-RHA MAIS POURQUOI TU M'AS REFILE CA ?!

Lucrécya fusilla du regard son époux. Ce dernier haussa les épaules, sans s'en faire.

-Ben, tu sais... parce que ça t'était destiné, tout ça...

-MAIS POURQUOI MOI ?!

Marcus fit le même mouvement désinvolte de ses épaules, et la petite batteuse serra les dents.
Mais sa colère fut bien vite détournée : une fois de plus, ses yeux s'écarquillèrent et ses pupilles se dilatèrent...

D'un mouvement lent et tremblant, Lucrécya sortit sa baguette, le visage rouge sous l'effort de concentration qu'elle semblait faire.

-Gniiii.... grinça-t-elle.

Marcus parut embêté :

-Je suis désolé mon p'tit Cognard, mais ça t'était destiné, tout ça tout ça...

-Gniiiiiiiii...

Malicia se pencha sur son amie, les yeux ronds :

-Ca va Lustucru ? s'enquit-elle, inquiète.

-Gniiiiiiiiiiiiiiiiiii....

-Et voilà, nous avons définitivement perdu Rincevent, soupira Malefoy en croisant les bras.

-Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.... SUBCINGULUS !

-HIIIIIIII !

La pauvre Malicia couina de douleur, et bascula en arrière sous les effets du sortilège que venait de lui lancer la brunette, sans prévenir.

Cette dernière rangea sa baguette d'une main encore tremblante, puis, la face grimaçante, rouge de honte et de colère face à son impuissance, fit demi-tour et se planta devant Kimberlie McCormick.

-Ce cadeau t'est destiné !

Et elle lui fila le paquet maudit.

Quelques minutes plus tôt...

Comme tendu soudain par un ressort, Titus se redressa d'un coup en grimaçant de douleur. Puis son regard se fit un peu vitreux alors qu'il fixait droit devant lui. Kim et Myo se regardèrent, inquiètes :

-Il est toujours un peu dans les vapes... fit Myo en se tordant les mains.

-Ouais, mais au moins ses blessures les plus graves semblent avoir guéri... dit Kim en examinant le costume tâché de sang du cowboy. Bien joué !

La sorcière aux cheveux verts fixait le fixait toujours, se demandant visiblement si l'essence de dictame et l'alcool n'avaient pas eu d'effets secondaires.

-Le sort de ce paquet cadeau à la con a peut-être pas tout à fait disparu... suggéra Bibi, juchée sur l'épaule de Myo. Il était tellement déglingué que ça lui a peut-être ramolli le cerv-

-A BOIRE ! gueula tout à coup Titus, le regard se faisant un peu plus alerte.

-Les deux sorcières Gamma l'observèrent, horrifiées :

-A boire ?? fit Kim. Tu crois pas que t'as eu ta dose ?

Le yankee lui jeta alors un regard torve, et ses veines recommencèrent à palpiter dangereusement. La batteuse métisse leva les mains pour l'inciter au calme :

-Ok, c'est bon !!

Elle regarda autour d'elle et trouva une bouteille de rhum magique, intacte. Elle la dévissa et la tendit nerveusement au ricain qui l'attrapa d'un geste brusque, avant de l'écluser à même le goulot. Puis il jeta le cadavre contre ce qu'il restait du bar, et se releva d'un bond, tanguant sous l'effet de l'alcool :

-Merci b-bizut. Maintenant...

Il dégaina sa baguette et son regard se fit meurtrier :

-...je vais m'o-occuper de ce grand con-connard en haut-de-forme.

Alors qu'il s'apprêtait à repartir en direction de Magouille, ses amies se jetèrent sur lui pour le retenir :

-MAIS T'ES DINGUE OU QUOI ?!! s'égosilla Myo en pleine panique, tentant de ceinturer le Gamma. UNE FOIS CA T'AS PAS SUFFI ?

-NON CA A- CA A PAS SUFFI !!! gueula Titus, aviné et écumant de rage. LA PREUVE : IL... EST TOUJOURS DEBOUT !!! J'VAIS TE REC-RECTIFIER CA VITE FAIT, ...MOI !!! A GRAND COUPS DE... POMPE DANS LE FI-FION !!!!

-Incarcerem ! fit la voix de Kimberly.

-De qu-

le cowboy se retrouva aussitôt saucissonné et s'écroula lamentablement sur le parquet de la salle.

-KIM !!! vociféra Titus, encore sous l'effet de la boisson. DE... DETACHE-MOI TOUT DE SUITE !!!

-Sûrement pas ! décréta-t-elle en croisant les bras, furieuse. Et estime-toi heureux : je pensais t'assommer à coups de batte au début !

-DETACHE-MOI !!!

-...

-S'il... s'il-te-plait ?

-Tu dois me promettre que tu vas te tenir tranquille.

-Ok...

-Diffindo.

Les liens du cowboy tombèrent à terre, tranchés. Il se massa les poignets, bougon.

-Tu dois te reprendre maintenant ! Y a un truc pas net, et on a besoin de toi ici ! le gronda la bizut.

Titus baissa la tête, puis coula un regard sur le côté vers Myosotis. Ses yeux se rétrécirent, alors que la colère reprenait le dessus :

-Qu'est-ce qu'elle... fait ici au juste ? balbutia-t-il sans même nommer la Gamma.

-Elle reste avec nous, décréta Kim. Accepte-le.

Myo regarda son ami, les yeux embués :

-Je suis désolée, Titus ! Si tu savais comme je suis désolée pour tout ce qui s'est pass-

-Ouais si tu le dis... la coupa-t-il en se levant.

-Reprenez-vous ! demanda la batteuse Gamma. On a un truc chelou sur le dos maintenant ! Ce paquet cadeau qui circule, ça commence à faire du dégât ! Faut qu'on trouve l'enfoiré qui nous l'a refilé ! Et vite ! Vous avez une idée ?

Titus secoua la tête et réfléchit, mais il se sentait toujours complètement stone. Lucrécya Flint choisit alors ce moment pour débarquer à leurs côtés, sans crier gare. Elle tendit le paquet maudit à Kim :

-Ce cadeau t'es destiné.

Tous restèrent muets et horrifiés, fixant la Gamma et attendant l'inévitable.

- AH NON ! Dégages avec ça Rince... commença-t-elle alors que Lucrécya se barrait non sans une certaine satisfaction d'avoir donner ce truc à son ennemie jurée.

Soudain, ce fut comme si un voile venait de couvrir son esprit. Ses yeux affichaient un regard vide mais pourtant obnubilé par le présent maudit.  
Au même moment, Kyle arriva et, sûrement en voyant le parrain de son ami couvert de son sang et avec ce teint vitreux, s'empressa de crier :

- Y'a un Médicomage dans la salle ?
- Non mais je vais bien mec. dit alors Titus en fourrant ensuite le goulot de sa bouteille dans sa bouche.
- Mais c'est sûr ! Tu vas bien ! Tu as vu ta tête récemment ?! s'écria Myosotis, quand même inquiète et sûrement agacée par le comportement de du ricain.
- Ça ne te concerne plus la tête que je peux avoir de toute manière.

Si Myosotis était sur le point de répliquer afin de s'expliquer, à côté Kyle ne semblait pas intéressé par ces chamailleries. Jetant un œil à Kimberlie, il haussa un sourcil :

- Je crois qu'elle ne va pas très bien... Ne t'inquiètes pas Kim, je vais essaye de...

Il se coupa lorsqu'il essaya sans succès de défaire la métisse de ce cadeau des enfers.  

- Lâches ça bordel ! C'est mauvais pour toi !
- C'est... un... magnifique... cadeau.... prononça-t-elle machinalement alors que âme lui hurlait de laisser Kyle l'aider...

D'une force qu'on connaissait bien à Kim, elle tira sur le paquet cadeau ce qui manqua à Kyle de perdre son équilibre, puis, elle s'éloigna de ses amis.

- Où est-ce qu'elle va ? demanda Myosotis.
- Je crois qu'elle va vers ce pervers de Magouille... en déduit Kyle.

Toujours allongé sur le sol, Titus Reynolds cracha le contenu d'alcool qu'il venait d'avaler. Dans un grand geste pour désigner sa bizut, il reversa une partie de sa bouteille sur le sol. Les yeux écarquillés, ce qui lui donnait des allures de clodo psychopathe, il se mit à crier :

- Mais ! EMPÊCHEZ LA ! Je ne veux pas qu'elle roule une pelle à ce foie jaune pour une quelconque raison !!!
- Elle va embrasser ce vieux gars à cause de ce cadeau foireux ?!
- Et si... et si elle avait le même gage que toi, Titus... ?

Le visage du Gamma devint d'autant plus blême qu'il ne l'était déjà. Dans la précipitation, il essaya de se lever. Pris de vertiges, Myo essaya de l'aider. Une aide... qu'il rejeta violemment :

- Lâches moi ! J'veux pas de ton aide !

Pendant ce temps là, Kimberlie se sentait l'envie irrépressible de dire tout ce qu'elle pensait, face à face avec le Doyen. Ce qu'elle n'avait pu faire toute à l'heure par bon sens, elle se sentait assez courageuse pour le faire. Sauf... que ce n'était pas du courage. Possédée par ce cadeau du chaos, elle n'arrivait à faire machine arrière. Pourtant, plus elle s'approchait du bar où s'accoudait le Doyen en pleine conversation avec une étudiante à la poitrine généreuse, plus elle sentait de sueurs froides couler le long de son dos. Elle se voyait déjà jonchant dans son propre sang, tâchant sa jolie robe, collant ses cheveux peignés... Elle déglutit sans pouvoir faire demi-tour.  

- Vous savez, c'est toujours bénéfique de devenir la maîtresse du Doyen d'une université. Ma douce enfant aux cheveux verts le savait très bien, pourtant, je sens que ce soir, il ne faut pas que je compte sur elle. Oh, elle reviendra en rappant. Après tout, il n'y a pas meilleur amant que moi, mais il me faut une collation de Noël si vous voyez où je veux en venir, vous et votre poitrine rebondie ?

Il fit danser ses sourcils, se qui eut le don de dégoutée la jeune sorcière qui s'enfuit dans les bras de son cavalier.

- Cette jeune pucelle ne sait vraiment pas ce qu'elle rate.

Ce fut alors que Kim se planta devant lui. Le Bon Docteur posa alors son regard sur elle en s'attardant bien trop longtemps sur la poitrine de la garçon manquée qui n'en avait pas l'air. Pourtant, lorsqu'il la regarda dans les yeux, ou presque, il grimaça légèrement.

- Vous voulez vous excuser pour toute à l'heure mademoiselle ?
- Oui... je voudrais m'excuser de ne pas avoir eu les couilles de vous dire tout ce que j'avais sur le cœur...
- Je suis désolé Miss, mais je ne fais pas dans la couleur... Mais j'ose espérer que mon fils Typhus dont vous êtes la cavalière est presque un aussi bon parti que moi sous la couette, si vous voyez ce que je veux dire !

Elle prit une grande inspiration et fronça les sourcils d'une colère sans fin :

- Vous êtes qu'un pervers ! La pire saleté jamais vécue sur cette terre ! Rien que de penser à vous me dégoute au plus haut point ! Je n'arrive pas à imaginer comment Myosotis peut juste vous autoriser à lui prendre la main ! Ça m'énerve la façon dont vous la regarder, dont vous lui parler ! Ça me donne juste envie de vous foutre un coup de batte sur le sommet du crâne en écrasant votre chapeau dégueulasse par la même occasion ! Cette université était la meilleure au monde avant que vous n'arriviez ! Vous faite pourrir endroit où vous débarquer ! Si je n'avais pas aussi peur de vous ça ferait belle lurette que j'aurais parler de toutes vos magouilles et vos arnaques à mon père qui est Ministre au Ministère je vous signale ! Vous me dégoutez et pourtant à chaque fois que je vous vois je suis partagée entre l'idée de vous botter le cul ou de fuir en courant. Mais si vous faite encore du mal à Titus de cette façon, je crois que je ne vais plus vraiment hésiter !

Le silence s'installa. Le visage de Kimberlie se détendait, mais encore sous l'effet du cadeau, elle arrivait à se sentir fière. Au fond, ça faisait un bien fou de lui balancer ses quatre vérités.

- Kim !

La métisse se tourna vers Kyle, mais son sourire disparut. Elle ne pouvait pas contrôler son corps qui voulait donner ce cadeau maudit à son ami si cher. Elle ne voulait pas lui donner des problèmes, mais sans être capable de se raisonner, elle déposa le cadeau dans les bras du bizut PAF.

- Ce cadeau t'es destiné...

Elle reprenait doucement ses esprits, ce fut de cette façon qu'elle sentit son sang se glacer. Ses rendant enfin compte de ce qu'elle avait fait elle serra ses bras autour d'elle tout en tremblant. Malgré tout ça, elle avait encore l'impression que face à la puissance de magie du Doyen, elle était impuissante...
Elle regarda Kyle dont les pupilles s'étaient dilatées. Figé, rien pour lui était plus important que ce cadeau du chaos.

- Désolé Kyle... murmura-t-elle en grimaçant.

Puis elle se retourna vers le Doyen, sa tête dans les épaules, toujours grimaçante.

Le cœur de Myo rata un bond lorsqu'elle vit son amie se diriger vers Magnus Magouille. Avec ce foutu paquet cadeau dans les bras, ça ne laissait rien présager de bon. Mais vraiment rien.

Titus essayait de se relever, dans un empressement que la fille-chlorophylle prit pour une preuve de l'amour du Gamma envers la batteuse. Elle tenta de l'aider néanmoins, mais il la rabroua vertement :

- Lâche-moi ! J'veux pas de ton aide !

La sorcière aux cheveux verts n'insista pas. Ça lui faisait mal, mais elle savait que c'était amplement mérité. Soit il faudrait plus de temps au ricain pour lui pardonner, auquel cas elle serait patiente, soit... il ne lui pardonnerait jamais. Et là, elle.... elle...

Elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans lui, en fait, mais ce n'était absolument pas le sujet du moment ; il y avait plus grave en cours. Lâchant Titus (et le laissant lamentablement retomber à terre dans un fracas de bouteilles cassées), elle se précipita à la suite de la métisse, jupon relevé histoire d'aller plus vite, prête à intervenir s'il le fallait.

- Faites qu'elle embrasse Magnus, faites qu'elle l'embrasse, faites qu'elle l'embrasse ! marmonna-t-elle entre ses dents, très inquiète.

Elle n'aurait jamais cru penser une telle chose un jour, mais c'était encore le gage qui garantirait le plus sa sécurité. Parce que pour l'avoir côtoyé assez souvent ces derniers temps, elle savait que Magnus pouvait se révéler intraitable, voire... dangereusement sociopathe.

Mais hélas, Kim n'embrassa pas l'escroc moustachu : visage fermé, sourcils froncés, elle se contenta de lui hurler ses quatre vérités, avec une détermination qui lui venait très certainement de cet enfoiré de cadeau empoisonné.

Le doyen n'eut pas l'air d'apprécier : il leva les yeux au ciel en soupirant.

- Fichtre, est-ce que tous les étudiants se sont donnés le mot, ce soir ?

Il sortit sa baguette, la pointant presque nonchalamment sur la batteuse, qui avait perdu ses couleurs :

- En temps normal, miss McCormick, j'aurais passé sur votre arrogance, parce que vous avez une poitrine des plus rebondies, et ça m'est agréable à l'oeil, badina-t-il. Mais voyez-vous, vous êtes noire. Et cela doit être puni.

Mais avant qu'il n'ait pu prononcer le moindre sortilège, Myo se jeta devant son amie, et fit face à Magouille, les bras écartés :

- NON ! Je t'interdis de lui faire du mal !

Le Doyen la considéra froidement, et la semi-dryade déglutit. Elle ne savait pas si Magnus l'appréciait au point de ne pas la blesser et de laisser couler l'affront de Kimberlie... mais c'était un risque qu'elle était prête à prendre pour sa meilleure amie. Pour sa SEULE amie.

Drago ne le montrait pas, mais ce Bal commençait très sérieusement à lui porter sur les nerfs. Passe encore qu'il ait du venir sans cavalière. Passe encore qu'un elfe de maison alcoolique ait jeté son dévolu sur lui pour la soirée. Passe encore que son ex l'ait encore une fois copieusement méprisé. Passe encore qu'un cadeau empoisonné l'ait forcé à attaquer son ami.

Mais que ledit ami, la seule et unique personne en qui il avait confiance et dont il pensait être apprécié le mette plus bas que terre, qu'il le dépeigne comme il l'avait fait, sans se soucier le moins du monde de l'humiliation que cela constituait pour l'alpha, cela il ne pouvait le tolérer.

Cependant, Drago ne le montra pas tout de suite. Non. En pur fruit de la Haute Société, le blondinet s'était contenu. Le paquet avait probablement poussé Marcus à lui dire toutes ces horreurs. Le problème, c'est que son ami semblait vraiment les penser.

Drago serra les mâchoires en regardant le PAF lui tourner le dos et donner le fléau à sa femme. Il les serra encore plus quand elle se mit à avancer vers Malicia et quand cette dernière tomba à terre. Il ne les desserra toujours pas quand il s'avança vers son ex, et l'aida à se relever, tandis que Rincevent partait se débarrasser du cadeau auprès de la première victime venue.

Il leva froidement les yeux vers Marcus, qui se frottait l'arrière du crâne d'un air gêné :

-Wow, ce paquet, c'est vraiment pas un cadeau... ricana ce dernier.

L'alpha ne sourit même pas au jeu de mot :

-Flint, te rappelles-tu ce maléfice que je t'ai lancé plus tôt dans la soirée ? demanda-t-il.

-Euh... Ouais ? lui répondit le PAF.

-Je suis sincèrement désolé de te l'avoir jeté. En revanche...

Il s'avança et pointa sa baguette sur Marcus :

-Celui là, je ne le regretterai absolument pas. Periculo Pugno !

Flint tomba à terre.

- Ne m'adresse plus jamais la parole. asséna Drago.

Il tourna les talons et s'en alla, sous le regard étonné de Malicia et Marcus :

- La pédale narcissique qui ne parle pas assez de quidditch vous salue.

Sur quoi, Drago fendit lentement la foule et, avec un calme toujours olympien, monta sur une table. Il visa sa gorge :

-Sonorus.

Il considéra le stade d'un regard glacé :

-Votre attention, s'il vous-plaît : veuillez cesser pour un moment vos danses ridicules, vos cours ineptes, et vos conversations pathétiques. J'ai un message à faire passer et je souhaite le faire dans le silence le plus total.

Son regard se durcit alors que tous le regardaient avec étonnement :

-Monsieur X. Vous vous êtes bien amusé avec votre cadeau et vous nous avez tous humiliés autant que vous le vouliez. articula-t-ild'une voix sans âme. Un marionnettiste n'étant jamais bien loin de ses marionnettes, je sais que vous êtes quelque part dans ce stade, à vous délecter de votre spectacle. Mais sachez que ce petit jeu est fini. Je vais vous chercher, je vais vous trouver et quand je vous aurai trouvé, je briserai chacun de vos os comme si c'était de la paille, et croyez-moi, je les hacherai tellement menu que tout le poussos du monde ne pourra rien faire pour vous. Vous vouliez attirer notre attention ?

Il eut un petit sourire sadique :

-Vous l'avez.

Le Bon Docteur fixa un long moment les yeux humides et suppliants de son ancienne maîtresse aux cheveux verts. Pensif, il se lissa le bout de la moustache, et soupira longuement.

-Ah, Femmes, vous causerez ma perte ! s'exclama-t-il enfin, en levant les bras au plafond avec emphase. Soit. Je consens à épargner ton amie mulâtresse.

Le visage crispé de Myosotis se détendit aussitôt, et elle se permit même un petit sourire soulagé :

-Merci Magnus.

-Sous réserve, bien évidemment, de quelques conditions non négociables, rajouta le doyen, un sourire mauvais aux lèvres.

Le sourire de la chlorofille disparut aussitôt :

-...Hein ?

-Chère et naïve Myosotis... fit Magouille en secouant la tête, condescendant. Rien n'est gratuit en ce bas monde !

Il mit ses mains derrière son dos et s'avança vers les deux Gammas, comme un rapace tournant autour de ses victimes.

-Je consens à épargner la mulâtresse, si toi-même tu consens à m'accorder deux choses vraiment insignifiantes.

Myo soupira, blasée :

-Ok. Qu'est-ce que tu veux ?

Le chapeauté hocha la tête, ravi :

-Un vigoureux massage de mes cors aux pieds. Tu sais bien, avec cette lotion au jus de véracrasse que j'affectionne tant.

L'étudiante aux cheveux verts grimaça, puis poussa un soupir :

-Mouais. Pourquoi pas.

-Et une nuit torride en ta compagnie.

Kimberlie, qui n'avait rien dit jusque là, bondit littéralement en avant :

-NON MAIS CA VA PAS ?! Je préfère mille fois me faire tabasser que laisser Myo entre vos pattes dégoûtantes ! Allez-y ! Jetez-moi un sort !

Elle leva le menton avec détermination, mettant le Doyen au défi de l'attaquer.
Mais le moustachu se contenta de la considérer avec dégoût.

-Certes, miss McCormick, c'est aussi une possibilité. Ce ne serait pas aussi jouissif, mais ce serait déjà divertissant. Mais dans ma grande magnanimité, je préfère laisser Myosotis faire son choix.

Il se tourna vers la dryade, et la dévisagea avec un regard brillant de concupiscence.

C'est toute embêtée que Lucrécya se dirigeait vers Malicia, pour l'aider à se relever après le violent sortilège qu'elle lui avait foutu en plein bas-ventre. Mais à peine fut-elle approchée de la métisse que quelqu'un se jeta sur elle, et elle tomba à terre en glapissant.

La batteuse fronça les sourcils et repoussa l'excitée qui s'agitait en vain dessus elle.

-Rho calme-toi Mali c'est pas ma faute c'est le cadeau qui m'a forcé!

Sauf que le visage furibond qui la dévisageait en serrant les dents n'était pas celui de sa métisse de meilleure amie. C'était la face écarquillée d'une Irlandaise bien connue pour sa santé mentale défaillante.

L'Irlandaise en question se redressa, et remit de l'ordre dans son tutu tout froissé. Puis, elle plissa les yeux et pointa l'AAA de son doigt inquisiteur.

-JE SAIS CE QUE TU MANIGANCES RINCEVENT RINCEVENT RINCEVENT!

-Griselda... Maugréa Lulu. T'as encore oublié de prendre des petites pilules roses que le dr Froud t'a prescrit ?

-MOI C'EST ZELDA ! Ragea Zelda. ET EFFEFFEFFECTIVEMENT J'AI OUBLIE DE PRENDRE MES PILULES AUJOURD'HUI MAIS JE VOIS PAS LE RAPPORT ET PUIS D'ABORD JE SUIS QUASIMENT GUERIE GUERIE GUERIE ALORS J'EN AI MEME PLUS BESOIN DE MES PILULES ROSES !

Comme pour lui donner tort, un tic nerveux incroyablement dérangeant lui vrilla compulsivement son œil globuleux, et elle se plaqua une main dessus en jurant dans un patois irlandais incompréhensible.

Lucrécya roula ses yeux dans ses orbites.

-Ah, ouais, ok. Bon O'Neil, c'est jamais un plaisir de discuter avec toi, mais la en plus jviens d'attaquer Mali alors j'dois voir si elle va bien.

-C'est bon, Dragonouchérichou s'en est occupé et elle est pas encore mouru, cracha Zelda.

-Ouais, mais quand même.

Lucrécya voulut se relever, mais la folle au Lethifold la plaqua à nouveau au sol.

-Mais c'est quoi ton problème ?! S'énerva la batteuse, en se débattant, lui flanquant au passage un méchant coup de pied dans les côtes.

-JE SUIS COLERE ! S'offusqua la garçonne.

-MOI AUSSI J'COMMENCE ! ET J'VOIS PAS LE RAPPORT AVEC MOI !

-Ahah tu fais l'innocente ? ALORS QUE TU ESSAYES DE ME PIQUER MON CAVALIER ?!

Lucrécya poussa de toutes ses forces la cinglée en tutu rose, et se remit sur ses pieds en un seul bond.

-Je te pique pas ton cavalier ! C'est Mali mon cavalier ! Enfin, ma cavalière ! Enfin... tu m'as compris, quoi !

-Ah ouais ? Alors pourquoi tu parlais à MON Marcus ?!

-C'est MON Marcus! Cracha Lulu. Au cas où tu l'aurais pas remarqué, on est mariés !

-Je m'en contrefiche : c'est MON cavalier ! Il m'a demandé de l'accompagner au bal de Noël ! Ce qui implique un contrat social implicite et non-facultatif entre nous, nous désignant, lui et moi, comme les deux parties de ce contrat, nous soumettant aux règles et contraintes de cette convention ! Si tu me le piques, le contrat sera rompu, la convention bafouée, la cohésion inexistante ! C'est socialement inacceptable !

Lulu se gratta la tête d'un air idiot.

-Euh... J'ai pas tout compris...

-Ca n'a rien d'étonnant, ricana la POP en croisant les bras. T'aurais été nulle en sport, tu te serais retrouvée chez les Omegas.

-Hey ! C'est pas vrai ! S'insurgea la brunette. Je me serais retrouvée chez les Gammas parce que j'adore picoler !

-Ca ne change rien. Ne me pique pas MON cavalier.

-J'en avais pas l'intention ! Et puis sérieux, avec tout ce qui se passe dans ce foutu bal, tu crois pas qu'on a d'autres niffleurs à fouetter que de savoir qui est le cavalier de qui ?!

Zelda cligna plusieurs fois ses yeux gigantesques.

-Ah oui, qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle, piquée par la curiosité.

-Tu te fous de moi ?! T'as rien remarqué ?! Cracha Lucrécya.

-Aaah toi aussi tu as remarqué que les bouchées à la saucisse étaient d'horribles et trompeuses bouchées à la saucisse... DE VOLAILLE ?!

-Hein ?!

Le silence retomba entre les deux jeunes filles, qui se considéraient avec des yeux ronds. La voix de Drago sous sonorus s'éleva soudain.

-Monsieur X. Vous vous êtes bien amusé avec votre cadeau et vous nous avez tous humiliés autant que vous le vouliez. Un marionnettiste n'étant jamais bien loin de ses marionnettes, je sais que vous êtes quelque part dans ce stade, à vous délecter de votre spectacle. Mais sachez que ce petit jeu est fini. Je vais vous chercher, je vais vous trouver et quand je vous aurait trouvé, je briserai chacun de vos os comme si c'était de la paille, et croyez-moi, je les hacherai tellement menu que tout le poussos du monde ne pourra rien faire pour vous. Vous vouliez attirer notre attention ? Vous l'avez.

Lulu tourna la tête et considéra, étonnée, le blond furibond. Elle se gratta à nouveau le sommet du crâne.

-Qu'est-ce qu'il a, encore, c'ui-là ?

Zelda haussa les épaules pour montrer qu'elle l'ignorait... puis elle ceintura Lulu en hurlant à la mort, et la plaqua à nouveau au sol.

Myosotis retint Kim d'un mouvement du bras, sans quitter Magouille du regard. Malgré le silence qui régnait, elle n'entendit même pas le laïus de Drago. Elle plissa finalement les yeux :

- Tu es répugnant, commenta-t-elle sèchement.

- Je sais, répartit Magouille, nullement touché par la froideur de la semi-dryade. Alors, acceptes-tu ?

- Je...

Elle s'interrompit, ne sachant comment finir sa phrase.

Pour être honnête, l'idée de passer une nuit avec lui ne la dégoûtait pas particulièrement. Si Malicia McGuire n'avait pas révélé leur liaison à tous les étudiants une poignée de jours plus tôt, elle partagerait encore son lit à l'heure actuelle.

Par contre, elle trouvait plus que méprisable la façon dont cet escroc libidineux essayait de lui forcer la main.  

Inquiète du mutisme de son amie, Kimberlie lui lança un regard anxieux :

- Tu ne vas quand même pas faire ça ?!

- Je... balbutia Myo, ne sachant toujours pas quoi répondre.

Elle était horriblement partagée. Elle n'avait aucune envie que Kim se fasse blesser. Mais son égo n'avait aucune envie de céder à Magnus de cette manière là. Elle n'était pas une marchandise, bordel de chiottes !

- Je... répéta-t-elle, les yeux dans le vague.

- Inutile de jouer les pudibondes, soupira le Bon Docteur en se lissant le bout de la moustache. Tu as déjà connu les délices de ce bon vieux Magnus une bonne centaine de fois !

Kim tourna vers Myo des yeux exorbités :

- ...Centaine ?! répéta-t-elle, choquée.

Myosotis rougit violemment :

- Heu... oui... enfin non... j'ai jamais compté... Peut-être... Plus ou moins...

Elle se reprit, et pointa un doigt accusateur sur le Doyen :

- Et puis, au lieu d'essayer d’extorquer les faveurs d'innocentes étudiantes, tu ferais mieux de t'occuper de ce cadeau ensorcelé qui sème le chaos dans le Bal !

- Je ne vois pas en quoi ça me concerne, rétorqua l'escroc d'un ton sans appel. Et j'attends toujours ta réponse.

Il leva sa baguette, et Myo grinça des dents.

- J'y penserai, grommela-t-elle finalement.

- Mais encore ? insista Magouille.

- Peut-être que oui, peut-être que non.

Le sourcil du Doyens s'arqua :

- C'est à dire ?

- On verra, fit la Gamma, sibylline.

- Comment ?

- Le sort en est jeté.

- Ça veut dire oui ou non ?

- Repose ta question plus tard.

- Pourrais-tu être moins évasive ?

- Une chance sur deux. Oh, regarde, une étudiante avec une poitrine encore plus grosse que la mienne !

Myo pointa quelque chose derrière le chapeauté, qui, la moustache frétillante, s'empressa de se retourner en criant :

- Bigre ! Ou ça, ou ça ???

Myo profita de cet intermède pour saisir le bras de la batteuse, et s'éloigner précipitamment, encore rouge de honte. Les deux se fondirent dans la foule des danseurs.

Alors qu'il venait de lancer un cri le mec allongé part terre lui dit que tout allait bien mais la fille avec les cheveux verts était d'accord avec lui.Puis Lucrécya Flint arriva et tenta de donner le cadeau à Kim mais il essaya de l'empecher de lui donner mais tout ce qu'il réussit à faire c'est se couper.Puis Kim partit droit vers le doyen et lui dit tout ce qu elle pensait,ce qui n'eut pas l'air de le déranger au début.Mais après Kim vint vers lui avec ce cadeau maudit et lui donna.A ce moment,il eut l'étrange impression de ne plus etre lui meme et il se voyait agir d'au dessus.Il détestait ce sentiment mais ne pouvait rien n'y faire car meme en mettant tout sa volonté ce cadeau la surpassait.

Il se vut alors en train de s'approcher du mec pour lequel il avait appelé un médicomage et pui lui regarda le slip de manière vraiment indiscrètes,il fut très géné .Enfin lui ne le savait pas ce qu'il faisait car dans l'état dans lequel il se trouvait réduisait fortement ses capacités intellectuelles.Mais intérieurement devoir assister à ce spectacle le rendait mal à l'aise et très géné.Puis après avoir fini son gage,il alla donner le cadeau à Drago Malefoy qui avait fait un sonorus et avait parlé d'un Mr X qui avait donné ce cadeau.Il lui donna donc en disant
Ce cadeau t'es destiné lui dit il.
Apèrs lui avoir donné son cadeau,il retourna vers Titus et tout d'abord il s'excusa pour son comportement anormal et lui dit que c'est la faute du cadeau,lui demanda ou était Kim car il avait momentanément perdu conscience.

-Aïe...bobobobo...aïe...

Malicia n'avait pas grand chose entre les jambes mais le subcingulus l'avait vraiment pas ratée et la pauvre sautillait sur place en serrant les dents, une larmichette à l'œil. Elle était pas du genre à se battre et elle n'était pas habituée à se prendre des sorts d'attaque. Elle s'était toujours demandé ce que ça faisait. Et ben, en rajoutant celui là aux autres qu'elle s'était reçu lors de son duel avec Myo, elle était pas déçue...

-Ouille... aïe...ouille... j'ai mal... ouïlle...

Arg. Elle était déjà bien ridicule dans sa robe affreuse et ça, ça n'allait rien arranger.  Mais elle n'en voulait pas du tout à Lustucru. Du tout, du tout : elle savait bien que c'était la faute de ce fichu cadeau, qui gâchait petit à petit la soirée. D'ailleurs, ça commençait vraiment à sentir le roussi et les gens haussaient le ton de temps à autres, et criaient sur leurs connaissances, leurs amis, leurs profs. Super la fête de Noël, vraiment.

Malicia grimaça. Lulu l'avait pas loupée. Marcus n'avait pas loupé Drago non plus, fallait dire. C'est sûr, son ex était loin d'être parfait. En fait, elle n'avait jamais vu un gars avec autant de défauts. C'était probablement pour ça qu'elle en était tombée amoureuse au départ. Mais bon, le portrait que Marcus avait fait était très exagéré, même pour quelqu'un comme lui.  

C'est sûr, il était égocentrique, égoïste, narcissique, et bien d'autres choses. Mais Mali n'avait jamais trouvé que Drago était particulièrement difforme, loin de là. Et elle avait toujours bien aimé sa façon de parler un peu bourgeoise. Om parlait un peu comme ça aussi. C'était probablement pour ça qu'elle s'était senti en confiance avec lui. Enfin, avant qu'il ne se révèle être un gros lourdingue. D'ailleurs, elle l'avait aperçu tout à l'heure, et il avait l'air d'être avec Gri maintenant. Le couple qui tue. Enfin bref...

Elle s'était quand même demandé comment Drago avait réussi à garder son calme quand Marcus l'avait insulté. Elle s'était même senti un peu mal quand il lui avait dit que tout le monde le détestait. C'était vrai. Tout le monde le détestait.  Et il s'en prenait plein la figure tous les jours. Rien qu'elle ne se gênait pas pour l'envoyer balader dès qu'il lui adressait la parole. Et elle avait souhaité de toutes ses forces, quand il avait torpillé leur relation, qu'il en bave.

Elle s'était pas attendue à ce que ses désirs deviennent réalité à ce point. Il en avait vraiment bavé. Un peu plus que nécessaire, peut-être. Et elle savait trop bien à quel point Drago tenait à Marcus et ce qu'il avait pu ressentir quand il lui avait sorti ce qu'il lui avait sorti. Et pourtant, il était resté très digne.

Malicia tourna la tête vers l'alpha qui était monté sur une table et menaçait Monsieur X comme seul un ex-Serpentard savait le faire.  A le voir si déterminé, elle ne put s'empêcher d'éprouver un brin de fierté, elle ne savait pas trop bien pourquoi. Au moins, il essayait de faire quelque chose de bien. Et elle avait toujours aimé voir Drago en colère.

Finalement, l'alpha descendit de son piédestal et jeta un regard méprisant aux gens qui l'entouraient et le dévisageaient surpris. La zeta prit un air résolu :

-Minus ?

Le PAF qui se frottait son œil se relevait péniblement à côté d'elle :

-Ouais Bouftout ?

-On va aller voir Drago.

-Hein ?! Mais il vient de me coller un pain, on est en guerre et... Aïaïaïaë !

La métisse venait de saisir Marcus par l'oreille et le tirait derrière elle. Elle passa devant Lucrécya qui était en train de se battre avec Zelda.

-Lulu ! Zelda ! Vous venez ? fit-elle.

Zelda bondit sur ses jambes :

-Le Maître des Ténèbres nous appelle ? demanda-t-elle enthousiaste.

-Non.

La métisse eut l'air pensive :

-Enfin presque. finit-elle par dire. Venez.

Lucrécya embraya sur sa foulée :

-Dis... pourquoi tu fais du mal à Marcus ?

-Parce qu'il a été vilain. rétorqua la métisse.

-Ah.

Lucrécya haussa les épaules :

-Ok !

-Hey ! s'insurgea le PAF.

-T'as entendu Mali, Marcus, t'as été vilain ! ricana la batteuse en mettant les mains dans les poches de sa robe.

La petite troupe vint se planter devant Drago :

-Tu veux vraiment faire la peau à Monsieur X ? demanda Mali.

L'alpha jeta un regard mauvais à Marcus qui lui fit un petit "coucou" de la main. Il finit par lui jeter un regard glacé :

-C'est effectivement dans mes projets. finit-il par répondre.

-Super. On en est.

La métisse regarda ses amis et leur fit un  grand sourire :  

-Donnez moi un M ! Un O ! Un MONSIEUR X ! scanda-t-elle en levant le bras gaiement. On va trouver le vilain pas beau et lui faire une sacrée fête de Noël ! Ça lui mettra des épices dans ses gâteaux aux épices ! Qui est avec moi ?

Ses amis la regardèrent sans rien dire.

-Epices ! Noël ! Ben quoi vous comprenez pas ?! expliqua la zeta.

Elle leva les yeux au ciel :

-Bon, ok, qui veut chercher Monsieur X et lui maraver grave sa tronche ? fit-elle, blasée.

Ses amis levèrent la main avec enthousiasme.

-Génial ! s'exclama Malicia, ragaillardie. Par où on commence ? Quelqu'un a une idée  ?

Alors que tous commençaient à se creuser la tête, Kyle arriva de nulle part et fourra le cadeau dans les mains du blondinet.

-... Quelqu'un a une meilleure idée ? fit la zeta d'une petite voix gênée.

-MOI J'AI UNE IDEE !

Lucrécya, Malicia et Zelda se tournèrent vers Marcus, qui avait fièrement posé ses poings sur les hanches et bombait le torse.

La métisse eut l'air suspicieuse :

-Tu as une idée, Capitaine Minus ?

-Ouais !

-Toi ?

-Ouais !

-Une IDEE ? insista la Zeta.

-Bah ouais !

-Ça concerne le quidditch ? tenta Lucrécya en leva un sourcil.

-Nan ! J'ai une idée à propos du cadeau qui nous fout la honte depuis tout à l'heure ! insista Marcus, qui commençait à se vexer. Ça m'arrive aussi d'avoir de bonnes idées !

Les deux amies se jetèrent un regard. Zelda, elle, pouffa d'un rire moqueur :

-Ah oui ? Quand ça ?

-Ben, comme la fois où... commença le PAF. Vous savez, quand y'a eu ce... ah non, ça avait pas marché. Ou la fois où j'ai sauvé ce.... ah non, il est mort. Oh oh oh ! Et puis cette soirée avec ce truc qui... ah non, ça avait été un vrai fiasco...

Il réfléchit quelques secondes, et se gratta sa tignasse. Puis, il renonça à trouver, et frappa son poing dans sa main :

-On s'en fout du passé ! L'important c'est qu'il faut agir ! J'en ai assez de dire des méchancetés à mes potes ! J'en ai assez que tout le monde s'attaque sans raison ! J'en ai assez qu'on essaye de regarder mon calbute !

-A ce propos, tu pourrais remonter ton pantalon, maintenant... grommela Lulu.

Marcus l'ignora :

-J'en ai assez de risquer ma vie en avalant des produits Magouille ! J'en ai assez que Bouftout roule des pelles à des vieux pervers moustachus !... Euh... non, attendez... non, ça s'était drôle en fait.

Il se mit à ricaner grassement, sous l'oeil noir de la métisse, qui serra ses petits poings.

-Et sinon, ton idée ? fit Zelda, en bâillant.

-Ah ouais ! J'ai pensé : si notre problème c'est ce cadeau... DETRUISONS LE CADEAU ! INFLAMMARAE !

Il pointa sa baguette sur le paquet que Drago, bien silencieux, fixait intensément, et une boule de feu incandescente se dirigea sur le paquet, sous le regard horrifié des trois filles.

Le gros nuage de fumée qui entourait le groupe s'évapora peu à peu alors que tous toussaient et reprenaient leurs esprits. Le visage noir de suie, les cheveux ébouriffés, Drago ferma les yeux et prit une forte inspiration pour se calmer. Le cadeau n'avait pas bougé de ses mains.

-Flint ? demanda-t-il enfin, d'une voix posée.

Marcus, tout aussi sale que lui et les habits roussis se releva avec de grands yeux ahuris :

-Ouais, mon gars ? fit-il d'une voix effarée.

-La prochaine fois que tu essayes de jouer à l'apprenti démineur avec un artefact maudit aux origines inconnues j'apprécierais énormément QUE TU ME PRÉVIENNES AFIN QUE JE PUISSE T’ÉGORGER AVANT !!!

Les yeux du blondinet lançaient des éclairs.

-Ça l'a un peu touché, non ? demanda Marcus en se grattant la tête.

-NON !!! hurla l'alpha, hors de lui.

Il considéra le paquet : il était désespérément intact. Et tellement brillant qu'il ne pouvait en détacher les yeux.

Drago fronça les sourcils, visiblement très mécontent. Il passa devant ses amis d'un pas décidé et s'enfonça dans la foule. Quelques instants plus tard, il stoppa devant Archiwald de Winchester et le fixa en silence.

Ce dernier, toujours en robe, le toisa, une coupette à la main :

-Plaît-il ?

Le blondinet le saisit par une fanfreluche et le tira vers lui. Il l'embrassa longuement, alors que le malheureux chef des alphas se débattait. Finalement, il cessa et repartit comme si de rien n'était.

-IL SUFFIT ! hurla Archie. J'AI EMBRASSE PLUS D'HOMMES DANS CETTE SOIRÉE QUE DE FEMMES DE TOUTE MA VIE !!! QUAND CELA CESSERA-T-IL ENFIN ?!!!

Drago quant à lui se dirigeait vers la nouvelle victime de Monsieur X. Marcus le rejoignit :

-T'as embrassé ton chef ?! ricana-t-il.

-Je ne souhaite pas en parler. rétorqua Drago en essayant de garder sa dignité.

-Non mais... t'as embrassé ton chef !!! insista le PAF.

-Je ne souhaite toujours pas en parler. siffla l'alpha.

Sur ce, Drago flanqua le cadeau dans les mains de Myo :

-Ce cadeau t'es destiné.

Lui et Marcus disparurent aussitôt dans la foule.

Perdues dans la foule, Myosotis et Kimberlie avaient enfin disparut du champs de vision de ce vieux fou et pervers de Magouille. Si la métisse était mal sans sa dose de sport par jour, elle n'avait jamais autant transpirer de toute sa vie. Non pas par l'effort, à vrai dire depuis quelques temps, elle avait une pêche d'enfer et ça même en plein milieu de la nuit. Non, elle puait la peur à plein nez. pas très valorisant pour une ex-Gryffondor, certes, mais elle avait appris à se dire que chacun devait avoir sa propre peur. Pour Kimberlie McCormick, ce n'était pas Architruc qui pourtant l'avait séquestré et menacé, ce n'était ni Argus McMalden qui l'avait envoyé au dispensaire, mais bien cette saleté de moustachu qu'était le Docteur Magnus Magouille. Afin d'empêcher sa meilleure amie de passer une nouvelle nuit de l'horreur avec lui, elle avait été capable de voir sa peur en face, mais ça ne l'avait pas empêché de perler de tant de sueurs froides que les multiples sorts de lissages que sa chevelure avait subi n'avaient pas été suffisant pour empêcher quelques mèches collées à sa nuque de redevenir plus rebelles que jamais !
A côté d'elle, Myosotis était essoufflée comme tout. Pliée en deux, elle peinait à reprendre sa respiration :

- Je crois... qu'il faut... que... j'arrête... les cigarettes... réussit-elle à prononcer.

Soudain, la pauvre chlorophylle se fit attraper les épaules avec plus de force que nécessaire. C'était un fait... Kimberlie, parfois, ne mesurait pas sa force.

- Je te préviens ! Si tu acceptes de te vendre pour moi à ce vieux dégueulasse, je te préviens je vais... !

Elle ne trouvait pas ses mots. Après tout, habituellement lorsqu'elle menaçait quelqu'un, c'était d'une punition physique, un bon coup de poing en pleine poire ! Mais elle ne pouvait pas promettre ça, pas à Myo. Ce fut pour cette raison qu'elle se détendit en lâchant doucement son amie.

- Tu n'as pas à faire ça pour moi, un point c'est tout.
- Mais Kim. Si je ne le fais pas pour ma meilleure amie... à qui pourrais-je le faire. Ne dis pas de bêtises, ok ? dit-elle avec un sourire.

Si déjà la relation que Kimberlie avait avec Myosotis s'était concrétisée en une amitié sincère, depuis que la mi-dryade était plus ou moins exclue pour ses actes... ( bref ! ), une étape avait été franchie. Une confiance aveugle entre les deux sorcières s'était installée, et c'était bel et bien une étape importante pour Kimberlie qui n'avait jamais pu trouver une personne à qui elle pourrait parler de la fille qui sommeillait en elle.
Malheureusement, la soirée ne s'avérait pas riche en conversation de filles. Elle virait plutôt au grand n'importe quoi ! Il fallait mettre fin à tout ça !

- Je n'ai pas peur de Magouille. mentit-elle. Ne t'inquiètes pas pour moi pour ce coup. De toute façon, il me touche, il perd son poste. Mon père y veillera. Maintenant, si le Doyen ne veut pas démêler cette affaire de cadeau ensorcelé, il va falloir qu'on le fasse nous-même.
- Qu'est-ce que tu proposes ? demanda Myo, suspicieuse.
- Ben j'en sais rien moi, je comptais sur toi pour avoir une idée !
- On ne sait rien sur ce cadeau ! Je ne suis pas voy...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai une idée ! Si on pouvait attraper ce cadeau, je pourrais peut-être utiliser des sortilèges vaudous pour retrouver le coupable.
- Mais c'est génial ça ! Mais comment avoir le cadeau sans...

Elle se coupa en voyant arriver Drago derrière Myosotis. Celui-ci posa le fameux cadeau dans les mains de la sorcière aux cheveux verts et disparut. Myo fut presque prise de panique.

- On l'a maintenant... et je ne suis pas sûre que ce soit une bonne nouvelle... annonça Kimberlie, les sourcils froncés, prête à défendre son amie quelque soit son gage.

Kimberlie s'était insurgée contre l'idée que Myo se vende au doyen pour la sauver, et la semi-dryade n'avait pas pu s'empêcher de lui sourire, avec sincérité.

Kim s'inquiétait vraiment pour elle, et ça la touchait profondément. Myo s'était vraiment attachée à la métisse, et l'amitié infaillible de celle-ci, même après les événements du dimanche précédent, avait fini de convaincre la semi-dryade que Kim était plus qu'une simple pote de fraternité. C'était définitivement sa meilleure amie, sa sœur de cœur, quelqu'un de très important dans sa vie. Elle s'en voulait même un peu d'avoir pu ressentir de la jalousie à son égard, plus tôt.

Et si elle devait coucher à nouveau un jour avec Magouille pour la sauver, elle le ferait. Même si pour le moment, Myo avait réussi à se carapater loin du médicomage de pacotille, sans faire de promesse qu'elle ne voulait pas tenir.

Le pire là dedans, c'est qu'au fond d'elle-même, elle aimait bien Magnus Magouille, même si elle ne voulait pas l'admettre publiquement. Derrière son ego démesuré, sa perversion et sa Moustache, c'était en fait un homme... un homme... comment dire ? Ah oui : un homme pathétique. Carrément, pitoyablement, pathétique. Elle ne pouvait pas y être insensible : il lui faisait trop de peine.

Mais bon, ça n'excusait pas tout non plus. Et puis, inutile de s’appesantir sur celui qui refusait même l'idée de bouger le petit doigt pour sauver les étudiants : il était temps d'agir, et de stopper ce cadeau empoisonné.

Mais à peine les deux amies avaient ébauchées quelques vagues idées, que Drago Malefoy débarqua d'on ne sait où et fourra la boîte tant redoutée dans les mains de l'étudiante aux cheveux verts.

Cette dernière blêmit :

- Non non non non non non non NON NON NON NON NON NON !

Myosotis ferma les yeux, désespérée. Kim lui posa une main compatissante sur l'avant-bras :

- T'inquiète pas : quoique tu fasses, je te couvre. Et puis, si tu as une idée pour un de tes maléfices vaudou, c'est le moment ou jamais !

La fille-chlorophylle prit une longue inspiration :

- Oui... Tu as raison... Il faudrait peut-être que je...

Elle baissa les yeux vers le cadeau, et elle perdit aussitôt le fil de ses pensées. La seule chose qui emplissait son esprit, c'était ce paquet rutilant et ce joli nœud tout scintillant. Est-ce qu'il y avait quelque chose de plus beau au monde ? Elle en doutait fortement.

Voyant qu'elle était en train de perdre son amie, la batteuse lâcha un juron. Puis ses yeux se fixèrent sur Madame Zombie, qui était comme à son habitude installée sur l'épaule de la sorcière à la chevelure verte.

- Bibi ! Fais quelque chose !

La poupée cligna des boutons :

- Moi ?

- Oui ! Fais du vaudou !

- Comment tu veux que je fasse du vaudou ?! Je suis qu'une poupée !

- Oui ! Une poupée VAUDOU ! insista Kim.

Bibi croisa ses bras, bougonne :

- Ben demande à ta baguette d'envoyer un sortilège toute seule et on en reparle !

La métisse considéra avec inquiétude son amie, dont les pupilles s'étaient considérablement dilatées.

Encore une fois, Myosotis se mit à marcher sans le vouloir, le visage figé par une concentration vaine. Talonnée par une Kim aux aguets, elle se dirigea droit... vers l'endroit qu'elle venait de fuir.

- Myo ! Tu vas où ?! s'exclama la batteuse, anxieuse.

Mais toute question était inutile : rien ne pouvait arrêter la Gamma aux cheveux verts. Une goutte de sueur perlant sur son front plissé, elle se planta à nouveau devant Magnus Magouille.

Ce dernier était en grande conversation avec une Zeta horrifiée, qu'il retenait par le poignet :

- Oui, comme je vous le dis, chère étudiante en minijupe : je vous en veux terriblement d'avoir oublié mon cadeau obligatoire ! Mais pas d'inquiétude ! J'ai quelques idées pour que vous vous fassiez pardonner, si vous consentez à me suivre dans les toil.. oh Myosotis !

Le Doyen lâcha la malheureuse Zeta, qui en profita pour s'enfuir. Puis, un sourire concupiscent aux lèvres, il toisa l'étudiante en Sciences Occultes, en se lissant la moustache :

- Je savais que tu reviendrais, susurra-t-il. Tu ne peux te passer de ton fougueux étalon, n'est-ce pas ?

Myo ne répondit rien. Elle se contenta de tendre les bras, et de grommeler entre ses dents serrées :

- Dois... prendre... vêtement.... Dois... prendre... chapeau !

Elle attrapa le haut-de-forme du bon docteur, mais ce dernier, offusqué, le retint :

- C'est mon chapeau ! glapit-il d'un ton enfantin.

- Chapeau ! répéta la semi-dryade, d'une voix qui n'était pas naturelle.

- Mon haut-de-forme de fête, qui plus est !

- Chapeau !

- Un trésor de collection !

- Chaaapeau !

- As-tu seulement idée de combien de gallions j'ai du détourner pour me l'offrir ?!

- CHAPEAU !

Sous les yeux éberlués de Kimberlie, les deux luttèrent un moment, tirant chacun sur le haut-de-forme avec rage. Mais finalement, grâce à une force nouvelle très certainement procurée par la magie du cadeau, Myo parvint à l'attirer vers elle, et l'enfonça sur son crâne.

Ses pupilles redevinrent aussitôt normales, et elle croisa le regard outré du doyen.

- Oh... Je... je suis désolée, Magnus ! fit-elle en se mordant la lèvre inférieure. C'est le cadeau qui...

Elle baissa les yeux sur le paquet de Noël, qui s'était à nouveau matérialisé dans ses mains.
Et d'un coup, ce fut comme une évidence pour elle. Si ce doyen incompétent ne voulait pas lever le petit doigt pour stopper ce sortilège, parce qu'il ne voyait pas en quoi ça le concernait, elle allait lui montrer, elle, en quoi ça le concernait !

Sans une hésitation, la jeune femme tendit le paquet à Magouille, et le remit entre ses mains :

- Ce cadeau t'est destiné ! Amuse-toi bien !

Le Bon Docteur fixa la boîte avec surprise, comme s'il s'agissait d'une bombe artisanale.
Myosotis n'attendit pas la suite : prenant à nouveau le bras de son amie, elle fit volte-face et se mit à sprinter malgré le point de côté qui la tiraillait encore depuis sa dernière course.

- Viens, on se taille ! Et vite !

- Tu veux pas enlever ce chapeau de deux mètres ? suggéra son amie. Y'a mieux pour passer inaperçu !

Myo plaqua ses mains sur le haut de forme, mais ne parvint pas à bouger davantage : quelque chose de plus puissant que sa volonté était à l’évidence à l’œuvre.

- Je peux pas ! Je dois le garder, c'est mon gage...

- Génial... grommela Kim. Baisse-toi, au moins !

Myo acquiesça, et les deux se fondirent à nouveau dans la foule. Elles tentèrent de rejoindre Titus et Kyle : un peu d'aide pour tenter de résoudre ce foutoir serait pas de trop.

Magouille considéra le paquet avec amusement, le tournant dans tous les angles. Cela n'avait pas l'air maléfique le moins du monde. Ces étudiants faisaient vraiment tout une affaire pour rien ! De toutes façons, le Doyen en était persuadé : nul ne pouvait assujettir Magnus Maximus Magouille, et surtout pas un ridicule cad...

Les pupilles du Bon Docteur se dilatèrent.

Les moustaches de Magnus Magouille se raidirent.

Traînant des pieds, fixant devant lui en louchant, la bave aux lèvres, le doyen s'avança inexorablement vers Myosotis, avec la démarche d'un mort-vivant neurasthénique.

L'étudiante en question tentait de se cacher derrière le grand sapin qui trônait au milieu de la salle de bal, mais cela n'avait pas échappé au Dr Magouille. Il tendit la main vers elle, agrippa les cheveux verts qui dépassait du haut-de-forme vissé sur sa tête, et la tira sans ménagement vers lui, sous le regard horrifié de Kim.

La dryade grimaça de douleur. Elle écarquilla les yeux de surprise :

-Magnus ?

Le Bon Docteur, les yeux passablement vides, resserra sa poigne sur la chevelure verte de la jeune femme, qui laissa échapper un cri.

-Aïe ! Je suis désolée ! couina-t-elle, d'une toute petite voix. Je voulais te rendre ton chapeau, mais je ne peux pas !

Magouille ne parut pas s'émouvoir de la douleur de celle dont il était épris. Sans avertissement, il décocha au visage de la jeune femme un méchant crochet du droit, qui envoya la malheureuse valser contre les décorations du sapin.

Tous les étudiants alentour stoppèrent leurs conversations, et se tournèrent vers la scène, bouche bée. Kimberlie s'interposa, oubliant d'un seul coup toute la peur que lui inspirait le moustachu.

-NON MAIS VOUS ETES MALADE ?! cria-t-elle, enragée, sa baguette dégainée.

Magouille la repoussa sans ménagement, et s'avança à nouveau vers sa victime, louchant toujours, marchant tel un zombie décérébré.

Un murmure effrayé parcourut les étudiants. Om Kapoor fendit la foule, et se précipita sur Myo, qui gémissait en frottant sa joue déjà assombrie par un énorme hématome.

-Par Kali, comment te portes-tu ? s'enquit l'hindou, en s'agenouillant aux côtés de la sorcière aux cheveux verts.

Myo toussa. Elle cracha du sang dans sa main, et fut étonnée d'y voir une de ses dents.

-Pas trop trop bien, là... gémit-elle, sonnée.

-N'aie crainte, je vais te soig...

-Ce cadeau t'est destiné.

Om releva la tête et fut surpris de voir le doyen lui fourrer entre les mains le paquet scintillant.

Aussitôt, Magouille sembla reprendre ses esprits. Il écarquilla les yeux, choqué :

-Seigneur... Qu'ai-je fait ?! Je suis un misérable ! Un misérable !

Sous le regard de tous, il plaqua ses mains sur ses joues, et cria :

-Qui aurait cru, que moi, Magnus Maximus Magouille, aurait pu faire quelque chose d'aussi infâme ?! C'est effroyable !

Avec beaucoup de peine, Myosotis se remit sur ses pieds, et fit quelques pas hésitants vers lui :

-Ce n'est pas ta faute Magnus, fit-elle de sa voix douce. C'est le cadeau. Et c'est... C'est pas grave.

-Pas grave ? s'offusqua le Doyen. PAS GRAVE ?! ALORS QUE LA PERSONNE QUE J'AIME LE PLUS AU MONDE A ETE TOUCHÉE ?!

Myo sembla émue. Elle croisa les mains, les lèvres frémissantes :

-La... la personne que tu aimes le plus au monde ?

-Oui ! La personne que j'aime le plus au monde : MOI-MÊME ! cracha Magouille, furibond. J'ai été atteint par ce maléfice, alors que je me pensais hors de portée ! C'est catastrophique !

-Évidemment... grommela la chlorofille, en essuyant d'un revers de main le sang qui coulait encore de sa bouche.

Elle chancela, et son amie Kim se précipita pour l'aider.

Le Bon Docteur, quant à lui, se tourna vers la foule des étudiants, et leva les bras au plafond :

-J'offre une prime de cent gallions à qui me livrera le mécréant qui s'en est pris à Moi ! Ce cadeau doit être stoppé dans les plus brefs délais ! Fouillez ce stade de fond en comble ! Toutes les pistes seront bonnes à prendre ! Je me fiche de savoir comment vous procédez !

Une rumeur électrique parcourut aussitôt l'assemblée.
Mais cela n'améliora pas l'humeur de Magouille. Il tapa des talons, et hurla :

-SAUSSURUS ! AU PIED !

-Oui, Magnus ? fit le professeur, en se dandinant aussi vite qu'il le pouvait vers son doyen.

-Étiez vous au courant qu'un cadeau ensorcelé jetait le trouble parmi nos bons convives, et pouvait même me toucher, MOI ?

Hippolytain Saussurus soupira :

-Malheureusement oui, Magnus, il ne m'a pas épargné ! Cela doit être l’œuvre d'un génie du Mal...

-Et bien qu'attendez-vous ? siffla sèchement Magouille. Dites-moi tout ce que vous savez ! Donnez-moi vos indices !

Saussurus farfouilla les poches de son cardigan trop étroit, et en sortit quelques chose :

-Il y a d'abord ce mystérieux message envoyé à tout le monde par hibou ce matin-même : une lettre de menaces signée Monsieur X...

-Quoi d'autre ?

-Eh bien, on peut dire que le cadeau en lui-même est un indice. On pourrait tenter de remonter à la source en trouvant qui est le premier à l'avoir donné.

Magouille fronça ses épais sourcils et tapa du pied pour montrer son impatience :

-C'est tout ? grogna-t-il.

-Non, il y a également ces étranges et dégoûtants trois longs poils verts que j'ai trouvé... Ils me semblent excessivement louches, et je ne serais pas surpris qu'ils nous mènent tout droit au coupable.

Le moustachu grimaça devant les poils irradiants que son sous-fifre lui agitait sous le nez. Puis il fit volte-face, et mit ses mains dans le dos, dans un mouvement théâtral :

-Qui sera assez courageux pour enquêter sur ces pistes ? En tout cas pas moi : j'ai besoin d'un bon remontant !

Et il se dirigea vers le bar d'un pas conquérant.

Alors que Om tentait tant bien que mal de se concentrer sur ses pas de danse, perturbé par le regard dérangé et un peu trop exorbité à son goût de Gri O'Neill, il fut témoin de la brusque bouffée de violence du Doyen envers Myosotis, qui se cachait derrière le grand sapin.

Par tous les dieux ! Mais que fait donc ce démon à chapeau long ? ! La boisson aurait-elle déjà eu raison de son esprit maniaque ? La soirée est pourtant bien jeune, mais le voilà plus dépravé que jamais !!!
...
Oh mais... il tient le paquet cadeau maudit entre ses mains !

Une nouvelle douleur cuisante s'était faite ressentir, signifiant par là que son tourmenteur souhaitait lui parlait. Voyant que la sorcière irlandaise avait débuté un grand numéro de danse solo effrénée et ne faisait plus attention à lui, Om s'éclipsa discrètement et ouvrit son grimoire, y écrivant à toute allure :

"Oui ? Que...

"Ne crois-tu pas qu'il est temps d'agir ?"

"Mais..."

"Cette semi-dryade est mal en point, et c'est SON amie. Va la secourir sur-le-champ."

L'hindou hésita une seconde.

"Vraiment ? Notre Doyen est un homme fort dangereux dans ce genre de situation ! Je risque de..."

"Ton manque de compassion risque de paraitre louche. D'ordinaire tu n'aurais pas hésité une seconde à secourir un de tes amis en détresse ! Fais-le ! "

Om capitula et referma le livre. Puis il fendit la foule en direction de l'altercation, alors que Magnus Magouille venait de frapper Myosotis en pleine figure. Déglutissant, il s'agenouilla près d'elle, tandis que Kimberlie s'interposait entre le Doyen et son amie.

-Par Kali, comment te portes-tu ? s'enquit l'hindou, en s'agenouillant aux côtés de la sorcière aux cheveux verts.

-Pas trop trop bien, là... gémit-elle, sonnée.

-N'aie crainte, je vais te soig...

-Ce cadeau t'est destiné. Fit Magnus Magouille en donnant le cadeau à Om.

Surpris, l'étudiant en Médicomagie  jeta un regard paniqué à l'étrange artefact.

Oh oh...

Les doigts du Pi Omicron Pi se crispèrent sur le papier coloré du cadeau empoisonné. Son regard parcourut l'assistance qui observait le Doyen et ses vociférations, puis il se fixa sur une tête qu'il reconnut aussitôt.

Il se leva immédiatement, laissant Myosotis à son sort et se dirigea vers elle :

-Ava, mon amie...

La sorcière Zeta détacha son regard de Magnus Magouille et se rendit compte de la présence de l'hindou :

-Om ! Ca fait un bout de temps, dis-moi !

-Ava...

-T'es venu avec une cavalière ? Elle est où ? demanda la jeune femme avec un grand sourire.

-... tu es une grande amie...

La Zeta haussa un sourcil, intriguée :

-Oui ? Et alors, qu'est-ce que...

-Mais très honnêtement je dois te dire que tu peux être parfaitement exaspérante.

-Je... DE QUOI ?

Sans bouger d'un cil, l'hindou poursuivit :

-Absolument, très chère Ava. Tu as beau être au fond une bonne personne, tu n'en reste pas moins narquoise, prétentieuse, matérialiste, élitiste, et dotée d'un caractère épouvantable, je dois le dire.

Ava ouvrit la bouche, estomaquée. Elle voulut dire quelque chose, mais la soudaineté du discours de l'hindou, d'habitude si gentil avec elle, semblait lui avoir ôté l'usage de la parole.

-Tu as une tendance étonnamment pénible à prendre les gens autour de toi de haut, même tes amis. Et cela alors même que ceux-ci ne te veulent que du bien. Par quelle excentricité ton esprit est-il mû lorsque tu te comporte de la sorte, je l'ignore. Est-ce pour te donner une sorte de genre, celui d'une sorcière aussi revêche et cassante qu'une vulgaire élève en sixième année à Poudlard, simplement parce que tu trouves cela distingué, je ne saurais le dire.

En un flot interrompu, le Pi Omicron Pi, horrifié par sa propre attitude qu'il ne pouvait pour autant juguler poursuivit :

-Tu sembles également attacher une très grande importance à ton physique et à tes accoutrements. Tu ne devrais pas, tu renvoies l'image d'une jeune femme à la futulité abyssale. Sans parler du fait que tu es loin d'être aussi jolie que tu le prétends. Mais Ava mon amie, il y a une chose que je puis te clamer dès cet instant...

Om Rajesh Kapoor se pencha sur le visage de la sorcière, choquée par ses propos odieux :

-Tu dois cesser maintenant, ou tu resteras seule. Toujours.

Un silence pesant s'était à présent installé entre les deux étudiants, alors que la foule continuait à jouir des festivités tout autour d'eux.

-Coucouuuuuu !!! fit la voix de Gri de manière stridente alors qu'elle débarquait à leurs côtés. Je t'ai cherché partout, toi ! Tu fais quoi ? Tu fais quoi ? Tu fais quoi ? Tu fais qu...

-Ce cadeau t'es destiné. fit Om d'une voix monocorde en fourrant le paquet dans les bras de l'irlandaise.

Il cligna des yeux alors que ceux-ci faisaient de nouveau le point sur son environnement. Ses propos envers Ava lui revinrent immédiatement en mémoire, et il devint blanc comme un linge. Il tomba immédiatement aux pieds de la Zeta, plein de remords :

-Pardonne-moi mon amie, pardonne-moi !!! C'est la faute de cet ignoble cadeau maléfique ! Je...AAAARGH !

De nouveau la brûlure intense du vieux journal se faisait ressentir et il se leva maladroitement :

-Je... dois y aller...

Il battit en retraite précipitamment et ouvrit le livre noir à l'abri des regards, sortant sa plume spéciale de sa poche :

"Je ne me sens pas très bien, dois-je vraiment vous..."

"MOI NON PLUS JE NE SUIS PAS BIEN IMBÉCILE !!! CE PAQUET ENSORCELÉ EST UNE NUISANCE QUI VA NOUS METTRE DES BÂTONS DANS LES ROUES !"

"Ne m'en parlez pas. Je viens juste de narrer des propos proprement détestables à ma seule amie..."

"JE ME FICHE DE TES DÉBOIRES, LAQUAIS ! CE CADEAU VA METTRE A MAL NOTRE PLAN, VOILA LE PROBLÈME ! TU DOIS ENQUÊTER TOI AUSSI POUR QUE CELA CESSE ! "

Sur ce, le livre se referma tout seul d'une coup sec, laissant Om à ses pensées.

Par Shiva, ce cauchemar ne s’arrêtera-t-il donc jamais ? Je dois pister les allées et venues de ce cadeau démoniaque... Je ne sais point trop d'où il est venu, mais je me rappelle que la première personne à me l'avoir donné était Malicia, qui le tenait elle-même de...
Mais de qui au juste ?

Rouge de honte quant à son attitude envers son amie, l'esprit embrouillé par une myriade de questions, l'hindou s'enfonça de nouveau dans la foule, en quête de réponses.

-CRÉNOM D'UN BALAI !

Lulu n'avait pas pu s'empêcher de crier. Elle ferma ses poings, et se mit à sautiller sur place, le visage toujours plein de suie et les cheveux ébouriffés à l'extrême suite à l'Inflammarae foireux de Marcus.

Malicia, aussi sale que Lucrécya, regarda son amie se trémousser comme un enfant à la vessie trop pleine, et leva un sourcil étonné :

-Qu'est-ce qui t'arrive ? C'est voir Myosotis frappée par le doyen qui te met en joie comme ça ?

-Non ! Enfin, si, c'était génial aussi, mais t'as pas entendu ? T'as pas entendu ?!

-Quoi ?

Lulu se mordait les lèvres sous l'excitation :

-On peut gagner cent gallions si on résout l'affaire ! croassa-t-elle d'une voix encore plus éraillée qu'à son habitude.

Malicia considéra avec circonspection la batteuse. Celle-ci insista, en sautant sur place :

-Cent gallions ! CENT PUTAINS DE GALLIONS, MALI ! Imagine ce qu'on pourrait faire avec tout ce flouze !

La Zeta considéra les choses un instant.

-Mmh... c'est vrai qu'on pourrait acheter tout le matériel qui nous fait défaut pour le Magyar Déchaîné... concéda-t-elle.

-Et j'pourrais acheter des fringues !

-Et y'a des livres de Droit Gobelin que j'hésite à me procurer depuis un moment...

-Et j'pourrais acheter des fringues !

-Et y'a plein de trucs dont j'ai envie à la FNUC !

-ET JE POURRAIS ACHETER DES FRINGUES !

Les deux se sourirent en hochant la tête :

-A nous les pépètes ! s'exclamèrent-elles en chœur.

-En plus, renchérit Lucrécya, avec ton cerveau et celui de Malefoy, on résout l'affaire, et avec les muscles de Monsieur et Madame Flint, on cogne ceux qui arrivent à la résoudre avant nous, c'est parfait !

Toujours sautillante, elle se tourna vers Marcus et Drago, qui venaient de revenir vers elles.

-Ouais, mais quand même, mon gaillard : t'as embrassé ton chef... faisait le PAF, en se grattant la tête.

Le blondinet se tourna vers lui, à bout de nerfs :

-Pour la deux-centième fois Flint : J'AI PAS ENVIE D'EN PARLER !

-Les gars les gars les gars ! couina Lulu, en se dandinant d'une jambe sur l'autre. Les gars les gars les gars les gars les...

Malefoy la fusilla du regard :

-Quoi encore ?

Lulu lui lança un sourire hypocrite :

-Cent Gallions ! Si on résout l'affaire ! Du cadeau maléfique !

Marcus hocha la tête :

-Ouaip, on a entendu, mon p'tit Cognard !

-Vous vous rendez compte ?! A nous quatre, ça nous fait chacun...

Lucrécya se mit à compter sur ses doigts, bougeant les lèvres sans rien dire, les traits tirés sous l'effort de la réflexion.

-Cinquante gallions chacun ! s'exclama-t-elle au bout d'un moment beaucoup trop long.

-Wouah mon p'tit Cognard, t'es une vraie tête d'ampoule quand tu t'y mets !

Drago et Malicia s'échangèrent un regard dépité.

-Ca fait vingt-cinq gallions chacun, soupira enfin le blondinet, de sa voix traînante.

Lulu cessa d'un coup de sauter, et se tourna vers son collègue AAA :

-Vingt-cinq gallions ?

-Oui.

-Chacun ?

-Tout à fait.

-C'est tout ?

-Il semblerait.

La batteuse resta figée un instant... puis, sans crier gare, elle sauta sur une Malicia qui cria d'effroi, lui agrippa la main, et la tira au loin en courant :

-BYE BYE LES LOSERS ! ON PARTAGERA PAS NOTRE POGNON AVEC VOUS ! AH AH !

Les deux filles s'éloignèrent sous le regard admiratif de Marcus, et celui nettement plus blasé de Drago.