bouche ouverte enroulée des bras de la folle au Lethifold bis, à côté de Titus dont la mine était tout bonnement affreuse.

Ava manqua de s'étouffer en entendant les révélations tendancieuses de Myosotis, la fille aux cheveux verts. Coucher avec le Doyen ne la choquait pas plus que ça, il lui en fallait beaucoup plus mais... AIMER CA ! Enfin quand même ! C'était un vieux pervers à la moustache mal taillée et aux gouts vestimentaires plus que ringards ! Ava se mordit la lèvre, troublée. Pourquoi diable avait-elle fait ça ? Pourquoi ce soir ? Devant tant de monde ? C'était courir au devant d'une humiliation évidente.

Tout autour d'elle, des chuchotements s'élevaient. Quelle révélation ! Les fans de potins étaient plus que ravis ! Enfin, certains étaient moins étonnés de la révélation que d'autres, comme si c'était une réelle evidence. Les Gammas tiraient une tête de 6pieds de long, apparement très peu ravis de la nouvelle que leur amie aux cheveux verts venait de déclamer en plein milieu du stade. Ava haussa les épaules en avalant un nouveau verre.

Elle se dirigeait vers la piste de danse quand la fille aux cheveux verts, le rouge aux joues, se dirigea vers elle. La fille aux cheveux chatains leva un sourcil étonné. Et quel était ce paquet étrange qui semblait s'agiter dans les mains de la jeune fille ?


- Ce paquet t'est destiné.
- Euh.... ?


Avant même qu'elle n'ait pu réagir, Myo avait détalé à toute vitesse. Etait-elle honteuse de sa révélation ou fuyait elle les critiques ? Elle ne le savait pas du tout.
Son regard se reporta sur le faleau paquet. Elle voulait le donner à quelqu'un d'autre mais il y avait comme une force qui l'en empêchait. Comme de la curiosité qui voulait savoir ce qu'il lui réservait. Elle le fixa quelques longues secondes sans ne rien dire.

Comme dirigée par une force indépendante de sa volonté, Ava se mit à tourner sur elle même l'espace de quelques instants. Il lui fallait trouver quelqu'un et vite. Elle attrapa fermement la première personne qu'elle vit et tira son pantalon vers le bas sans même lui laisser l'opportunité de réagir ou de se débattre.

- Rose ! Et... Des rayures violettes ! Enfin non, parme.
- Tu fais quoi là ?!

Elle releva ensuite les yeux vers sa victime. Elle avait arrêté tout mouvement. La délicatesse ne se faisait pas lire sur son visage. La colère par contre, si. En même temps, quelle idée de baisser le pantalon de Marcus Flint en pleine soirée ? Ses joues s'empourprèrent d'un seul coup en comprenant ce qu'elle venait de faire.

- Oups haha...

Elle essaya de lui faire un sourire pour faire mieux passer la chose. Marcus était debout, immobile, le pantalon descendu aux chevilles, le poing suspendu en direction de son ami Alpha Alpha Alpha. Ava eut un petit rire gêné et fit quelques pas en arrière, assez rapidement.

- Je... Vais vous laisser !

Elle se sentait obligée de donner ce cadeau empoisonné à quelqu'un ! C'était étrange mais elle devait le donner ! Elle regarda Marcus et un grand sourire illumina son visage féminin. Elle ne savait pas pourquoi, mais c'était à lui qu'elle devait le donner.

- Ce cadeau t'est destiné

Elle s'en débarassa très vite et fit de nouveau quelques pas en arrière, un peu craintive de sa réaction, appeurée par ce qui venait de se passer. Elle venait de mettre dans une situation assez embarassante le PAF. Elle venait de SE mettre dans une situation embarassante. Cette soirée était décidemment beaucoup trop bizarre !

Drago courait comme un dératé dans la foule alors qu'un bel œil au beurre noir violacé se dessinait sur son visage. Il n'avait absolument pas compris pourquoi la jeune femme qui l'avait sauvé avait choisi de le faire en baissant le pantalon de son meilleur ami, mais il lui en était fort reconnaissant !

Peut-être aurait-il dû montrer sa gratitude en aidant à son tour sa bienfaitrice... Oh, c'était une grande fille, elle saurait se tirer de ce bourbier seule. Après tout, c'était elle qui avait eu l'idée d'humilier Marcus en place publique, pas lui.

De toutes manières, l'important maintenant, c'était de se tenir loin de ce cadeau diabolique. Et il savait exactement comment...

L'alpha dérapa prestement et se glissa sous une table garnie de plats et de boissons. Il ouvrit des yeux surpris : il n'avait visiblement pas été le seul à avoir cette idée :

-Malicia ?! s'étonna-t-il.

La zeta qui avait sursauté en le voyant surgir eut l'air aussi étonnée que lui :

-Drago ?! Mais qu'est ce que tu fiches ici ?!

Elle tenta de discerner son visage :

-T'as un cocard ?

-J'ai malencontreusement envoyé un subcingulus dans les parties de Flint. expliqua le blondinet en tentant de discerner au dehors s'il était suivi.

-T'ES MALADE ?! cria la zeta, les yeux ronds.

L'alpha lui fit signe de baisser d'un ton, faisant toujours le guet :

-Si cela ne te dérange pas, je préfère éviter de parler de ce fâcheux incident.

Rassuré, il finit par se tourner vers la jeune femme :

-Et toi, que fais-tu là ?

Malicia pinça les lèvres, honteuse.

-J'ai... voulu enlever son caleçon à Titus Reynolds.

-Oh.

Drago eut l'air intrigué. Finalement, il demanda, sur un ton nonchalant mais néanmoins inquisitoire :

-Tu... tu es avec Reynolds, maintenant ?

-Ca va pas ?! siffla son interlocutrice.

Les deux se turent. De l'autre côté de la nappe, les autres étudiants semblaient bien s'amuser, et continuaient à danser, discuter, dîner comme si de rien n'était.

-Jolie robe. finit par dire Drago.

Malicia lui décocha un regard noir.

-J'essayais seulement de détendre l'atmosphère ! rajouta le blondinet. Si nous devons cohabiter sous cette table, autant que ce soit tolérable.
La métisse sembla trouver sa requête raisonnable.

-Pansy et Amalia nous ont piqué nos robes à Lulu et moi. expliqua-t-elle en dessinant sur le sol du bout du doigt.

-Oh.

-Je les déteste.

-Ah.

Le blondinet hésita et finit par prendre la parole :

-Veux-tu que je m'en occupe ? Je me suis récemment découvert un certain talent en subcingulus.

Un furtif sourire se dessina sur le visage de la métisse qui continua de dessiner comme si de rien n'était :

-C'est gentil, j'y penserai. lâcha-t-elle.

-Je t'en prie. répondit Drago sur un ton badin. N'hésite pas. Un sort impitoyable à portée de main.

La métisse ne répondit pas, et la conversation s'arrêta de nouveau. Finalement, Drago agita sa baguette et un plateau de petits-fours atterrit dans ses mains. Il en proposa à Malicia mais cette dernière refusa l'offre.

-Pardon pour tout à l'heure. finit-elle par dire.

-Pourquoi donc ?

-J'étais pas de bonne humeur.

-Vraiment ? Je n'avais pas remarqué. ironisa l'alpha en mâchonnant un gâteau.

-En même temps, t'es pénible ! s'énerva brusquement la métisse.

Le blondinet se pointa du doigt :

-Moi ?

Il réfléchit deux secondes :

-Je te l'accorde.

-Tu vois ?! s'énerva encore plus Malicia. Depuis quand t'es censé être le gentil et moi la méchante ?!

-Depuis quand... répéta Drago.

Il se mit à ricaner :

-Je te demande pardon ?! pouffa-t-il.

La métisse le considéra d' un regard torve :

-Laisse tomber.

Elle lui tourna légèrement le dos, morose et Drago ne tenta pas de renouer la conversation. Il avait l'habitude de contrarier son ex. Et à vrai dire, il était déjà content qu'elle supporte sa présence, contrairement à il y a quelques mois. Il aurait été triste de devoir renoncer totalement à la voir. L'alpha glissa un regard vers elle et sursauta : en lieu et place de la zeta, le visage fripé et édenté de son elfe de maison lui souriait :

-Maître ! Hips ! Je vous ai retrouvé !

-C'est qui ça ? demanda la zeta.

La créature lui adressa une courbette :

-Je suis le serviteur de Maître Drago.

La métisse eut l'air outré et en grimaçant, Drago se rappela avec horreur qu'elle avait été une fervente membre du S.A.L.E.

-TU AS ESCLAVAGISE CE PAUVRE ELFE DE MAISON SANS DÉFENSE ?! hurla-t-elle.

-Moi ? Non ! se défendit le blondinet. Ce n'est pas mon elfe !

-T'es vraiment insupportable ! persiffla la métisse.

Elle se glissa sous la nappe et s'éloigna d'un pas rageur. L'alpha jeta un regard mauvais à son elfe. Ce dernier, qui s'était assis à côté de lui et venait de vider en une seule gorgée son plateau de petits fours éructa bruyamment. Le blondinet poussa un soupir, blasé.

Myosotis, rouge de honte, baissa la tête et, courant aussi vite qu'elle le put, poussa les portes du Stade, qui restèrent hermétiquement fermées. Puis, sous les regards de ses pairs, elle renonça et, le visage fermé, marcha lentement vers son cavalier.

Ce dernier l'attendait en se lissant la moustache avec concupiscence :

- Bigre, ma vilaine succube, en voilà une déclaration enflammée ! Ceci dit, je ne peux t'en vouloir : tu n'es pas la première à succomber à mon incomparable charisme et à vouloir le crier sur tous les toits !

Les joues déjà rouges de honte de la française virèrent à l'écarlate :

- Ce n'était pas moi ! Enfin... pas vraiment ! Quelque chose m'a forcé à le faire !

- Peu importe : c'était très divertissant.

- Mais non ! s'énerva Myo. J'étais sous un maléfice ! Tu ne vois pas ce que ça implique ? Un mauvais sort court dans le bal ! C'est pas bon ! Pas bon du tout !

Magouille haussa les épaules :

- Quelle importance ?

- Quelle importance ?! Mais t'as vu ce que ça m'a fait faire ?!

Le doyen hocha la tête, un large sourire lubrique aux lèvres :

- Oh oui.

L'étudiante se renfrogna :

- J'ai trop la honte ! J'aurais préféré rentrer chez moi, mais les portes du stade semblent fermées par magie ! Et ce n'est sûrement pas un hasard !

- Ah oui ? Voilà qui n'est pas banal... fit le bon docteur, en bâillant.

Myosotis baissa la tête et soupira entre ses dents serrées. Tenter de mener une conversation sérieuse avec Magnus était nerveusement épuisant. Elle reprit néanmoins :

- Écoute, je veux juste que tu...

- Oh je sais exactement ce que tu veux...

Le bon docteur se pencha et chuchota quelque chose à l'oreille de la dryade. Les yeux de cette dernière s'écarquillèrent de plus en plus, tandis qu'elle rougissait violemment :

- Qu... quoi ?! Mais non ! Je veux que tu fasses quelque chose pour contrer ce sortilège !

Le moustachu chapeauté leva un sourcil interrogateur :

- Pourquoi diable ferai-je quoique ce soit ?

- Je sais pas ? Parce que t'es doyen ?

Magouille secoua la tête, et considéra la jeune femme à la chevelure verte avec condescendance et amusement :

-Je pensais que tu me connaissais mieux que ça.

Myo tapa son pied sur le sol, d'agacement :

- Tu sers vraiment à rien !

- Ce n'est pas ce que tu disais la semaine dernière, dans ces toilettes, susurra Magouille en lui lançant un clin d’œil. D'ailleurs, si tu veux m'y rejoindre à nouveau, je te promets que tu adoreras au point d'en faire une nouvelle annonce publique !

La Gamma leva les yeux au ciel et fit volte-face, plantant le doyen derrière elle. Ce dernier lui lança :

- Plus tard, peut-être ?

Myo ne lui répondit rien, et se fondit dans la foule des danseurs en maugréant.

Elle allait devoir se débrouiller toute seule. Il fallait qu'elle réfléchisse, et elle n'était pas très douée pour ça, surtout lorsqu'elle était à jeun. Évidemment, elle n'avait rien à fumer sur elle.

Elle prit un verre multicolore des mains de Pansy Parkinson, qui était moulée dans une magnifique robe verte, et le but cul sec devant la mine outrée de la Zeta.

- Ah, ça va mieux ! décréta-t-elle, ragaillardie, en rendant le verre vide à l'ex-Serpentard.

Tout en continuant à marcher, elle tenta de rassembler ses pensées. Elle ne savait pas ce qui l'avait poussé à raconter publiquement les sordides détails de sa liaison avec cet escroc, mais quelque chose était sûr : ce n'était pas normal. Ça ressemblait à un Impero modifié, ou à de la Magie Occulte, mais d'un genre qu'elle ne connaissait pas du tout. Peut-être l’œuvre d'un sorcier encore plus doué qu'elle en vaudou  ? Et pourquoi la viser, elle ? Etait-ce possible qu'on lui en veuille à elle ?! Mais qui pourrait lui en vouloir ?!

La fille-chlorophylle soupira. Il y a quelques semaines, naïve, elle aurait pu dire en y croyant vraiment qu'elle n'avait pas le moindre ennemi. Mais à présent... n'importe qui pouvait avoir des raisons de lui en vouloir. Entre ceux qui ne la portait pas dans leur cœur depuis belle lurette, ceux qu'elle avait déçus ou trahis, ceux qui haïssaient Magouille, et Malicia McGuire, la liste était longue.

En tout cas, une chose était sûre : le maléfice avait commencé lorsqu'elle avait eu en mains ce paquet étrange. Et celui qui lui avait donné, c'était Drago Malefoy. Il fallait donc qu'elle trouve Malefoy, c'était l'unique piste qu'elle avait.

Et la dernière fois qu'elle l'avait vu, il se faisait courser par son ami PAF à la dentition douteuse et aux cheveux ébouriffés. Et justement, ce dernier n'était pas loin : sa coiffure en touffe dépassait, derrière tout un groupe de Pi Omicron Pi qui faisaient en cercle la danse du robot.

Fendant la foule des intellos, Myo courut vers Marcus, et lui lança :

- Hey Flint ! T'aurais pas vu Malefoy ?

Mais elle n'eut aucune réponse : le Pi Alpha Fi, pantalon vissé aux chevilles, tenait dans ses mains le même paquet cadeau qu'elle avait eu plus tôt, hébété.

- Heu... Flint ?

Devant l'absence de réponse de l'étudiant, la Gamma tendit la main, et la posa sur le paquet.
Mais la boîte lui parut insupportablement brûlante, et elle poussa un cri de douleur aigu.

-Ce cadeau ne m'est pas destiné ! clama-t-elle d'une voix étrange.

Elle cligna des yeux, et fit quelques pas en arrière, encore sonnée par la puissante sorcellerie qui émanait du paquet, que Flint fixait toujours, comme en transe.

- C'est pas bon du tout, ça... lâcha-t-elle, en secouant sa main encore douloureuse.

-Jouuuuuuuuuuuuuuuli...

Marcus avait l'esprit tout embrouillé. Enfin, encore plus embrouillé que d'habitude. Mais une seule chose était claire pour lui : il n'avait jamais rien vu de plus magnifique que cet emballage cadeau tout scintillant qu'Ava lui avait fourré dans les mains, pour une raison inconnue.

Ne réalisant même pas la présence de Myosotis et n'entendant pas ce qu'elle lui disait, il se contentait de fixer la belle boîte de Noël, bouche bée.

-C'est jouuuuuli...

Ses pupilles se dilatèrent étrangement.

Faisant des petits pas à cause de son pantalon toujours baissé, Marcus se dirigea vers le bar, bouche bée, bave aux lèvres, comme un zombi décérébré. Il passa devant Kimberlie, qui le considéra avec surprise, et Zelda, qui pouffa de rire en pointant le caleçon coloré du Pi Alpha Fi.

Mais le pauvre malheureux ne se rendait compte de rien. Il se pencha au dessus du comptoir du coin bar, et déglutit avec difficulté :

-Gggg... Tequilaaaa...

Le barman fronça les sourcils, puis finit par hausser les épaules. Il agita sa baguette, et une bouteille cristalline apparut devant Marcus.

Mais ce dernier la balaya d'un revers de main, et grogna à nouveau :

-Gggnnnn ! Tequilaaa Magouillitaaa ! Ggggh !

Le serveur secoua la tête et remit droite la bouteille que Marcus avait repoussé :

-Cette marque est mille fois meilleure que la piquette radioactive que vend le Dr Magouille !

-Tequilaaaa Ggnnnéééé Magouilitaaaaa !

-T'es sûr mon gars ? insista le barman. J'te la recommande vraiment pas ! Y'en a qui ont perdu des dents !...euh... même si ça serait pas forcément une mauvaise chose pour toi...

-TTTTEEEQUILA MAGOUILITAAAA ! s'énerva le Pi Alpha Fi, en serrant dangereusement ses poings.

-Ok, ok ! Mais faudra pas venir te plaindre après !

Le barman fit un nouveau mouvement de baguette, et une bouteille de la fameuse tequila Magouillita fit son apparition sur le comptoir. Sur l'étiquette, une photo du Dr Magouille, qui avait coiffé pour l'occasion sa moustache en style mexicain et qui avait posé un sombrero sur son haut-de-forme, faisait mille clins d’œil et sourires louches qui ne donnaient vraiment pas envie de boire le beuvrage.

Mais ça n'arrêta pas Marcus. Mu par une volonté qui n'était pas la sienne, il arracha le bouchon avec ses dents, et but l'intégralité du flacon d'une seule lampée. Puis, il s'essuya la bouche d'un revers de bras.

-Oh-oh... fit-il, grimaçant.

Mais avant de ressentir tous les effets du mauvais alcool frelaté du doyen, il se tourna vers Titus, qui avait regardé la scène sans vraiment la voir, et lui balança le paquet dans les mains.

-Ce cadeau t'est destiné, mon gaillard...


Effets de la tequila Magouillita sur Marcus :

Marcus Flynn a effectué 1 lancé(s) d'un (CARTE CHANCE.) :

4

-Mali ?

Lucrécya se gratta la tête. Elle se sentait un peu seule, dans son ample robe rose dégeu. Au moins, quand Malicia était là, elles étaient deux à être ridicules ; alors que là, c'était toute seule qu'elle se foutait la teu-hon.

-Maaali ?

Ça faisait cinq fois que la batteuse faisait le tour de la piste de danse, et la métisse était toujours introuvable. Et en plus d'agacer la batteuse au plus haut point, ça lui faisait croiser énormément de personnes. Et toutes les meufs étaient mieux habillées qu'elle. TOUTES.

-Mââââli !

C'est pour ça qu'elle avait besoin du soutient de la Zeta. Mais où est-ce qu'elle avait bien pu se fourrer, celle-là ?!

Elle s'était volatilisée, après avoir tenté de violer Reynolds. Et ça, Lulu ne se l'expliquait pas. Même s'il n'était pas du tout son genre, la batteuse pouvait admettre que le cowboy était d'habitude pas trop laid pour qui aimait le style yankee poussiéreux qui fait la gueule... Mais putain, ce soir, il était plus que gratiné ! Avec ses cheveux gras, son costume sale, son teint jaunâtre de mort-vivant, et son parfum de mauvaise vinasse mêlée de vieux tabac, il aurait difficilement pu être plus repoussant.

Et pourtant, c'était aujourd'hui que Malicia avait, semblait-il, jeté son dévolu sur lui. BEURK.

-Maaaali ramène tes grosses fesses !

Mais bon, fallait dire que la métisse avait toujours eu des goûts zarbi : y'avait qu'à voir Malefoy. BEURK BEURK. Ou Rhum Machin-Bidule. TRIPLE BEURK.

Lucrécya grimaça de dégoût, puis cria à nouveau :

-MALI ! T'ES OÙ CRÉNOM D'UN BALAI ?

En désespoir de cause, elle repartit là où elle avait vu son amie pour la dernière fois. Ignorant superbement Titus et son insupportable cavalière qui se la pétait, elle se planta devant son mari.

Ce dernier avait le teint cireux, presque verdâtre, et se plaquait les deux mains sur la bouche, une lueur de panique dans ses yeux rougis d'alcool.

Mais Lulu n'en avait cure :

-Marcus ! T'aurais pas vu Mali ?

Elle regarda son mari des pieds à la tête, et ses yeux se firent plus durs :

-Et pourquoi t'as baissé ton futal ?

-Je... déglutit-il.

-C'est pour plaire à l'autre follasse de Dublin ?!

Elle fusilla du regard Zelda, qui pouffa d'un rire moqueur.

-Je... répéta le PAF, d'une voix étouffée.

-Tu quoi ? s'impatienta l'AAA.

-Je...

Marcus se plia subitement en deux, et dégobilla sur les pieds de sa chère et tendre. Cette dernière grogna.

-Oh, chouette, des éclaboussures de vomi, c'est exactement ce dont ma robe avait besoin... ironisa-t-elle.

Titus considérait le paquet chelou qu'il tenait entre ses mains rendues tremblantes par l'excès de boisson. Flint avait débarqué sans crier gare à ses côtés, en pleine panique et le lui avait fourré dans les pognes sans lui demander son avis. Non pas qu'il faisait grand-chose en-dehors de picoler, et essayer sans y arriver de faire la conversation avec Kim.

Mais il fallait croire que là, il était encore trop schlass pour y parvenir décemment. Bon dieu, il lui fallait un philtre de requinquance !!! Mais la seule chose à laquelle il pensait en cet instant était la forme bizarrement harmonieuse du cadeau qu'il détenait à présent ! Il était pour lui... Il était VENU à lui !!!

-Mon précieux... murmura le cowboy d'une étrange voix contre-faite.

-Titus ? Titus, ça va ? demanda Kim avec anxiété, en considérant le paquet.

Mais le ricain ne répondit pas. Il savait ce qu'il lui restait à faire.

Le regard du yankee se durcit d'un seul coup. A tel point que des flammes semblèrent l'espace d'un instant danser au fond de ses pupilles. Une veine se mit à battre dangereusement à sa tempe droite. Puis deux. Puis trois.

-Titus ?!! implora Kim sans savoir ce qu'il se passait. Dis quelque chose ! Il t'arrive quoi ?!

Zelda, les yeux exorbités, le regarda de près, puis passa une main devant son visage. Brusquement le cowboy se redressa, les sourcils froncés, et fonça à travers la foule de la Salle de Bal, le paquet sous le bras.

-Mais il va où comme ça, bordel ?! demanda Kim.

-Je ne sais pas, fit Zelda en pouffant de rire, mais quoi qu'il se passe, ça va être rigolo ! Suivons-le !

Et sans attendre la métisse, la cinglée irlandaise sautilla à la suite de Titus, impatiente de voir la suite. Ce dernier traversa une bonne partie de la piste de danse et s'arrêta au milieu des étudiants qui le regardaient d'un œil choqué. Ils scruta la foule, les yeux plissés et se braqua d'un coup, tel un chien de chasse devant un gibier : au loin, son regard était tombé sur le Doyen.

Le Gamma se dirigea vers lui à grands pas. Magouille, dont les yeux étaient perdus dans le vague sembla rayonner en voyant arriver le jeune sorcier :

-Typhus !! Mon garçon ! Alors comment se passent donc vos vacances, hmmm ? Le bal est-il à votre goût, ou bien la prolifération de boudins vous donne-t-elle à vous aussi la naus-

Titus saisit d'une main Magnus Magouille par le col et planta son visage à deux centimètres du sien :

-Doc, vous me bavez sur les rouleaux...

-Voyons, mon fils ! Je-

-Je ne suis pas votre fils. Je l'ai jamais été, et je me demande même pourquoi j'en parle avec vous tant l'idée me parait débillissime. Vous êtes un des pires, si ce n'est LE pire charlatan que cette terre ait porté, vous êtes une ordure, une raclure du temps jadis, une espèce de salopard comme on en fait plus de nos jours, et la seule chose que je trouve encore plus choquante et douteuse que votre manière de gérer cette fac, est la façon dont vous avez bien pu vous en retrouver à la tête ! Vous devez le savoir, Doc, je vous hais, je vous vomis ! Il est plus que probable que si jamais vous et moi nous retrouvons seuls dans une ruelle, j'essaierai de vous crever. Et si jamais, si JAMAIS vous reposez vos pognes crasseuses sur Myo, vous vous retrouverez avec vos noix dans un tupperware.

Sur ce, Titus lâcha le Doyen chapeauté, se tourna, puis sembla changer d'avis.

-Oh, j'oubliais.

Il saisit au vol le verre à cocktail d'un étudiant et le donna d'un geste brusque à Magouille :

-Joyeux Noël.

Puis il se tourna vers Zelda et Kim  qui l'avaient suivi. Il fourra sèchement le paquet dans les bras de la PoP :

-Ce cadeau t'es destiné.

Il resta alors planté là, prostré, l'abus d'alcool se faisant de nouveau ressentir, et s'assit par terre en tailleur, son crâne menaçant d'exploser.

Contre toute attente, le Dr Magouille ne sembla pas plus perturbé que ça par le torrent d'insultes dont il venait d'être victime.

Il sirota tranquillement le verre que lui avait tendu le cowboy, et finit par secouer la tête, en faisant mine d'être chagriné.

-Ah, les enfants... Vous leur consacrez votre vie, et ils vous remercient par leur ingratitude et leur insatisfaction perpétuelle !

Il s'avança vers Titus et se pencha vers lui :

-Oui, je vous comprend : moi aussi j'ai été un jeune homme passionné et fougueux, dominé par ses hormones, et qui n'avait pas la langue dans sa poche. Et moi-même j'ai haï mon père. Bien sûr, je ne l'ai jamais connu, mais j'ai toujours été intimement convaincu qu'il s'agissait de Gellert Grindelwald.

Son regard s'assombrit :

-Je l'ai filé pendant des années, je l'ai harcelé, je lui ai envoyé des lettres tous les jours. Croyez-vous qu'il m’ait répondu ?

Kim McCormick, qui suivait la scène non loin, fronça les sourcils :

-Mais ça n'a rien à avoir avec Titus et vous !

-Oui tout à fait, jeune mulâtresse : on dirait la même tragique histoire ! Oui, découragé, j'ai fini par le regarder droit dans les yeux. Et savez-vous ce que j'ai fait, Typhus ? Le savez-vous ?

Son sourire disparut d'un coup, et il pointa sa baguette sur le front du Gamma :

-PERICULO PUGNO.

Dr Magnus Magouille a effectué 1 lancé(s) d'un (Dé de duel.) :

196

Ce fut comme si un troll des montagnes lui avait balancé sa massue en pleine poire. Titus décolla littéralement dans les airs en laissant derrière lui une trainée d'hémoglobine qui resta comme suspendue en apesanteur.

Il atterrit à son point de départ en plein dans le bar auquel il était accoudé quelques minutes plus tôt. Le corps du ricain défonça l'ensemble des bouteilles qui y étaient entreposées et percuta les lattes du parquet avec fracas. Alors que les étudiants aux alentours s'enfuyaient devant cette arrivée percutante, le barman, loin de s'en émouvoir lui remplit un verre de frozen vodka dont le givre recouvrit instantanément le récipient, et le lui tendit nonchalamment.

Titus, allongé dans une flaque de son propre sang, saisit le verre d'une main tremblante, alors que ses bras formaient un angle bizarre :

-Merci, Linus.

Puis il se le vida dans le gosier avant de tourner de l’œil.

-Rhôôôôôôôôôôôôôôôôôôôô... Nom d'un Lethifold tout froissé...

A présent qu'elle avait à son tour le cadeau du chaos entre les mains, Zelda se désintéressa totalement de la scène entre Titus et le doyen, et fit quelques pas pour s'éloigner d'eux, les yeux brillants.

-Rhôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôô... Tu es de toute beauté, M'sieur Cadeau de Nawël...

Elle pouvait sentir l'étrange paquet vibrer à travers ses paumes. C'était sans nulle doute un pouvoir mâââléfique, mais l'Irlandaise s'en fichait pas mal. Ou plutôt non : c'était encore mieux si c'était mâââléfique. Griselda adorait les trucs mâââléfiques, comme Lethifold le Lethifold, le Seigneur des Ténèbres qui était mort mais s'était réincarné dans sa lampe de chevet et qui lui parlait à travers ses rêves, les citrouilles d'Halloween et bien sûr, le chocolat au nougat.
Elle était prête à se donner à fond et à prêter allégeance à n'importe quel apprenti Maître du Mal, s'il le fallait.

Tant qu'on la laissait regarder ce joli cadeau tout brillant.

Ses yeux se voilèrent soudain.

Mali se tira de la table sous laquelle elle s'était cachée en pestant. La soirée était déjà pénible, mais il fallait aussi que ce poil à gratter vivant de Drago choisisse sa planque pour se mettre à l'abri ! Elle n'eut pas le temps de grommeler plus sur son sort et stoppa les yeux écarquillés : l'ambiance du bal était en train de tourner lentement mais sûrement au vinaigre...

La métisse considéra le spectacle, stupéfaite : certains étudiants avaient ôté la moitié de leurs costumes et erraient par-ci par-là à la recherche de leurs vêtements perdus, sous le faux ciel décoré. D'autres, semblaient subir les contrecoups d'un abus de Tequila Magouillita et tanguaient, tout verts, en chantant des chansons incompréhensibles et en vomissant dans le pot du sapin géant qui tirait désormais une tête de six pied de long. Beaucoup semblaient en pleine dispute avec leurs amis et leurs reprochaient des coups bas involontaires.

Oui, l'ambiance était de moins en moins à la fête. Et Malicia suspectait fortement le cadeau qu'elle avait tenu quelques instants auparavant d'en être la cause. Il fallait qu'elle y jette un œil de plus près. Mais où trouver un artefact porteur de malheur dans une foule aussi compacte ?

-Mâââââlii ? fit la voix éraillée de Lucrécya à quelques pas d'elle.

La métisse se retourna et aperçut son amie. Ou du moins son affreuse robe couleur poisson pas frais qui débordait de tous les côtés. En quelques enjambées, elle la rejoignit :

-Je suis là Lustu...

Elle grimaça :

-Bah c'est quoi, ça ? Demanda-t-elle en pointant le bas de la robe de la batteuse.

-Marcus aimait pas ma robe... Alors il la repeinte... expliqua Lulu avec dégoût.

Mali agita sa baguette :

-Aguamenti.

Lucrécya ne la remercia pas et continua à regarder le plafond scintillant, blasée.

-Ben Minus, on a trop bu ? rigola la Zeta.

Marcus faisait peur à voir : il avait un œil plus ouvert que l'autre et était tout pâle.

-Sgrolblub...déblatéra-t-il. Téquila...rhahabh..cadeau..zbeuehuheg...

Le PAF eut un hoquet, et Malicia le regarda en grimaçant :

-Toi aussi ?!

Lucrécya soupira :

-Je veux une robe.

-Bofgprorrgg...reprit Marcus.

-Ava a fait ça ? s'étonna la zeta.

-Une robe verte. Et propre. reprit la batteuse.

Ses deux amis ne semblèrent pas relever sa plainte :

-Slorrrrrggrgg...

-Ah si, ça par contre, je le savais. Drago me l'a déjà dit.

-Bzporkfbleuueue ?!

La métisse désigna le buffet derrière elle :

-Il s'est caché sous la table, là-bas, si tu veux encore te venger. Lui et son...

Elle plissa les yeux :

-Esclave. lâcha-t-elle.

Un petit bruit désapprobateur suivit cette remarque :

-Tt-tt-tt. Ne t'as t-on jamais dit qu'il n'était pas beau de faire dans la délation, Malicia ? Et moi qui t'ai proposé des petits fours...

Drago venait d'apparaitre aux côtés du petit groupe. Il considéra la robe de Lucrécya :

-Rincevent, ta robe est hideuse. fit-il sur un ton désapprobateur avant de lever un sourcil. Cela dit, cette touche de vomi multicolore apporte un certain "je-ne-sais-quoi"...

-J'vais t'en donner moi, du je-ne-sais-quoi Malefoy... grogna la batteuse.

-Boifjfifhofrhk !!! s'énerva Marcus en réalisant que Drago était devant lui.

Malicia s'interposa :

-Stop ! On a pas le temps regardez autour de vous ! Si on fait pas quelque chose, ce cadeau va totalement ruiner la fête de Noël !

- Il y a en effet bien plus urgent que nos petites querelles mesquines. renchérit le blondinet.

Il croisa les bras :

-Nous sommes à l'évidence victimes d'une attaque.

-Sblooreuuurg... sans déconner ? grommela Marcus, qui venait de retrouver un semblant de parole.

-Oui. acquiesça Malicia. Quelqu'un essaye de semer la zizanie dans ce Bal. Et je crois bien que ça a un rapport avec le cadeau qu'on a eu dans les mains.

-Oublions ce maudit cadeau : si j'étais nous, je l'éviterai autant que possible. décréta le blondinet.

-Il faut au moins qu'on enquête et qu'on trouve le coupable ! lança la zeta.

-Inutile, te dis-je.

Le blondinet eut l'air très satisfait de lui-même :

-Grâce à mon intellect supérieur, j'ai déjà résolu ce mystère et je vous l'annonce : je connais le fin mot de l'histoire. Je vous le donne en mille...

Il tira de sa poche la lettre de menace qu'il avait lu le matin-même et annonça fièrement :

-Le coupable est Monsieur X !

Un silence suivit cette annonce.

-Euh... mais c'est qui Monsieur X ? demanda Lucrécya.

Drago eut soudain l'air bien bête.

-Excellente question... finit-il par dire, en regardant de côté, gêné.

Malicia se mit à réfléchir aux évènements de la journée et eut une moue pensive : oui, c'était vraiment une très très bonne question...

Zelda s'avança vers le Dr Magouille, en transe. Enfin, il fallait savoir qu'elle était en transe. Parce qu'en y regardant mieux, elle avait les yeux tout aussi exorbités qu'à son habitude, sa démarche était tout aussi saccadée et bizarre, et le même tic qu'à l'accoutumée lui faisait tressauter le coin supérieur de sa lèvre.

En fait, la seule différence avec la Griselda normale était qu'elle ne gloussait pas comme une pintade sous ectasy.

Le doyen, qui regardait froidement ce qui était advenu de Titus, baissa soudain la tête vers la garçonne en tutu rose qui la fixait avec insistance.

-Quoi ? grogna-t-il avec mauvaise humeur.

-Vous savez, j'en ai vraiment, mais vraiment rien à faire de vous, annonça tout de go la POP.

Magouille leva un sourcil interrogateur, et Zelda insista :

-Non mais vraiment ! Avant je croyais que vous étiez reptilien et j'avais un peu peur de vous à cause de ça, et puis j'ai réalisé que les reptiliens ne pouvaient pas avoir de poils sur le visage, donc ça vous innocente... pour le moment. Je suis légilimens, alors je sais qu'il y a des étudiants qui vous aiment bien, et y'en a encore plus qui vous détestent à mort. Et j'ai même entendu la confession d'une chlorofille qui aimait beaucoup faire des cochonnecetés avec vous dans les lieux publics exigus. Mais moi : nada. Rien à faire de vous. L'indifférence totale. J'en ai totalement rien à carrer de vous, doc. Par contre, j'adore votre moustache ! Mais pas juste parce que c'est votre moustache, hein : j'adore toute les moustaches. Celle de Gri, celle du Dr Froud, celle de Om-om-om. Et la vôtre.

Le doyen dévisageait l'Irlandaise, l'air de se demander ce qu'il devait penser du discours de cette dernière.

Zelda, elle, en profita pour alpaguer Malicia qui passait au milieu de la bande avec laquelle elle traînait à Poudlard. Elle lui fourra entre les mains en lui disant :

-Ce cadeau t'est destiné destiné destinéééé !

- TITUS !

Myo jeta un regard assassin à Magouille, et, sans y réfléchir à deux fois, se précipita sur son ami, oubliant qu'ils étaient en froid.

A la base, elle avait simplement voulu suivre Flint lors de sa transe, histoire de voir où ce satané cadeau allait le mener...

… mais voilà, le Pi Alpha Fi s'était dirigé tout droit sur le bar de la salle de bal. Et, au bar, se tenaient Kimberlie et Titus. La semi-dryade s'était ravisée aussitôt. Elle ne se sentait pas encore de taille à confronter le probable bonheur amoureux de ses deux meilleurs amis. Kim était juste trop belle, et Titus...

En fermant les yeux, Myo s'était mordue la lèvre inférieure.

Néanmoins, elle était restée non loin de Marcus, et avait épié tout ce qu'elle pouvait de là où elle était. Et ce qu'elle avait vu c'était révélé... effarant.

Le paquet que Flint tenait dans ses bras lui zombifiait littéralement ce qui lui tenait lieu de cervelle. Et le forçait à s'enivrer plus que de raison. S'il y avait bien un maléfice sur ce cadeau empoisonné, il n'était pas, comme Myo avait pu le croire de prime abord, tourné contre elle. Non, le cinglé qui avait fait ça en voulait à tout le monde. Mais pourquoi ?

En tout cas, une chose était claire pour la Gamma : il fallait empêcher coûte que coûte que ce truc maléfique ne soit passé d'étudiants en étudiants comme une patate chaude...

Mais hélas, Flint avait prestement refilé la boîte enchantée à Titus, et un frisson glacé avait parcouru l'échine de la sorcière aux cheveux verts. Puis, tout s'était passé très vite : avant que la française n'ait le temps de les rejoindre ou de réagir, Titus était allé défier le doyen, ce dernier avait dégainé sa baguette, et sans le moindre effort, avait balancé le cow-boy à l'autre bout de la pièce.

S'approchant précipitamment du bar, Myosotis s'agenouilla sur le sol, aux côtés du yankee.

-Ti... Titus ? Ça... va ? demanda-t-elle, les yeux embués de larmes.

Mais le yankee, couvert de sang, n'était à l'évidence pas en état de lui répondre.

La jeune femme essuya ses yeux d'un revers de main, et vida sur le sol la petite pochette de soirée qu'elle avait amenée avec elle. Grâce à un sortilège de fond extensible, elle y avait fourré tout et n'importe quoi, sans vraiment y réfléchir, et s'en remerciait à présent.

Elle attrapa un flacon d'Essence de Dictame, et en aspergea les plaies de son ami, sans vraiment savoir si ce serait suffisant.

-X.... Mais ça veut dire quoi ? fit une voix éraillée.

-X comme xénophobe, xylophène, xyloglossie ? proposa une voix traînante.

-X comme Xénophillius Lovegood ? demanda une voix flûtée.

-X comme Quidditch ?

Tous se tournèrent vers Marcus qui haussa les épaules :

-Bah quoi ? s'étonna ce dernier.

Les quatre camarades se remirent à marcher dans la salle de Bal, en échangeant toutes les hypothèses qui leur passaient par la tête. Pour l'instant, ils n'avaient pas beaucoup avancé : il fallait dire que les indices étaient vraiment peu nombreux.

-C'est peut-être un gars qui déteste Noël ! lança Lucrécya.

-Pourquoi quelqu'un détesterait Noël ? demanda Malicia. C'est le meilleur moment de l'année ! Les gens se font des cadeaux,  il y a plein de gâteaux ! Tout le monde est heureux à Noël !

-C'est une excellente raison pour détester les fêtes, si vous voulez mon avis. fit remarquer Drago. Peut-être déteste-t-il tous ces bons sentiments...

-Ou peut-être qu'il aime pas le quidditch. proposa Marcus.

Encore une fois ses amis stoppèrent et lui lancèrent un regard blasé. Le PAF haussa les épaules :

-Bah quoi ?! J'aime bien le quidditch ! Et ça fait des lustres qu'il y a pas eu de match !

Il mit sa main sur son cœur, solennel :

-Ça me manque tellement !

Malicia leva les yeux au ciel : ils étaient vraiment pas prêt de résoudre le mystère du cadeau empoisonné...

A peine eut-elle pensé ça que Zelda apparut devant elle et lui fourra dans les mains le paquet diabolique. Malicia poussa un petit cri :

-Aaah non, pas ça !

Paniquée, elle le tendit à Lucrécya :

-Tiens !

-Hein ?! Mais non !!! se défendit sa meilleure amie. J'en veux pas de ton truc !

Malicia déglutit en fixant le cadeau. Qu'allait-il lui arriver, cette fois ?

-IIIH !

Malicia s’agrippa à la manche de Lucrécya alors que ses jambes se mettaient à s'agiter. Finalement, elle dû renoncer et se dirigea avec la démarche d'un robot droit vers Magnus Magouille. Ce dernier se lissait les moustaches, assez fier d'avoir mis Titus au tapis. Quand il l'a vit arriver, il sourit :

-Ah ! Miss McGuire ! Vous devez probablement venir m'apporter le cadeau de Noël que vous me devez !

Il tendit la main :

-Alors qu'avez vous donc déniché pour...

A sa grande surprise, la métisse le bascula en arrière et l'embrassa fougueusement sur la bouche. Aussitôt, elle écarquilla les yeux et se dégagea. Elle tira la langue, dégoûtée :

-Beurk beurk beurk BEURK !!!! hurla-t-elle. DE L'EAU DE L'ALCOOL DU DESINFECTANT VIIIITE !!!!!

Sur ce, elle laissa le Bon Docteur derrière elle, et partit au bar entreprendre de se laver la bouche. Elle croisa ses amis :

-VOUS AURIEZ PAS PU FAIRE QUELQUE CHOSE POUR M'EMPECHER ?! les gronda-t-elle.

-Ben pourquoi ? C'était marrant ! ricana sa meilleure amie.

-Moi j'aurai agi mais c'était comme regarder un horrible accident : impossible de bouger ou de détourner le regard. répondit Drago, un peu horrifié.

Mali regarda Marcus :

-C'est quand le prochain match de quidditch, tu crois ? demanda ce dernier.

La métisse plissa les yeux et sous le regard surpris de ses amis donna le cadeau au PAF :

-Ce cadeau t'es destiné, patate. siffla-t-elle.

C'était un fait : Kimberlie n'était vraiment pas rapide d'esprit. Toute à l'heure en jetant sa culotte à travers la salle de bal, elle avait mis un moment avant de caler véritablement ce qu'elle avait fait. En voyant Magouille mettre méchamment à terre ce pauvre Titus, elle mit un instant avant de comprendre ce qui c'était passé.
Le fait qu'elle était à présent sûre que ce cadeau était maléfique n'était pas important pour elle. Ce qui était important, c'était l'état de son pauvre parrain zombifié par l'alcool qui gisait dans son sang. Quand elle réagit enfin, Myosotis était déjà là, au qui-vive, le badigeonnant d'essence de dictame.
Kim était donc mortifiée. Même son absence de sous-vêtements la rendait qu'impassible face au désarroi qu'elle ressentait. La déception d'elle-même... c'était le pire sentiment qu'on pouvait ressentir et malheureusement, il était plutôt habituel qui Kimberlie. Qu'est-ce qu'elle faisait donc pour faire passer ce mal-être ? La colère, l'irritabilité, son inconscience, et son don pour les menaces !

- Mais qu'est-ce qui vous prend au juste ?! Vous êtes encore plus dingue que je ne le pensais !!

Ce ne fut que lorsqu'elle croisa le regard de Magouille qu'elle se rendit compte de sa connerie. Elle revit comme si elle y était le jour où il avait laissé Rincevent pour mort dans les couloirs de ce même stade dont le sang persistait à s'incruster dans le béton encore aujourd'hui. Elle déglutit. Elle faisait sa dure et même que quelque fois elle l'oubliait, mais elle avait réellement peur de cet homme mal coiffé et mal habillé. Il était pure malfaisance et n'avait aucune pitié. Elle se demandait encore pourquoi il l'avait laissé partir la dernière fois, alors qu'elle était prête à subir le même sort que Lucrécya. Peut-être que c'était les donations de son Ministre de père qui poussait la donne.... ? Cela ne l'empêcha pas de trembler.
Le Doyen ne dit rien pendant un instant et Kimberlie se rappelait de sa petite culotte manquante, n'aidant pas à se sentir à l'aise. Allait-elle finir comme Lucrécya ce soir, et sans sous-vêtement pour bien combler le tableau !
Ce fut alors qu'arriva un miracle. Un miracle appelé Malicia McGuire.
Pour avoir humilier Myosotis et s'être battu avec, Kimberlie restait très en réserve avec elle. Des fois, elle se demandait si ça serait pas sympathique de lui foutre une beigne, histoire de la punir et en guise d'exemple ; on ne touche pas Myo sans conséquences. Pourtant, Malicia n'était pas une mauvaise fille, elle avait toujours plus ou moins fait affaire avec elle à Poudlard. On ne pouvait pas dire qu'elle la connaissait bien mais elle avait quand même une idée du personnage. Alors est-ce que la frapper au visage pour marquer le coup était une bonne idée ? Bon, la seule certitude qu'il y avait pour l'instant, c'était qu'elle avait de la chance d'être tomber sur elle dans deux moments qui ne vouait pas à la haine ( la perte de la petite culotte et là, alors qu'elle transpirait la peur ).
Malicia venait alors de débarquer entre Magouille et elle, lui sauta au cou et fourra sa langue dans sa bouche. Kimberlie arrêta de trembler et fit les grands yeux. C'était déjà... bizarre de voir Myosotis avec Magouille mais alors là c'était le comble du bizarre ! La métisse en grimaça presque pour elle.

- Beurk beurk beurk BEURK !!!! hurla la jeune sorcière en s'éloignant. DE L'EAU DE L'ALCOOL DU DÉSINFECTANT VIIIITE !!!!

Kimberlie profita de ce moment pour faire comme si rien n'était. Elle s'agenouilla près de Myosotis tout en serrant sa robe contre elle pour ensuite passer ses cheveux ( trop long ! ) derrière elle.

- Ça va aller, hein ? demanda-t-elle alors.
- J'espère, mais c'est de l'essence de Dictame. Ça devrait aller.

Myo semblait éviter son regard. Pourquoi ? Il y avait des milliers de raison à ça, mais la véritable, elle en était très loin de s'en douter. Pour ne pas la mettre dans l’embarras, elle décida de ce taire sur ce point.

-Myo. Il y a un truc avec ce satané cadeau. Il faut faire quelque chose.
- Je sais... mais on ne sait même pas ce que c'est et ni qui la foutu dans le stade.

Kim grimaça. Elle n'était pas le meilleur esprit pour démêler le vrai du faux.

- Dès que Titus va mieux, on va voir à ça. OK ? assura la chlorophylle en croisant le regard de son amie.

Celle-ci le détourna presque aussitôt. Malgré tout, ça commençait à inquiéter Kimberlie ce comportement à son égard.

L’œil rougi, la bouche pâteuse et la tête encore douloureuse par les effets de la tequila douteuse de ce médicomage de pacotille qu'était le Dr Magouille, Marcus considéra avec appréhension le paquet que Malicia venait de lui donner. Il déglutit :

-Non, sans façons, Bouftout. Reprends-le.

Il tendit le cadeau à la métisse.

Mais il ne parvint pas lâcher la boîte, et réalisa avec horreur et fascination qu'il ne pouvait plus le lâcher des yeux non plus.
C'était dingue à croire, mais ce cadeau-mystère était presque aussi addictif que du quidditch !

Les yeux vitreux, Marcus fit deux pas vers Drago, et se planta devant lui.

Le blondinet considéra son ami avec appréhension :

-Oui, Flint ?

-Malefoy.

-Oui ?

-Tu es mon meilleur ami.

-...oui ?

-Mais t'es qu'une chochotte précieuse et ridicule.

Drago cligna des yeux :

-Je suis... Quoi ?!

-T'es qu'un abruti de bourge qui parle comme une pédale. Et tu parles pas assez de Quidditch. Et t'es complètement à la masse, un pauvre gars qui savait même pas comment faire les bébés y'a trois mois mais qui croit qu'il est devenu un homme depuis parce qu'il a profité de gonzesses crédules. T'es qu'un vantard insupportable, un narcissique qui s'aime trop et t'es trop égoïste pour te rendre compte que personne ne t'aime. PERSONNE. Et ils ont raison. Tu me fous tout le temps la honte à prendre du thé dans les bars et bavasser comme une gonzesse. Tu parles pas assez de Quidditch. Et t'es bien parti pour finir seul, rejeté de tous, et sans doute pervers comme le Doyen.

L'Alpha tentait d'ingurgiter toutes ses informations. Mais apparamment, ça avait du mal à passer :

-QUOI ?!

-Ta façon de parler est insupportable et soporifique. T'as AUCUN sens du style. Tu te crois beaucoup plus finaud que tu n'es en vrai. En plus t'as pas un muscle, et tu parles pas assez de Quidditch ! Tes cheveux sont ridicules et ils deviennent blancs avant l'âge, t'as une énorme tête disproportionnée par rapport au reste de ton corps tout chétif, et même si tu te badigeonnes de crèmes que tu me piques dans ma salle de bains tous les matins, tout le monde voit quand même les dégâts de l’acné sur ta face de fouine. Tu parles pas assez de Quidditch. En plus, tout le monde sait que tu portes des talonnettes, tu trompes personne, mon gaillard. Tu te rends juste encore plus ridicule.

Ignorant l'air plus que outré de Malefoy, Marcus pivota enfin, et fixa Lucrécya, qui riait tant qu'elle se tenait les côtes. Il profita de son hilarité pour fourrer le cadeau chaotique dans ses bras :

-Ce cadeau t'est destiné, mon p'tit Cognard !

Le large sourire de la batteuse disparut aussitôt.

Alors le cadeau maléfique faisait des ravages, on pourrait même dire mieux il semait le chaos dans ce bal qui semblait partir pour être si ennuyant. Il avait d'abord vu la métisse à coté de Lucrécya regarder le calson du cavalier de Kim.Puis l'indou qui était arrivé près d'eux fit la même chose à la folle, qui avait l'air excité par ce geste mais se cassa la figure quand l'indou alla donner le cadeau à Drago Malefoy. Celui-ci alla lancer un Subcinlingus à Marcus Flint. Drago lança le cadeau à une fille aux cheveux verts, avant de prendre un coup de poing de Marcus. La fille en question, fit un sonorus et cria qu'elle avait couché avec le doyen et qu'elle avait adoré ca, il trouvait ca écœurant. Elle donna alors le cadeau a cette fille avec qui il avait une embrouille dans un café. Celle-ci regarda le slip de Marcus; c'était sa fête ce soir et sa n'allait pas aller en s'arrangeant car il reçut le paquet. Il but alors une Tequila Maggoulita, puis il gerba sur sa femme. Puis le cadeau alla au cavalier de Kim, qui alla dire ce qu'il pensait de Magnus qui réagit en l'envoyant au tapis d'un sort, pauvre type. Le cadeau avait été donné à la folle qui alla elle aussi dire ce qu'elle pensait au bon docteur. Puis elle alla redonner le cadeau à la métisse, qui alla embrasser le doyen. Le cadeau retourna à Marcus qui alla faire une discussion animé avec Malefoy qui devait ne pas être en sa faveur vu la tête qu'il tirait. Puis à cet instant il donna le cadeau à sa femme. Il se mit alors à réfléchir, mais que pouvait-t-il faire, pour que ce cadeau n'arrive pas jusque à lui ,il savait qu'il était un peu égoïste mais tout ce qui était arrivé jusque là était humiliant,Il alla quand meme près de Kim et son partenaire et cria
-Y a un Médicomage dans la salle ?