Be my Valentine !!!AVEC : Lucrécya & Neville
PRIVÉ / PUBLIC : privé !
DATE : 14 FévrierMoulée dans la magnifique robe de soirée bleue céruléum qu'elle avait achetée à l'occasion de l'annif de Mali, et perchée sur des talons qui la faisait presque paraître d'une taille normale, Lucrécya considéra le bâtiment chelou qui la surplombait, en plissant les yeux. Elle inclina légèrement la tête... mais ne trouva aucune logique quand même dans ce qui se dressait devant elle. Alors, elle fit la seule chose qu'elle faisait quand elle ne comprenait rien à rien : elle dégaina sa batte, et leva le bras.
Après tout, ce n'était pas comme si elle avait le choix. Car ce matin, elle en avait appris une bien belle...
Assise à sa place habituelle, à la longue table des Serpentards, Lucrécya bâilla. Le matin, ça n'avait jamais été son truc, et ce matin-là ne dérogeait pas à la règle. Ses longs cheveux noirs en bataille, la cravate verte obligatoire dénouée autour de son cou, la chemise débraillée et mal boutonnée, elle touillait sans y penser un gros bol de... de quelque chose qui ressemblait à du gruau incolore. Tout en luttant pour ne pas s'endormir sur le muffin recouvert de confiture, devant elle. Comme d'habitude, personne n'avait osé s'asseoir à côté d'elle, ni à sa droite, ni à sa gauche. Il devait sans doute y avoir une bonne raison à ça, et peut-être que ça avait avoir avec son caractère de cochon, ses pulsions asociales, et les coups de sa batte Séraphine... mais Lulu s'en fichait. Ça lui laissait plus de place pour s'étaler.
Malicia s'assit en face d'elle, les bras chargés de bouquins. Elle ignora une insulte anti-Gryffondor lancée au loin par Pansy Parkinson, et sourit de toutes ses dents à la brunette :
-Salut Lustucru ! Ça va ?
-Mmh.
Lucrécya frotta ses yeux, réprima un énième bâillement, et considéra la pile de livre oscillante que la métisse venait de poser :
-Tu dois lire tout ça pour tes cours ?!
-Non, c'est pour le plaisir, pourquoi ?
-Mmh, nan, pour rien, maugréa Lulu.
Malicia ouvrit un énorme volume poussiéreux, titré « La Bipolarité des Strangulots d'Eau Douce », et sa tête disparut derrière. Plongée dans sa lecture, elle agita sa baguette, et une tartine de pain de mie vola jusqu'à elle.
Lulu soupira, et baissa à nouveau le nez dans son bol de gruau. Quand soudain, une ombre la surplomba.
-Euh... j'peux m'asseoir là ?
Lucrécya se retourna vivement, et écarquilla les yeux : Marcus Flint se tenait devant elle, en se frottant le bras d'un air gêné, comme un benêt.
-Oh, salut Cap'taine, marmonna la batteuse.
-Cette place est libre ?
-Ouais, 'fin, non, 'fin, j'veux dire... bafouilla-t-elle.
Ce que son interlocuteur ne réalisa même pas :
-Bien, bien...
Il s'assit juste à côté de la brunette, et la fixa d'un air idiot. Sans rien dire.
Lucrécya plissa les yeux. Marcus était ce qu'on aurait pu appeler un élève populaire, parmi les Serpentard. A savoir qu'il avait toute une bande de potes qui lui tapaient dans le dos en rigolant, qu'on s'asseyait à côté de lui à la table des Serpentards, qu'on l'invitait à toutes les fêtes clandestines, et qu'on ne lui faisait pas de croche-pied dans les couloirs.
Tout son contraire, en somme.
-Tu veux quoi ? finit-elle par dire, suspicieuse.
-Euuh, non, rien. Juste discuter.
-Ah, répliqua Lulu.
Le gaillard déglutit, et se frotta le cou, le regard fuyant. Il n'avait pas l'air très à l'aise.
-Et, euh, t'habites chez tes parents, sinon ?
La batteuse fronça les sourcils :
-Ben non, j'habite à Poudlard, comme toi.
-Ah, ouais, c'est cool... Et, euh... t'aimes le Quidditch ?
Lulu leva un sourcil et considéra le gars comme s'il était couillon :
-J'ai participé aux sélections pour faire partie de l'équipe de Quidditch la semaine dernière, et tu m'as engagé comme batteuse. Tu crois que j'me serai cassé le derche à faire tout ça si j'aimais pas le Quidditch ?
-Cool, cool, répondit Marcus. Et, euh... ça te dit qu'on aille boire un verre de jus de citrouille ?
Les joues de Lucrécya virèrent brusquement au rouge :
-Que... quoi ?!
-Ok, je t'attends ici après les cours ! A toute !
Les yeux ronds, Lucrécya regarda Marcus se lever, et s'éloigner. Elle tourna la tête... et tomba nez à nez avec le visage exultant de Malicia.
-Quoi ? grogna-t-elle.
-Il te plaîîît ! chantonna la Gryffondor, en accentuant encore davantage son sourire éclatant.
-Ce crétin ? N'importe quoi !
-Arrête, tu peux pas mentir : c'est écrit partout sur ton visage ! se moqua gentiment la métisse.
-Aucun mec m'a jamais plu ! J'lui ai parlé parce que chuis une fille vachtement polie. J'aurais parlé comme ça à n'importe quel clampin !
Mali cligna des yeux, pas convaincue :
-Quand Neville Londubat est venu te parler hier matin, tu l'as assommé avec ta batte avant même la fin de sa première phrase, et il a fini à l'infirmerie.
-C'pas pareil.
-Si tu le dis...
Lucrécya se renfrogna, et Malicia, amusée, haussa les épaules avant de se replonger dans son bouquin. La batteuse baissa la tête... puis finit par jeter une œillade à l'autre bout de la longue table. Là, son capitaine parlait avec entrain avec d'autre gus de l'équipe de Quidditch, dont Lulu n'avait pas pris la peine de retenir les noms.
Elle ne put s'empêcher de sourire...
...Dans son demi-sommeil, Lucrécya émit un faible sourire, en tentant de retenir le plus possible les bribes de ce rêve familier. Le souvenir était plutôt agréable, et il avait occulté pendant quelques secondes le pincement au cœur qu'elle ressentait en continu depuis plusieurs jours. Elle tira sur sa couverture, allongea le bras pour s'étirer... et sa main percuta quelque chose.
-Marcus ? fit-elle doucement, avant de réaliser que ce ne pouvait pas être lui.
-Sââââlut, bien dormi ? demanda une voix à fort accent irlandais.
-Que... quoi ?!
Lucrécya se redressa, et grogna : recroquevillée sur le duvet, dans une grenouillère à motif phénix digne d'un enfant de quatre ans, Gri lui souriait à pleine dents.
-O'Neil, bordel ! lâcha la brunette. Combien de fois je devrais te dire d'arrêter de dormir dans mon lit ?!
-Je suis chez moi je fais ce que je veux, d'abord, répondit l'irlandaise, en lui tirant la langue.
-Je te ferai remarquer qu'c'est toi qui m'a proposer de squatter chez toi, dans l'ancienne chambre de McComique ! Je t'ai même filé mes deux derniers gallions pour ça !
-Oui, et j'ai jamais dit que je ne dormirais pas avec toi, insinua la garçonne en faisant danser ses sourcils.
Lucrécya grogna. La fofolle se jeta sur elle en rigolant, bras en avant :
-Dis dis dis, tu vas au Bal de la Saint-Valoche ???
Lulu grimaça, et repoussa Gri d'un coup d'oreiller :
-Nan ! Et j'irais pas avec toi !
-Je ne disais pas ça pour ça, ricana la POP en tombant à la renverse sur la couette. En plus, j'ai déjà un cavalier !
-Et quel abruti est assez dingue pour y aller avec toi ? pesta Lucrécya.
Griselda lui lança un clin d'oeil malicieux :
-Ben, ton ex, pardi !
Lucrécya se figea, et blêmit. Son cœur rata un battement, puis finalement, elle put enfin reprendre une respiration normale, et articuler :
-Tu... tu y vas avec Marcus ?!
-Ouaip, et crois-moi, ça fait un moment que j'attends ça ! Je suis folle de son corps d'athlète, et maintenant qu'il est libre j'vais pas me gêner pour en profiter !
L'Irlandaise pouffa de rire... et se reçut un méchant coup de traversin qui la fit violemment tomber du lit.
...et c'est pour ça que Lulu n'avait pas le choix. Elle n'avait plus le droit d'empêcher Marcus de fréquenter qui il voulait, même l'autre tarée aux yeux globuleux... mais elle n'avait aucune envie de le laisser gagner à ce jeu là. S'il allait au bal accompagné... ALORS ELLE AUSSI !
Elle s'approcha d'une... porte ? En tout cas ça y ressemblait. Un peu. Y'avait un semblant de poignée, qui ressemblait à rien. En même temps, ce bâtiment ressemblait à rien. Enfin si : à un assemblage de cubes empilés les uns avec les autres, mais pas dans un sens logique.
Une voix caverneuse résonna à ses oreilles :
-Avant d'entrer dans l'antre des Pi Omicron Pi, jeune fille, tu vas devoir résoudre une équation d'arithmancie à six inconnus et...
-RIEN A PETER ! PAS LE TEMPS DE M'EMMERDER AVEC VOS CONNERIES !
Elle abattit Séraphine sur l'entrée, encore et encore, jusqu'à ce que la porte cède, sous les protestations de la voix. La brunette s'avança alors dans la fumée et les gravats, et, le visage crispé de rage, son arme à la main, elle hurla :
-
LONDUBAT, RAMÈNE TON DERCHE, FAUT QU'TU M’EMMÈNES AU BAL !